- Coupe intercontinentale 2024
Au fait, c’est quoi cette Coupe intercontinentale ?
Disparue depuis 2004, la Coupe intercontinentale revient par la petite porte en ce mois de décembre. Quel intérêt porter à cette compétition d’ores et déjà promise au Real Madrid et bientôt éclipsée par la Coupe du monde des clubs ?
→ Ça intéresse qui ?
On serait tenté de répondre : personne. Il faut en réalité enlever nos œillères d’européocentrés et se rendre compte que cette Coupe intercontinentale est prisée par la majorité des confédérations. Sans pour autant faire rêver, elle séduit cinq des six participants. Pour cette première édition, la compétition qui remplace la version annuelle de la Coupe du monde des clubs voit s’affronter les vainqueurs des Ligues des champions de l’UEFA, de la CONCACAF (Amérique du Nord, Amérique centrale et Caraïbes), de la CAF (Afrique), de l’AFC (Asie), de l’OFC (Océanie), et de la Copa Libertadores. Évidemment moins bien loties au niveau international, ces confédérations profitent de ce bref instant de gloire pour prendre un peu de lumière. La théorie du ruissellement inversée permet à Gianni Infantino de remplir son rôle de Père des peuples pour bénéficier du soutien de chacun à chaque (ré)élection ou lorsqu’il s’agit de faire valider par applaudissements l’organisation du Mondial 2030 par l’Espagne, le Portugal et le Maroc et le suivant, en 2034, par l’Arabie saoudite. Comme d’habitude, celui qui en tire le plus d’intérêt reste le président de la FIFA.
→ Pourquoi le Real Madrid ne va pas se fatiguer ?
Le 18 décembre prochain, les hommes de Carlo Ancelotti seront à 90 minutes de remporter un nouveau trophée et de devenir le club le plus titré de la compétition avec quatre éditions au compteur (1960, 1998 et 2002). Pendant que le vainqueur de la Ligue des champions européenne est directement qualifié pour la finale, les cinq autres participants doivent s’adonner à une bataille royale pour le rejoindre. Au premier tour, le club émirati d’Al-Aïn a battu les Néo-Zélandais d’Auckland City (6-2). Sacrée particularité, le deuxième tour offre des trophées : la Coupe Afrique-Asie-Pacifique de la FIFA aisément remportée par les Égyptiens d’Al Ahly (3-0) et la Coupe des Amériques glanée par Pachuca, vainqueur de Botafogo (0-3). Reste à savoir qui aura l’honneur de se faire massacrer par la bande de Vini en finale. De 1980 à 2004, depuis que le titre se dispute en un seul match, 13 des 25 vainqueurs sont européens avec comme tenant du titre… le FC Porto de Maniche.
→ Quid de la Coupe du monde des clubs ?
Vous avez dit calendrier surchargé ? Voilà que la Coupe du monde des clubs va changer de format, non pas pour se plier aux demandes des joueurs essoufflés, mais pour rajouter encore plus de matchs. Du 15 juin au 13 juillet prochains, 32 équipes seront aux États-Unis pour récolter un peu d’argent supplémentaire. Si elle sera ensuite organisée tous les quatre ans, cette compétition va donc offrir deux titres de champions du monde des clubs en quelques mois, potentiellement tous remportés par le Real Madrid. « Ma crainte est que, comme Gianni Infantino ne peut pas rendre annuelle sa Coupe du monde des clubs, il souhaite garder cette Coupe intercontinentale qui ne passionne pas les foules, mais valide quand même le meilleur club du monde tous les ans », a confié David Terrier, président de la division Europe de la FIFPro, à L’Équipe. À Doha mercredi prochain ou à New York en juillet, la FIFA sortira gagnante en faisant fi de toutes questions sportives, écologiques ou sociales. Rendez-vous en 2027 pour la prochaine élection par acclamation.
Par Enzo Leanni