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Portrait de Michael Olise, le crack de Crystal Palace

Par Bilal Bey et Anna Carreau
Portrait de Michael Olise, le crack de Crystal Palace

Appelé avec les Bleuets pour la première fois ce mois-ci, Michael Olise éblouit déjà son coach français Patrick Vieira à Crystal Palace. En seulement trois mois, le natif de Londres a déjà séduit la Premier League et Sylvain Ripoll, là où il avait plutôt l'habitude de hérisser les poils durant son adolescence. Attention joueur frisson.

« Si c’était si facile, tout le monde le ferait », chantait Orelsan en 2015, avant de remplir cinq fois Bercy sept ans plus tard. Suivant la même trajectoire de l’autre côté de la Manche, Michael Olise n’a jamais vraiment connu la difficulté, tant son talent lui permettait constamment de se placer au-dessus de la mêlée. S’il marche sur l’eau depuis cet hiver en Premier League, l’ailier de 20 ans a toujours dû trouver des chemins de traverse pour percer. Élu meilleur joueur de Crystal Palace en janvier 2022, alors qu’il était cantonné sur le banc quelques semaines plus tôt, le Londonien a là encore su faire bon usage du peu qu’on lui a donné. « Tout petit, il avait beaucoup de skills et une technique exceptionnelle », se rappelle Sean Colon, formateur d’Olise à l’académie We Make Footballers. Des qualités qu’il n’a pas perdues dix ans plus tard, lui le virtuose de l’aile droite des Eagles, qui cumule aussi une bonne vision du jeu, une certaine vitesse et une sacrée qualité de dribble. Arrivé en provenance de Reading blessé lors du dernier mercato estival, l’élégant gaucher a « eu quelques premiers mois difficiles », expliquait son entraîneur Patrick Vieira au début du mois. « Mais il a réussi à revenir sur le terrain, et son éthique de travail est incroyable. Il a réussi à gagner la confiance de ses coéquipiers », poursuivait l’ancien international français. Pour être clair, l’éthique de travail est une qualité qui n’a pas toujours été placée au premier plan chez le prodige, tant ses qualités au-dessus de la moyenne l’ont plutôt poussé à se reposer sur ses acquis.

Michael a été le meilleur joueur de sa catégorie d’âge tout au long de sa carrière. Parfois, cela a presque joué contre lui : il ne pouvait pas comprendre la nécessité de travailler aussi dur.

« Un brin d’arrogance »

Wonderkid précoce, le petit Olise avait déjà tous les top clubs anglais à ses pieds dès l’âge de huit ans. Pour son ancien coach, il était même « le meilleur joueur de son âge dans le pays ». Logiquement, le gamin qui a grandi dans l’ouest de Londres choisit le géant local, Chelsea, qu’il rejoint dès les U9. Malgré le formatage qu’exigent les centres de formation, Michael conserve les aspects de son jeu qui le rendent insaisissable. « À Londres, il y a différents styles de joueurs : dans le sud, les joueurs sont différents de ceux du nord, de l’est ou de l’ouest, explique Sean Conlon. Michael représente bien le joueur de l’ouest, il est très habile, intelligent, créatif et gracieux. » Un style différent de ceux du sud par exemple que l’entraîneur décrit comme « rusés, énergiques et caractériels », à l’image de Jadon Sancho et Callum Hudson-Odoi. Une singularité qui lui vaudra sans doute sa place parmi la jeune garde des Blues, puisque après cinq ans du côté de Stamford Bridge, il est gentiment invité à trouver un autre club pour héberger son talent presque trop encombrant. « Michael a été le meilleur joueur de sa catégorie d’âge tout au long de sa carrière. Parfois, cela a presque joué contre lui : il ne pouvait pas comprendre la nécessité de travailler aussi dur », justifie Sean Conlon, qui tente sans doute de couvrir une indiscipline qui le poursuivra par la suite.

L’adolescent s’octroie alors un break et part dérouiller des seniors en district le week-end. Comme si cette cure d’humilité lui avait été bénéfique, le garnement trouve une échappatoire et reprend sa route vers les sommets en intégrant les U15 de Reading, dont l’équipe première est alors en Championship. Seulement deux ans après son arrivée, Michael alterne déjà entre équipes U18, réserve et première. Il fait ses débuts face au Leeds United de Marcelo Bielsa (défaite 3-0), alors qu’il n’a que 17 ans. Mark Bowen, devenu entraîneur par intérim lors de la saison suivante, l’installe chez les A et remarque très vite un gamin têtu. « Parfois, il se prenait des coups de pied ou essayait même de se moquer des joueurs seniors, explique-t-il à londonnewsonline.co.uk. Ça ne me dérangeait pas, car cela montrait un niveau de confiance vraiment élevé. Il attirait tout de suite l’attention. » Une confiance parfois abusive, que l’entraîneur finira par qualifier d’« un brin d’arrogance ».

