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Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (860-851)

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

Quel est le meilleur joueur de l'histoire du championnat de France depuis sa création en 1932 jusqu'à 2022 ? Statistiques, palmarès, trajectoires personnelles, classe, dégaine, empreinte laissée : autant de critères qui nous ont permis d'établir notre classement très subjectif des mille joueurs les plus marquants de Division 1 et de Ligue 1. Le credo d'un feuilleton qui va durer précisément 100 jours.

#860 - Younès Belhanda

Younès Belhanda
Montpellier (2009-2013), Nice (2016-2017)

En mai 2012, Montpellier devient le champion de France le plus inattendu du XXIe siècle. D’une solidarité à toute épreuve et dotée d’une force collective implacable, la bande à René Girard compte aussi un artiste dans ses rangs : Younès Belhanda. Cet enfant du club est le maître à jouer des Pailladins. Un numéro 10 très souvent inspiré, dans le jeu comme sur coups de pied arrêtés, et dont la connexion avec Olivier Giroud fait des ravages. Son superbe ciseau, réussi dans un Vélodrome mystifié, est élu plus beau but de la saison, et sa place dans l’équipe type dévoilée lors des Trophées UNFP est mille fois justifiée. Par la suite, l’international marocain exprime son talent au Dynamo Kiev ou à Galatasaray, et revient même en Ligue 1, sous le maillot niçois. Mais c’est bien le titre conquis avec le MHSC qui reste son plus grand fait d’armes. « Un champion comme nous aujourd’hui, ce serait qui ?, se demandait-il récemment. Brest ? Montpellier, ça sort de nulle part. Même Rennes a un milliardaire à sa tête. Nous, le club a été monté par un mec qui a tout fait par lui-même. C’est beau. C’est l’anti-foot business, c’est le foot de potes… » Celui que représente à merveille Younès Belhanda.

#859 - Cédric Hengbart

Cédric Hengbart
Caen (2004-2005 puis 2007-2008), Auxerre (2008-2012), AC Ajaccio (2013-2014)

Cédric Hengbart n’était pas vraiment parti pour faire carrière dans le foot. Ce n’est qu’à 21 ans, alors qu’il joue en CFA avec l’Union sportive ouvrière normande de Mondeville, qu’il intègre le milieu pro en recevant un coup de fil de Caen. « À un moment, pour moi, jouer en DH, c’était beaucoup, expliquait le latéral à L’Yonne républicaine. Devenir joueur professionnel était un rêve, pas un objectif. » Le rêve est devenu réalité : plus de 200 apparitions en Ligue 1, la Ligue des champions avec Auxerre, et même un but marqué à José Luis Chilavert quand le gardien paraguayen jouait à Strasbourg.

On ne fera pas plus bel hommage que l’acteur et réalisateur Jean-Pascal Zadi, qui l’a côtoyé deux ans à Mondeville en U17 : « Cédric, c’était mon gars à l’entraînement. Y en avait des 15 000 fois meilleurs que lui. Mais la vie, c’est comme ça : Cédric était un travailleur de malade mental. Il rigolait pas à l’entraînement. Nous, l’entraîneur nous parlait, et on lui disait : « Vas-y, ferme ta gueule. » Des trucs de gamins, quoi. Quand je suis parti, Hengbart est monté en équipe première, a joué en CFA avec plein d’autres mecs de mon équipe, et ensuite il est parti direct au Stade Malherbe en Ligue 1. Un jour, je regarde Téléfoot, et je vois la tête de mon Cédric qui cale un but ! Je vois ça, je me dis : « Le Cédric Hengbart ? Mon gars ? Avec sa tête de con ? Ah, l’enculé… » Je l’ai vu au marquage de Cristiano Ronaldo quand même. Lui, Cédric… La vie, c’est du travail de ouf de toute façon. Y a pas de secret. Cédric, il avait déjà tout compris. Chapeau. » Oui, chapeau Cédric.

