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La der de Giroud en France : « C’est une légende qui s’en va »

Par Clément Gavard, à Bordeaux

À Bordeaux, Olivier Giroud a vécu son dernier match sous le maillot tricolore en France. Le meilleur buteur de l’histoire des Bleus n’a pas marqué, mais il n’a plus besoin de ça pour faire l’unanimité.

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Le bruit d’un stade ne trompe pas. Ce dimanche soir, le public du Matmut Atlantique n’a pas eu de but à se mettre sous la dent pour faire monter les décibels, mais il avait quand même de l’amour à donner. À ses Bordelais, Aurélien Tchouaméni et Jules Koundé ; à Kylian Mbappé, dont l’apparition à l’échauffement et l’entrée en jeu ont réveillé le stade ; et surtout à Olivier Giroud, pas loin d’être le vainqueur à l’applaudimètre à l’annonce du onze titulaire par le speaker (c’était le cas également à Metz mercredi dernier, mais pendant son échauffement). Le meilleur buteur de l’histoire des Bleus (57 réalisations) n’a pas réussi à améliorer son score face au Canada, dans une rencontre où il a peiné à exister (14 ballons touchés, 1 tir à se mettre sous la dent). On l’a même vu se frustrer en première période, après deux mésententes consécutives avec N’Golo Kanté, tout en tapant dans les mains pour envoyer de l’énergie à ses partenaires.

Peu importe le rendement ou les chiffres, pour celui qui raccrochera la sélection et s’envolera en MLS cet été après l’Euro, ce France-Canada était un match spécial. Son dernier sous le maillot tricolore sur le sol français, un peu moins de treize ans après sa première apparition sous cette même tunique, un soir de novembre 2011 contre les États-Unis, au Stade de France. Pour l’occasion, son pote Antoine Griezmann lui avait filé le brassard de capitaine, une deuxième après le France-Ukraine d’octobre 2020 (victoire 7-1). « Je l’ai accepté, je l’ai validé, car le groupe souhaitait ça, c’est très bien pour Olivier », confirmait Didier Deschamps après la rencontre. Le sélectionneur a rappelé son buteur à l’heure de jeu : il a pu rendre le bout de tissu à Griezmann et recevoir une belle ovation pour cette dernière symbolique. Il lui reste un Euro à aller chercher, mais, au fond, Giroud n’a plus rien à prouver et sait que sa plus belle victoire reste d’avoir conquis les cœurs.

Giroud, l’unanimité pour finir

Ce sont toujours les mêmes mots qui reviennent pour parler de Giroud, ceux utilisés dans le documentaire récemment diffusé sur Canal+, et de sa trajectoire en équipe de France. «  Il a souvent été critiqué, mais il a toujours su répondre, pose Grégory, 28 ans, liquette de Milan sur le dos floquée… du numéro 9 des Bleus, bien sûr, sans pour autant être un supporter des Rossoneri. Je suis surtout un fan de Giroud. C’est une légende qui s’en va. » Sur le parvis du Matmut Atlantique, où les buvettes faisaient le plein plus de deux heures avant le coup d’envoi du match, ce n’est pas le nom le plus courant sur les maillots tricolores. Kylian Mbappé et Antoine Griezmann sont les flocages les plus populaires, de loin, mais quelques «  Giroud » pointent le bout de leur nez, notamment chez les femmes. À l’image de Clarisse, 22 ans : « C’est mon premier match de la France et la dernière de Giroud, je suis un peu émue de pouvoir participer à ça. Je l’aime depuis toujours. Même quand il était contesté, je ne comprenais pas trop, c’était un peu de l’acharnement. »

L’ancien Tourangeau n’a pas toujours été le bien-aimé chez les Bleus. Les sifflets descendant des tribunes de la Beaujoire en 2016 lors d’un amical contre le Cameroun lui avaient fait mal, il l’a raconté. Il y a toujours eu une quête de légitimité chez Giroud, le besoin de prouver qu’il était à sa place, même quand il marquait et surtout quand il ne marquait pas. « Sans lui, on n’aurait pas été champions du monde en 2018, il était très important dans le collectif », assure Grégory. « Tant qu’on n’a pas Benzema, on est contents », lâche une femme un peu plus loin. L’opposition permanente avec l’ex-Madrilène aura également été un fil rouge de cette histoire, malgré Giroud.

On a cherché à diviser plutôt que d’utiliser ces deux grosses personnalités et potentiels en pensant à l’équipe, c’est dommage. Si on est amoureux du foot, on aime Benzema et Giroud.

Saad, flocage de Benzema dans le dos

Le nom du Nueve dans le dos, Youssef (33 ans) et Saad (28 ans) admettent avoir été conquis par le Milanais. « Au début, je n’étais pas fan, mais vu sa carrière, il mérite le respect, développe le premier en plein visionnage du quatrième set de la finale de Roland-Garros entre Carlos Alcaraz et Alexander Zverev. Ce sont deux styles totalement différents. Pour être honnête, au dernier Euro, j’étais pro-Benzema, mais les deux méritaient d’être sur le terrain. » Le second regrette même de ne pas avoir vu les deux s’épanouir ensemble dans le groupe France : « On a cherché à diviser plutôt que d’utiliser ces deux grosses personnalités et potentiels en pensant à l’équipe, c’est dommage. Si on est amoureux du foot, on aime les deux. Je pense même que ça aurait pu amener les deux joueurs un peu plus haut en équipe de France. »

« On se rend compte qu’on ne peut pas se passer de lui »

Il est difficile de trouver les derniers sceptiques ou haters de Giroud, qui ne s’est pas arrêté en zone mixte après la rencontre, s’éclipsant en adressant un signe de la main aux journalistes. Il était question de « nostalgie » chez le quinquagénaire Denis, ou encore de « tristesse » chez Raphaël, 36 printemps et admiratif lui aussi du monsieur : « Il se permet d’arrêter de lui-même, c’est beau pour quelqu’un qui a été contesté. Il est devenu le plus vieux joueur à jouer un match avec la France en plus, on se rend compte qu’on ne peut pas se passer de lui. » 37 ans et 253 jours, c’était l’âge de Giroud au coup d’envoi de ce France-Canada, améliorant un peu plus le record battu en milieu de semaine.

Forcément, la succession pose question, plus que jamais : qui pour enfiler le costume de numéro 9 titulaire ? Pour Clarisse, «  il est irremplaçable », et Marcus Thuram ou Randal Kolo Muani ne lui ont pas encore donné tort. « Il faut voir si on peut par exemple replacer Mbappé en pointe et utiliser notre réservoir d’ailiers pour animer les côtés, tente Saad. Kolo Muani et Thuram, c’est trop léger à l’échelle internationale pour l’instant. Le problème en équipe de France, c’est qu’il faut vite faire ses preuves. » Grégory, lui, a davantage peur du jour où Griezmann raccrochera et veut laisser « un peu de temps » à Thuram et compagnie. Ces doutes laissent une chance de voir Giroud gratter du temps de jeu en Allemagne pour sa dernière compétition, voire une place de titulaire inattendue, comme il a souvent su le faire. « Mon cœur me dit qu’il faut le mettre titu, sourit Raphaël. J’aimerais bien qu’il nous sauve en finale : “LE BUT DE GIROUD !” Ce serait beau de finir comme ça. » Un 14 juillet, il n’y aurait sans doute pas mieux.

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Par Clément Gavard, à Bordeaux

Tous propos recueillis par CG

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