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Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (740-731)

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

Quel est le meilleur joueur de l'histoire du championnat de France depuis sa création en 1932 jusqu'à 2022 ? Statistiques, palmarès, trajectoires personnelles, classe, dégaine, empreinte laissée : autant de critères qui nous ont permis d'établir notre classement très subjectif des mille joueurs les plus marquants de Division 1 et de Ligue 1. Le credo d'un feuilleton qui va durer précisément 100 jours.

940
Jocelyn Blanchard
939
Dimitar Berbatov
938
Petr Cech
937
Pierre Neubert
936
Daisuke Matsui
935
Henri Guérin
934
David Ducourtioux
933
Olivier Sorlin
932
Pépi Humpal
931
Jérémy Clément
930
Vagiz Khidiyatullin
929
Alphonse Le Gall
928
Mohamed Chaouch
927
Dario Cvitanich
926
Didier Notheaux
925
Sylvain Legwinski
924
Lionel Charbonnier
923
David Hellebuyck
922
Jaouad Zaïri
921
Grégory Wimbée
920
Sékou Touré
919
Martin Braithwaite
918
Gaël Danic
917
Serge Dellamore
916
Carlos Eduardo
915
Salah Assad
914
Omar Sahnoun
913
Ousmane Dembélé
912
Dimitri Liénard
911
Étienne Sansonetti
910
Aulis Rytkönen
909
Yannick Cahuzac
908
Ljubomir Mihajlovic
907
Ederson
906
Jean-Pierre Posca
905
Benjamin Bourigeaud
904
Boro Primorac
903
Dante
902
Kaba Diawara
901
Yves Mariot
900
Philippe Christanval
899
Alban Lafont
898
Lionel Mathis
897
Malcom
896
Milan Bisevac
895
Ali Bouafia
894
Maurice Bouquet
893
Tulio De Melo
892
Joël Tiéhi
891
Jules Sbroglia
890
Lucas Bernardi
889
Hamada Jambay
888
Nicolas Pallois
887
Michel Rio
886
Vladan Lukic
885
Marc-Vivien Foé
884
Johnny Ecker
883
Guillaume Hoarau
882
Jérôme Bonnissel
881
Matt Moussilou
880
Ilan
879
Patrick Regnault
878
Enzo Francescoli
877
Ibrahima Bakayoko
876
Zvonko Ivezić
875
Sammy Traoré
874
Youssouf Hadji
873
Jean-François Larios
872
Aleksandr Mostovoï
871
Jean-Pierre Tempet
870
Nicolas Savinaud
869
Bernard Bureau
868
Bruno Grougi
867
René Alpsteg
866
Cédric Barbosa
865
Louis Marcialis
864
Vicky Peretz
863
Olivier Echouafni
862
Bonaventure Kalou
861
Aljoša Asanović
860
Younès Belhanda
859
Cédric Hengbart
858
Bruno & Pascal Zaremba
857
Joël Henry
856
Jean-Alain Boumsong
855
Fred
854
Erwin Kostedde
853
Bernard Mendy
852
Brandão
851
Jacques Laposte
850
Téji Savanier
849
Patrick Delamontagne
848
Wahbi Khazri
847
Nordine Kourichi
846
Mevlüt Erding
845
Bruno Carotti
844
Fernando Cavenaghi
843
Alain Fiard
842
William Ayache
841
Javier Pastore
840
Alexei Smertin
839
Rémy Vercoutre
838
Pascal Despeyroux
837
Roger Mendy
836
Francis Méano
835
Philippe Redon
834
Yohan Demont
833
Luiz Gustavo
832
Curt Keller
831
Aziz Bouderbala
830
Anthony Lopes
829
Romain Danzé
828
Antoine Bonifaci
827
Benoît Tihy
826
Jérémy Ménez
825
Fodé Mansaré
824
André Ayew
823
Seth Adonkor
822
Nicolas Seube
821
Louis Floch
820
Andreas Köpke
819
Steve Marlet
818
Jürgen Klinsmann
817
François Denis
816
Pantxi Sirieix
815
Renato Civelli
814
Geoffrey Jourdren
813
Cédric Mionnet
812
Jacek Ziober
811
Ireneusz Jeleń
810
Sébastien Puygrenier
809
Thierry Bonalair
808
Taye Taiwo
807
Ludovic Obraniak
806
Cheick Diabaté
805
Danijel Ljuboja
804
Roger Jouve
803
Patrice Carteron
802
Adil Rami
801
Claude Breny
800
Olivier Kapo
799
Franck Beria
798
Marvin Martin
797
José Souto
796
Lucien Laurent
795
Achille Emana
794
Andy Delort
793
Louis Pinat
792
Camel Meriem
791
Viorel Moldovan
790
Jacek Bak
789
Max-Alain Gradel
788
Fabrice Fiorèse
787
Alim ben Mabrouk
786
Tony Sylva
785
Yoann Gouffran
784
Auguste Jordan
783
Habib Bamogo
782
Jean-Philippe Rohr
781
Marko Baša
780
Étienne Capoue
779
Laurent Batlles
778
Édouard Cissé
777
Francis Llacer
776
Ulrich Le Pen
775
Christophe Cocard
774
Jimmy Adjovi-Boco
773
Pius N'Diefi
772
Philippe Bergeroo
771
Patrick Cubaynes
770
Jorge Burruchaga
769
Mario Balotelli
768
Habib Beye
767
Carmelo Micciche
766
François Calderaro
765
Jean-Claude Darcheville
764
Kevin Gameiro
763
Titi Camara
762
Mahamadou Diarra
761
Raoul Diagne
760
Memphis Depay
759
Abdel Djaadaoui
758
Patrice Bozon
757
Paul Marchioni
756
Marcel Poblome
755
Moussa Sow
754
Mamadou Sakho
753
Jean-Pierre Tokoto
752
Stéphane Cassard
751
André Ascensio
750
Miralem Pjanić
749
Lorik Cana
748
Júlio César
747
Jean II Makoun
746
Jean-Louis Zanon
745
Peguy Luyindula
744
Seydou Keita
743
Paul Sauvage
742
Daniel Congré
741
Aimé Jacquet
740
Thomas Kahlenberg
739
Albert Batteux
738
Pierrick Hiard
737
Nabil Fekir
736
Thierry Goudet
735
Olivier Quint
734
Fernando d'Amico
733
Zoumana Camara
732
Ignace Kowalczyk
731
Emiliano Sala
Thomas Kahlenberg

