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Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (680-671)

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

Quel est le meilleur joueur de l'histoire du championnat de France depuis sa création en 1932 jusqu'à 2022 ? Statistiques, palmarès, trajectoires personnelles, classe, dégaine, empreinte laissée : autant de critères qui nous ont permis d'établir notre classement très subjectif des mille joueurs les plus marquants de Division 1 et de Ligue 1. Le credo d'un feuilleton qui va durer précisément 100 jours.

880
Ilan
879
Patrick Regnault
878
Enzo Francescoli
877
Ibrahima Bakayoko
876
Zvonko Ivezić
875
Sammy Traoré
874
Youssouf Hadji
873
Jean-François Larios
872
Aleksandr Mostovoï
871
Jean-Pierre Tempet
870
Nicolas Savinaud
869
Bernard Bureau
868
Bruno Grougi
867
René Alpsteg
866
Cédric Barbosa
865
Louis Marcialis
864
Vicky Peretz
863
Olivier Echouafni
862
Bonaventure Kalou
861
Aljoša Asanović
860
Younès Belhanda
859
Cédric Hengbart
858
Bruno & Pascal Zaremba
857
Joël Henry
856
Jean-Alain Boumsong
855
Fred
854
Erwin Kostedde
853
Bernard Mendy
852
Brandão
851
Jacques Laposte
850
Téji Savanier
849
Patrick Delamontagne
848
Wahbi Khazri
847
Nordine Kourichi
846
Mevlüt Erding
845
Bruno Carotti
844
Fernando Cavenaghi
843
Alain Fiard
842
William Ayache
841
Javier Pastore
840
Alexei Smertin
839
Rémy Vercoutre
838
Pascal Despeyroux
837
Roger Mendy
836
Francis Méano
835
Philippe Redon
834
Yohan Demont
833
Luiz Gustavo
832
Curt Keller
831
Aziz Bouderbala
830
Anthony Lopes
829
Romain Danzé
828
Antoine Bonifaci
827
Benoît Tihy
826
Jérémy Ménez
825
Fodé Mansaré
824
André Ayew
823
Seth Adonkor
822
Nicolas Seube
821
Louis Floch
820
Andreas Köpke
819
Steve Marlet
818
Jürgen Klinsmann
817
François Denis
816
Pantxi Sirieix
815
Renato Civelli
814
Geoffrey Jourdren
813
Cédric Mionnet
812
Jacek Ziober
811
Ireneusz Jeleń
810
Sébastien Puygrenier
809
Thierry Bonalair
808
Taye Taiwo
807
Ludovic Obraniak
806
Cheick Diabaté
805
Danijel Ljuboja
804
Roger Jouve
803
Patrice Carteron
802
Adil Rami
801
Claude Breny
800
Olivier Kapo
799
Franck Beria
798
Marvin Martin
797
José Souto
796
Lucien Laurent
795
Achille Emana
794
Andy Delort
793
Louis Pinat
792
Camel Meriem
791
Viorel Moldovan
790
Jacek Bak
789
Max-Alain Gradel
788
Fabrice Fiorèse
787
Alim ben Mabrouk
786
Tony Sylva
785
Yoann Gouffran
784
Auguste Jordan
783
Habib Bamogo
782
Jean-Philippe Rohr
781
Marko Baša
780
Étienne Capoue
779
Laurent Batlles
778
Édouard Cissé
777
Francis Llacer
776
Ulrich Le Pen
775
Christophe Cocard
774
Jimmy Adjovi-Boco
773
Pius N'Diefi
772
Philippe Bergeroo
771
Patrick Cubaynes
770
Jorge Burruchaga
769
Mario Balotelli
768
Habib Beye
767
Carmelo Micciche
766
François Calderaro
765
Jean-Claude Darcheville
764
Kevin Gameiro
763
Titi Camara
762
Mahamadou Diarra
761
Raoul Diagne
760
Memphis Depay
759
Abdel Djaadaoui
758
Patrice Bozon
757
Paul Marchioni
756
Marcel Poblome
755
Moussa Sow
754
Mamadou Sakho
753
Jean-Pierre Tokoto
752
Stéphane Cassard
751
André Ascensio
750
Miralem Pjanić
749
Lorik Cana
748
Júlio César
747
Jean II Makoun
746
Jean-Louis Zanon
745
Peguy Luyindula
744
Seydou Keita
743
Paul Sauvage
742
Daniel Congré
741
Aimé Jacquet
740
Thomas Kahlenberg
739
Albert Batteux
738
Pierrick Hiard
737
Nabil Fekir
736
Thierry Goudet
735
Olivier Quint
734
Fernando d'Amico
733
Zoumana Camara
732
Ignace Kowalczyk
731
Emiliano Sala
730
Mathieu Debuchy
729
Stéphane Pédron
728
Bernard Pardo
727
Nicolas Penneteau
726
Roger Quenolle
725
Marcel Salva
724
Robert Mercier
723
Gérard Buscher
722
Marcelo Gallardo
721
Ryad Boudebouz
720
Toifilou Maoulida
719
Johan Elmander
718
Christian Bottollier
717
Fritz Keller
716
Baky Koné
715
Félix Pironti
714
Roger Boli
713
Ernest Vaast
712
Michel Bastos
711
Walter Kaiser
710
Pierre Bini
709
Cor van der Hart
708
Steve Savidan
707
Guy Huguet
706
Farès Bousdira
705
Jean-Claude Osman
704
Jean Luciano
703
Gérard Bernardet
702
Pierre Duhart
701
Benoît & Bruno Cheyrou
700
Stéphane Grichting
699
Henri Biancheri
698
Fernando Menegazzo
697
Jean-Marc Miton
696
Martin Djetou
695
Oumar Sène
694
Marcel Dib
693
Laurent Paganelli
692
Abderrahmane Ibrir
691
Edmilson
690
Kader Ferhaoui
689
Alfred Aston
688
Souleymane Camara
687
Gaël Givet
686
José Farías
685
Christophe Dugarry
684
Philippe Fargeon
683
Thierry Henry
682
Joseph Tellechéa
681
Cédric Carrasso
680
Jean Courteaux
679
Patrice Évra
678
Teddy Richert
677
Mathieu Bodmer
676
Yvon Goujon
675
Michaël Isabey
674
Christophe Jallet
673
Raymond Domenech
672
Jean-Noël Huck
671
Yohan Cabaye
Jean Courteaux

