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Pourquoi les sélections sud-américaines jouent-elles autant à l’extérieur ?

Par Alexandre Ross
25.03.2023, Fussball Herren Nationalmannschaft 2023, Freundschaftsspiel, Deutschland - Peru, in der MEWA-Arena Mainz, v.l. Emre Can (Deutschland) gegen Raul Ruidiaz (Peru) - Photo by Icon sport
25.03.2023, Fussball Herren Nationalmannschaft 2023, Freundschaftsspiel, Deutschland - Peru, in der MEWA-Arena Mainz, v.l. Emre Can (Deutschland) gegen Raul Ruidiaz (Peru) - Photo by Icon sport

En cette période de trêve internationale, la majorité des sélections sud-américaines multiplient les déplacements à travers le monde pour des matchs amicaux. Une stratégie motivée notamment par des raisons financières et logistiques. Retour sur ce phénomène qui n’est pas près de s’arrêter.

La nouvelle en avait surpris plus d’un. En septembre dernier, la fédération brésilienne annonçait que la rencontre amicale opposant la Seleção au Ghana ne se jouerait ni au pays de Neymar ni chez les Black Stars, mais bien… au Havre. Pour cette fenêtre internationale, les voyages à gogo sont à nouveau de mise pour les équipes d’Amérique latine qui deviennent de véritables globe-trotters. Sur les dix sélections composant la fédération sud-américaine, ce sont donc sept d’entre elles qui ont pris part à des rencontres sur quatre continents différents en ce mois de mars : la Bolivie, le Venezuela, la Colombie et l’Uruguay en Asie, le Brésil en Afrique, le Pérou en Europe ou encore l’Équateur en Océanie. À l’inverse, seulement trois sont restées sur leur continent : l’Argentine a accueilli deux nations de la CONCACAF, le Panama et le Curaçao, tandis que le Chili a reçu le Paraguay.

L’argent au centre de ces déplacements

En 2012, la Fédération brésilienne de football signait un accord avec l’agence britannique Pitch International pour l’organisation de matchs amicaux à travers le monde connu sous le nom du Brasil Global Tour. À deux ans de son Mondial et qualifié d’office en tant que pays organisateur, le Brésil ne disputait alors que des rencontres amicales. Un deal qui était aussi avantageux sur le plan financier : la Seleção aurait perçu entre un et trois millions d’euros par match. Dix ans après, avec plus de 50 rencontres à cheval sur six continents différents, l’opération a été un franc succès et est de plus en plus imitée. Dans le cadre de l’actuelle tournée asiatique de la Celeste qui affrontait le Japon et la Corée du Sud, la Fédération uruguayenne devrait toucher pas loin d’1,5 million d’euros. Néanmoins, le journal uruguayen El Observador révèle que l’équipe de Federico Valverde devra aussi régler une amende d’environ 55 000 euros. En effet, l’accord mis en place avec les deux pays organisateurs de la Coupe du monde 2002 incluait la présence de quinze mondialistes ayant pris part au Mondial au Qatar, alors que seulement douze s’y sont rendus. Pour beaucoup de nations du monde, une rencontre face à un adversaire d’Amérique latine est une garantie de revenus et présente un véritable attrait pour le public. Elles n’hésitent pas à sortir leur chéquier pour les faire venir, et cela constitue un scénario gagnant-gagnant pour les deux parties. Pour les joueurs, c’est encore autre chose.

Une question de logistique et une quête de diversité

La majorité des internationaux sud-américains évoluent dans les championnats européens. Afin de leur éviter des allers-retours incessants entre l’Amérique du Sud et l’Europe plusieurs fois par an, les fédérations membres de la CONMEBOL privilégient généralement des rencontres plus proches. Cependant, ces décisions passent mal chez les locaux qui ont dû s’y résigner. « Au Brésil, les gens ont commencé à dire, pour rigoler, que l’Emirates Stadium [le stade d’Arsenal] était le nouveau Maracanã, explique le journaliste brésilien Luis Augusto Monaco dans les colonnes de 20 Minutes. Au début, les fans étaient un peu en colère, mais aujourd’hui ils se sont habitués. En fait, les gens n’ont plus une grande passion pour leur équipe nationale. » Depuis juillet 2015, le Brésil n’a organisé que trois matchs amicaux sur son sol, dont un seul contre un pays du même continent avec la venue de la Colombie en début d’année 2017.

Avec seulement dix pays dans la CONMEBOL, ces nations se rencontrent souvent entre la Copa América et les qualifications pour la Coupe du monde. Les sélections sud-américaines visent donc une plus grande diversité dans leurs potentiels adversaires, mais ce souhait n’est pas toujours exaucé. « Comme les équipes européennes sont prises à chaque date, le Brésil se retrouve avec peu d’opportunités pour des matchs de très haut niveau, analyse le journaliste brésilien Carlos Mansur dans les colonnes de 20 Minutes. Il y a un manque de variété dans les matchs de préparation, et cela inquiète grandement le staff technique de la Seleção. » Du côté des Argentins, il aura fallu attendre de broder une troisième étoile sur leur maillot pour les revoir organiser deux matchs amicaux consécutifs sur leurs terres : une première depuis 2018. Poussée par les rentrées d’argent et les choix logistiques, cette stratégie de rencontres amicales à l’extérieur ou en terrain neutre risque de perdurer et de donner lieu à de nouvelles affiches originales, au plus grand dam des supporters sud-américains.

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