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Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (760-751)

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

Quel est le meilleur joueur de l'histoire du championnat de France depuis sa création en 1932 jusqu'à 2022 ? Statistiques, palmarès, trajectoires personnelles, classe, dégaine, empreinte laissée : autant de critères qui nous ont permis d'établir notre classement très subjectif des mille joueurs les plus marquants de Division 1 et de Ligue 1. Le credo d'un feuilleton qui va durer précisément 100 jours.

#760 - Memphis Depay

Memphis Depay
OL (2017-2021)

Si le terme « clutch » , propre au basket, devait être adapté au football et qu’il devait avoir un propriétaire, ce serait de manière assez inéluctable Memphis Depay. Parce que le jeune homme arrivé de Manchester United en janvier 2017 en a la personnalité, les caractéristiques et les qualités. Réputé pour sa manière de vivre en dilettante puis ses talents musicaux, le Batave n’en a pas omis son activité principale pour autant : briller sur le terrain. Alors, même si son début d’aventure lyonnaise est effectivement peu régulier, le Néerlandais est capable de coups de génie comme la Ligue 1 en avait rarement vu. Il remet au goût du jour cette manie de tenter sa chance de très loin en réussissant un lob de 45 mètres sur Alban Lafont, il fait chavirer le Parc OL en trouvant la lucarne d’Alphonse Areola à la 95e minute d’un OL-PSG, ou glace le Vélodrome en lobant Steve Mandanda de la tête dans les derniers instants d’un Olympico.

Le jeune Memphis, indiscipliné après une enfance des plus instables, se mue alors en leader de l’OL, dont il devient le capitaine et un exemple. Rudi Garcia lui confie le brassard et sa confiance, et l’actuel deuxième meilleur buteur de l’histoire de la sélection néerlandaise la lui rend au centuple. Freiné par une rupture des ligaments croisés un soir de décembre 2019, quatre jours après avoir qualifié l’OL pour les 8es de finale de la Ligue des champions et s’être dressé, en bon capitaine, aux côtés de son coéquipier Marcelo, Depay réussit tout de même à jouer 25 minutes avec le handicap. Il profite néanmoins de la pandémie de Covid pour s’affûter plus qu’il ne l’était déjà. Memphis, lui, ne prend pas le temps de prendre le temps. Il soigne son retour en Ligue 1 en inscrivant un triplé contre Dijon la saison suivante, tout juste après avoir conduit l’OL aux portes de la finale de la Ligue des champions. Cette saison-là, où il joue en pointe avec Tino Kadewere et Karl Toko Ekambi à ses côtés, celui en qui Marçal voit aussi des vertus propres à celles d’un pasteur trouve le moyen de planter 20 pions et de donner 12 caviars. Longtemps engagé dans la course au titre, l’OL craque sur la fin. Dommage : Memphis – 63 buts et 39 passes dé en 140 matchs de championnat – l’aurait amplement mérité pour l’ensemble de son œuvre. En tout cas, très bon pied droit pour un rappeur.

#759 - Abdel Djaadaoui

Abdel Djaadaoui
Sochaux (1972-1982)

Le statut est rarement conféré au hasard, en football. Pour Abdel Djaadaoui, il est même d’une légitimité naturelle, tant son nom a marqué le FC Sochaux-Montbéliard. En dix ans, de 1972 à 1982, l’Algérien s’est en effet mué en rempart infranchissable, garant défensif de la période dorée du sport doubiste. Arrivé à Bonal après avoir conquis la D2 du côté de Rouen, le milieu récupérateur ne tarde pas à se fondre dans le moule. Aux côtés d’Eric Benoît, Philippe Anziani, Zvonko Ivezić dans l’entrejeu ou de Jean-Luc Ruty, Jacky Bonnevay, Jean-Pierre Posca et Moussa Bezaz à l’arrière, le polyvalent fait les beaux jours d’une équipe conquérante en France (trois fois sur le podium en championnat), puis en Europe.

