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Franck Haise et Nice : tout ça pour ça ?
Alors qu'il avait lui-même annoncé son possible départ, puis son maintien sur le banc des Aiglons, Franck Haise quitte Nice au terme d'un sale automne. Il est remplacé par Claude Puel : le choix de l'ancienneté pourra-t-il remettre un peu de stabilité sur la Côte d'Azur ?
Noël est l’occasion de faire le point. Celles et ceux qui ont trop tiré sur la corde tombent malades. Celles et ceux qui ont un petit coup de mou en profitent pour se reposer. Celles et ceux qui ont besoin de conseils font appel à leur entourage. Chez Franck Haise, lire dans le jus des dindes aux marrons a éclairci l’avenir. L’entraîneur de 54 ans ne sera pas à la plaine du Var pour la reprise de l’entraînement des Niçois ce lundi. Il ne sera plus sur le banc niçois tout court. Claude Puel sera à sa place jusqu’à la fin de la saison. L’ancien entraîneur de Lens peut souffler : son automne effroyable est terminé. L’hiver de Claude Puel commence, et il s’annonce gratiné.
Comment Haisez-vous ?
Arrivé en juillet 2024 dans le Sud, Franck Haise quitte l’OGC Nice d’un commun accord avec ses dirigeants, annonce L’Équipe, mais avec une grosse fatigue accumulée. Après un début de saison galère – marqué par les blessures de certains cadres et une élimination en tour préliminaire de C1 – pour ses débuts au Gym, ses joueurs avaient redressé la barre en championnat pour terminer au pied du podium à l’issue de l’exercice 2024-2025. En septembre – et ça a mal vieilli –, Franck Haise avait prolongé jusqu’en 2029. La chute aura été brutale à compter de fin octobre : neuf défaites d’affilée, un zéro pointé en coupe d’Europe, un « impressionnant » record de matchs sans victoire et l’affirmation que Nice jouait « le maintien ». La triste spirale s’est muée en calvaire total après une énième défaite à Lorient, début décembre, avec Terem Moffi et Jérémie Boga se retrouvant molestés par des supporters. Les deux joueurs avaient porté plainte et ne devraient plus porter le maillot niçois.
Franck Haise, 𝟐𝟎𝟐𝟗 ✍️
— OGC Nice (@ogcnice) September 5, 2025
Franck Haise a traversé cette (trop) longue période en alternant proposition de démission (après Porto), annonce de départ (après Lorient), puis en fait non, avec un long et inquiétant mutisme des dirigeants niçois pour accompagner tout ça. Fabrice Boquet, président depuis août, est finalement sorti du bois : il a annoncé son départ, il y a quelques jours. Jean-Pierre Rivière, qui semblait lancé à pleine balle dans les municipales, est revenu. Franck Haise a également plusieurs fois changé de stratégie, entre protection et réprimandes envers ses joueurs : Jonathan Clauss pourra en témoigner.
Haise est resté, continuant de chercher une formule, comme un gamin cherche ses cadeaux un 22 décembre. Pourquoi n’est-il pas parti plus tôt ? Dans tous les cas, cette éviction a tout de la fin du calvaire. Le Normand de naissance n’a jamais paru aussi fatigué, méconnaissable par rapport à l’homme qui avait tant fait rêver Lens, emmenant tout l’Artois en Ligue des champions. Il faisait presque de la peine à Nice, où son bilan global est loin de ses ambitions de départ : 25 victoires, 14 nuls, 31 défaites. Et un 3-4-3 qui n’aura pas laissé de traces impérissables : où sont passées ses sorties de balles, ses défenseurs centraux aux grandes enjambées, si bien utilisés lors de ses quatre ans à Lens ? L’ennui caractérisait son Gym, loin de sa legacy à Lens.
C’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure socca
Désormais, l’automne effroyable laisse place à un hiver inquiétant. Claude Puel revient pour une mission de cinq mois. Il n’a pas entraîné depuis décembre 2021 et une défaite contre Rennes (5-0) qui avait scellé son sort sur le banc de l’AS Saint-Étienne, avant que Julien Sablé n’assure l’intérim. C’est d’ailleurs ce dernier, actuellement directeur du centre de formation à Nice, qui le secondera dans cette nouvelle tâche. Dans le Forez, le contexte était tendu : Claude Puel n’avait pas réussi à dégager les tauliers du vestiaire, et s’était clashé avec certains d’entre eux (Stéphane Ruffier, Yann M’Vila).

En choisissant Puel, alors que Rivière et revenu, l’OGC Nice prend ceux qui ont fait son succès, dans l’espoir de revivre un passé un peu fantasmé. L’entraîneur retrouve un endroit où il avait évolué entre 2012 et 2016. Une période marquée par deux saisons terminées à la quatrième place, les souvenirs de Darío Cvitanich, Alexy Bosetti ou Nampalys Mendy, et la fin du stade du Ray. Mais aussi, évidemment, la renaissance d’Hatem Ben Arfa, au cœur de la dernière saison niçoise de Puel. Celle-ci fut pourtant compliquée, l’entraîneur n’adressant plus la parole à son président, et vice versa, comme le raconte L’Équipe. Alors, à défaut de faire revenir Lucien Favre, qui a mis un terme à sa carrière d’entraîneur, Nice choisit tout de même de faire confiance au passé. Dans le choix de Puel, 64 ans, il n’y a pas de pari (Francesco Farioli), pas de confiance en un nouveau projet (Franck Haise, Patrick Vieira), de certitudes (Christophe Galtier), mais une croyance. Claude Puel est dans le coup pour rehausser les Niçois. D’ailleurs, quand il les avait récupérés en 2012, le club occupait la même place en championnat. Treizième.
Hugo Lloris essaierait-il de nous faire passer un message ?Par Ulysse Llamas
























