- Ligue 1
- 34e journée
- Lille/PSG
Paris dos au mur
Après la victoire de Montpellier vendredi à Toulouse, le PSG n’a pas le choix : il doit gagner ce dimanche soir. Sans quoi, bye-bye les rêves de titre. Le hic, c’est que les Parisiens se rendent à Lille, le tenant, qui n’a pas renoncé à chourer la seconde place. Oui, l’endroit n’est pas sûr…
C’est la bonne blague de la semaine : la nomination d’Antoine Kombouaré aux trophées UNFP du meilleur entraîneur de L1 de la saison, en compagnie de René Girard, Rudi Garcia et Olivier Pantaloni (allez comprendre). Un clin d’œil évident de la corporation, encore marquée par le débarquement d’un entraîneur qui était leader du Championnat de France. Une petite provocation d’autant plus pertinente qu’aujourd’hui, Paris n’est plus leader. Malgré Carlo Ancelotti sur son banc. Malgré un mercato hivernal censé avoir renforcé le club de la capitale. Fatalement, un simple accessit à la deuxième place, qui aurait été un succès il y a neuf mois, serait un retentissant échec désormais. Ben oui, en engageant Ancelotti à la place de Kombouaré, les dirigeants parisiens ont condamné l’Italien à, au mieux, faire aussi bien que le Kanak.
Et, en cas de tout autre résultat que la première place, à faire moins bien, voire beaucoup moins bien. Une incongruité quand on songe à la différence de standing entre les deux techniciens. Et disons-le clairement, l’hypothèse d’un Paris qui raterait le titre que tout le monde lui promettait, n’a jamais semblé plus réelle que ce soir. D’abord parce que Montpellier a fait le boulot vendredi en allant s’imposer sans trop trembler à Toulouse. Ensuite parce que pour recoller aux Héraultais, il y a quand même de meilleures destinations que Lille.
Deux modèles qui s’affrontent
C’est fou quand même comme le foot va vite ou se retrouve souvent frappé d’amnésie, ce qui revient à peu près au même. Car entre la chute de Marseille, la dimension nouvelle de Paris et le parcours pétaradant de Montpellier, on en oublierait presque que le champion en titre s’appelle Lille. C’est vrai que la bande à Rudi Garcia n’est « que » troisième, dans l’ombre du duel des deux premiers. Pourtant à bien y regarder, les Dogues restent l’équipe la plus complète du Championnat, selon une sainte trinité pour aller au bout : talents individuels, harmonie collective et expérience. Montpellier manque du troisième, Paris du deuxième, Lille a les trois. Alors évidemment, quelques ratés malvenus privent Eden Hazard et ses potes d’une lutte pour le titre. Mais l’idée de chiper la seconde place reste un objectif, un vrai. « Il faut consolider la troisième place mais si on peut grappiller des points pour accéder à la deuxième on ne va pas s’en priver ! Ce sera dur mais, si on gagne, ce sera possible » , annonce Mathieu Debuchy.
Pourquoi cet objectif ? Bien entendu, il y a avant tout la perspective d’une qualif’ directe pour la prochaine Ligue des champions, un horizon qui change tout par rapport aux aléas d’un tour préliminaire. Mais on sent aussi au LOSC l’envie de moucher le modèle économique du PSG, le parfait contraire du leur, d’obédience lyonnaise. Soit une fortune étrangère soudaine et sans fin contre une construction lente, patiente, raisonnée. Oui, il y a un an, le LOSC rêvait sans doute d’être l’OL de demain, avec une domination durable, inéluctable. Les Qataris ont fait voler ce rêve en éclat. Alors Lille se verrait bien briser le leur ce soir. C’est une envie brûlante. Car c’est peut-être la dernière chance de le faire.
Le match en live ce soir sur SoFoot.com
Par Dave Appadoo