307 rencontres dans l’élite (382 au total), pour celui qui sera effectivement l’un des artisans du parcours continental sochalien en 1981. Engagés en Coupe de l’UEFA, les Lionceaux roulent ainsi sur leurs adversaires, éliminant successivement Servette, Boavista, l’Eintracht Francfort (alors tenant du titre) et Grasshopper, avant de tomber, avec les honneurs, face à l’AZ. Une double confrontation maîtrisée, dont Djaadaoui ne pourra que partiellement profiter, victime d’une sérieuse blessure lors de la manche retour. Le chant du cygne de ce soldat à toute épreuve, devenu égérie et figure emblématique du propriétaire Peugeot. Transféré au Havre à l’été 1982, pour un retour en deuxième division, Abdel Djaadaoui achèvera son parcours sur une fracture tibia-péroné, le 8 octobre 1983 contre le Stade français. La définition même du don de soi.

#758 - Patrice Bozon

Patrice Bozon
Laval (1980-1985)

De l’équipe de Laval des années 1980, Patrice Bozon restera assurément l’une des figures emblématiques. En cinq saisons avec les Tangos (1980-1985), le défenseur connaîtra ainsi les plus belles heures du club, de ses ultimes campagnes en D1, à son épopée européenne en 1983. Une aventure audacieuse, que Bozon a entamée en débarquant de Dunkerque, alors en deuxième division : « À 25 ans, j’avais quelques touches pour rejoindre Toulouse ou Rennes, qui étaient ambitieux en Division 2, détaillait-il aux Informations dieppoises. Mais je rêvais de jouer en Division 1. À ce niveau, je pouvais aller à Nancy où Aldo Platini (père de) m’avait contacté, mais j’ai peut-être manqué d’ambition. J’ai signé à Laval parce que je pensais que j’avais davantage de chances de jouer. »

Un choix opportuniste, transformé en idylle, qui verra s’accumuler 206 rencontres dans l’élite, un top 5 décroché avec ce solide collectif (Laval terminera 5e en 1982 et 1983) et donc ce seizième de finale accroché en Coupe de l’UEFA. Tombeurs du géant Dynamo Kiev sur l’unique réalisation de José Suto (1-0), les Lavallois sortiront la tête haute, face à l’Austria Vienne (5-3), refermant cette parenthèse enchantée dans laquelle Patrice Bozon aura assumé son rôle de chien de garde avec brio : « Nous étions opposés au Dynamo de Kiev en seizièmes de finale. On ne donnait pas cher de notre peau, mais nous nous sommes qualifiés de manière héroïque. Nous aurions rejoué dix fois cette confrontation, nous l’aurions perdue dix fois. » De la lucidité et une prise de recul nécessaire. Même 39 ans plus tard.

#757 - Paul Marchioni

Paul Marchioni
Bastia (1974-1981 puis 1983-1986), Nice (1981-1982)

« Quinze ans dans ce club, cela vous marque à jamais. Le maillot bleu et blanc est comme une seconde peau pour moi. D’autant que j’ai vécu des moments extraordinaires dans cette équipe. » Les mots ont un sens, et on comprend aisément ce que Paul Marchioni veut exprimer dans cet entretien à Corse-Matin. Si l’on excepte une courte et peu concluante aventure de l’autre côté de la Méditerranée, à Nice, le gamin de Corte effectue l’intégralité de sa carrière professionnelle à Bastia. En 1977-1978, ce défenseur polyvalent profite de la blessure d’André Burkhardt pour s’imposer en charnière et signer une saison exceptionnelle avec le Sporting, qui se hisse en finale de la Coupe de l’UEFA. Le Corse est un maillon essentiel de sa formation, tantôt à la lutte dans les hauteurs du classement, tantôt contraint de batailler pour sauver sa peau en D1. En tant que capitaine, c’est même lui qui brandit la Coupe de France remportée en 1981. Le grand moment de gloire de celui qui, aujourd’hui encore, est le troisième joueur à compter le plus d’apparitions sous la tunique bastiaise (332 matchs).

