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Rennes : le plan Beye

Par Clément Gavard
6 minutes

Le mois de janvier est sur le point de se terminer et le Stade rennais a déjà nommé son troisième entraîneur de la saison. Habib Beye a succédé à Jorge Sampaoli, pour tenter de réveiller un club à l’envers et de le maintenir en Ligue 1. La première expérience sur un banc de l’élite pour l’ancien du Red Star, qui désire montrer qu’il peut être à la hauteur de ce costume.

Rennes : le plan Beye

En quelques heures à peine, Habib Beye est passé d’une soirée Ligue des champions à la réalité du terrain et d’un club qui a lancé son opération maintien. Dans les tribunes de la MHP Arena, où il campait son rôle habituel de consultant pour Canal + lors de Stuttgart-PSG, l’ancien joueur de 47 ans savait déjà qu’il avait de bonnes chances de changer de costume le lendemain, pour devenir le nouvel entraîneur du Stade rennais. Tout est allé très vite pour Beye et le club breton, qui a vu le coach débarquer à la gare le jeudi midi pendant qu’il définissait de son côté les modalités de la fin de sa collaboration avec Jorge Sampaoli, dont le passage en Bretagne aura été express et raté (2 mois et demi, 10 matchs, 7 défaites, dont une élimination piteuse contre Troyes en Coupe de France). Le quadragénaire met les pieds dans l’eau, dans une ville marquée par des inondations historiques, et les mains dans le cambouis au sein d’un club en position de barragiste à l’aube de la 20e journée de Ligue 1. La mission est périlleuse, mais le jeune technicien attendait cette opportunité depuis déjà trop longtemps

Cette fois, c’est la bonne

Il a donc quitté sa tenue trois pièces et sa cravate contre un survêtement aux couleurs de son nouveau club, ce vendredi midi, au moment d’être présenté à la presse au Roazhon Park, où il fera ses débuts sur un banc de L1 contre Strasbourg dimanche et où il avait lancé sa carrière de joueur en août 1998, avec le Racing. Un clin d’œil que le principal intéressé voit comme un « signe positif » et la preuve qu’il se trouve « au bon endroit au bon moment ». Beye aurait pu prononcer la même phrase quelques mois plus tôt, lui qui avait connu deux rendez-vous manqués avec le SRFC. Olivier Cloarec avait soufflé son nom à la famille Pinault après le départ soudain de Bruno Genesio en novembre 2023, mais l’actionnaire avait imposé le retour de Julien Stéphan, auquel le même Beye avait failli succéder cet automne, avant que les dirigeants bretons optent pour Sampaoli.

Pour devenir un entraîneur expérimenté, excusez-moi, mais il faut pratiquer. J’ai confiance en ma capacité à assumer ce rôle.

Habib Beye

« Ça fait deux mois et demi que j’analyse le Stade rennais, a confié Beye lors de sa présentation. J’avais déjà évalué l’équipe après avoir été contacté. Je ne sais pas si c’est un feeling ou une sensation, mais j’ai continué à le faire, à regarder les matchs de Rennes, aussi parce que j’ai une grande admiration et un profond respect pour Sampaoli. » Le Franco-Sénégalais maîtrise sa com’ à merveille et, surtout, il avait des fourmis dans les jambes à force d’attendre son heure. En mai dernier, il avait quitté le Red Star après une montée en Ligue 2 et un titre de champion de National 1, répétant son envie d’aller se tester à un plus haut niveau et son assurance d’être prêt à coacher dans l’élite. « Je me suis construit pour aller chercher le très haut niveau, a-t-il rappelé. J’ai pris le temps de travailler dans un club qui était en difficulté. Je n’ai pas brûlé les étapes, je me suis construit avec le temps […] Pour devenir un entraîneur expérimenté, excusez-moi, mais il faut pratiquer. J’ai confiance en ma capacité à assumer ce rôle. »

« Mon job, c’est d’amener de la croyance »

Le personnage intrigue autant qu’il agace, au point d’être parfois moqué ou de traîner la réputation de prétentieux. (« Les gens peuvent parfois dire que j’ai un ego, la réalité c’est que je suis allé dans un club 15e de N1 et j’y ai passé trois ans. On a travaillé en équipe comme on va le faire ici. ») Beye est ainsi arrivé avec deux adjoints, Sébastien Bichard (passé par Clermont et avec lequel il a bossé au Red Star) et Olivier Saragaglia (passé par Grenoble et Châteauroux). Avec ses idées, aussi, lui qui ne « conçoit pas le foot sans intensité » et souhaite voir son équipe « dégager une identité très vite ». Il avait dominé le championnat de N1 lors du précédent exercice en imposant un système à trois défenseurs au Red Star, mais il n’a pas encore donné d’indice sur ses intentions avec sa nouvelle équipe dont il a dirigé sa première séance ce vendredi après-midi.

Il va découvrir un effectif dont il vante les qualités, mais qui n’a pas encore prouvé qu’il n’était pas limité depuis le début d’une saison infernale pour les Bretons (12 défaites en 19 journées de championnat). En attendant de découvrir ses premiers choix, Beye a pris le contrepied de son prédécesseur Sampaoli, qui avait tendance à laisser entendre qu’il n’avait pas les joueurs pour appliquer ses principes. Celui qui a fait une petite apparition dans Plus belle la vie (oui, oui) à l’époque où il jouait à l’OM a tenu à diffuser du positif dans un environnement plombé par les résultats et de plus en plus inquiet face à une possible relégation, qui n’existait même pas dans les pires cauchemars rennais il y a encore quelques mois. « Vous voyez une crise, je vois un club structuré, équilibré, avec une volonté commune de travailler ensemble, a-t-il posé. Si vous pensez négatif, vous ne véhiculez que du négatif autour de vous. La situation, tout le monde en est conscient, mais mon job, c’est d’amener de la croyance. »

Attention, chantier

Le jeune entraîneur marqué par son passage en Angleterre lors de sa carrière de joueur (Newcastle, Aston Villa, Doncaster) mesure sans doute la taille du défi. Pour sa première expérience à ce niveau, en tout cas depuis le début de sa deuxième vie dans le foot, Beye débarque dans un chantier quasiment inédit au XXIe siècle sur les bords de la Vilaine (pire saison à ce stade depuis 1983-1984). Cette situation chaotique a obligé les ultras rennais à lancer un appel à l’union sacrée, ce vendredi, tout en listant une partie des innombrables erreurs commises par les décideurs depuis de trop nombreux mois. On parle ici d’un club qui ne ressemble plus à grand-chose et qui ne peut même plus se moquer de son voisin nantais, proposant un cirque plus ou moins proche. En l’espace de quinze mois, le Stade rennais de Pinault a vu défiler quatre entraîneurs (sans compter l’intérim de Sébastien Tambouret), deux présidents délégués (Olivier Cloarec et Arnaud Pouille), deux directeurs sportifs (Florian Maurice et Frederic Massara), et l’instabilité n’est peut-être pas terminée, jusqu’au conseil d’administration où des mouvements pourraient encore avoir lieu. Les derniers jours du mercato devraient aussi être très animés, l’urgence ayant pris le dessus sur tout le reste. Voilà dans quoi Beye s’est embarqué pour six mois, avec une option d’une année supplémentaire « sous des conditions d’ordre privée », dixit son président. « Les conditions me vont très bien », a souri le nouveau coach rennais. Place au baptême du feu et à l’épreuve des flammes.

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