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Le guide ultime pour se sortir des discussions foot des repas de Noël

Par Théo Juvenet
6 minutes

C’est Noël, et vous devez affronter tous les débats foot qui débarquent sans prévenir pendant les repas de famille. Intelligence artificielle, équipe de France, Karim Benzema et binationaux... Voici l’antisèche parfaite pour éviter tous les terrains glissants.

Le guide ultime pour se sortir des discussions foot des repas de Noël

Nous sommes le 25 décembre 2025, jour de Noël. La plupart ont déjà commencé les hostilités la veille pour le réveillon, avant d’enchaîner avec le copieux repas de famille annuel qui s’étale sur une fourchette avoisinant la plage horaire 12h-18h. « Promis, on fera un truc plus light l’année prochaine », dit-on en fin d’après-midi une fois lourds comme des enclumes. Spoiler : ça n’arrive jamais. Les repas sont toujours aussi longs et vous serez autant assénés de questions sur le foot. Midi. Après avoir déballé vos premiers cadeaux, il est l’heure de retrouver la famille version élargie. En tant que lecteur de So Foot ou que simple amoureux du ballon rond, vous savez pertinemment que vous êtes la caution foot, censée répondre, aiguiser et étaler sa connaissance sur tous les sujets qui vont sur ce terrain-là. Il est très probable que la première question qu’on vous pose soit à propos de la forme de votre équipe favorite. « Alors, ça donne quoi [insérer club] ? » Si vous supportez un club qui joue le maintien ou, pire encore, qui évolue en D2, la réponse sera : « C’est une saison de transition » ou « On est déjà éliminés de la Coupe de France. » Au contraire, le supporter du PSG pourra se targuer d’avoir remporté six trophées en 2025, égalant le record du Barça 2009 et du Bayern 2020. Easy. Mais attention, c’est se mettre dans un sacré bourbier.

Rôti de pigeon et Coupe(s) du monde

« Au fait, c’est quoi cette Coupe intercontinentale ? Elle sort d’où ? », relance votre petit cousin qui est tombé sur la victoire parisienne contre Flamengo via un edit TikTok de Désiré Doué. Alors que vous étiez tranquillement au Martini en train d’aligner les coquilles d’huître et d’enquiller les tartines de rôti de pigeon, vous voilà obligé de vous creuser la tête. Voici une réponse courte et concise. « La Coupe intercontinentale remplace l’ancien format de la Coupe du monde des clubs, qui est désormais une compétition à part organisée tous les quatre ans en été, entre une année Coupe du monde et Euro. Son ancien format, organisé en fin d’année civile, a été repris par la Coupe intercontinentale, une compétition sortie du grenier pour la première fois depuis 2004 et réquisitionnée pour faire se bastonner tous les meilleurs clubs des continents du monde. » À relire plusieurs fois, on vous promet que ça va rentrer. Puis estimez-vous heureux, cette explication complexe est en fait une entourloupe : vous avez évité le débat Matveï Safonov-Ilya Zabarnyi.

Il est 14h, l’horaire du passage à table a battu celui de l’année précédente et il est l’heure de passer aux sujets d’actu aussi brûlants que le chapon qui dore dans le four. Les têtes échaudées par un apéro qui a traîné lancent le sujet de l’intelligence artificielle omniprésente dans notre société, alors que les premiers plats de saumon, de crevettes et de foie gras enchaînent les tours de terrain. Si le foot est aussi un point Godwin dans les repas de famille, attendez-vous au sujet de l’IA, même appliqué au sport. Tirages au sort, remplacement des humains et propos de joueurs inventés par le générateur Sora… tout y passe. Pour calmer les esprits de vos grands-parents et oncles bassinés par l’information en continu et les reels Facebook, vous avez plusieurs cordes à votre arc. Non, l’IA ne remplace pour l’instant pas un entraîneur de foot, à l’image de ce club en Norvège qui a mené l’expérimentation et dont l’équipe s’est retrouvée à jouer en 1-0-9 et le gardien à effectuer les touches, sous prétexte qu’il a de plus grosses mains. Vous pourrez également vous porter garants de l’info positive, en expliquant que l’IA n’a pas que des méfaits. Elle permet aussi de prévenir les blessures chez les footballeurs ou d’allier foot et Saint-Valentin. Vous marquez un joli point.

L’équipe des France

À l’heure du goûter, les ventres sont déjà gavés par la fin du plat chaud et les premières siestes ne sont qu’une question de minutes. Le vin blanc est devenu rouge, tandis que les plateaux de fromage sont prêts à entrer en jeu. Vous vous pensiez tirés d’affaire ? Pas si vite, puisque les mélanges d’éthanol continuent de taper sur les systèmes. À ce stade, si votre famille comprend un supporter de l’OL, le sujet du complot anti-Lyon orchestré par la DNCG sera certainement déjà mis sur la table, et son désamour total pour cet escroc de John Textor. Coupez court à ce sujet qui n’intéresse personne et rassurez votre cousin lyonnais en lui parlant de la signature d’Endrick. Agile, certes, mais c’est un coup à se faire prendre à son propre piège. « Moi, j’attends surtout le retour de Karim Benzema l’été prochain », embraye le Gone, enthousiasmé. Il n’en fallait pas plus pour que les yeux déjà imbibés d’alcool de votre oncle relou ne s’écarquillent : « BENZEMA ? Et puis quoi encore, un retour avec l’équipe de France ? » 

Rejoint instantanément par tous ceux qui ne connaissent le foot que par le prisme des billets d’humeur de Pascal Praud, votre oncle ramène LE sujet foot intemporel. Si sur le plan sportif, un retour de Benzema en Bleu est un débat intéressant après la brouille de 2022, cette discussion est sujette au glissement de terrain. Pour éviter tout débordement raciste du tonton qui a déjà fumé son paquet de cigarettes et mis une grosse claque à la cave à vins de la maison qui reçoit, vous faites à nouveau un effort de paix. « Benzema, on peut dire ce qu’on veut, c’est un Ballon d’or, profitons de le voir jouer ! Et regarde tonton, c’est le capitaine des Bleus qui lui a repris le flambeau au Real. » C’est à ce moment précis que tata décide de sortir de sa sieste : « Mbappé ? Il joue pour deux équipes ? Je comprends plus rien moi… » 

Pour cette question relativement simple, vos proches vous préservent et lui expliquent calmement la différence entre un club et une sélection nationale. Dans un souci de précision, vous faites une dernière boulette au moment de la bûche, des papillotes et des peaux de mandarines. « Un joueur peut même jouer pour deux sélections, s’il a la double nationalité. » Et hop, une dernière pièce dans la machine. Vous voilà piégé dans le bourbier des binationaux et jetez définitivement l’éponge en vous affalant dans le canapé laissé libre par tata. Pendant votre somnolence, la discussion dérape autour des salaires exorbitants des footballeurs. Vous sortez votre ultime carte : ce livre de Pascal Boniface, L’Empire Foot, offert par votre cousin pour le Secret Santa familial (il a pioché le premier livre foot qu’il a vu à la Fnac du coin), dont le propos vous permet d’expliquer factuellement que les joueurs gagnent simplement ce qu’ils génèrent dans un football victime de son succès et donc in fine de la mondialisation. Dix-huit heures : vous clouez le bec à tout le monde et continuez tranquillement votre sieste digestive. On fera plus light l’année prochaine, promis.

Endrick devra patienter pour faire ses débuts avec l’OL

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