#740 - Thomas Kahlenberg

Thomas Kahlenberg Auxerre (2005-2009), Évian Thonon Gaillard (2012)

Tous ceux qui ont vu la série Baron noir ont eu la même image en tête en entendant le nom du personnage de Daniel Kahlenberg. Celle d’un blondinet avec un maillot blanc de l’AJ Auxerre sponsorisé par Playstation. Car oui, personne n’a oublié le milieu de terrain soyeux qu’était Thomas Kahlenberg. Alors oui, le Danois n’a pas de statistiques ahurissantes – même s’il a tout de même été meilleur passeur de Ligue 1 lors de sa première saison -, a eu quelques pépins physiques au niveau des genoux et n’a pas connu la meilleure époque de l’AJA. Pourtant, on se souvient tous de sa classe, de ses passes, de son lob fantastique face à l’Olympique lyonnais et de son duo formidable avec Ireneusz Jeleń. Et si le Danois a marqué la France, la réciproque est vraie, comme il nous le confiait il y a quelques années : « J’aime la gastronomie et le vin. Pour ça, la France est un bon pays. J’aime particulièrement les noix de Saint-Jacques, la sole ou le filet de bœuf. En France, j’ai pu connaître le chablis. J’ai beaucoup apprécié Bienvenue chez les Ch’tis, Intouchables ou Samba. Niveau musique, dans les vestiaires français, Dans ma bulle de Diam’s était très populaire à l’époque. Tout comme Kery James. J’aimais bien aussi Christophe Maé. » Autant de goûts plus ou moins respectables que Kahlenberg a pu faire partager à ses compatriotes danois (Wass, Poulsen, Andersen) lors de son prêt de six mois à l’Évian Thonon Gaillard. Même si le coach Pascal Dupraz préférait mettre du Johnny Hallyday dans le vestiaire.

Albert Batteux

#739 - Albert Batteux

Albert Batteux Reims (1937-1943 puis 1944-1952), Reims-Champagne (1943-1944)

En 2013, Albert Batteux a pris une admirable 39e place dans le top 100 So Foot des meilleurs entraîneurs de tous les temps. Mais avant d’être un bâtisseur de génie, architecte des succès du grand Reims et de l’AS Saint-Étienne de la fin des années 1960 (sans oublier un podium au Mondial avec les Bleus de 1958), le technicien visionnaire se construit une renommée en tant que joueur. Issu d’une famille de quatorze enfants, ce fils de cheminot devient professionnel dès 1937, à tout juste 18 ans.

