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Neymar à Santos : retour vers le futur
Annoncé très prochainement du côté de Santos, Neymar pourra-t-il se refaire une virginité du côté de son club formateur ? Le doute est permis tant sa carrière (sportive) semble déjà derrière lui depuis longtemps.

À force de jouer avec le destin, Neymar a fini par voir celui-ci se retourner contre lui. Qui plus est en lui faisant sa célébration signature : une grimace enfantine à base de tirage de langue. On est fin janvier 2025, le Brésilien s’apprête à fêter ses 33 ans et pour quiconque suivrait le foot d’un demi-œil ces derniers temps, on pourrait presque croire que sa carrière était terminée, et pas au sens figuré. Pourtant, Neymar Junior est toujours un joueur salarié d’Al-Hilal, avec qui il a, depuis août 2024, disputé la bagatelle de sept matchs (pour un but et trois assists). Mais pour combien de temps encore ? « Neymar ne peut plus évoluer au niveau auquel nous sommes habitués. Les choses sont devenues difficiles pour lui, malheureusement », tranchait récemment son entraîneur Jorge Jesus en conférence de presse, avant de planter le dernier clou dans le cercueil en affirmant que l’intéressé « ne sera pas inscrit dans l’équipe pour le championnat ». Coup dur pour celui qui, lors de sa tournée médiatique de décembre dernier, affirmait à la CNN que « le niveau du championnat saoudien est meilleur que celui de la Ligue 1 ». Ce qui reviendrait à dire qu’il n’aurait donc même plus le niveau pour assurer contre Auxerre et Le Havre après avoir quitté le PSG contre 90 millions d’euros et un énorme sentiment d’inachevé.
Cependant, à force de s’afficher en supporter numéro 1 de Jésus (pas Jorge, Christ), Neymar semble avoir encore un peu de veine en rab. Une porte de sortie lui semble promise, non pas en MLS, du côté de Chicago, mais à Santos, chez lui, là où tout a commencé en 2009 et où il a remporté, pêle-mêle, le titre de footballeur brésilien de l’année, celui de joueur de la saison 2010-2011, la Coupe du Brésil, la Copa Libertadores, la Recopa Sudamericana et trois championnats de São Paulo. Tout ça à l’époque où il était effectivement le crack qu’il pensait être.
Santos, pain béni ou gazon maudit ?
D’après les médias brésiliens, le deal serait bouclé et le Ney serait attendu dès ce mercredi à São Paulo. Précision de taille : on ne parle pas d’un prêt dans lequel Al-Hilal continuerait de payer son salaire mirobolant (environ 8 millions d’euros par mois), mais d’une rupture de contrat qui le ferait donc arriver libre. On parle d’un contrat de six mois, plus une saison supplémentaire en option, le temps de trouver de nouveaux généreux sponsors qui permettraient de couvrir le « sacrifice » financier que ferait Neymar en quittant le Golfe.
Sportivement, le Santos FC va démarrer la saison dans la peau d’un promu en Serie A brésilienne. Interdit, donc, d’avoir la folie des grandeurs, même si une participation au Mondial 2026 semble un objectif affirmé malgré la concurrence. Et pourtant, la direction pauliste en fait déjà trop. Depuis qu’elle a généré par intelligence artificielle une vidéo dans laquelle Pelé réclame le retour du « prince » dans leur club commun, elle serait désormais en train de gérer avec son équipementier un réassort conséquent du stock de maillots pour répondre à la demande que suscitera ce bruyant transfert. Le come-back est attendu dès ce mercredi, la présentation ce samedi, et le retour sur le terrain la semaine prochaine contre Botafogo.
Reste à savoir si les supporters, eux, avaleront la pilule aussi facilement. Depuis son départ du FC Barcelone en 2017, Neymar fait davantage la Une pour ses blessures, ses écarts de conduite, son hygiène de vie, ses rendez-vous sportifs manqués, sa passion pour le poker, pour Twitch, pour Counter Strike et pour les petites phrases assassines que pour ses performances sur le terrain. Et ça, avec un minimum de bonne foi, c’est un red flag suffisamment flamboyant pour savoir que cette annonce bouclée à 99% ressemble davantage à un énorme coup marketing qu’à un véritable projet sportif. Un peu comme lors de sa signature à Al-Hilal finalement. Voire… au PSG ?
Par Julien Duez