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Le Cardinal : « Peut-être qu’on n’aimait pas ma gueule »

Propos recueillis par Timothé Crépin
13 minutes

C’est le genre de parcours qu’il faut absolument écouter pour ne jamais baisser les bras face à ses rêves. À 27 ans, Julien Le Cardinal est en Ligue 1 et en Ligue des champions après un parcours du combattant unique. Le défenseur du Stade brestois raconte son histoire, du Del Arte de Saint-Brieuc au stade olympique de Montjuïc, à Barcelone.

Le Cardinal : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Peut-être qu’on n’aimait pas ma gueule<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

On commence fort : question pizzas, plutôt 4 fromages, margherita ou orientale ?

Ouhla… Je ne suis pas trop pizza. À choisir, je prends la 4 fromages.

C’est ton expérience de pizzaïolo qui t’a dégoûté de la pizza ?

(Il sourit.) Je crois que j’en ai trop mangé, ouais ! Après chaque service, j’en prenais une. Donc quand c’est tous les soirs, à la fin, tu n’en as plus envie…

Comment en es-tu arrivé à ce métier chez toi, à Saint-Brieuc ?

Ce sont des moments compliqués. J’avais arrêté le foot. Je consacrais plus ma vie à travailler, car si tu ne travailles pas, tu n’as pas d’argent. Je touchais 150 euros par mois au club de Saint-Brieuc. Donc quand tu arrives à 18-19 ans… Et je n’étais pas trop école donc… C’était un restaurant Del Arte. J’ai commencé à la plonge et à cramer des pâtes. (Rires.) C’était un peu relou. Quelqu’un est parti, donc j’ai été, entre guillemets, promu aux entrées et aux desserts. J’ai arrêté, car c’était un CDD de trois mois. Au bout d’une semaine, ils m’ont rappelé. Et ensuite, je suis passé un petit peu aux pizzas. Mais je n’étais pas très, très doué…

J’ai plus fait de conneries qu’autre chose. Je n’allais plus en cours, je traînais avec des potes, et voilà. Je vivais le moment présent.

Julien Le Cardinal

Dans ta tête, tes rêves de foot étaient terminés ?

Oui, totalement. Le foot ne faisait plus partie de ma vie. Alors que depuis tout petit, c’était l’objectif principal. Mais il y a des moments dans ta vie… Quand j’ai fait ma petite année à Guingamp (2014-2015), ça m’a un peu dégoûté de ce foot. Pas par rapport au club, mais au monde professionnel. La mentalité, les choix, les comportements. Ça ne m’allait pas. J’ai toujours été dans le monde amateur. Quand tu arrives dans le monde pro, c’est différent, un peu chacun pour soi. Je suis arrivé dans un groupe qui vivait ensemble depuis cinq ans, au centre de formation. Je n’ai pas réussi à créer des liens. J’étais un petit peu à l’écart. Avant, j’étais très réservé, donc ça n’a pas collé. J’avais 17 ans. Au bout de six mois, je n’y suis plus allé. Après décembre, je me blesse pendant deux semaines. Changement de comportement du coach. Je n’avais plus de message pour les rendez-vous d’entraînement. On ne venait plus me chercher au lycée pour aller aux séances. Signer dans un club pro, c’était mon rêve. J’étais heureux, je me suis dit : « J’y suis arrivé. » Mais on m’a un peu cassé ce rêve. On n’aimait pas ma gueule, je ne sais pas… Peut-être que j’étais trop « spécial » pour entrer dans ce monde-là. Après ça, franchement, j’ai mis beaucoup de temps à m’en remettre.

Comment tu imagines ta vie alors ? Franchement… Pas de projet. J’ai plus fait de conneries qu’autre chose. Je n’allais plus en cours. Je traînais avec des potes, et voilà. Je vivais le moment présent.

Tu le subissais, j’ai l’impression ?

Ouais, ouais.

Dans ces années-là, tu connais d’autres boulots que celui de pizzaïolo.

Avant, je travaillais en usine, en intérim. J’ai fait préparateur de commandes, pour envoyer les palettes qui partent en supermarché. Après, j’ai bossé un an à la gare de Saint-Brieuc, dans un Relay. Il y a donc eu pizzaïolo et, la dernière année, j’ai fait cariste dans une usine de crêpes bretonnes. Tout ça entre 17 et 19 ans.