#680 - Jean Courteaux

Jean Courteaux RC Paris (1949-1950), Nice (1950-1953 puis 1954-1955)

Les 946 kilomètres séparant Nice de Paris, Jean Courteaux les a appris par cœur. Et pour cause, durant ses neuf années de carrière, l’ailier a réalisé quatre fois le trajet. De 1949 à 1955, c’est ainsi entre le Racing et l’OGCN que ce Parisien pur jus a mis en lumière ses qualités de dribble. D’abord chez les Pingouins, durant deux saisons où il se révèle à l’Hexagone, inscrivant 11 buts en 25 matchs et atteignant la finale de la Coupe de France au printemps 1950, perdue face à Reims (2-0). Puis chez les Aiglons, témoins de ses plus beaux exploits.

En 94 apparitions (1950-1953), Courteaux étoffe en effet son palmarès, glanant son premier titre de champion en 1951, avant le fameux doublé de 1952. La plus belle performance de l’histoire du Gym, achevée aux côtés de Marcel Domingo, Pancho González, Antoine Bonifaci, Abdelaziz Ben Tifour ou Pär Bengtsson. Il choisira pourtant de retrouver la capitale et son RCP, alors en D2, afin de le ramener dans l’élite (le club termine troisième, Courteaux marque 41 fois en 42 apparitions lors de la saison 1953-1954) et achèvera ce fastidieux parcours en 1955, par un retour sur la Côte d’Azur. Jean Courteaux a donc couru vite et, surtout, longtemps.

Patrice Évra

#679 - Patrice Évra

Patrice Évra Monaco (2002-2006), OM (2017)

