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Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (970-961)

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

Quel est le meilleur joueur de l'histoire du championnat de France depuis sa création en 1932 jusqu'à 2022 ? Statistiques, palmarès, trajectoires personnelles, classe, dégaine, empreinte laissée : autant de critères qui nous ont permis d'établir notre classement très subjectif des mille joueurs les plus marquants de Division 1 et de Ligue 1. Le credo d'un feuilleton qui va durer précisément 100 jours.

#970 - Santos

Santos
Sochaux (2001-2005 puis 2008-2009) et Toulouse (2005-2007)

Révélé sous la houlette de Jean Fernandez à l’Etoile du Sahel, Francileudo Santos traverse la Méditerranée en 2000 pour mettre les pieds à Sochaux, alors en Ligue 2. Une saison plus tard, le Tuniso-Brésilien découvre la Ligue 1. Loin du compte lors de son premier exercice (un seul but marqué, contre Metz), Santos monte en puissance, envoie un triplé dans les dents de l’OL en Coupe de la Ligue et atteindra la bagatelle de 14 buts lors de sa meilleure saison dans l’élite en 2003-2004. L’Aigle a volé haut. Avant de perdre ses plus belles plumes à Toulouse.

#969 - Dianbobo Baldé

Dianbobo Baldé
Toulouse (2000-2001), Valenciennes (2009-2011), Arles-Avignon (2011)

Si Bobo Baldé a longtemps fait les beaux jours du Celtic, il a débuté et fini sa carrière dans l’Hexagone. Le passage du défenseur international guinéen en Ligue 1 à Toulouse, puis dans une moindre mesure à Valenciennes et Arles-Avignon, a marqué les attaquants, bien embêté à l’idée d’aller se frotter au gaillard de 1,92 mètre. « Le joueur le plus rude contre qui j’ai joué, dixit Pedro Miguel Pauleta lui-même. On avait fait un match amical avec les Girondins, j’avais demandé à Élie Baup de me sortir à la mi-temps. Chaque fois qu’il était derrière moi, il me soufflait dans les oreilles. » Pas le genre de bise qu’on aime recevoir.

#968 - Albert Rohrbacher

Albert Rohrbacher
FC Metz (1932-1939)

La ville de Metz est embellie par ses footballeurs de légende. Parmi eux : Albert Rohrbacher. Ailier droit artistique et emblématique des années 1930, le Mosellan se sera notamment distingué par sa régularité devant les buts inscrivant 41 pions en première division. Footballeur fantasque avant l’heure, dixième meilleur artificier de l’histoire des Grenats et membre du groupe finaliste de la Coupe de France en 1938, Rohrbacher perdra la vie dans un accident de la route sur l’avenue de Strasbourg. Pour un Messin, ça ne s’invente pas.

#967 - Paul Georges Ntep

Paul Georges Ntep
Rennes (2014-2017), Saint-Étienne (2018)

C’est simple, Paul-Georges Ntep a fait ce que des milliers de gamins ont un jour rêvé de faire sur un terrain de foot. Sauf que lui ne l’a pas fait dans la cour de récré ou sur un stabilisé obscur, mais sur la pelouse du stade Auguste-Delaune, à Reims, un soir de dernière journée de championnat, le 17 mai 2014. Dans une rencontre comptant pour du beurre, l’ailier rennais prend de vitesse la défense rémoise, dribble le gardien avec un poil de réussite et file vers la cage vide en prenant le soin d’arrêter le ballon sur la ligne de but, puis de conclure de la tête en se mettant à quatre pattes. « Ce geste, je l’avais déjà fait quand je jouais à Viry-Châtillon, contre Créteil, et mes potes de Grigny m’avaient dit que je ne serais pas capable de le faire en pro. J’avais répondu que si l’occasion se présentait, je le ferais. Et l’occasion s’est présentée à Reims, racontera-t-il plus tard à So Foot. Je comprends que ça puisse agacer, mais je m’en fiche, c’est fait. Pour moi, c’était juste un beau geste. » Un avis pas vraiment partagé par Mickaël Tacalfred, vexé, et son entraîneur Philippe Montanier, décidant de le sortir illico du pré pour éviter tout débordement. Une action qui lui avait valu la 1ère place de notre Top des humiliations suprêmes, et qui suffit pour le voir apparaître à cette 967e place. Au bon souvenir des quelques mois de frissons passés sous le maillot du Stade rennais, avant que les blessures ne viennent stopper sa progression et que son court passage chez les Verts confirme définitivement la fin de sa belle histoire avec la Ligue 1.