À partir de quand le foot revient en jeu ?

À la fin de Del Arte, je rencontre celle qui est ma femme aujourd’hui. Elle me remet sur le droit chemin, on va dire. C’est grâce à elle que je suis là. Si elle n’était pas entrée dans ma vie… J’avais certaines fréquentations qui n’étaient pas super, je sortais beaucoup… À un moment, elle me dit : « C’est soit tu te bouges le cul, tu retournes au foot, tu recommences une vie normale, soit tu vas te retrouver tout seul. »

Parfois, tu te demandes ce que tu serais devenu avec cette même vie ?

Olala… Je ne préfère pas imaginer.

Comment démarre cette nouvelle vie, du coup ?

Je me remets au foot. Je n’avais pas le permis, donc c’est elle qui m’emmenait et qui venait me chercher, en plus de son boulot. Elle m’a poussé à passer mon permis. Avec mes parents derrière moi, même s’ils me disaient toujours de faire ce que je voulais, du moment que j’étais heureux. Mon père m’a toujours suivi au foot depuis tout petit. Quand j’ai recommencé, ça leur a fait plaisir. Ensuite, tout s’est bien goupillé. Quand j’étais cariste, c’est le club qui m’avait trouvé ce boulot-là. Je me levais à 6h30. J’allais au travail. C’était arrangé avec eux pour que je parte à 11 heures. J’allais m’entraîner à midi. Je prenais mon sandwich fait par la cuisinière du club, je le mangeais dans la voiture et je repartais au boulot jusqu’à 17-18 heures. Quand il faisait 1 degré dehors, bah, il faisait aussi 1 degré dans l’entrepôt. La première saison que je fais avec les seniors, en N2, je dois disputer 12-15 matchs. Je ne jouais pas, au début. Le coach, Maxime D’Ornano, dit dans une causerie : « Julien, t’es le meilleur, mais bon, tu ne joues pas. » Il y avait un peu des statuts. Mais ça m’a donné encore plus envie de bosser. J’ai continué et j’ai réussi à me faire ma place, pour ensuite réaliser une saison complète. J’ai trouvé une stabilité dans ma vie, dans ma tête, dans mes relations, qui ont changé. Je me sentais bien.

Tu as fait une croix sur certaines amitiés de longue date ?

Ouais, ouais. Ça a été important pour mon évolution d’aujourd’hui.

Comment pars-tu à Bastia ?

On joue la montée en National avec Saint-Brieuc. Je fais une bonne saison, je marque cinq buts. On joue Furiani Agliani, qui était en N2 à ce moment. Yannick Lorenzi et Stéphane Rossi, le coach de Bastia (alors également en National 2, NDLR), viennent au match. Ils supervisaient nos matchs et ils suivaient déjà mon coéquipier Stephen Quemper. Moi, je suis très bon, je marque, on gagne très largement. Le retour à Furiani, on fait un très bon match, je marque aussi. J’ai commencé à avoir des contacts avec Bastia. C’est un club particulier que je regardais à la télé, qui me correspondait dans la mentalité. Le club a eu du mal à remonter la pente, mais ils ont des infrastructures professionnelles. Je n’ai pas hésité. Ça faisait un an et demi que j’étais avec ma femme. On venait de prendre notre appartement ensemble à Saint-Brieuc. Après un match, je me mets d’accord avec Bastia. Je l’appelle et je lui dis : « Bon, prépare tes maillots de bain, on part à Bastia. » Elle est prise de court, parce qu’elle a son travail, sa famille, etc. Elle me répond : « Je ne sais pas. » Elle finit par partir avec moi. (Il sourit.) Je ne pouvais pas laisser passer cette chance. Il fallait prendre des risques, quitter ce confort. Et finalement, j’ai vécu trois années exceptionnelles dans un club qui a des valeurs. Ça a été incroyable. Je les suis toujours, je regarde tous les matchs de ce club. C’est grâce au Sporting que je suis là aujourd’hui, que j’ai évolué. J’aime vraiment ce club.