#858 - Bruno & Pascal Zaremba

Bruno & Pascal Zaremba
Bruno : Valenciennes (1972-1978 puis 1980-1981), Metz (1978-1980) // Pascal : Valenciennes (1978-1982), PSG (1982-1984), Lens (1984-1986), Le Havre (1986-1987)

Parmi les fratries emblématiques du football français, la famille Zaremba n’est pas en reste. Pendant plus de dix ans, Bruno et Pascal, originaires du Nord, ont ainsi sillonné les pelouses hexagonales, entre défense et attaque. L’aîné, Bruno, s’est d’abord taillé une solide réputation de buteur. Fidèle à son Valenciennes, avec qui il disputera six saisons, l’avant-centre brille en effet par son efficacité, terminant meilleur buteur de VA, alors de retour dans l’élite, lors de l’édition 1975-1976 (11 buts). Un exploit réitéré deux ans plus tard, avec 12 pions au compteur. Successivement associé à Didier Six, Roger Milla, Patrick Jeskowiak ou Robert Jacques, le goleador se mue en incontournable, contribuant fortement au maintien des siens en D1. Parti tenter sa chance à Metz (1978-1980), en quête d’une qualification européenne, l’intéressé est malheureusement mis en échec, ne parvenant pas à retrouver son véritable niveau (14 buts en 64 matchs). Et le mal du pays n’aidant pas, Bruno Zaremba reviendra à Valenciennes pour une pige entre 1980 et 1981, avant d’entamer un tour des divisions inférieures à Dunkerque, puis Arras. Le tout, sans jamais quitter sa région.

Ce dernier tour de piste valenciennois lui permettra d’ailleurs de retrouver Pascal, pour leur seule saison commune en professionnel. Il faut dire que le cadet de la famille a choisi le chemin inverse, se baladant de club en club jusqu’en 1994. Formé à VA, le stoppeur rejoint le PSG en 1982, où il se révélera au yeux du grand public (59 matchs de D1) et avec qui il découvrira enfin les joies d’une Coupe d’Europe. Polyvalent à souhait, il dépanne Georges Peyroche et se permettra d’inscrire un sublime coup franc face à Nantes, au soir de la victoire parisienne en finale de la Coupe de France 1983 (3-2). Suivront ensuite Lens de 1984 à 1986 puis Le Havre en 1986-1987, ultime expérience au sommet du couteau suisse. Des destins croisés, pour une histoire commune, voyant la famille Zaremba honorer son nom et offrir au football national deux grands joueurs de devoir. Avec une pensée toute particulière pour Bruno, disparu le 5 novembre 2018, et qui aura eu le droit à un bel hommage mérité au stade du Hainaut.

#857 - Joël Henry

Joël Henry
Lille (1978-1980 puis 1981-1983), Bastia (1980-1981), Brest (1983-1986), Nice (1986-1987), Toulon (1987-1988), Nantes (1988-1992)

Partout sur son passage, de ses débuts avec le Lille de José Arribas à ses dernières foulées en D1 au sein du Nantes de Jean-Claude Suaudeau, Joël Henry laisse la même image : celle d’un joueur pétri de talent, mais qui peine à exploiter véritablement tout son potentiel. Peut-être parce que l’international Espoirs, vainqueur de la Coupe de France avec Bastia en 1981, est aussi un sacré fêtard. Lui et son acolyte Bernard Pardo, côtoyé à Lille et Brest, ne sont en effet pas du genre à rentrer sagement se coucher sitôt le match terminé. « À l’époque, on pouvait bouger. Maintenant, c’est fini, regrette le natif d’Armentières dans un entretien à Ouest-France. J’ai connu quelques personnages importants de la nation du football qui ont fait ça discrètement. Moi, je m’affichais, ce n’était pas grave. J’aimais bien boire un coup, fumer une clope avec les supporters. J’ai fonctionné au sentimental, au copinage alors que j’avais des propositions financières autrement plus intéressantes. Les choix sportifs auraient pu être plus judicieux. » Pas de quoi, toutefois, l’empêcher de mener une carrière très honnête, et de laisser une trace dans l’histoire du championnat. À sa manière.

