S’abonner au mag
  • France

Daniel Riolo : « Je n’ai pas demandé à Nasser d’être directeur sportif du PSG »

Propos recueillis par Chérif Ghemmour
17 minutes

Dans Le Football selon moi, son abécédaire sorti cet automne dont le titre colle bien au personnage, Daniel Riolo se lance dans des souvenirs et des avis sur le foot. Une occasion de parler avec l’éditorialiste de la Superligue, de la rivalité OM-PSG, mais aussi du cinéma italien. Un entretien sans transitions.

Daniel Riolo : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je n’ai pas demandé à Nasser d’être directeur sportif du PSG<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Pourquoi la Superligue européenne est-elle inéluctable ?

Je ne sais pas si c’est inéluctable, mais je n’arrive pas à rencontrer de gens qui parviennent à me dire que cette idée, pour des gens de ma génération, ceux qui ont connu les anciennes Coupe d’Europe, ne devrait pas nous plaire. Je ne trouve pas de gens avec des arguments assez solides pour me dire qu’essayer, ça serait grave. Quand on voit le nombre de formules qu’on a tentées sur les 20 dernières années et qui, finalement, donnent toujours les mêmes problèmes… Et ça donne toujours l’impression aussi que tous les présidents de clubs doivent trouver une solution pour faire entrer plus d’oseille…

Que t’ont apporté tes études de droit dans ton métier ?

(Rires.) Je me le suis souvent demandé ! Alors c’est pas moi qui ai eu cette réponse, on me l’a plutôt donnée quand je me posais la question. La voilà : « Une façon de s’exprimer et une façon d’argumenter dans les débats. » Parce que, après, si on dit « rigueur », etc., ça fait trop crâneur. Ah, attends ! Ça t’apporte aussi une vraie culture générale ! Les études de droit, ça forme aussi à ça. J’ai fait bac +4, pas mal, hein ? Il me manquait juste le master, mais comme j’ai fait une école de journalisme après. J’ai eu un parcours quasi logique, normal.

Le plus important avec Michel Platini joueur, c’est de nous avoir appris à penser le jeu, non ?

Je ne dirais pas « penser le jeu », je dirais « aimer le jeu ». Parce que je ne suis pas sûr que, lui, au fond, est un penseur et qu’il ait envie de penser. C’est quelqu’un qui a toujours défendu l’idée qu’il fallait s’amuser, que c’était un jeu. Avec une approche un peu innocente. Quand on sait en plus que lui, tout ce qui est tacticien, entraîneur, c’est quelque chose qui l’intéresse modérément, je dirais plutôt « aimer le jeu », donc. Avoir une émotion avec le jeu.

À 10 ans, quand j’allais passer des étés en Italie, moi je passais pour un gros baltringue parce que la tactique, à cet âge-là…

Daniel Riolo

Est-ce que So Foot aurait influencé la participation de Julien Cazarre à L’After ?

En fait, non, je ne crois pas. Parce que, historiquement, Cazarre s’était presque imposé dans L’After. Il nous avait fait une espèce de coup de force, il était venu un soir, il nous avait fait marrer et après il était resté. Moi, j’ai toujours pensé que So Foot, c’était un peu des cousins dans l’esprit, que ce que nous, on voulait, à L’After, So Foot l’a fait un peu avant et que nous, après, on s’est inscrit dans la même voie. Comme je pense que beaucoup de gens de So Foot étaient de notre génération, on voyait les choses un peu de la même façon. Une sorte de cousinage est né. C’est juste que So Foot a eu l’opportunité de le faire avant nous. Alors, non : Cazarre est venu, c’était notre esprit aussi.

 

Avec Zidane comme sélectionneur des Bleus, l’équipe de France jouera évidemment super bien et elle gagnera fastoche l’Euro 2028 et la Coupe du monde 2030, n’est-ce pas ?

Je ne sais pas qui a dit qu’on gagnerait fastoche avec lui, mais je vois l’idée… Que ça plaise aux gens, qu’on ait besoin d’une vague de fraîcheur, qu’on ait besoin d’un autre discours (autre que celui de DD, NDLR) et que ça excite de voir les Bleus jouer avec Zidane, alors oui ! Mais quel sera le résultat, je ne sais pas. J’ai envie de voir. On a tous envie de passer à autre chose et de voir.

