Le championnat de France est de retour dans quatre petits dodos. En attendant la reprise, et un alléchant Rennes-Marseille en lever de rideau, les clubs de notre Liguain viennent de boucler leur série de matchs de prépa. Avec du bon et du moins bon.
→ Tops :
Les marmites marseillaises :
Six matchs, pas une défaite et des succès de choix, notamment contre un quart-de-finaliste de la dernière C1 : les Marseillais ont hâte d’en découdre. L’enchaînement Gérone, Valence, Séville et Aston Villa a été négocié sans accroc. Avec comme cerise sur le gâteau, le retour très attendu d’un Pierre-Emerick Aubameyang qui a mis Amine Gouiri dans son rétroviseur en vingt minutes et un doublé inscrit contre les Villans. Sur la Canebière, on connaissait les marmites du pêcheur, on connait désormais très bien celles qu’ont envoyées Mason Greenwood et Jonathan Rowe dans les lucarnes adverses. Sans oublier celles qu’aurait aimé envoyer Roberto De Zerbi à Unai Emery. « Il s’est plaint de mes joueurs et je n’ai pas aimé ça », s’est expliqué le technicien italien ce samedi, après s’être un peu fritté avec l’ancien coach du PSG au cours de la rencontre. Des artilleurs, un messie revenu en terre promise et un boss ultra-protecteur, ça nous donne la recette d’un groupe prêt à emprunter le long et sinueux chemin d’une saison de Ligue 1.
Propulsé dans le groupe pro dès la reprise des entraînements, le jeune Khalis Merah (il faut prononcer « kalisse », pas « ralisse ») a rentabilisé de la meilleure des manières le temps de jeu que Paulo Fonseca lui a offert. Dix-huit piges, un physique de crevette et un nom sujet aux pires allusions, mais surtout du caractère, de la facilité et une vision du jeu épatante pour des débuts en pro. Que ce soit sur des terrains d’entraînement où dans l’imposante Allianz Arena du grand Bayern, le petit n’a pas froid aux yeux et développe son jeu, peu importe l’environnement autour. Avec en prime un premier pion, inscrit contre Majorque, et les deux dernières rencontres jouées dans leur intégralité. Une belle promesse pour un OL qui pourrait encore devoir perdre des joueurs cadres dans ce mercato, et peut compter sur son vivier de l’académie pour compenser. Utile pour affronter l’année 0 après Rayan Cherki. Dans le contexte actuel à Lyon, Merah se présente comme une option crédible pour accompagner Corentin Tolisso devant la sentinelle Tanner Tessmann, même s’il devra forcément passer par la case rotation et polissement. On ne demande qu’à voir !
Après avoir impressionné l’Europe en Ligue des champions la saison passée, Brest a décidé de remettre le couvert avant même son retour à la compet’. Une sorte de quatre-heures (avant d’aller titiller les gros de Ligue 1) composé des voisins locaux (Concarneau, Rennes, Le Havre) et d’un Napoli fraîchement champion d’Italie qui traînait juste-là, comme ça. Les Romelu Lukaku, Kevin De Bruyne, David Neres, Noah Lang et Frank Anguissa n’ont rien pu faire. Ce 3 août, la star s’appelait Ludovic Ajorque, auteur de deux buts pour offrir la victoire aux Ty-Zefs, qui finissent invaincus sur leur campagne d’amicaux (quatre succès, un match nul contre Sassuolo). Une manière de dire : «On va encore vous choquer cette année.»
→ Mentions honorables : Florian Thauvin et le RC Lens, Olivier Giroud et le LOSC…
→ Flops :
Toulouse FC ou l’exemple de la prépa mal jaugée
Très bon en com’, moins en gestion de planning. Carles Martínez Novell et son staff ont vu peut-être un peu trop gros, et se sont même cassés les dents contre plus petit. Un premier match nul contre Pau, puis quatre défaites dont deux valises en soute : 0-6 contre Stuttgart, 0-7 face à Leipzig. Fanny deux fois. La prépa des coéquipiers de Djibril Sidibé aura été marqué par cette confrontation contre l’Al-Nassr de Cristiano Ronaldo, que le capitaine toulousain n’oubliera sûrement jamais vu la banane qu’il affichait à l’entrée des deux équipes sur le pré autrichien. Résultat des courses, le CM du Tef’ n’a pas manqué de citer le plus de joueurs connus possibles dans son live-tweet. L’annonce des quatre défaites de rang devait être moins marrante à faire, par contre. Heureusement que la jeune recrue argentine Santiago Hidalgo est venue (un peu) sauver les meubles, dimanche, en arrachant un match nul face à Séville (1-1), 17e de Liga la saison passée. Ce n’est toujours pas une victoire, mais on prend quand même.
Nantes, c’est un peu la même chanson que Toulouse : quatre défaites sur cinq, une prépa inquiétante. À cette différence près que le FCN perd contre des équipes censées être à sa portée (Guingamp, Rennes, Angers et Paris FC) et amuse la galerie avec un fantôme nommé Uroš Radaković. Biberonné tout le long de sa carrière au football des pays de l’Est et recruté cet été en Turquie, ce défenseur de 31 ans pose déjà problème à la Jonelière. Après quarante-cinq minutes oubliables lors du premier match amical (pourtant gagné 2-0 contre Laval), le Serbe est déjà mis au placard : le banc de touche contre Guingamp, puis les tribunes lors des trois derniers matchs. Ça pique, ça sent la fraude à plein nez et ça annonce surtout de sales mois à venir pour le pauvre Radaković. Pour ne pas trop l’accabler, disons que le problème est surtout collectif au FC Nantes. Et c’est bien ce collectif qui devra vite se mettre dans le bain dimanche prochain, pour la réception de Parisiens champions d’Europe en titre. Avec Youssef El-Arabi, sait-on jamais.
Le FC Metz, pilule oblige
Sur le papier, la pré-saison de Metz semble plutôt bonne, avec quatre victoires sur six et des défaites « logiques » contre Lens et Hoffenheim. Sauf que cette dernière est tout simplement la plus grosse pilule infligée à un club de Ligue 1 sur cette préparation : 8-0. Ça calme tout le monde, et ça remet très vite les pieds sur terre à une semaine d’un premier derby contre Strasbourg.
En Ligue 1, la plupart des clubs ont opté pour la formule classique des matchs amicaux. En Principauté, on a choisi de faire différemment, en programmant huit rencontres de prépa réparties sur exactement 29 jours, du 11 juillet au 8 août. Au milieu de ce rush anticipé, une double confrontation sur deux jours consécutifs contre le Torino, une mini-tournée anglaise pour se frotter à Coventry et Nottingham Forest et une affiche de gala à la maison contre l’Inter. Cette prépa monégasque ressemble davantage à la vie que peut mener un étudiant en Erasmus Mundus qu’à un calendrier adapté à un club professionnel. En attendant, ça a l’air de plutôt bien se passer : 6 victoires, 18 buts en 8 matchs et le dernier joujou Lukáš Hrádecký testé lors de l’ultime rencontre, contre les Nerazzuri, en attendant le Pogback. Mais est-ce vraiment utile de jouer tous ces matchs avant de rentrer dans un tunnel de rencontres sur l’année qui arrive ?