Patrice Évra aurait pu découvrir la Ligue 1 avec l’OGC Nice, qu’il a aidé à remonter en 2002. C’est néanmoins chez le voisin monégasque que le jeune latéral va se faire un nom dans l’élite. Avec lui, l’ASM tient la dragée haute à l’OL et échoue à un petit point du titre en 2002-2003. La saison suivante, tout le monde hausse le curseur. Le club du Rocher termine troisième avec 75 points (huit de plus qu’en 2002-2003) et crée la sensation en Ligue des champions. Des résultats dans lesquels Évra se révèle fondamental, et récompensé par le titre de meilleur espoir ainsi qu’une nomination dans l’équipe type du championnat aux Trophées UNFP. «  Il avait une place importante dans l’équipe, rejouait François Modesto. C’était un garçon tranquille, il ne créait pas de problèmes, il rigolait. Deschamps lui avait donné ce rôle important et c’était l’un de nos leaders. » Avec un caractère affirmé, malgré son jeune âge. «  Lors de mon premier match avec les pros, il m’a pourri parce que je ne lui avais pas donné une passe, alors qu’il partait au but, expliquait Nicolas Raynier. J’ai revu cette action la dernière fois à mon mariage et on le voit en gros plan en train de gueuler. (Rires.) » La recette sera la même pour son retour en France, du côté de l’OM, où Rudi Garcia lui confiera le brassard. Patron tout sauf incognito.

Teddy Richert

#678 - Teddy Richert

Teddy Richert Toulouse (1997-1999), Bordeaux (1999-2000), Lille (2000-2001), FC Sochaux-Montbéliard (2001-2012)

« Allez-vous trouver quelque chose pour m’intégrer dans votre classement des 1000 ?! » , nous avait écrit, bon joueur, Mathieu Dreyer. Malheureusement pour le nouveau portier de Sainté, la concurrence est rude à son poste. Formé au FC Sochaux-Montbéliard, l’ancien Merlu ne sera donc pas offensé de voir que l’on a préféré mettre à l’honneur la légendes des Lionceaux Teddy Richert. Acteur de trois finales de coupes (dont deux remportées) avec le club doubiste, le natif d’Avignon n’a pas été en reste dans notre championnat, lui qui a été élu à l’issue de l’exercice 2006-2007 meilleur portier de l’élite, alors qu’il n’avait même pas pu avoir sa chance aux Girondins, puis au LOSC (à cause notamment d’une rupture du tendon d’Achille en 2000) après ses débuts au Téfécé, son club formateur.

Symbole de la Ligue 1 des années 2000, Richert a squatté deux fois de suite la cinquième place du classement avec Sochaux, en 2002-2003 et 2003-2004, et cumule 381 rencontres de première division (ainsi que 376 toutes compétitions confondues avec le FCSM). Pas un hasard s’il était le chouchou de Bonal : « J’ai toujours eu un fort soutien des gens, avouait-il à L’Est républicain, à l’annonce de sa retraite. On a vécu les mêmes choses en fait. Souffrances, travail, détermination. On était sur la même longueur d’ondes…. » En 2016, pour le blog La Bande à Bonal, il théorisait un peu plus en profondeur cette relation avec le peuple sochalien : « Je ne me suis jamais approprié quoi que ce soit. Même quand j’ai eu un trophée de meilleur gardien de Ligue 1, je ne me le suis pas approprié. C’était la participation d’Aziz (Bouras, l’historique entraîneur des gardiens du club), de mes partenaires et de mes coéquipiers. Il y a tout qui entre en compte, donc il ne faut jamais s’approprier dans un sport collectif ses performances. Peut-être que les supporters ont été sensibles par rapport à ça. Parce qu’ils aiment cet esprit-là, cet esprit de solidarité. »

Mathieu Bodmer

#677 - Mathieu Bodmer

Mathieu Bodmer Lille (2003-2007), Lyon (2007-2010), PSG (2010-2012), Saint-Étienne (2012-2013), Nice (2013-2017), Guingamp (2017), Amiens (2017-2020)

Il n’y a pas de hasard si Mathieu Bodmer excelle dans un rôle de consultant depuis sa retraite sportive. Car sur un terrain, le gamin d’Évreux faisait partie de cette caste de joueurs qui voient tout avant tout le monde. Et notamment lors de ses débuts en Ligue 1 avec le LOSC où il régnait dans l’entrejeu dans l’équipe de Claude Puel. Alors non, Bodmer n’était pas forcément le joueur le plus clinquant, mais il savait tout faire : des passes laser, des récupérations de balle, des frappes de mammouth, des crochets. Bref, un joueur complet à l’image de son golazo face aux Girondins de Bordeaux lors de son passage à l’Olympique lyonnais, Bodmer faisant partie des nombreux joueurs à avoir fait le trajet Lille-Lyon depuis le début du nouveau millénaire : contrôle de la poitrine, coup du sombrero et demi-volée aérienne puissante. Une première année lyonnaise de très bonne facture avec un titre de champion de France à la clé. Avant que les blessures ne viennent l’embêter. Heureusement, Bodmer retrouve le sourire en rejoignant son club de cœur du PSG, avant de quitter ce dernier un an après l’achat de QSI pour rejoindre l’OGC Nice. Sur la Côte d’Azur, Bodmer prouve que son intelligence de jeu lui permet de devenir un bon défenseur central. Avant de faire profiter Guingamp et Amiens de son expérience, de son leadership et de sa polyvalence, puisqu’à l’image de sa carrière, il finira en alternant tous les postes : milieu offensif, milieu défensif et défenseur central. Toujours avec classe.