#966 - Alexander Vencel

Alexander Vencel
Strasbourg (1994-2000), Le Havre (2002-2003)

Dans les années 1990, deux joueurs slovaques se taillent une place de choix dans le paysage footballistique français. Il y a bien évidemment Ľubomír Moravčík, le fantasque milieu de terrain de l’AS Saint-Étienne. Mais aussi Alexander Vencel. Le solide portier né à Bratislava empile 222 matchs de D1, avec Strasbourg surtout, puis au Havre. Preuve de sa grande qualité, France Football va même jusqu’à le désigner meilleur gardien du championnat en 1999. Comment oublier ses fameux pantalons fleurant bon les années 1990 ? « À l’époque, le matériel n’était pas aussi performant qu’aujourd’hui, nous expliquait-il dans une interview publiée en 2016. Au moindre plongeon, si tu n’avais pas de pantalon, tu te retrouvais avec une pizza sur la cuisse ou de la boue partout. » Une époque bénie, en quelque sorte. Il est désormais sélectionneur adjoint de la Jordanie. Pas tout à fait le même climat qu’en Alsace ou en Normandie.

#965 - Kevin Anin

Kevin Anin
Le Havre (2008-2009), Sochaux (2010-2012), Nice (2012-2013)

On ne sait pas où était Kévin Anin le 15 juillet 2018. On sait en revanche où il aurait dû être : avec les autres, au stade Luzhniki, en train de soulever la Coupe du monde avec le maillot de l’équipe de France sur le dos et des confettis sur le visage. C’était en tout cas un itinéraire crédible au regard de l’immense talent de Kévin Anin, milieu de terrain aux pieds de velours et aux épaules de déménageur. Malheureusement, rien de tout ça n’a été possible, la vie décidant de ne pas faire que des cadeaux au natif du Havre. Amoureux de sa ville et de son quartier, la « BAF » (Bigne à Fosse), Anin perce naturellement au HAC, avec qui il accède à la Ligue 1 (en 2008, avec Christophe Revault et Amadou Alassane comme coéquipiers) avant de redescendre aussitôt en Ligue 2. C’est avec Sochaux, à l’été 2010, que le double champion de Normandie de boxe retrouve une Ligue 1 qui ne peut décemment pas se passer de lui. Aux côtés des Marvin Martin, Ryad Boudebouz, Modibo Maïga et Jacques Doudou Faty, Kévin est un taulier de l’équipe qui terminera 5e de Ligue 1. Après cette saison, toute l’Europe sait qui est Kévin Anin. Surtout Arsène Wenger, qui l’invite à Londres, à son domicile, pour le charmer. Kévin a beau être sur un nuage, son cœur est ailleurs : dans son quartier, auprès de sa famille et de ses amis d’enfance. En froid avec son président à Sochaux Alexandre Lacombe, qui lui a joué un sale tour dans le dossier Arsenal, Anin se braque, se referme sur lui-même et y voit la confirmation que le milieu du foot ne lui correspond définitivement pas.

Destin brisé

Voilà pourquoi chaque week-end, il enquille alors les 1200 kilomètres aller-retour qui séparent Sochaux de la sous-préfecture de Seine-Maritime. Le mot ne sort alors jamais vraiment, mais Kevin traverse une lourde dépression. Sa maladie le contraint à multiplier les insomnies, rater des entraînements et broyer du noir. Pour tout dire, l’histoire avec Arsenal n’a réveillé aucune douleur. Cette dernière n’a jamais été très loin de Kévin. Après Sochaux, le milieu défensif a bien tenté de se relancer à Nice, pour la seule raison que se trouvait là-bas son copain Didier Digard, qui prenait déjà soin de lui au centre de formation du HAC. Le courant passe aussi très bien avec Claude Puel, immédiatement touché par la personnalité de sa recrue. Mais une grosse rechute l’oblige finalement à s’enfermer au Havre plusieurs mois. Kévin passe plusieurs semaines le téléphone éteint sans s’en rendre compte, il tente de se requinquer en mangeant ses plats préférés que lui cuisine Nathalie, sa maman. Il revient parfois à Nice. Dès qu’il joue, on se rappelle à quel point il est fort. Puis il redisparaît, la boule au ventre.

Le temps passe, puis s’arrête dans la nuit du 3 au 4 juin 2013, sur l’A28 à hauteur de Callengeville, à une bonne heure du Havre, quand la voiture dans laquelle Kévin se trouve avec son cousin et deux amis termine dans le décor. Le véhicule revient d’Amsterdam, où le quatuor était parti s’évader. Le groupe a failli dormir sur place, mais Kévin a insisté pour repartir ce soir, car son cousin a une épreuve du bac le lendemain. Il est tout de même fatigué, alors il s’installe à l’arrière et se met à l’aise : il se fabrique un coussin pour poser sa tête et enlève ses chaussures. Il a ensuite le souvenir d’être allongé dans l’herbe et d’une main tendue vers son cousin. Une dizaine de jours de coma plus tard, Kévin Anin se réveille au CHU de Rouen, où un médecin lui apprend que la moelle épinière est touchée et qu’il est paraplégique. « C’était écrit, ça devait arriver » , déclarait-il en 2016 à So Foot. Neuf ans après ce tragique accident, le foot manque forcement un peu à Kévin Anin. Mais ce qui est encore plus vrai, c’est que Kévin Anin manque au football français.

