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Monaco-OM, le bal des décevants
Alors qu’ils s’affrontent pour le gain de la deuxième place, l’AS Monaco et l’Olympique de Marseille affichent une certaine morosité qui semble revenir chaque année lorsque la pente s’élève ou que les ambitions s’affirment. Un paradoxe dur à comprendre, mais qui leur colle sévèrement à la peau.

À l’heure où la course à l’Europe et à la qualification en Ligue des champions est l’unique source d’intérêt dans le haut de tableau, PSG oblige, Monaco et Marseille seront face à face samedi pour déterminer laquelle des deux formations « trônera » à la deuxième place de Ligue 1 lundi matin. Le tout, dans un certain anonymat, la faute à une sacrée semaine de C1. Maintenant que l’on vous a spoilé la fin de cette campagne de Coupe d’Europe, il est l’heure de se recentrer sur le pain quotidien et de tenter de mettre des mots sur la saison des deux clubs, en lice pour atteindre leur objectif principal (la qualif’ en LDC), mais avec des chapitres tumultueux et un contenu globalement décevant.
Des errements, trop d’errements
Dans un stade Louis-II à guichets fermés pour la première fois depuis une éternité, et où Marseille sera certainement l’équipe la plus encouragée, le droit à l’erreur sera très fin. Parce que la concurrence est toute proche, mais aussi parce que perdre signifierait entamer le sprint final avec le moral dans les chaussettes, et ça, aucune des deux formations n’en a besoin. Malgré deux places plus que satisfaisantes au classement, Marseille (2e, 52 points) et Monaco (3e, 50 points) laissent penser qu’ils pourraient être encore plus haut. Peut-être pas au niveau de Paris, tout de même invaincu, mais plus détachés de leurs poursuivants, c’est indéniable. Avec déjà 8 défaites chacune en 28 journées, les deux formations peuvent afficher des regrets, surtout à la vue de leurs bourreaux. Comment justifier pour les Monégasques d’avoir perdu contre Montpellier ou Angers ? Côté marseillais, c’est Reims et Auxerre (et plutôt deux fois qu’une) qui ont réussi à repartir avec les trois points contre les deux grosses cylindrées. Des défaites qui peuvent arriver, c’est certain, mais qui, accumulées aux revers concédés contre les autres gros du championnat, commencent à faire tache.
3 - Marseille a encaissé au moins 3 buts lors de 3 matches de suite à l’extérieur en Ligue 1 pour la 1re fois depuis octobre-novembre 1984 (3). Valise. #SDROM pic.twitter.com/oOEYn5ccW8
— OptaJean (@OptaJean) March 29, 2025
D’autant qu’en période de crise, Olympiens comme Monégasques ont une sacrée tendance à creuser encore un peu plus profond qu’ils ne le sont déjà. C’est ainsi qu’entre décembre et janvier, Monaco n’a battu que l’Union Saint-Jean, Rennes et Toulouse dans l’Hexagone, quand Marseille a perdu quatre de ses six derniers matchs de Ligue 1 et que Roberto De Zerbi a piqué son deuxième caca nerveux de l’année, après un stage commando en pleine période de turbulences en novembre. De quoi questionner l’investissement du coach italien et son futur. Dans le même temps, Mason Greenwood, qui portait l’équipe en début de saison, commence à piquer du nez. Sur le Rocher, si Maghnes Akliouche est toujours aussi éblouissant, les leaders supposés que sont Eliesse Ben Seghir et Breel Embolo (et les autres) sont en plein dans le creux de la vague.
À qui la palme de la boulette ?
Mais si les deux formations se retrouvent aujourd’hui dans ces situations on ne peut plus paradoxales, c’est aussi à cause de trop nombreuses erreurs individuelles, qui plombent aussi bien les résultats que le moral des troupes. Côté marseillais, les deux Classiques sont assez révélateurs de ce manque de lucidité. À l’aller, c’est Amine Harit, placardisé depuis, qui avait précipité la chute des siens, déjà mal embarqués, en essuyant ses crampons sur le torse de Marquinhos, avant que Balerdi ne trompe Geronimo Rulli, par manque de communication. Au retour, c’est Pol Lirola qui a plombé des Olympiens, qui pouvaient croire au nul, en marquant de façon incompréhensible contre son camp, lui aussi. Autre match du haut de tableau et autre individualité qui se foire : Lilian Brassier. En difficulté toute la saison, le défenseur avait offert le premier but du match à Evan Guessand, qui n’en demandait pas tant. Les six cartons rouges cumulés depuis le lancement du championnat, même contestés pour certains, sont autant de raisons d’avoir vu Marseille trébucher alors qu’il n’y avait pas d’obstacle.
Pour votre plus grand plaisir, les réactions des Monégasques face aux 2 boulettes de Philipp Köhn ce week-end à Brest. pic.twitter.com/cyQOG3cSCb
— Matthias Ribeiro (@MatthiasR_) April 7, 2025
Rassurez-vous, Monaco est loin d’être en reste. À Toulouse, Thilo Kehrer s’était lui aussi appliqué à mettre son équipe dans la mouise et avait coûté deux points aux siens. Plombée à plusieurs reprises par ses deux gardiens, Radoslaw Majecki et Philipp Köhn, pas plus tard que la semaine dernière à Brest, l’ASM peut en vouloir à ses portiers. Résultat, alors que le second vient de reprendre la place de titulaire depuis… le match à Toulouse (oui Majecki était aussi dans le coup), il est déjà contesté dans ce rôle. Sans être exhaustif, on pourrait aussi citer le duo Zakaria-Singo contre Lille, la main plus qu’évitable de Christian Mawissa à l’aller contre Marseille ou encore l’erreur de Kassoum Ouattara contre Montpellier. Et encore, il n’est même pas question d’évoquer toutes les bévues qui ont coûté un vrai printemps européen aux Monégasques. Le pire dans tout ça, c’est que malgré cette ribambelle de bêtises, les deux formations trustent les deux dernières places du podium avec une certaine logique, mais un sacré goût de « rah dommage ». L’occasion d’oublier tout ça existe heureusement, elle arrive ce samedi, à 17 heures.
Monaco fait rechuter l'OM et repasse dauphinPar Julien Faure