La « règle Memphis », ou comment un geste peut changer l’histoire du football

Joga pas bonito.

Voici une décision qui pourrait bien entrer dans les annales des règles les plus éclatées du football moderne. La Fédération brésilienne (CBF) a introduit une nouvelle règle après un geste de Memphis Depay lors de la finale du championnat de São Paulo, le 27 mars dernier, entre les Corinthians et Palmeiras (1-0) (puis d’autres joueurs pendant la Copa Sudamericana U17). Le Néerlandais a provoqué un tollé en montant sur le ballon à deux pieds – geste aussi appelé « paradinha » pour « chambrer » un défenseur de Palmeiras. Résultat : une bagarre générale, deux expulsions, une interruption de sept minutes et… 16 minutes de temps additionnel. De quoi rendre n’importe quel arbitre nerveux.

La CBF, pas du tout fan de ce genre de provocations, a donc décidé de réagir en créant une règle spéciale, baptisée la « règle Depay », selon L’Équipe. Désormais, tout joueur qui ose se tenir debout sur le ballon écopera d’un carton jaune, et le ballon sera rendu à l’équipe adverse pour un coup franc indirect. « Ce geste génère des perturbations dans les matchs et manque de respect envers le jeu », a déclaré la Commission d’arbitrage de la CBF dans un communiqué adressé aux clubs brésiliens.

« Des annonces stupides »

Si vous pensiez que le football brésilien n’était qu’une fête joyeuse de dribbles, de passes magiques et de samba, cette décision vient nous rappeler que tout peut être régulé, même les provocations les plus innocentes. Et Memphis Depay, lui, n’est pas vraiment ravi et le fait savoir dans un communiqué sur ses réseaux sociaux. « Je suis allé au Brésil pour découvrir le joga bonito, je ne vois pas le problème de ce geste », a-t-il lâché, ajoutant que « ces annonces stupides » détournaient l’attention des vraies questions, comme améliorer le sport ou, pourquoi pas, faire un peu plus d’argent.

En réponse à tout ça, Neymar a pris la parole et a commenté sur Instagram : « Le football devient de plus en plus ennuyeux. » Un avis probablement partagé par tous ceux qui s’amusent encore à discuter des règles les plus farfelues plutôt que de la qualité du jeu.

Même Wenger n’y avait pas pensé, à celle-là.