« Béber la Science » , tel qu’on le surnomme déjà, brille comme attaquant puis au poste d’inter (le milieu de terrain, à l’époque), au sein d’un Stade de Reims qui multiplie les places d’honneur sans parvenir à atteindre le graal. La consécration arrive en 1949, avec un premier titre de champion de France décroché au nez et à la barbe du LOSC. L’année suivante, Henri Roessler s’en va, et les dirigeants champenois confient les clés de l’équipe à Batteux, qui se retrouve donc entraîneur-joueur à même pas 30 ans. Une sévère blessure le contraint, dès 1952, à se concentrer sur sa fonction de coach à temps plein. L’histoire est en marche…

Pierrick Hiard

#738 - Pierrick Hiard

Pierrick Hiard Rennes (1973-1975 puis 1976-1978), Bastia (1978-1983), Rennes (1983-1984 puis 1985-1987 puis 1990-1991)

147 rencontres de D1 avec le Stade rennais, 161 avec le Sporting club de Bastia : en Bretagne comme en Corse, le portier fait partie des meubles, mais c’est définitivement dans le 35 qu’il restera une légende. Né, formé, vainqueur de la Gambardella et lancé à Rennes, il a protégé la cage rouge et noir pendant huit saisons chez les pros, même si ses plus grands faits d’armes ont eu lieu avec le maillot bastiais (une Coupe de France et une finale de C3) : « J’ai eu la chance de connaître la meilleure période de Bastia » , racontait-il d’ailleurs au site Rouge Mémoire en 2018. C’est lors de son retour chez lui en Ille-et-Vilaine, en 1984-1985, qu’il permet au SRFC de retrouver l’élite au bout d’un barrage interminable contre le FC Rouen (0-1, 0-1, 6-7 aux tirs au but). Sixième au classement des joueurs comptant le plus d’apparitions sous le maillot rennais (317 matchs au total), Hiard faisait également partie de l’équipe du centenaire établie par Ouest-France en 2001. « Le Stade rennais, c’était tout pour moi, raconte-t-il pour Rouge Mémoire. Le Stade rennais m’a toujours fait rêver. Quand j’étais gamin, mon père m’emmenait au stade de la route de Lorient, juste derrière le grillage au niveau des buts. Je me souviens de Georges Lamia, de l’épopée 1965. Jamais je n’aurais pensé qu’un jour, je serais à leur place. » Encore mieux, trente ans après la fin de sa carrière, Hiard a vu son portrait accroché sur le mur des Légendes aux abords du Roazhon Park. Et sinon, ses meilleurs souvenirs ? Les déplacements à Francis-Le Blé : « Je me rappelle qu’à chaque fois que j’allais jouer à Brest, c’était chaud. C’était le derby Brest-Rennes. Les Brestois me sortaient une pancarte avec un doigt d’honneur. Mais moi, j’aimais ça. Plus ils m’en mettaient, plus cela me transcendait. » L’Hiard et la manière.

Nabil Fekir

#737 - Nabil Fekir

Nabil Fekir
Lyon (2013-2019)

Le 737 est donc le numéro magique de ce top. Lancé dans le grand bain en 2013, Nabil Fekir incarne alors la politique lyonnaise selon laquelle il faut s’appuyer sur le centre de formation plutôt que se ruiner sur le mercato, à l’époque où le projet du grand stade concentre les dépenses financières de l’OL. Alors, le génie au numéro 31 – puis 18 – prend les choses en main. Avec Alexandre Lacazette à côté de lui et Yoann Gourcuff juste derrière, il passe à ça de remettre l’Olympique lyonnais en haut de l’affiche en 2015. Et dans un OL qui ne gagne plus rien et dont la flamme n’est plus très vive, Fekir se charge de garder les braises intactes.