Est-ce que les repas de famille italiens sont la meilleure école de journalisme de football ?

Je n’ai pas souvenir à table d’avoir parlé foot dans les repas familiaux en été en Sicile… Non, c’était plus quand on jouait qu’on avait ces discussions sur le foot. Pour le repas… Ah oui ! Je vois de quoi tu parles… Dans le livre, je fais en effet référence à un repas où on m’apprend que Giresse va quitter Bordeaux pour l’OM et on me demande mon avis… Mais le déj n’avait pas encore commencé ! (Rires.) Sinon, les repas tels que je les passais lors de mes vacances en Sicile, c’est un peu pareil dans tout le bassin méditerranéen, c’est les repas familiaux comme il en existe en Afrique du Nord, etc. Avec les cousins, les amis, c’est animé, ça parle fort, ça s’engueule parfois. Non, le foot, je me demande même si ce n’était pas un sujet trop sérieux pour être évoqué à table ! C’est quand on jouait au ballon qu’on parlait foot. À 10 ans, quand j’allais passer des étés là-bas, moi je passais pour un gros baltringue parce que la tactique, à cet âge-là… Là-bas, on te place en te disant : « Toi, t’es arrière droit ou toi, t’es arrière gauche. » Mais, nous, ici, à Ris-Orangis, il n’y en avait pas, des latéraux : on voulait tous être devant ! Eux, en Italie, à 10-12 ans, c’était complètement différent. Mais peut-être que ça a changé dans la culture française, on s’est beaucoup éveillé. Quand je jouais au foot à Ris avec les potes, mais j’étais à des années-lumière quand j’arrivais là-bas ! Eux, c’était sérieux ! Même quand on jouait avec des ballons tout pourris, sur des terrains en sable où on se niquait dès qu’on tombait, c’était sérieux ! Y avait des latéraux, un milieu défensif : c’était hyper-organisé pour des jeunes. C’était fou de vouloir s’organiser ainsi. Nous, jamais de la vie ! Nous, c’était « Hey, toi ! Mets-toi un peu derrière ! », mais on était tous devant, ouais ! (Rires.) Là-bas, c’était élaboré. Après, tu comprenais pourquoi quand tu voyais les matchs à la télé, en coupes d’Europe, les clubs italiens étaient à ce point plus forts que les clubs français. Normal ! Leurs mômes font attention à tout ça, ils savent ! Genre, « toi t’as des qualités pour être là, et toi pour être ici », etc. Nous, on avait tous des qualités pour être devant ! (Rires.)

 Je sais pas si être dans un club, ça m’intéresserait. Il faudrait que ce soit une aventure qui démarre de zéro, dans un club un peu neuf.

Daniel Riolo

Dans ton livre, tu parles souvent des « bascules pas maîtrisées », ces fameux coups du destin qui auraient pu changer le cours de certains matchs, de certains événements… Est-ce qu’il y a eu un ou des moments de ta vie qui t’auraient conduit à un autre destin que celui que tu as connu ?

Oui, mais de façon positive. En 2003, à Radio France, qui fonctionne de façon soviétique avec les anciens qui gardent les places, etc, et bref, où c’était pas ta qualité qui faisait que tu restes. Il y a eu ce moment où on me dit « t’es formidable, mais faut que tu t’en ailles ». J’ai très mal vécu le truc. Le fameux contrat que j’espérais, on ne me le donne pas. Je m’aperçois ensuite que c’est la plus belle de toutes les « nouvelles » de ma vie, parce que, derrière, je tente de faire autre chose. Et j’aboutis à RMC. Et c’est là qu’on va créer L’After. La seconde « décision », ou « bascule », c’est quand TPS fusionne avec Canal + en mars 2007. La logique voulait que tous les gens de TPS rejoignent Canal, et d’ailleurs, ils y sont tous allés. Au rendez-vous, on me dit : « Pour venir chez nous, il faudra que t’arrêtes de faire ceci, de faire cela, et puis tu vas suivre le foot italien pour nous, et tu vas commenter des matchs, etc. » En fait, ça ne me plaisait pas. C’était trop restrictif. Finalement, j’ai refusé le contrat à Canal. Plein de gens m’ont dit : « Mais t’es complètement fou, jamais tu dois refuser ça ! » Et j’ai dit : « Non, non ! Je vais aller à RMC parce que L’After, moi j’y crois. » On avait démarré L’After depuis quelques mois, on n’était pas là tous les soirs, c’était encore incertain sur la façon dont ça allait aboutir. J’avais dit à Canal que j’allais pas commenter des matchs, j’avais fait ça pendant trois ans, et ça m’avait saoulé, j’en avais marre. Et puis j’avais pas l’esprit, genre « ça, faut le faire et ça, faut pas le faire ». Et voilà ! J’en suis très content. Ça a été les deux bascules positives où les « décisions » se sont presque imposées à moi et, de l’extérieur, ça pouvait sembler fou, mais en fait, c’était parfait.