Yvon Goujon

#676 - Yvon Goujon

Yvon Goujon
Saint-Étienne (1955-1959), Sochaux (1959-1960), Limoges (1960-1961), Rennes (1961-1963), Rouen (1963-1966)

Dans la grande famille du football breton, nous demandons Yvon Goujon. L’ancien attaquant est le petit-fils de la fondatrice du FC Lorient, Caroline Cuissard ; le cousin d’Antoine Cuissard, à découvrir très bientôt dans ce top ; et l’oncle de Yannick Stopyra, qui aura lui aussi sa place dans les prochaines semaines. Au-delà de ses liens familiaux avec tout ce beau monde, Goujon était aussi un très bon footballeur. S’il a commencé à taper dans le ballon à Lorient, il aura lancé sa carrière professionnelle loin de sa région natale, à Saint-Étienne, où il se fait remarquer, avant de connaître des saisons plus difficiles du côté de Sochaux et Limoges, avec des relégations à la clé. Ce qui ne l’empêche pas d’être appelé en équipe de France (11 sélections, 6 buts) ni d’être relancé par le Stade rennais, où il forme une association du tonnerre avec Khennane Mahi en attaque. Quelques éclairs puis un adieu à l’élite du côté de Rouen, avant de descendre d’un échelon à Angoulême ou en retournant à Limoges. Avec une anecdote savoureuse (et surtout terrible) datant du 10 mai 1967, quand Goujon décida de choisir la face de la pièce au moment de voir le sort décider de la qualification d’Angoulême ou de Lyon pour la finale de Coupe de France après trois matchs nuls. Bien sûr, la pièce est tombée du côté pile.

Michaël Isabey

#675 - Michaël Isabey

Michaël Isabey Sochaux-Montbéliard (1998-1999 et 2001-2009)

Attention, légende. Michaël Isabey, c’est certes 370 matchs en 11 saisons avec le FCSM, 34 buts, 3 participations à la Ligue Europa, une Coupe de France remportée en 2007 après la Coupe de la Ligue en 2004. Mais c’est surtout des joues constamment rouges, une photo improbable sur sa page Wikipédia et par-dessus tout un fan club. Pendant des années, regarder une rencontre à Bonal, c’était s’inquiéter de savoir si la petite banderole des fans de Mika était bien accrochée derrière un des buts. Bien sûr, elle l’était à tous les coups, pour une raison bien simple : comment ne pas être fan du bonhomme ? C’est Julien, guitariste du groupe Last Train et grand fan du FC Sochaux-Montbéliard qui parle le mieux du Pontissalien : « Isabey était vraiment un joueur élégant, un de ceux qui ont fait mon enfance. Ses contre-attaques menées avec Pedretti, c’était pas rien ! Quand il montait, avec Frau et Santos sur les côtés, tu savais que ça allait faire mal ! »

Christophe Jallet

#674 - Christophe Jallet

Christophe Jallet
Lorient (2006-2009), PSG (2009-2014), Lyon (2014-2017), Nice (2017-2019), Amiens (2019-2020)