#856 - Jean-Alain Boumsong

Jean-Alain Boumsong
Le Havre (1998-2000), Auxerre (2000-2004), OL (2008-2010)

Si Boum Boum compte un titre de champion à son palmarès (à l’issue d’une saison au cours de laquelle il avait joué… huit matchs avec l’OL), c’est surtout avec Auxerre – où il est arrivé à seulement 20 ans – qu’il a régné sur l’Hexagone. Pilier de l’AJA – aux côtés de Philippe Mexès – qui termina troisième, quatrième puis sixième de l’élite entre 2001 et 2004 sous les ordres de Guy Roux, devenu international durant cette période, le défenseur est même l’homme qui a offert la Coupe de France 2003 au club bourguignon, d’une minasse sous la barre face au PSG. Pas étonnant qu’en 2012, sur ce site, le natif de Douala (Cameroun) se mettait lui-même dans son onze de rêve, en compagnie de ses ex-coéquipiers les plus glorieux et notamment de Marcel Desailly en charnière centrale : « Ça fait un peu prétentieux, mais je vais me mettre dans l’équipe avec Marcel. Je vais prendre des flèches, mais c’est pas grave. » Boum, boum, boum, boum I want you in my room !

#855 - Fred

Fred
Lyon (2005-2009)

Être le meilleur buteur du club qui est sacré champion de France n’est jamais anodin. Le faire deux années de suite l’est encore moins. Alors oui, Fred n’a jamais mis plus de 14 buts sur une saison de Ligue 1, mais il n’empêche que si l’OL a réussi à asseoir sa domination sur le championnat de France, c’est en grande partie grâce à son renard des surfaces brésilien qui a mis John Carew et Milan Baroš sur le banc avant de perdre son duel avec Karim Benzema. Preuve en est, l’OL a stoppé sa série de 7 titres consécutifs au moment où le sosie de Francis Perrin a quitté l’Hexagone.

#854 - Erwin Kostedde

Erwin Kostedde
Laval (1979-1980)

Erwin Kostedde n’a passé qu’une saison en France. Mais quelle saison ! Il débarque à Laval à 33 ans et plante 21 buts en 34 rencontres aux côtés de Jean-Luc Arribart, François Brisson et Abdelmajid Bourebbou, terminant alors comeilleur buteur du championnat avec Delio Onnis. Et ce, alors que l’avant-centre allemand ne s’entraînait pas avec ses coéquipiers du Stade lavallois, mais outre-Rhin, puisqu’il passait le plus clair de son temps au pays et ne revenait en Mayenne qu’à la veille du match. Comme un symbole, « L’Exécuteur » a quitté le stade Francis-Le Basser avec un triplé contre l’OM. Le 21 mai 1946, Münster avait accouché d’un monstre.

#853 - Bernard Mendy

Bernard Mendy
PSG (2000-2002 puis 2003-2008), Brest (2012-2014)

C’est une scène qui avait fait le tour des réseaux. Présent en conférence de presse, Kyle Walker voit un journaliste se tromper de prénom au moment d’évoquer son coéquipier d’alors Benjamin Mendy : « Je me demandais ce que cela vous faisait d’être en concurrence au poste d’arrière droit avec Bernard Mendy. » Interloqué, le latéral droit se montre un peu perdu et lâche un : « Mendy, il joue au PSG ? » Cette scène cocasse montre finalement une chose : Kyle Walker sait qui est Bernard Mendy. Et il sait très bien que l’international français est associé au Paris Saint-Germain, son club de cœur, où il a tout connu : la lutte pour le titre, les moqueries sur ses centres au troisième poteau, une place dans l’équipe type de la saison de Ligue 1, Ronaldinho et Okocha – « Ils étaient impressionnants, mais ça va, je ne me suis pas trop fait humilier à l’entraînement » -, mais aussi la lutte pour le maintien et les embrouilles avec les supporters. Des fans qui n’ont jamais oublié Bernard Mendy, son sourire, son engagement et son amour pour le club. Des souvenirs qui sont moins restés dans la tête des supporters de Brest où le pire cauchemar de Roberto Carlos a effectué une pige de deux ans en fin de carrière.