Sauf qu’après un triplé stupéfiant à Caen en août 2015, cette flamme s’éteint soudainement : Nabil Fekir doit rester sur le carreau sept mois en raison d’une rupture du ligament croisé du genou. Mais la magie est innée, et rien de naturel ne pourrait l’ôter. L’ex-San-Priod revient très bien de sa blessure. Un jour, il marque d’une frappe de 55 mètres dans la lucarne ; un autre, il humilie le rival stéphanois en inscrivant un doublé à Geoffroy-Guichard avant de montrer son maillot au public du Chaudron à la façon de Lionel Messi. Seulement, le meneur de jeu aux fulgurances délicieuses semble avoir laissé sa rapidité d’exécution sur la table d’opération. Ayant fait le tour à Lyon, Nabil Fekir décide d’aller montrer à l’Espagne qu’il a aussi sa place dans le top 1000 de la Liga. « Je pense que c’était le moment pour moi d’aller voir ailleurs. Et ailleurs, c’était l’étranger parce qu’en France, pour moi, il n’y a que l’OL » , nous confiait-il en mai dernier. C’est beau, l’amour.

Thierry Goudet

#736 - Thierry Goudet

Thierry Goudet Laval (1980-1986), Brest (1986-1988), Rennes (1990-1991), Le Havre (1991-1993)

Avant d’accueillir des artistes du calibre de Martin Garrix à l’occasion de son V and B Fest, la commune de Château-Gontier a surtout été une fournisseuse de talents pour le Stade lavallois, avec Aziz Ben Askar – né en 1976 dans le patelin d’une dizaine de milliers d’habitants et joueur des Tangos dans les années 1990 et 2000 -, mais surtout Thierry Goudet, venu au monde en 1962 dans ce même bled et auteur de plus de 230 apparitions avec l’équipe du 53. Et ce, durant ce qui a peut-être été la meilleure période du club : les années 1980, qui ont vu le Stade accrocher la cinquième place de D1 deux années de suite (1982 et 1983), s’offrir un frisson européen en sortant le Dynamo Kiev (1983-1984) et remporter deux fois l’ancêtre de la Coupe de la Ligue (1982 et 1984). Soldat et véritable taulier au sein de son club formateur (surtout de 1983 à 1986), le meneur de jeu le sera tout autant au Brest Armorique FC entre 1986 et 1988 (76 matchs de championnat disputés sur… 76 possibles) avant une opération remontée réussie avec le Stade rennais, un crochet par le HAC et un retour à Laval en D2. En 350 matchs de D1, Goudet connaîtra tout de même deux relégations (avec Brest et Rennes), mais aucune avec son club de cœur. Là où il fait partie des 22 joueurs du siècle, où il a ouvert un bar-tabac en 2015 et qu’il finira par entraîner en 2017.

La réaction de Thierry Goudet : « Merci, très heureux de faire partie de ce top 1000 ! »

Olivier Quint

#735 - Olivier Quint

Olivier Quint Sedan (1999-2001), Nantes (2001-2006)

« C’était ma seule opportunité. À l’époque, j’avais envoyé mon CV à toutes les équipes de D1, D2 et National. Je n’ai eu aucune réponse, hormis deux ou trois retours négatifs. Lorsque Bruno Metsu m’a appelé pour me proposer un essai, je ne pouvais pas dire non. Il voulait relancer Sedan en s’entourant de joueurs libres, revanchards. Que ce soit (Pius) N’Diefi, (Cédric) Mionnet, (Nicolas) Sachy ou moi, on avait tous le même caractère : on était prêts à se défoncer pour y arriver. En plus, Sedan est une incroyable terre de foot. C’est quand même assez rare d’avoir des supporters qui revendent leurs mobylettes pour pouvoir se payer un abonnement et soutenir les finances du club… » Voilà comment a débuté l’aventure d’Olivier Quint au CS Sedan Ardennes, un club « un peu à l’image de [son] éducation : il y avait le respect des autres, la simplicité et l’humilité » . Un mariage qui a donné des étincelles, puisque avec le gaucher (qui arrivait d’Épernay en National 2) dans leurs rangs, les Sangliers ont retrouvé l’élite – un an seulement après leur montée de National – et ont fait mieux que s’y maintenir, accrochant la septième place (1999-2000) puis la cinquième (2000-2001), tout cela agrémenté d’une finale de Coupe de France en 1999.