#756 - Marcel Poblome

Marcel Poblome
FC Nancy (1946-1949), Toulouse (1949-1950)

L’AS Nancy-Lorraine a eu Michel Platini. Le FC Nancy, lui, a pu compter sur Marcel Poblome. À l’instar du triple Ballon d’or, l’avant-centre lorrain excelle dans l’art de frapper les coups de pied arrêtés, qui sont sa grande spécialité. Celui que l’on surnomme Tête d’or découvre l’élite peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le club nancéien étant promu en 1946. Au cours de cette première saison au plus haut niveau, l’attaquant d’1,77 m termine à la quatrième place du classement des buteurs, avec 26 réalisations. Son passage par Toulouse, quelques années plus tard, est bref, mais remarqué, puisque l’attelage offensif qu’il forme avec Edmond Urbanski et Marcel Lanfranchi porte le TFC jusqu’au quatrième rang. Le natif de Tourcoing se signale une nouvelle fois bien plus tard, en 1991, en dégainant son autobiographie, préfacée par Raymond Kopa en personne. La classe.

#755 - Moussa Sow

Moussa Sow
Rennes (2004-2010), Lille (2010-2012)

Quand Moussa Sow quitte libre le Stade rennais, son club formateur, pour s’engager à Lille, personne ou presque n’imagine l’attaquant sénégalais se transformer en buteur absolu. En Bretagne, le joueur puissant n’a jamais dépassé la barre des dix buts au cours d’une saison en Ligue 1, mais il laisse quelques bons souvenirs, avec de belles réalisations et notamment le pion inscrit en demi-finales de Coupe de France à Grenoble pour emmener les Rouge et Noir au Stade de France (où il fracassera la barre guingampaise). Dans le Nord, Sow est parfaitement entouré, avec d’un côté Gervinho et de l’autre Eden Hazard. Bingo, la recrue lilloise se régale d’entrée en enfilant les buts comme des perles, dont un ciseau retourné somptueux contre l’OL. En faisant trembler les filets à 25 reprises en championnat, il termine la saison meilleur buteur et contribue surtout grandement au triomphe du LOSC, champion et vainqueur de la Coupe de France. « Je n’oublierai jamais, expliquera-t-il au site des Dogues plus tard. On avait un groupe excellent, des supporters magnifiques, un club structuré. Je ne peux dire que du bien du LOSC. C’est un club qui détient une place très importante dans ma carrière. » Une saison sur un nuage, puis le retour à la normale pour le goleador, qui poursuivra sa carrière loin de l’Hexagone.

#754 - Mamadou Sakho

Mamadou Sakho
PSG (2007-2013), Montpellier (2021-)

Lors du mercato hivernal de 2017, Mamadou Sakho, alors en Angleterre, a vu son nom être cité dans une rumeur de transfert le liant à l’Olympique de Marseille. Invité du Canal Football Club, le héros du barrage face à l’Ukraine avait répondu à cette rumeur en reprenant un morceau de Sefyu : « Quand tu entends Paris, il y a Sakho qui va avec. » Il est vrai qu’il est difficile de faire plus parisien que Mamadou Sakho. C’est là où il est né, là où il a grandi, là où il a galéré, faisant même la manche dans la rue plus jeune. Et c’est là aussi qu’il a tapé pour la première fois dans un ballon, rejoignant le centre de formation du PSG à 12 ans. À ce moment-là, le titi parisien ne s’attendait pas à jouer ses premières minutes de Ligue 1 cinq ans plus tard, qui plus est avec le brassard de capitaine au bras, devenant ainsi à 17 ans et 8 mons le plus jeune capitaine de l’histoire du championnat de France. Alors oui, ceci était dû à un coup de folie de Paul Le Guen qui avait voulu bousculer les cadres en les écartant lors d’un match contre Valenciennes (0-0) pour les remplacer par de nombreux jeunes inexpérimentés. Sauf que si Loris Arnaud, Granddi Ngoyi ou encore David N’Gog n’ont pas eu de lendemains heureux dans la capitale, ce n’est pas le cas de Mamad. Car ce soir-là, tout le monde s’est rendu compte du talent du défenseur capable de jouer latéral gauche comme défenseur central. Mais surtout de l’âme de leader du bonhomme qui retrouvera rapidement son brassard une fois le départ à la retraite de Claude Makélélé. Sans l’arrivée des Qataris, il y a fort à parier que celui qui a été élu meilleur espoir de Ligue 1 en 2011 serait en 2022 encore capitaine du Paris Saint-Germain. Sauf qu’Alex et Thiago Silva sont arrivés, puis Marquinhos, reléguant peu à peu Sakho à un rôle de remplaçant. Et voilà comment l’aventure s’est terminée. D’abord dans la joie avec ce titre de champion de France, ces célébrations dans le vestiaire puis dans les rues de la capitale avec des noms d’oiseaux envoyés au rival marseillais depuis le bus à impériale, mais aussi avec ce dernier match sous le maillot parisien, à Lorient, qu’il termine dans les cages après le carton rouge de Ronan Le Crom. Puis dans les larmes, lors des adieux au Parc des Princes avec sa fille dans les bras où son « L’histoire n’est pas finie » a reçu plus d’applaudissements qu’un but de Mbappé. Revenu en France à l’été 2021, à Montpellier, Sakho a prouvé qu’il était toujours un leader, même s’il n’a plus ses jambes de 17 ans et il a surtout pu s’apercevoir que le PSG ne l’a jamais oublié en recevant une standing ovation au Parc des Princes. L’inverse est vrai, puisque Mamad n’a pas hésité longtemps pour choisir son numéro de maillot : le 75. Car quand tu entends Paris, il y a Sakho qui va avec.

