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Gérard Lopez : « En aucun cas, je ne ferai passer mes 40 millions avant le club »
« Je n’ai pas envie d’abandonner le navire. »
C’est ce que Gérard Lopez clame, ce lundi, dans une interview accordée à Sud Ouest et France Bleu, à la veille d’une audience cruciale au tribunal de commerce pour les Girondins de Bordeaux, avec la menace d’une liquidation judiciaire qui plane toujours. « Il a fallu que je fasse un apport et il est possible que je doive en faire encore un petit, mais on est dans les clous, nous y allons sereinement », déclare d’ailleurs le propriétaire et président du FCGB.
« Le club ne peut pas exister si l’actionnaire ne met pas d’argent »
Dans cet entretien, l’homme d’affaires hispano-luxembourgeois parle gros sous : « Le solde négatif de ce que j’ai amené depuis 2022 est de 39-40 millions d’euros. […] Sur le chemin de la N2 à la L2, je ne vois pas comment je peux récupérer quoi que ce soit. Si quelqu’un paie à ma place, comment pourrait-il me rembourser quoi que ce soit ? Ça n’existe pas. Franchement, on dirait qu’il y a eu un lavage de cerveau collectif à Bordeaux cet été, comme si je ne voulais pas m’asseoir sur mes 40 millions en attendant que quelqu’un arrive et me donne 40, 20 ou 5. […] Le club ne peut pas exister si l’actionnaire ne met pas d’argent, donc je continue à le faire. Et personne ne me remboursera. Si je garde ma dette, c’est parce que ça me permet de négocier la position que pourront avoir d’autres créanciers. […] Mais soyons clairs : en aucun cas, je ne ferai passer mes 40 millions avant le club. […] On a envie de relancer la machine. Ce serait plus simple avec des investisseurs. Pour remonter en L2 voire en L1, je pense qu’il faut compter de 25 à 35 millions d’euros. »
« Je porte une responsabilité importante, mais ce n’est pas moi qui joue »
Gégé se dédouane aussi quelque peu : « On a reçu des offres écrites, chiffrées et signées, avec des preuves de fonds, pour investir dans le club. Elles étaient conditionnées à des résultats sportifs. Mais on n’a pas réussi à y répondre sportivement. […] In fine, les décisions finales étaient les miennes, je porte une responsabilité importante. Mais ce n’est pas moi qui joue. […] Ce n’est pas à moi de dire que je suis bon ou pas bon. J’ai prouvé dans le passé que je pouvais l’être. […] Moi, je continue à faire mon truc parce que je suis convaincu que je fais ce que je dois faire. On va annoncer cette semaine des joueurs qui n’ont absolument rien à faire en N2, mais qui viennent parce qu’ils croient dans le projet, l’entraîneur y croit aussi. […] Effectivement, j’ai pris des décisions qui n’étaient sans doute pas bonnes, dans le sportif notamment, mais qui à elles seules ne reflètent pas la situation dans laquelle on est aujourd’hui. […] Mon rôle est important mais limité. Est-ce que je suis le bon président ? Je ne sais pas. Est-ce que j’essaie de faire les bonnes choses ? Oui certainement. Est-ce que je paie pour faire ces choses-là ? Oui, bien sûr. »
Et pour finir, Lopez évoque le sérieux conflit qui oppose actuellement les deux groupes ultras bordelais – Ultramarines et North Gate –, conflit qui avait donné lieu à une violente rixe en février dernier : « On est au courant de certaines choses qui sont inacceptables. On est en contact avec la préfecture. On va voir. On ne tolérera pas de dérapage. Un seul dérapage, ce serait un de trop. Si c’est le cas, on agira de façon assez musclée. »
JB