« On était le petit club et, forcément, on gênait un peu, retraçait Quint pour So Foot en 2016. Notre stade n’était pas fini, notre pelouse était pourrie, et beaucoup de clubs nous prenaient de haut. Je pense que l’on n’était sans doute pas respecté à notre juste valeur. […] En 2000-2001, je continue d’ailleurs de penser que l’on aurait pu faire mieux. On était deuxièmes derrière Bordeaux à la trêve hivernale, mais les blessures de Cédric Mionnet et Toni Brogno en attaque nous ont coûté cher. » Avec ses huit pions et ses neuf passes dé en D1 lors de cette saison frisson, le milieu excentré fait partie de l’équipe type de l’exercice (et est même nommé parmi les meilleurs joueurs du championnat en compagnie de Sonny Anderson et Pauleta ; ils seront devancés par Éric Carrière) et rejoint à l’intersaison le champion de France nantais. À la Beaujoire, il ne fera admirer sa belle patte gauche qu’avec parcimonie, au sein d’un club en régression. « C’est clair que j’avais d’autres attentes. On était censés lutter à nouveau pour les trois ou quatre premières places, mais le licenciement de Raynald Denoueix à l’hiver 2001 a un peu tout chamboulé. Pour moi, ça reste la plus grosse erreur du club. On n’était pas bien en championnat, mais on proposait du jeu et on faisait un beau parcours en Ligue des champions. »

Fernando d'Amico

#734 - Fernando d'Amico

Fernando d’Amico Lille (2000-2003), Le Mans (2003-2004)

Fernando D’Amico et sa grinta ont marqué le LOSC au fer rouge. Le milieu défensif argentin a aidé les Dogues à revenir sur le devant de la scène au tournant des années 2000. Dès sa première saison au club, D’Amico et sa bande remontent dans l’élite. De retour en D1, le LOSC fait feu de tout bois, lutte presque jusqu’au bout avec Nantes et Lyon pour le titre, et coupe finalement la ligne en troisième position. « Imagine : en seulement quelques mois, on se retrouve dans l’élite. Et la saison suivante, on joue la Ligue des champions ! C’était la première fois que le LOSC participait à cette compétition et il le faisait avec un groupe de joueurs bâti en Ligue 2, nous confiait-il. C’est quelque chose de romantique, d’épique et d’historique. On voulait courir plus que les autres, et je crois aussi que c’est ça qui plaisait au public : on jouait avec ses valeurs. Les gens du Nord, ce sont des personnes qui travaillent beaucoup, qui sont généreuses et humbles. D’Amico, c’est la même chose. Je suis quelqu’un de normal, avec mes défauts, mais attention : quand je me mets en action avec mes valeurs, je peux surprendre. C’est ça qu’on a fait ces saisons-là : on a surpris le football français. » Lui un peu plus que son frérot, Patricio, passé par Metz et Châteauroux dans l’Hexagone.

Sa combativité et ses nombreux cartons ont laissé un souvenir impérissable dans le Nord. Et bien qu’il ne soit resté que quatre ans à Lille, avant de filer au Mans, D’Amico a gardé un attachement sans commune mesure avec le club. « Je me considère lillois, même si je suis né à Buenos Aires et que j’habite en Espagne. J’ai parcouru le monde, mais j’étais fait pour être joueur du LOSC. La meilleure version de Fernando D’Amico, tu l’as vue à Lille. J’ai passé quatre ans au LOSC, mais j’ai l’impression que je ne suis jamais parti et que je joue encore là-bas. Quand je mets le maillot du LOSC encore aujourd’hui, j’ai l’impression d’être Superman ! » Le joueur aux 103 matchs en D1 est même allé jusqu’à demander à un curé de Lourdes de prier pour le LOSC en 2018. Lille est des nôtres.

Zoumana Camara

#733 - Zoumana Camara

Zoumana Camara
Bastia (1999-2000), Marseille (2000-2002), Lens (2002-2003), Saint-Étienne (2004-2007), PSG (2007-2015)

«  C’est pas moi qui vais soulever la Coupe. C’est Papus Camara. » Sacré champion de France à l’issue de la saison 2014-2015, le PSG reçoit son trophée sur la pelouse du Parc des Princes. Capitaine du club, Thiago Silva donne alors son brassard à Zoumana Camara – qui vient de disputer le dernier match de sa carrière – et lui laisse soulever l’Hexagoal sous les «  Merci Papus » de ses coéquipiers. Une scène qui dit tout de Zoumana Camara, figure appréciée de tous dans un vestiaire. Et notamment de Zlatan Ibrahimović, dont il était avec Maxwell le plus proche ami. De quoi expliquer la prolongation de contrat malgré un statut de remplaçant indiscutable qui ont fait de lui le dernier joueur pré-Qatar à quitter le club de la capitale. Mais avant d’être la coqueluche du vestiaire, Papus était un défenseur prometteur à Bastia puis à l’OM – où il a pu connaître son unique sélection en équipe de France -, puis un défenseur confirmé à l’AS Saint-Étienne – après un passage manqué à Lens en raison des blessures – avant de former au PSG une charnière aux chevelures opposées avec Mario Yepes. Avec à chaque fois un vestiaire acquis à sa cause.

