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Coupe du monde des clubs : la FIFA a dit « jouez ! »

Par Julien Faure
5 minutes

Alors que l’on peine encore à se mettre en tête qu’un Mondial des clubs débute ce week-end, comment appréhender une compétition qui n’intéresse toujours pas, dont on se serait bien passé, mais que l’on finira peut-être par regarder de façon presque fataliste ?

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Le saviez-vous ? Ce dimanche 15 juin, les rues de Caen seront remplies de joggeurs venus se tester sur 10 kilomètres à l’occasion du Normandy Run festival. Personne ne le sait ? Peut-être, mais l’événement affiche complet, et les dossards ont été distribués depuis déjà belle lurette. De l’autre côté du globe, le Mondial des clubs débutera lui aussi ce dimanche, du côté de Miami. Tout le monde est au courant ? Peut-être, et encore, mais tout le monde s’en fout, et surtout, l’événement n’affiche pas du tout complet.

Une compétition dont l’expansion est déjà programmée avant même que sa première édition n’ait débuté, un président de la FIFA, Gianni Infantino, qui prédit « l’évènement le plus regardé de l’histoire », et un contexte politique quelque peu tendu, où l’administration Trump et sa politique migratoire contrastent largement avec l’idée d’un foot pour tous défendue par la FIFA. Voilà le bilan peu emballant de la Coupe du monde des clubs new look, dernier épisode de l’orgie de foot actuelle.

Esprit du Mondial, es-tu là ?

Qui sera devant sa télé dimanche pour se délecter d’un banal Inter Miami-Al Ahly ? Les fans égyptiens certainement, mais plutôt du côté du Caire. Les fans de Miami ? Peut-être. Mais ce sont en tout cas bien les seuls à avoir déjà coché cette case dans leur calendrier, tant le match ne semble que très peu déchaîner les foules. Pour pallier ce potentiel désintérêt massif, DAZN diffusera gratuitement la compétition, assez révélateur tout de même. Déjà à l’automne dernier, la FIFA commençait à claquer des genoux à l’idée de faire chou blanc dans sa quête de diffuseurs et de connaître un cinglant échec.

Les critiques fusent et le sulfureux Javier Tebas est l’un des derniers en date à s’être exprimé en défaveur de l’événement, pour défendre son championnat avant tout. Finalement, la plus grosse réussite médiatique de ce Mondial des clubs a jusqu’ici été de faire traîner la rumeur que Cristiano Ronaldo allait peut-être quitter Al-Nassr, obnubilé par l’idée de la disputer et de prendre encore un peu de lumière. De quoi donner des idées à certains dirigeants. Cette compétition devrait surtout nous confirmer que Lionel Messi vit une retraite dorée au milieu de joueurs de niveau Ligue 2, même si l’Inter Miami a été épargné par le tirage avec un groupe abordable composé de Palmeiras, Porto et Al Alhy (hot take, ils vont finir derniers).

Le débat pour le Ballon d’or fait rage entre Ousmane Dembélé et Lamine Yamal ? Le premier est blessé et ne jouera normalement pas en poules quand le deuxième n’est même pas qualifié. Raté pour ce storytelling. Alors pourquoi ne pas se tourner vers le renouveau de Manchester City ? Aux fraises cette saison, les Skyblues viennent de se renforcer en urgence à coups de gros biftons. Peut-être que le Mondial était en fait le grand objectif de leur saison. Qui sait ? D’un autre côté, comme les joueurs et les supporters sont censés être des machines, capables d’assumer 70 rencontres par saison et des rencontres pros tous les soirs, la FIFA a décidé d’y ajouter les siennes, avec l’introduction de l’IA dans l’arbitrage.

Ce sera au minimum l’occasion pour les non-initiés du foot US de découvrir que les stades de NFL sont d’un absolu gigantisme, tandis que pour les Américains, ce sera l’une des premières fois de leur vie qu’ils y voient des sièges vacants. Et oui, car là aussi, le bât blesse pour la FIFA : la compétition n’attire pas autant que prévu. Pour convaincre les supporters, les prix ont ainsi baissé de près de 80% depuis l’hiver, et certaines offres permettent même aux étudiants de voir des matchs pour moins cher qu’un grec.

L’Europe n’est pas toute seule

Évidemment, certains clubs seront soutenus par leurs fans les plus téméraires, comme Boca Juniors, qui devrait évoluer dans des stades pleins. Sauf que tous n’ont pas la ferveur des Argentins, ni même l’envie de dépenser sans compter pour une compétition qui peine encore à déchaîner les foules. Si l’intérêt n’est pas présent de notre côté du globe, aux quatre coins de celui-ci, l’intrigue est bien différente. Car affronter les plus grands clubs européens est habituellement réservé aux vainqueurs des trophées continentaux, à l’occasion de l’ancienne version de la Coupe du monde des clubs et de la toute fraîchement sortie du placard Coupe intercontinentale. Alors depuis de longs mois déjà, les clubs qualifiés se réjouissent de se frotter à ce qui se fait de mieux sur le globe, tout en ayant une petite chance d’atteindre les huitièmes, avec des poules assez accessibles pour les seconds couteaux.

S’il fallait prendre les paris, on pourrait finalement dire que les gens se feront attraper au fil des tours et que les quarts de finale entre grosses écuries attireront leur million de téléspectateurs. Des phases finales qui souffriront toutefois certainement la comparaison avec le Tour de France, qui commence le 5 juillet, et Wimbledon, du 30 juin au 13 juillet. À n’en pas douter, les matchs de poules en plein milieu de la nuit n’attireront pas grand monde, et encore pour ce qui est du fuseau horaire européen. Reste tout de même que l’été dernier, les fans de sport se sont pris au jeu du tennis de table, du break dance, du skate ou encore de l’heptathlon. C’était une autre histoire, un autre monument et un autre contexte. Comme dans un an quasiment tout pile, quand il sera temps de se plonger dans la Coupe du monde, la vraie.

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Par Julien Faure

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