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L’OL, retour vers le futur
Lyon est à la recherche d'un nouvel entraîneur, et le profil recherché en dit long sur les nouvelles perspectives du club...
Jean Fernandez. Un nom, un seul, évoqué dans la presse et cela suffit pour que tout soit dit. Jean Fernandez, ou le symbole que quelque chose ne tourne vraiment plus rond au royaume de l’Olympique Lyonnais. Jadis, le multiple champion de France pouvait se permettre de regarder ses dauphins comme on regarde une plaquette de Galak, avec appétit. Aujourd’hui, son piédestal a fondu comme neige au soleil, et la plaquette de chocolat blanc avec. Aujourd’hui, pour se refaire la cerise, l’OL parle donc de recruter Jean Fernandez, dont le plus beau fait d’arme est d’avoir fait remonter le FC Metz en première division ; Jean Fernandez, l’encore actuel entraîneur d’Auxerre. Soit.
Au moins, c’est plus crédible que les autres noms balancés à la horde d’affamés en mal de dépêches. Gerets… Ranieri… Lippi… Et pourquoi pas Trapattoni ? C’est vrai ça, pourquoi pas Trapattoni ? Car si le nom de Jean Fernandez est bien moins ronflant, il a le mérite d’être moins farfelu. Mais, il n’en demeure pas moins légèrement inquiétant quant aux ambitions d’un club qui avait réussi l’exploit de claquer un doublé malgré Alain Perrin… Comme quoi l’entraîneur ne fait pas tout, et qui sait, avec Jean Fernandez, peut-être que l’OL… Et peut-être même qu’avec Joël Muller ? Ou avec Rémi Garde tiens, qui sait ? Eh oui, qui sait ne devrait même pas trop tarder à savoir, car le nom de Rémi Garde est également une piste évoquée par la presse locale, et cette piste pourrait même être la bonne.
Rémi Garde à vue ou pas
Rémi Garde… Là, franchement, ce n’est même plus de la décroissance, c’est de l’économie parallèle. Mais Jean-Michel, en bon économiste qu’il est, a réponse à tout. Cela s’appelle même une stratégie, comme il l’a récemment exposé sur OL TV. « Nous allons repositionner la stratégie de l’OL en revenant à une organisation interne. Nous allons nous appuyer sur des jeunes du centre de formation et sur un staff lié au club, comme au début de la décennie gagnante de l’OL » . Entrerait donc ici Rémi Garde. Et sont en tout cas déjà sortis Patrick Paillot, le directeur du centre de formation, Philippe Sauze, le directeur général, et Sonny Anderson, entraîneur des attaquants. Le plan concerne donc autant l’encadrement que les joueurs : « Des jeunes du centre de formation et un staff lié au club » ; les Lacazette, Grenier et autres Jérémy Pied auront a priori leur carte à jouer. Les Bastos, Delgado et autres Kallström devraient dégager. Et si d’aventure certains sont prêts à allonger la thune pour la barbichette de Lisandro ou les gants de Lloris, il n’est pas improbable que les stars plient bagages et aillent montrer leur talent ailleurs qu’entre Rhône et Saône.
Rémi Garde à vue ou pas, l’OL est donc officiellement en phase de reconstruction. Tel est donc le réel bilan du passage de Claude Puel. Pas de titre en trois ans, et l’aveu d’un retour en arrière d’une décennie pour le club. Retour vers le futur, comme au moment où était nommé Paul Le Guen, dont Rémi Garde a d’ailleurs été l’adjoint. Le board de l’OL lui avait déjà d’ailleurs proposé le poste, au moment du départ de Gérard Houllier, mais l’ancien joueur d’Arsenal ne se sentait pas prêt. Aujourd’hui si. Surtout, le club n’a sans doute plus autant le choix qu’à une époque. Aujourd’hui la reconstruction de l’OL doit officiellement commencer. Et sans vouloir remettre en cause les talents de Rémi Garde, car après tout Blanc, Deschamps, Guardiola ou Sacchi n’avaient pas plus d’expérience en la matière au moment de leur prise de fonction, c’est quand même un peu con cette histoire. Parce que le meilleur entraîneur français, en matière de construction, s’appelle Claude Puel, et apparemment, il ne devrait pas tarder à se retrouver sur le marché… L’ironie du sort sans doute.
Par Simon Capelli-Welter
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