Ignace Kowalczyk

#732 - Ignace Kowalczyk

Ignace Kowalczyk
Valenciennes (1935-1936), Marseille (1936-1937), Metz (1937-1939 puis 1945-1950), Reims-Champagne (1943-1944)

C’est peu dire que l’immigration polonaise a fourni à la France de sacrés manieurs de ballon. Raymond Kopa, bien sûr, en est l’exemple le plus marquant. Mais on pourrait aussi citer Maryan Wisniewski, Thadée Cisowski, Georges Lech… ou encore Ignace Kowalczyk. Né en Allemagne, ce milieu de terrain fait ses armes entre l’Artois et le Hainaut, de Lens à Valenciennes. Il devient d’ailleurs, avec Édouard Wawrzeniak, l’un des premiers joueurs d’origine polonaise à porter le maillot bleu frappé du coq. « Ignace » , comme tout le monde l’appelle plus simplement, change de cap en 1936 et atterrit à Marseille. Entouré de deux autres Polaks, Wawrzeniak et Franciszek Olejniczak, il participe activement à la conquête du titre de champion de France, qui avait jusque-là toujours échappé à l’OM. À jamais l’un des premiers, donc.

Emiliano Sala

#731 - Emiliano Sala

Emiliano Sala Bordeaux (2014-2015), Caen (2015), Nantes (2015-2019)

« C’est un Argentin, qui ne lâche rien… » Depuis cet horrible 21 janvier 2019, pas un seul match du FC Nantes n’échappe à la règle. Trois ans et demi que la neuvième minute lui est dédiée et que le peuple jaune, à la maison comme en déplacement, se détache du match l’espace de quelques secondes pour ne penser qu’à lui. Lui, cet avant-centre né dans la pampa argentine, ramené en France par les Girondins, qui s’est fait les dents dans les divisions inférieures pour ensuite gagner sa place dans l’élite, à Malherbe puis chez les Canaris, par son sens du but et la grandeur de sa détermination. Cet attaquant pataud, pas vraiment gracieux, arrivé en Loire-Atlantique avec un montage foireux et beaucoup d’interrogations, mais qui a peu à peu mis le cœur des aficionados nantais dans sa poche à force de se saigner tous les week-ends pour eux, et parce que l’amour ne s’explique pas toujours. Ce buteur nébuleux, qui ne ressemblait à aucun autre et sur qui peu de monde aurait misé, mais atrocement attachant et qui ne s’est jamais gêné pour exploser les ficelles comme son idole Gabriel Batistuta, peu importe la manière : 48 fois avec Nantes, dont 42 en Ligue 1, et 12 en seulement une demi-saison de championnat lors de ses derniers mois – dont un triplé face à Toulouse – pour que l’Europe découvre son nom tout en haut des charts.

« Ma mère était une battante, elle se battait chaque jour, on a passé des moments très difficiles dans la famille, nous racontait-il en 2017. […] En Argentine, il n’y a pas beaucoup de boulot. Mon père conduisait un camion, on n’avait pas de ressources régulières. Cette période m’a énormément marqué, comme tout ce que j’ai vécu pour arriver en Ligue 1. Je suis parti de chez moi à 15 ans et j’ai commencé à voyager de 16 à 20 ans en Europe, tous les ans pendant plusieurs mois. Je n’ai pas eu la chance de plaire ou de convaincre les recruteurs et les clubs. […] À 20 ans, j’ai signé aux Girondins, et même, lorsque c’était fait, j’ai dû passer par la CFA 2, la CFA, le National, la Ligue 2 pour arriver en Ligue 1. […] J’ai vécu beaucoup de choses avec force. Je suis très fier, très content, mais j’ai dû travailler dur pour passer chaque palier. » Emiliano Sala, c’était le dévouement, la sueur et la passion. Emiliano Sala, c’était le football de ceux pour qui la flamme ne s’éteindra jamais. Emiliano Sala, c’était une crème, un sourire, et une rage hors du commun. Emiliano Sala, c’était un Argentin qui ne lâchait rien. P***** d’avion.

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

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