 

Plutôt que d’avoir demandé à Nasser d’être directeur sportif du PSG, pourquoi tu n’as tout simplement pas repris un club ?

J’ai pas demandé d’être directeur sportif à Nasser, déjà d’une ! Et deux, bah j’en sais rien, ça ne me fait pas fantasmer ce truc-là. Je suis très content de ma vie, très content de la vivre comme je l’organise. Je ne sais pas si être dans un club ça m’intéresserait. Je sais pas… Je n’y ai jamais vraiment pensé. Ou alors il faudrait que ce soit une aventure qui démarre de zéro, dans un club un peu neuf. Je devine que ça doit être excitant, mais L’After, c’est excitant tous les soirs, donc tout va bien.

Pourquoi faut-il déconseiller aux jeunes de vouloir devenir journaliste aujourd’hui ?

Ah, non ! Je ne leur déconseille pas. S’ils ont envie de l’être. Je leur conseille juste de bosser en matière de formation et de ne pas croire que c’est sans formation et sans expérience qu’on peut être dans les émissions, être journaliste. Il faut juste faire sa formation, faire l’école de journalisme, il faut bosser, et après, vas-y ! C’est un boulot comme les autres : si tu as envie d’être journaliste, fonce !

Deschamps, Desailly, Zidane et les autres, c’est en Italie qu’ils ont tout appris.

Damiano Riolo

Est-ce que Damiano-Daniel (ses deux prénoms, NDLR) a déjà connu une crise identitaire dans sa vie ?

Ma crise identitaire, je l’ai résolue depuis longtemps. Mais pendant mon enfance, oui. Je pense que tous les enfants d’immigrés ont connu ça. Moi, quand j’entendais que les Italiens c’est des voleurs en foot, ou que les voitures italiennes, elles n’avançaient pas, qu’en Italie il y avait que des mafieux… Alors, oui. Je ne savais pas si je devais être un bon Français. Alors que je ne mangeais pas la même chose que mes copains à Noël, etc. C’est marrant parce qu’il y a plein de gens qui disent quand il est question d’immigration en France : « Ouais, mais les Italiens, c’est pas pareil. » Mais enfin moi, dans mon enfance, si : on était différents ! Oui, j’avais une culture différente d’eux, mes copains « bien français ». Immigré, ça reste un truc à part, quoi qu’il en soit. Et puis après, évidemment tu résous le truc, tu avances, tu grandis… Moi, je sais pas trop ce que ça veut dire « être comme les autres », mais chacun ses particularités, son identité. Mon identité, je l’ai résolue entre 20 et 30 ans. En revanche, ce que je ne m’explique pas, c’est pourquoi dans la génération de mes enfants – et ça ne vaut pas qu’avec les Italiens, mais aussi les Portugais, Algériens, Marocains, etc –, ils se sentent encore plus liés au pays des parents et des grands-parents que nous, on l’était. Ça, pfffff !… Mystère ! Est-ce que la France n’a à ce point rien fait pour absorber (sic) ces générations, pour se faire aimer ? Oui, oui, je dis bien : se faire aimer. C’est un pays qui, au fil des années, ne s’est plus aimé. Donc, forcément, quand tu es de « biculture », ben tu vas vers l’autre. Moi, mon fils, je ne lui ai jamais rien dit là-dessus. Il s’est construit. OK, il passe les vacances tous les étés en Italie, il sait que ses parents sont italiens, mais il ne supporte jamais la France dans aucun sport. Lui, ce qu’il veut, c’est mettre en avant son identité. Et je pense qu’il n’est pas le seul. Tous les mômes avec des racines étrangères font prévaloir ces racines étrangères. Ça, c’est un grand mystère.