#852 - Brandão

Brandão
OM (2009-2012), Saint-Étienne (2012-2014), Bastia (2014-2016)

Un contrôle du dos, une frappe croisée, et l’Inter se retrouve au tapis. Si la France se devait de garder une image de Brandão, ce serait évidemment ce but inscrit le 13 mars 2012, à Giuseppe Meazza, en huitièmes de finale retour de la Ligue de champions. Le point culminant du Brésilien à l’OM, devenu mascotte en Ligue 1. Car la France, Evaeverson Lemos da Silva a appris à l’aimer, et inversement. Débarqué sur la Canebière à l’hiver 2009, celui qui venait de mettre le Shakhtar à ses pieds (91 buts en 220 rencontres) tarde pourtant à se révéler, pâtissant d’une certaine inélégance balle au pied et d’un manque de réussite criant. Six mois pénibles, une célébration de Boudewijn Zenden gâchée au Parc des Princes, avant de véritablement exploser au Vélodrome.

Ultime rouage du système mis en place par Didier Deschamps, Brandão est de toute la campagne marseillaise menant au titre de champion à l’issue de la saison 2009-2010. À défaut de soigner les statistiques (8 réalisations en 30 matchs de championnat), il se mue en véritable attaquant de soutien pour Mamadou Niang, alors au sommet de son art. L’aventure phocéenne, entrecoupée de deux prêts à Cruzeiro et Grêmio, est une réussite globale, entre maladresse face aux cages, affection des supporters et un « Je ne l’ai pas touché ! » devenu célèbre. Arrivé au bout, Brandão quitte Marseille en 2012 après 82 rencontres pour enchaîner à Saint-Étienne. Associé à Pierre-Emerick Aubameyang, il est ainsi un acteur majeur de la belle période verte des années 2010, faite de qualifications européennes et du but de la victoire inscrit en finale de la Coupe de la Ligue face à Rennes, le 20 avril 2013 (1-0), offrant au Forez son premier titre, 32 ans après.

Après deux saisons pleines avec l’ASSE, le géant tentera d’assurer un dernier tour de piste à Bastia. Sans succès. Le championnat à peine entamé, le 16 août 2014 contre le PSG, le Pauliste dégoupille, fracturant le dos de Gregory van der Wiel sur une intervention plus que musclée avant d’asséner un coup de tète vicieux à Thiago Motta devant les vestiaires. Un geste incompréhensible, qui lui vaudra un an de prison ferme pour « violence avec préméditation » , finalement aménagé par le parquet de Paris. La fin de parcours en pointillé d’un homme à l’image de bourrin. Comme une distorsion de la réalité pour ce musicien, auteur-compositeur et éleveur agricole à ses heures perdues.

#851 - Jacques Laposte

Jacques Laposte
PSG (1972-1979)

Au XXIe siècle, les footballeurs semblent dépasser les limites du temps. La trentaine fringante (voire plus pour certains), de nombreux joueurs excellent ainsi à leur poste, sans que l’âge n’ait un quelconque effet sur leurs performances. Dans les années 1970, Jacques Laposte a pourtant fait tout l’inverse. Né en Martinique, le milieu relayeur débarque à Paris en 1972, venu tenter sa chance au sein d’un tout jeune PSG, fraîchement créé et alors en D3, conséquence de sa scission houleuse avec le Paris FC. Accompagné de son frère de ballon, Christian André (autre figure du club durant cette période), « Jacky » participe ainsi grandement à la remontée parisienne dans l’élite, au printemps 1974. Cinq saisons en première division, 106 rencontres disputées et quelques chevauchées enclenchées dans le rond central font de lui un chouchou du Parc des Princes. Malheureusement, une sérieuse blessure au genou en 1977 le freine dans cet élan prometteur. Manquant la quasi-totalité de la saison 1977-1978, Laposte perd peu à peu ses sensations, avant de prendre sa retraite, contraint et forcé, à seulement 27 ans. Une carrière en express, pour un joueur qui aimait prendre son temps balle au pied.

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

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