Bingo, la technologie va décidément bien trop vite : sept ans et demi plus tard, voilà que toute une flotte rouge et blanc s’est mise en tête de rejoindre le centre de la Terre. On pensait ce dimanche matin que Monaco avait touché le fond, qu’il ne pouvait finalement rien arriver de pire. Raté. Après sa déroute face à Paris, il convient de se rendre à l’évidence : l’ASM coule à pleine vitesse, et Henry n’a pas fini de creuser.
Sidibé désaxé, Falcao à côté
On en apprend toujours un peu plus avec ce Rocher. À chaque jour suffit sa peine, dit l’expression pourtant bien idéaliste : le club accumule dernièrement les mauvaises nouvelles par paquet de six, comme si les désillusions étaient ce mois-ci en promo au supermarché. On savait que les plans de jeu n’étaient pas au point, que la situation extra-sportive du club n’était pas non plus propice à la performance, et même que la vie du groupe transpirait les tensions. Tout ça, on savait. On savait même que Monaco allait se faire cogner ce soir par un PSG lancé sur une saison record, parce que le temps des exploits est désormais bien loin. L'ASM n’en est plus à espérer les sursauts depuis un moment déjà, et il suffisait d’ailleurs d’écouter cette semaine les conférences de presse d’Henry pour avoir envie de se tirer une balle.
Ce que l’on ne savait pas en revanche, c’est que la situation pouvait être encore pire, et l’on ne touche ici qu’au terrain. À quoi joue Sidibé ? L’homme est probablement en train de vivre le pire moment de sa carrière de joueur – et continue d’être appelé par Didier Deschamps en Bleus, mais c’est un autre problème – et l’a encore prouvé ce soir. Porté disparu offensivement, il a fallu que Mbappé le provoque un instant pour qu’il concède un penalty, transformé par Neymar. À quoi joue Falcao ? Lui pourtant si impliqué par le passé, capitaine courage, cœur battant pour encadrer les jeunes pousses, n’est plus qu’un tigre de papier. Il n’y aurait bien que Mao Zedong pour le réveiller.
Des blessures en promotion
Enfin, et c’est un comique de répétition dont se revendiqueraient volontiers Laurel et Hardy : c’est quoi, cette guigne ? Monaco, qui comptait déjà quinze blessés dans son infirmerie (au point de composer avec un banc de 18 ans et dix mois de moyenne d’âge), a encore vu deux de ses joueurs quitter la pelouse prématurément ce dimanche soir. Nacer Chadli, à la 21e, remplacé par Jordi Mboula parce qu’il « ne parvenait plus à respirer » . Puis ce même Mboula, suppléé par Isidor d’entrée de seconde période après un claquage à la cuisse droite.
C’est sérieusement possible, une malédiction pareille ? Dix-sept blessés dans un effectif professionnel ? Si le milieu du foot a l’habitude de parler d’infirmerie, il faudrait tout un hôpital à l’ASM pour contenir ses éclopés. C’est à ne plus savoir quoi dire, voire à vouloir se taire : pointer les motifs de satisfaction, c’est prendre le risque que la foudre leur tombe dessus. James Cameron peut en témoigner : aussi bas sous terre, on n’y voit plus rien. C’est le noir total. La seule différence ? Sa chance à lui, c’est qu’il pouvait remonter à la surface en soixante-dix minutes.
Par Théo Denmat
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