Dans un Vélodrome absolument incandescent, et au terme d’une seconde période d’une extrême tension, l’OM met fin à quatorze ans d’attente en remportant enfin un Classique à domicile en Ligue 1. Un but rapide de Nayef Aguerd aura suffi à offrir cet immense bonheur au peuple phocéen.
Marseille 1-0 Paris
But : Aguerd (5e)
Ils attendaient ça depuis novembre 2011. Quatorze ans après, André Ayew, Loïc Rémy et consorts ont enfin des successeurs, vainqueurs d’un Classique sur leur pelouse en Ligue 1. Grâce à un but rapide de Nayef Aguerd, l’OM a fait tomber le PSG champion d’Europe dans un Vélodrome des très grands soirs (1-0), incandescent du début à la fin de la soirée. Ça valait bien le coup d’attendre 24 heures de plus, après le report de la rencontre à ce lundi soir pour cause d’intempéries.
Avis de tempête sur la Canebière
Vêtu d’une inhabituelle défense à trois pour tenter de résister à la tempête malgré les nombreux absents restés dans la capitale, le PSG ne tarde pas à prendre les premières rafales. Un an après une première période qui a tourné au fiasco, l’OM a cette fois accepté de jouer le rôle de méchant du film, avec ce qu’il faut d’agressivité et de vice (à l’image des premiers tampons envoyés d’entrée par Emerson Palmieri sur Achraf Hakimi puis Pierre-Emile Højbjerg sur Vitinha), sans commettre l’irréparable. Et si Ilya Zabarnyi coupe une première fois devant Amine Gouiri, les Marseillais sont vite récompensés. Sur un centre dévié de Mason Greenwood, Lucas Chevalier manque complètement sa sortie, et Nayef Aguerd plante son deuxième but en deux sorties au Vélodrome (1-0, 5e). De quoi faire encore monter le thermostat de la cocotte-minute, si tant est que cela était possible.
Peut-être trop habitués à se balader sur la pelouse du Vélodrome ces dernières années comme s’il s’agissait d’un déplacement anodin en Ligue 1, les joueurs de la capitale ne s’attendaient visiblement pas à une telle bagarre de tous les instants et sont pris à la gorge. Le coup franc de Hakimi s’envole dans le virage nord, Geronimo Rulli éteint le feu sur une frappe de Vitinha et l’enroulé de Khvicha Kvaratskhelia ne tourne pas suffisamment. Mais ce sont surtout les Phocéens qui sont tout proches de faire à nouveau trembler les filets, à commencer par cette mine de Gouiri venue fracasser la barre. Palmieri croit être l’heureux élu deux minutes plus tard, mais Benjamin Pavard était hors jeu au moment de lui remettre.
Sur un fil
Après un quart d’heure à chercher son souffle, le Vélodrome peut reprendre sa montée en pression, exultant à chaque approximation technique de Parisiens désormais totalement maîtres du jeu. Puis affichant son soulagement après un miracle signé Rulli, l’Argentin détournant comme il peut en corner une frappe à ras de terre de Hakimi, avant de lâcher un «Aux armes» à vous percer les tympans. Gonçalo Ramos manque l’opportunité de calmer tout ça en envoyant sa tête au-dessus sur une galette du meilleur Parisien du soir, Nuno Mendes, tandis que Luis Enrique tente de rééquilibrer son escouade en lançant Lee Kang-in. Dans un climat de grande tension, des tribunes à la pelouse, la fin de partie n’est qu’une succession de gestes sur un fil, d’arrêts de jeu et de protestations des uns ou des autres à chaque coup de sifflet. Jusqu’à la délivrance pour un stade qui n’a jamais pu faire redescendre le palpitant avec l’expulsion de Roberto De Zerbi ou le contre gâché par Pierre-Emerick Aubameyang. La fête, c’est aussi à Marseille.
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