#964 - Anthony Bancarel

Anthony Bancarel
Toulouse (1989-1994), Bordeaux (1994-1996), Caen (1996-1997), Guingamp (1997-1998)

Anthony Bancarel a beau avoir fait partie du Bordeaux fringant du milieu des années 1990, ayant même disputé la finale aller-retour de C3 1996 face au Bayern dans la peau d’un titulaire, son nom reste avant tout lié à celui de son club formateur : Toulouse. C’est sous le maillot violet que l’attaquant millavois fait trembler ses premiers filets en D1. Il envisage d’y revenir en 1999, mais résilie son contrat quelques heures après l’avoir signé, refusant d’être payé au rendement. « Le TFC, à qui j’avais rapporté dix millions de francs il y a quatre ans, ce qui l’avait peut-être sauvé à l’époque financièrement, m’a singulièrement manqué de respect » , déplore-t-il dans les colonnes de La Dépêche. Pas rancunier, Antho rejoint le club haut-garonnais lorsque celui-ci tombe en National, et fait partie des quelques anciens à encadrer la remontée des Pitchouns. Jusqu’à peu, il était encore entraîneur des U17 toulousains. Un fidèle parmi les fidèles.

#963 - Mido

Mido
Olympique de Marseille (2003-2004)

Être décrit comme meilleur que Zlatan Ibrahimović à seulement 21 ans, a de quoi mettre la pression. Pourtant, quand on s’appelle Mido, l’inquiétude n’a même pas de quoi vous effleurer. Débarqué à Marseille au mois de juillet 2003 et auréolé d’un statut de star, l’Égyptien n’aura ainsi passé qu’une seule saison sur la Canebière, le temps de faire parler son élégance en attaque et ses caprices de diva dans les vestiaires. Car au delà de maigres statistiques (7 buts en 22 matchs de Ligue 1), le géant aura surtout marqué le Vélodrome par son association limpide avec Didier Drogba et ses sorties nocturnes bien senties. 963e place donc : comme son nombre de conquêtes en boîte de nuit.

#962 - Louis Provelli

Louis Provelli
Valenciennes (1957-1970)

Pour un footballeur nordiste, faire son chant du cygne à Valenciennes est l’une des plus belles choses qui soit. Cette symbolique, Louis Provelli s’y sera tenu durant toute sa carrière, et au-delà. Le défenseur aura ainsi réalisé tous ses exploits à VA, de 1957 à 1970 (272 matchs de D1), avant d’enchaîner avec une pige sur le banc, à peine les crampons raccrochés. Membre de la meilleure défense du championnat en 1964, 1965 et 1967, Provelli sera récompensé d’une cape en équipe de France en cette dernière année : « Le début de tous mes problèmes » , confessera-t-il. En vingt minutes face à la Roumanie, l’intéressé sera en effet victime d’une fracture de la mâchoire et du genou, sur la même action, précipitant la fin de son aventure footballistique. Mais peu importe, finalement, puisque son statut d’historique de l’institution du Hainaut restera à jamais protégé.

#961 - Joël Tanter

Joël Tanter
Strasbourg (1974-1976 puis 1977-1982), Rouen (1982-1983)

Au départ, c’est pour intégrer l’école hôtelière – dont il sortira diplômé – que Joël Tanter débarque à Strasbourg, à l’âge de seize ans. Mais c’est bien balle au pied que le barbu délivre ses meilleures offrandes sur un plateau. Ailier infatigable, dribbleur insatiable, celui que l’on surnomme Bip-Bip participe activement à la conquête du titre de champion de France 1979 par le Racing de Gilbert Gress. Victime d’une grave blessure à un genou, il s’exile quelques années plus tard à Rouen, où il ne joue quasiment que les matchs à l’extérieur. « Un jour, l’entraîneur, Robert Vicot, me dit : « Dorénavant, tu ne joueras plus les matchs à domicile, le public ne t’aime pas », s’est-il souvenu pour L’Équipe. C’était incompréhensible, car le public m’avait applaudi quelques jours plus tôt lors d’une victoire contre Lille. En tout cas, il a tenu parole, je n’ai presque plus été aligné de la saison quand on jouait à Rouen. »

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

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