L’histoire retiendra que pour le premier match de Ligue des champions de l’histoire du PSG version qatarie, le capitaine de l’équipe se nommait Christophe Jallet. Et pourtant, sur le terrain, il y avait Thiago Silva, Zlatan Ibrahimović, Maxwell, Javier Pastore ou encore Blaise Matuidi. Si le Divin Chauve a par la suite perdu son brassard de capitaine au profit de Thiago Silva, il n’a pas perdu sa place de titulaire, étant même élu meilleur latéral droit de Ligue 1 à l’issue de la saison. Il faut dire que son entraîneur Carlo Ancelotti avait milité en sa faveur en déclarant qu’il était « le meilleur latéral droit de France » . Et Carlo n’a pas seulement dit ça pour être sympa envers son joueur, mais parce que c’était la vérité. Car oui, Jaja n’a pas la vitesse d’Hakimi, ni la qualité de centre de Dani Alves, mais il reste un défenseur complet capable de défendre et d’apporter le danger vers l’avant, à l’image de sa première saison parisienne qu’il termine à 8 passes décisives en Ligue 1. Un total que n’ont jamais atteint avec le PSG Maxwell, Dani Alves, Thomas Meunier, Achraf Hakimi, Layvin Kurzawa, Nuno Mendes ou encore Serge Aurier. Et pourtant, au moment de ses galettes, Jallet n’avait pas Mbappé, Neymar, Cavani ou Zlatan pour la mettre au fond. Des qualités déjà aperçues à Lorient – où celui qui a joué dans un épisode de Léo Mattéï avait encore des cheveux – et qu’il a gardées pour la suite de sa carrière à l’OL, Nice et Amiens. Tout comme son sourire et sa joie de vivre.

Raymond Domenech

#673 - Raymond Domenech

Raymond Domenech Lyon (1970-1977), Strasbourg (1977-1981), PSG (1981-1982), Bordeaux (1982-1984)

Raymond Domenech a disputé plus de 400 matchs de D1, et il lui en a fallu très peu pour gagner un surnom : « Le Boucher » . Cela surprendra (ou pas), mais le Lyonnais n’était pas vraiment à ranger dans la catégorie des artistes. Mais il faut de tout pour faire un monde, et Domenech a tiré son épingle du jeu dans le costume du défenseur dur sur l’homme. En s’accommodant bien de ce que l’on pouvait dire à son sujet. Comme lorsque tout le monde le pointe comme celui qui a cassé la jambe du Niçois Helmut Metzler, alors que le coupable se nomme en réalité Jean Baeza. « Je débutais, il me paraissait important que l’on parle de moi, en bien ou en mal, expliquera-t-il. Surtout, je me suis rendu compte que cette réputation de méchant imposait un certain respect à mes adversaires. Alors je suis rentré dans mon personnage. » Le gaillard a même donné du fil à retordre à Josip Skoblar, agacé de ses provocations, au point de lui envoyer une droite en plein match. Brassard au biceps et moustache bien fournie, le latéral a su faire son trou à l’OL en misant sur ses qualités physiques et mentales. Lyonnais jusqu’au bout des ongles, il a dû s’expatrier pour remporter le titre, à Strasbourg (1979), puis à Bordeaux (1984). Sans pour autant perdre avec le temps son sens de la provocation à l’égard du rival stéphanois, notamment en se vantant de se servir d’un maillot de l’ASSE comme d’un paillasson. L’amour du tacle, au sens propre comme au sens figuré.

Jean-Noël Huck

#672 - Jean-Noël Huck

Jean-Noël Huck Strasbourg (1968-1971 puis 1984-1985), Nice (1971-1978), Paris FC (1978-1979), PSG (1979-1981), Mulhouse (1982-1983)

Dissocier le nom de Jean-Noël Huck de l’OGC Nice serait un crime de lèse-majesté footballistique. De 1971 à 1978, le milieu de terrain créateur a effectivement régalé le stade du Ray de ses passes téléguidées et de ses chevauchées interminables depuis la ligne médiane. Mais avant de rallier la Côte d’Azur, c’est évidemment chez lui, à Strasbourg, que tout a débuté. Une aventure entamée dans la caserne militaire de Mutzig, en plein service, où il est repéré par les dirigeants strasbourgeois, à l’occasion des quelques rencontres d’exhibition disputées par sa brigade, dans la région. Lancé dans le bain en 1968, à 20 ans, Huck étrennait alors ses 105 apparitions avec le RCSA (dont 89 en D1), laissant du même coup derrière lui son ami Arsène Wenger, encore amateur : « Je débutais en professionnel, quand lui prenait sa licence à l’AS Mutzig, détaillait-il au site web du Racing. Nous n’avons jamais pu jouer ensemble, mais on allait au bal le week-end. » La fierté est d’ailleurs immense, pour cet assidu de la Meinau, devenu acteur de la destinée sportive de son club : « J’étais tellement fier ! J’allais à la Meinau à quatre ou cinq ans dans les années 1950. Mon père m’emmenait en tribune debout, au-dessus de l’ancien tunnel des joueurs. Le fouler en tant que footballeur quelques années plus tard, je n’y aurais pas cru. » La belle histoire s’arrête pourtant au détour, comme souvent, d’impératifs économiques. Relégué en D2 au printemps 1971, Strasbourg se résout à vendre son protégé à Nice, qui ne tarde pas à révéler les talents de sa nouvelle recrue à l’ensemble de l’Hexagone.