Sauf que comme rien ne peut être facile dans ton parcours, tu apprends le décès de ta maman…

Lors de notre saison en National (2020-2021). C’était très dur. La période la plus compliquée de ma vie. Je voulais tout arrêter. J’ai dit : « C’est fini, j’arrête, on rentre à Saint-Brieuc. Je vais m’occuper de mes frères et sœurs, pour être là pour eux et mon père. » En plus, j’apprends cela le matin d’un match. On jouait Concarneau. Mon coach me dit de prendre mon avion. Je ne touchais pas non plus des mille et des cents. Juste pour rentrer, ça me coûtait 1000 euros ! Je ne pouvais pas me le permettre. Le président de Bastia m’a aidé. Je rentre le lendemain. Et les copains (il parle de ses coéquipiers au Sporting, NDLR) ont été là pour moi. Je n’ai jamais eu un groupe comme ça dans ma carrière. Vraiment exceptionnel. Ils m’ont beaucoup aidé à traverser ça.

De combien de temps as-tu besoin pour sortir de cette période noire ?

J’avais des obligations, donc je rentre à Bastia. J’en discutais souvent avec ma femme. Elle m’a reboosté, elle m’a aidé à aller mieux aussi. Donc je me disais : « Allez, je vais à l’entraînement. » Mais je n’avais plus cette passion. Ça a duré jusqu’à la fin de la saison. Même s’il y a eu des moments de joie car on est montés en Ligue 2, j’avais toujours ce petit truc à me demander si j’allais vraiment continuer.

Paris, c’est le pire endroit dans lequel j’ai vécu. Ça ne me correspond pas du tout. Moi, j’aime bien ma petite tranquillité.

Julien Le Cardinal

Dans ton chemin, il y a le Paris FC, où tu signes après Bastia (juillet 2022). Tu y restes quatre mois avant de vite partir à Lens (novembre 2022). Comment vis-tu cette expérience en région parisienne ?

Oh la ! (Il sourit.) Je sais qu’il y a beaucoup de personnes qui ne vont pas aimer ce que je vais dire, mais c’est le pire endroit dans lequel j’ai vécu. Ça ne me correspond pas du tout. Ma femme non plus. On n’a pas du tout aimé. On vivait à Antony (92). Je mettais une heure à aller à l’entraînement, 1h30 pour rentrer. Dès que tu veux aller faire un truc, c’est bondé de monde… Moi, j’aime bien ma petite tranquillité.

Te souviens-tu du moment où tu apprends que Lens s’intéresse à toi ?

Au moment où Christopher Wooh signe à Rennes (1er septembre 2022), ils avaient déjà contacté mon agent. Mais il leur a dit : « Non, il fallait venir il y a deux mois. On vient de signer au PFC, on ne va pas partir comme ça. » Je fais un bon début de saison, même si c’est compliqué au niveau des résultats. Je ne suis pas virevoltant non plus. Jimmy Cabot se fait les croisés en octobre, et là, les discussions recommencent. Ça a été long, compliqué. Le PFC ne voulait pas me laisser partir. Lens était 2e ou 3e de Ligue 1. Un club qui a une grosse histoire, un club important pour le football français. Je ne suis pas allé au clash, mais j’ai montré mon envie de partir.

La Ligue 1 s’offre donc à toi à 25 ans : est-ce alors une forme d’aboutissement ?

Un aboutissement, oui, mais beaucoup de pression. Les joueurs qui sont là-bas, ce ne sont pas des petits joueurs. Ce sont des internationaux ou presque. Je les ai tous vus à la télé. Brice Samba, Loïs Openda, Seko Fofana… Tu arrives là, et tu es comme un petit gosse. Tu as les yeux grands ouverts, tu regardes tout ce qu’ils font. Tu te dis : « Faut pas que tu te loupes, car c’est ta chance. »

C’est quand la première fois que tu t’es dit que tu avais basculé dans un tout autre monde ?

Dès le premier entraînement. (Il sourit.) L’exigence, le niveau… Il n’y avait pas de statut comme tu peux avoir en National, par exemple. Là, je me dis que c’est autre chose.

Pour pouvoir signer à Lens, j’ai divisé mon salaire par deux, et j’ai donné l’autre partie au club.

Julien Le Cardinal

Comment gères-tu le changement salarial au vu de ton parcours ?