Il a un caractère spécial et quand ça ne va pas dans son sens, il a tendance à s’énerver.

« Il a rendu fou plus d’un entraîneur »

Son coéquipier à Reading durant deux saisons, Yakou Méïté, confirme qu’il fallait parfois le rappeler à l’ordre. « Il a un caractère spécial et quand ça ne va pas dans son sens, il a tendance à s’énerver, concède l’international ivoirien. Il avait des petites embrouilles avec le coach, rien de grave, mais je lui disais qu’aux entraînements, on ne fait pas seulement ce qu’on aime faire. » Bowen se rappelle qu’à Reading, l’attitude de Michael « a rendu fou plus d’un entraîneur ». Le gamin avait particulièrement un problème avec le repli défensif se souvient-il. « Il jouait dans une position excentrée et délivrait quelques coups d’éclat, avant de perdre le ballon. Et puis, il revenait en marchant. » L’entraîneur des Royals décide donc de l’envoyer avec les U23 pour jouer milieu défensif. Un positionnement stratégique choisi afin qu’il se rende compte de la nécessité des efforts à fournir. «  Je pense qu’il s’est rendu compte que si on perd le ballon dans cette transition de jeu, on ne peut pas simplement s’éteindre et lever ses bras en l’air en étant déçu. On a la responsabilité fondamentale de revenir pour son équipe, même chez les U23 », raconte fièrement Mark Bowen deux ans après. Un premier déclic.

Puis Michael grandit, emménage seul dans son propre appartement et perd peu à peu ses réflexes d’adolescent. « Il a changé de mentalité et s’est rendu compte de la merveilleuse opportunité qui s’offrait à lui », confesse tout de même Bowen. Un tournant que remarque aussi Yakou Méïté, qui le qualifie aujourd’hui de « bosseur » et qui se souvient être resté avec lui « faire des heures sup à la gym ». « Je pense qu’il a bien compris ça à Palace, parce que je vois qu’il fait les efforts défensifs, qu’il est concentré, qu’il joue pour l’équipe », plaide-t-il pour celui qu’il considère comme son « petit frère ». Malgré les facilités sur lesquelles Olise s’est longtemps reposé, ses récents efforts ont finalement pu l’amener vers le niveau international. Michael Olise fait alors face à un problème de riche : quel pays a-t-il envie de représenter ?

International top boy

« C’est une décision qu’il doit prendre en tant que joueur et c’est une décision familiale. Il n’est pas venu me voir pour me demander un quelconque conseil », indiquait le 10 mars dernier Patrick Vieira, alors que plusieurs rumeurs indiquaient que le sélectionneur des Three Lions Gareth Southgate restait aux aguets sur le cas du natif de Hammersmith. Michael Olise peut en effet représenter quatre sélections nationales. Fils d’un père anglo-nigérian et d’une mère franco-algérienne, le jeune homme fait partie de la liste des 23 espoirs français qui affronteront les Îles Féroé et l’Irlande du Nord les 24 et 28 mars prochains. Si Vieira nie toute implication dans le choix de son joueur, son coéquipier en attaque à Crystal Palace, Jean-Philippe Mateta, était lui persuadé du choix qu’allait effectuer Olise. « On n’a jamais vraiment parlé de la sélection ensemble, mais moi, je sais qu’il veut jouer pour la France », se prononçait-il avant que son coéquipier ne soit appelé par Sylvain Ripoll.

On n’a jamais vraiment parlé de la sélection ensemble, mais moi, je sais qu’il veut jouer pour la France

Ces deux rencontres avec les Bleuets ne constitueront pas les premiers pas du crack londonien avec un maillot bleu, car ce dernier compte déjà deux sélections avec l’équipe U18, effectuées lors du tournoi de Toulon en juin 2019. Les Espoirs, une suite logique, serait-on tenté de dire, mais bien qu’ayant opté pour le coq, Olise ne sait utiliser la langue de Molière qu’avec parcimonie. « Il arrive à parler français, mais il n’est pas bilingue. Il comprend plus qu’il ne parle », explique Mateta qui côtoie Michael Olise au quotidien. Ces quelques billes en français lui viennent de sa mère qui lui parlait en français, ainsi qu’à son petit frère Richard, virevoltant latéral droit de Chelsea de 17 ans qui a de son côté choisi l’Angleterre. Qu’importe si Olise ne maîtrise pas la langue de Molière, c’est sur le terrain qu’il compte s’exprimer. Ce ne sont pas quelques fautes de français qui vont l’empêcher de réussir ses examens.

Par Bilal Bey et Anna Carreau

Tous propos recueillis par BB et AEC, sauf mentions.

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