#753 - Jean-Pierre Tokoto

Jean-Pierre Tokoto
OM (1968-1969 puis 1971-1972), Bordeaux (1972-1975 puis 1977-1978), PSG (1975-1977)

International camerounais dès l’âge de 16 ans, Jean-Pierre Tokoto quitte Douala pour Marseille en 1968. Joker de luxe à l’OM, où Magnusson et Skoblar lui barrent la route, le milieu offensif passe la seconde en Gironde, où il rejoint son ami Salif Keita. Celui qui est parfois surnommé « le petit Pélé » réalise la meilleure saison de sa carrière en 1973-1974 avec 11 réalisations (autant que Jean Gallice et Alain Giresse cette saison-là). Le maillot au scapulaire le voit planter 25 de ses 39 buts en D1. Les supporters parisiens n’ont pas non plus oublié ses deux saisons au club, ponctuées de 17 buts championnat et coupe confondus. Tokoto s’en ira ensuite finir sa carrière aux États-Unis, y fondant même une académie, le FC Tokoto. Du tac au tac.

#752 - Stéphane Cassard

Stéphane Cassard
Sochaux (1993-1995), Le Havre (1997-1999), Montpellier (1999-2000), Troyes (2001-2003), Strasbourg (2004-2006, puis 2007-2008)

Il n’a jamais été le meilleur portier du championnat, mais son nom est incontestablement associé à la Ligue 1. Stéphane Cassard a beaucoup navigué à l’Est pendant sa carrière, de Sochaux à Strasbourg en passant par Troyes, et tenté de courtes aventures ailleurs dans l’Hexagone, à Montpellier et au Havre. C’est surtout au Racing que le dernier rempart marque les esprits et un public conquis par son naturel et son professionnalisme. À une époque où les gardiens ne doivent pas encore exceller au pied, Cassard brille en dégainant des arrêts réflexes spectaculaires, étant même élu meilleur gardien de L1 par France Football en 2005. Plein de bonnes choses, mais aussi des mauvaises, comme ces cinq relégations en deuxième division, dont deux avec Strasbourg, entre 1995 et 2008. Le voilà au moins loin de la zone rouge de ce top 1000.

#751 - André Ascensio

André Ascensio
Rennes (1958-1967)

Belle ascension que celle d’André Ascensio. Formé comme attaquant en Algérie, le joueur né à Oran a disputé plus de 200 matchs de D1. La plupart comme milieu de terrain, et tous sous le maillot rennais, auquel il s’est montré fidèle jusqu’en 1967, avant de passer deux saisons en D2 à Lorient et de ranger les crampons. Ascensio s’est offert un aller simple pour le panthéon du football breton en marquant en finale de la Coupe de France 1965, remportée lors d’un match d’appui contre Sedan. Le premier trophée majeur de l’histoire des Rouge et Noir. Il a aussi été nommé dans « l’équipe du siècle » élaborée par Ouest-France en 2001 à l’occasion du centenaire du Stade rennais. Le mot de la fin sera pour le Stade rennais Online : « Jean Prouff le reconnaît lui-même : pas de grand match sans un grand Ascensio ! Associé à Marcel Loncle, il fait un malheur. »

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

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