Il n’y a pas beaucoup de changements, car j’ai fait un effort, de mon côté, pour pouvoir signer à Lens. Ça bloquait au niveau du montant du transfert. Franck Haise m’appelle et me dit : « Julien, je suis désolé, mais Paris demande trop. Sans te dénigrer, on ne peut pas mettre autant pour un joueur comme toi. » Ce qui était vrai. J’étais déçu. J’appelle mon agent et je lui dis : « Qu’est-ce qu’on peut faire ? Je suis prêt à tout ! » J’ai donc divisé mon salaire par deux, et j’ai donné l’autre partie à Lens pour pouvoir signer. (Son transfert a coûté entre 2 et 3millions d’euros, NDLR.)

Tu viens d’en parler : qu’as-tu retenu de Franck Haise ?

Je n’ai fait que 8 mois, mais j’ai appris l’exigence. C’est le moteur principal. Tactiquement, ça travaille beaucoup. Il a amené un nouvel élan à ce club, et même à la Ligue 1. C’est quelqu’un de très pointu. Donc beaucoup d’exigence, de travail et d’humilité, surtout.

Tu ne joues pas énormément à Lens (10 matchs en L1) : est-ce que ça a pu te vexer ?

Non, du tout. J’ai beaucoup appris. C’est peut-être mon côté « amateur » qui est ressorti à ce moment. Mais j’avais des grosses pointures avec moi. Je n’avais jamais connu la Ligue 1. Et là, c’était le top de la Ligue 1. Tu es toujours frustré, car tu as envie de jouer, mais j’ai appris tellement de choses, rien que sur la vision du jeu, techniquement… À Lens, j’ai appris que le foot, c’est très dur. Et que plus on monte, plus c’est dur.

Et jusqu’à Brest, donc. Quand tu y signes, le symbole est fort pour toi, le Breton, non ?

Oui. C’est pratiquement chez moi. Même pour ma femme, je me dis que ça va être mieux. Entre-temps, j’ai eu mon fils, donc pouvoir grandir autour de la famille, c’est top aussi pour lui. J’avais besoin de temps de jeu, et j’ai dit : « Allez, on y va. »

Tu viens chercher du temps de jeu, mais, en fait, tu n’en as pas du tout. Deux minutes sur les douze premiers matchs.

Oui, pas trop de la saison même. Mais je ne pouvais rien dire ! L’équipe tournait. Le club n’a jamais fait une saison comme celle-là. Ça gagnait. Je prenais mon mal en patience. D’un côté, je faisais travailler ceux qui jouaient le week-end.

Entre Lens et Brest, avec ce temps de jeu faible, as-tu pu douter de tes capacités ?

Non, je savais et je sais que j’ai le niveau. Quand on me faisait jouer, je faisais des bons matchs. Si j’étais moyen et que ça ne se passait pas très bien, j’aurais pu dire : « Ah ouais, peut-être que c’est trop haut pour moi. »

Il y a aussi la problématique de ton poste : car à Brest, tu joues enfin défenseur central.

Oui, j’ai retrouvé mon vrai poste après deux ans. On pensait que latéral droit était mon poste. Mais j’y ai appris.

Tu es le Benjamin Pavard breton, en fait.

(Il rigole.) Pas jusque-là, mais un petit peu !

Et donc tu vis la Ligue des champions pour la deuxième année de suite… Je l’ai plus découverte cette année, car je n’ai pas joué avec Lens. Mais tu me parles de Ligue des champions, je vois Juninho qui met des coups francs sur TF1. C’était gratuit, c’était mieux. Je me revois dans ma cuisine avec mon père en train de regarder des Lyon-Barça, des Lyon-Real Madrid. Le rêve ultime.

Aujourd’hui, comment tu te sens dans ce monde pro ?

Je n’ai pas changé mon attitude, ma personnalité. Je sais ce que j’ai sacrifié pour être ici. À Brest, on a un groupe super, je suis bien intégré.

Du coup, c’est quoi la morale de l’histoire de Julien Le Cardinal ?

(Il sourit.) La morale, c’est qu’il ne faut jamais lâcher et que l’entourage est très important dans une vie de footballeur. Et que même quand tu as atteint ton objectif, ça peut s’effondrer.

Et, en passant, la pizza à l’ananas, tu valides, toi ?

Oh non, non, non. Il faut me l’enlever, ça. Je crois qu’on n’en faisait même pas à Del Arte… Et c’est un restaurant italien. Ça veut vraiment dire qu’il faut arrêter la pizza à l’ananas.

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Propos recueillis par Timothé Crépin

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