Aux côtés de Roger Jouve et Jean-Marc Guillou, Huck constitue en effet un trident axial de feu, participant aux grandes heures niçoises des 70s, qui verront le club terminer deuxième lors de l’édition 1975-1976 et atteindre la finale de la Coupe de France en 1978, perdue face à Nancy (1-0) : « Le stade du Ray, c’était un vrai stade de football, sans piste, petit, mais dont les 14 000 places étaient toujours occupées, car on jouait le titre presque tous les ans. Les supporters arrivaient vers midi, pique-niquaient dans les gradins, et restaient pour le match. Le stade était tellement plein qu’on marchait sur les supporters en allant faire les touches.. On arrivait à finir champions d’automne avec trois ou quatre points d’avance, mais jamais à aller au bout. C’était l’hiver qui nous tuait, notamment à l’extérieur : on s’entraînait à Nice en moulés toute la semaine, et on arrivait le samedi à Reims ou Nantes dans le froid et la neige, sur des terrains gras… C’est dans ces matchs que l’on perdait le titre. » 267 matchs de bonheur donc, incluant : un festival assuré face au FC Barcelone en Coupe de l’UEFA (victoire de l’OGCN 3-0 sous les yeux d’un Johan Cruyff admiratif), un statut d’international en Bleu (17 capes) et un bouillant huitième de finale de Coupe de France, le 10 avril 1976 face à Bastia, durant lequel son magasin de sport est incendié. Plusieurs vies en à peine sept ans, qui feront presque oublier ses passages mitigés au Paris FC, au PSG et à Mulhouse en fin de carrière.

Yohan Cabaye

#671 - Yohan Cabaye

Yohan Cabaye
Lille OSC (2004-2011), Paris Saint-Germain (2014-2015), AS Saint-Étienne (2019-2020)

Adil Rami, Eden Hazard, Gervinho, Rio Mavuba, Ludovic Obraniak… Une chose est sûre : le Lille auteur du doublé coupe-championnat en 2010-2011 ne manquait pas de trublions dans son vestiaire. Mais au sein de cet effectif à très haut potentiel, il y avait également des travailleurs de l’ombre comme Yohan Cabaye. « Ce doublé, ce sont les derniers moments de ma carrière lilloise, raconte l’intéressé au site internet du LOSC. Je ne pouvais pas mieux la terminer. C’était le couronnement de tout un travail effectué de ma formation jusqu’à l’équipe professionnelle. » Milieu de terrain à la vision de jeu développée et à la frappe de balle pure, Cabaye n’a jamais souffert de son petit gabarit (1,73 mètre) dans un entrejeu parfois violent. La meilleure preuve ? Son passage réussi de trois saisons à Newcastle United, où « Yoyo » a acquis le respect de tous ses pairs en Premier League.

De quoi séduire le Paris Saint-Germain qui acquiert ses services, mais la mayonnaise ne prendra jamais vraiment dans un secteur déjà bien fourni en matière de talent, et un an et demi suffira à mettre un premier terme à l’idylle parisienne. Devenu taulier de l’équipe de France sous Laurent Blanc, Cabaye poursuivra l’aventure bleue avec Didier Deschamps pour finalement comptabiliser 48 sélections, deux championnats d’Europe et une Coupe du monde. Après une dernière pige en Ligue 1 sous le maillot de l’AS Saint-Étienne, Cabaye a prouvé qu’il était un modèle d’intégration au football par le biais de la formation. Ce n’est donc pas un hasard si le bonhomme est aujourd’hui le coordinateur sportif du centre du PSG. Dans cette nouvelle vie professionnelle, Cabaye espère apporter sa pierre à l’édifice et « garantir un gros lien avec les familles. Pour moi, elles sont parties prenantes du projet du joueur, évoque-t-il dans France Bleu Paris. C’est important d’avoir un socle familial solide. Je m’attache donc à essayer de garder un lien très, très proche avec les parents qui souhaitent échanger. » Un bon relayeur, en somme.

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

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