 

Sur un total de 100%, à combien estimes-tu le pourcentage d’influence de Tapie sur la victoire de l’OM en Ligue des champions 1993 et ensuite sur la victoire de la France en Coupe du monde 1998 ?

Alors, la victoire de l’OM, 100%. Parce que c’est lui qui construit l’équipe, c’est lui qui… euh, comment faire pour ne pas me taper un nouveau procès ?! (Rires.) La tambouille à Nanard, quoi, hein ! C’est lui qui fait en sorte que l’équipe finisse par y arriver… Voilà. Mais en revanche, en 1998, c’est non. Parce que je pense que France 1998, c’est la Serie A. Deschamps, Desailly, Zidane et les autres, c’est en Italie qu’ils ont tout appris. Mais comme il y avait des restes de l’OM dans France 1998, allez ! Je dirais 10-20 % max.

Pourquoi le grand cinéma italien a disparu ?

Ah, ben ça, j’ai pas de réponse. Déjà, est-ce qu’il reste un grand cinéma quelque part ? Est-ce que le cinéma italien n’a pas été assez subventionné ? Est-ce qu’il y avait moins de talent ? Est-ce que c’est à cause de Berlusconi qui a tout pété dans les années 1980 ? Il y a eu quand même quelques bons films… Alors évidemment, ce n’est pas l’explosion prestigieuse du ciné italien des années 1960 et 1970, là je suis d’accord. Les années 1980, c’était peut-être assez pauvre. Mais sur les dernières années, il y a quelques séries italiennes qui sont très fortes. Il y a Sorrentino, bon réalisateur. Bon, Nanni Moretti, c’est plus les années 1990. Tiens ! Y a eu toute la clique de La Dernière Nuit à Milan (2023), toute une bande ! Il y a eu aussi Le Traître (2019) avec le grand acteur Pierfrancesco Favino… Bref, tous ces films-là qui sont excellents. Alors que le cinéma français est ultra-aidé, je ne sais même pas si sur la quantité de films français, il y en a eu des aussi bons que le peu de grands films du cinéma italien sur les 20 dernières années. La Dernière Nuit à Milan, Il Divo (2008), Romanzo Criminale (2005) : il y a donc eu des bons films ! Mais oui, ça n’atteint pas la production des années 1960-1970, mais on a quand même eu ces quelques films très intéressants. La Grande Belezza, aussi, bien sûr, de Paolo Sorrentino (2013), c’est quand même un chef-d’œuvre. On n’a plus de Fellini, les réalisateurs du néoréalisme. Mais en matière de séries TV… Bon, Gomorra, j’ai jamais été complètement fan, mais ça a quand même marqué toute une époque. J’adore L’Amie prodigieuse (série italo-américaine de 2018, NDLR), par exemple…

Je trouve ridicule que le type, passé 50 ans, et parce qu’il est supporter du PSG, souhaite que l’OM perde ou inversement. Alors que moi, j’ai grandi avec ça, j’étais à bloc là-dessus, j’étais dans le clubisme à 1000 %.

Daniel Riolo

Il te reste quoi de ton héritage catholique ?

(Long silence.) Ben, tout. Moi, ce que je suis, c’est le mélange de ma culture italienne imprégnée du catholicisme. C’est constitutif de ma personne, même si je ne suis pas un croyant qui va à la messe tous les dimanches. Je suis croyant, je suis catholique et j’y pense tous les jours. Il n’y a pas un jour où je ne pense pas ce trait-là, ce caractère, cette identité-là chez moi.

Quand l’OM ne marche pas trop mal, j’ai parfois l’impression à L’After que tu surjoues ton enthousiasme comme pour prouver ton impartialité de supporter du PSG…

Non, je ne crois pas. Parce que je suis beaucoup moins supporter du PSG qu’avant. Par rapport à certaines choses qui se sont passées récemment… En fait, je me suis détaché il y a quand même une dizaine d’années de cette rivalité. Je suis quand même vieux, maintenant. Je trouve ridicule que le type, passé 50 ans, et parce qu’il est supporter du PSG, souhaite que l’OM perde ou inversement. Allez, ça va, les gars ! Mais bon, c’est peut-être un truc de vieux. Même mon fils, il s’en fout de l’OM. Alors que moi, j’ai grandi avec ça, j’étais à bloc là-dessus, j’étais dans le clubisme à 1000 %. Lui, comme la nouvelle génération, l’OM, il s’en fout. « Nous aussi, on a une Ligue des champions maintenant »… Non, non, je ne surjoue pas du tout pour l’OM. Les supporters de Marseille, quand je tape sur leur club, ils m’en veulent. Quand c’est bien, je le dis. J’essaie de rester le plus naturel et le plus objectif possible. Je pense que je ne surjoue jamais.

En 1998, quand Baggio rate l’occase avec le ballon qui passe à deux millimètres du poteau contre la France, je suis effondré.

Daniel Riolo

Tu as dit qu’avec l’âge, tu te sentais de plus en plus supporter de l’Italie… Mais si l’Italie ne se qualifie pas pour cette Coupe du monde 2026, tu supporteras qui ?

Ben, personne. Je vais être neutre, ça sera bien. Bon évidemment, les Bleus, oui bien sûr, je soutiens les Bleus, mais c’est pas la même chose. L’équipe nationale, c’est autre chose. Oui, on en a deux en tête, des sélections. Quand j’étais plus jeune, c’était 1) la France et 2) l’Italie. Après, il y a eu une inversion. L’inversion définitive, elle a dû se faire à 20 ans. Ben oui, parce que l’équipe de France ne va pas à la Coupe du monde de mes 20 ans, en Italie 1990. Et donc la France n’étant pas là, il y a eu une substitution qui s’est créée. Après, en 1994, la France n’est encore pas là. En plus, en 1990 et en 1994, il y a une dramaturgie qui fait que ça termine de façon horrible. J’ai toujours pensé que quand ça se terminait de cette façon-là, tu étais encore plus attaché ! La façon dont ça se termine contre l’Argentine et Maradona en 1990 avec Schillaci qui est sicilien (Daniel Riolo est d’origine sicilienne, NDLR), j’étais à bloc pour l’Italie. Et 1994, avec mon idole Baggio, comment ça se termine aussi dramatiquement : il rate son tir au but en finale (le Brésil est champion du monde, NDLR), alors cette défaite aux TAB, ça a été mon lien à vie. J’ai basculé lors de ces deux Coupes du monde là. Et 1998, je dois l’avouer, quand Baggio rate l’occase avec le ballon qui passe à deux millimètres du poteau (contre la France en quarts au Stade de France, NDLR), je suis effondré.

Selon le général Mandon, « la France sera en guerre contre la Russie en 2030 et il faudra accepter l’idée de perdre nos enfants ». Est-ce que tu te fais à l’idée de perdre tes enfants en cas de guerre en 2030 ?

Euh, non, non ! Non, je pense que je me ferais difficilement à cette idée. Il n’y a pas grand-chose qui ferait que je me fasse à cette idée. Je pense que je partirais. (Rires.)

Est-ce que tu penses à tout le temps perdu que tu as passé à regarder des séries TV ?

Ah ben, écoute, non. Je n’ai jamais été un grand dingo des séries et je n’en ai pas regardé des tonnes. Donc non, je ne pense pas au temps perdu. En revanche, à une époque, je me souviens, je me disais : « Mais putain ! Tous les trucs de foot que t’as dans la tête et qui servent à rien, les souvenirs de matchs et de compos à la con ! » Comme s’il y avait deux personnes qui me parlaient dans la tête, avec une autre qui dit : « Mais t’y peux rien, tu les retiens et puis voilà ! » Mais moi, je disais : « Mais merde ! Y a des choses plus importantes ! » Et je m’en voulais. Oui, je m’en voulais ! Alors c’est fou parce qu’avec l’âge, malheureusement, tu oublies des trucs, mais à une époque, putain, incollable sur le foot ! Je pouvais te sortir des trucs de fou, franchement, je pouvais épater des gens, je pouvais être un singe savant. Et avec le temps, probablement qu’en vieillissant, la mémoire est moins vivace, je ne suis plus aussi ordinateur qu’avant. Mais à une certaine époque, oui, je me suis dit : « Garde-toi des choses intéressantes et pas que du foot ! » J’étais un peu complexé par ça.

Medhi Benatia révèle les gros noms tentés par l’OM lors du mercato

Propos recueillis par Chérif Ghemmour

À lire aussi
Les grands récits de Society: Luigi Mangione, un cauchemar américain
  • Récit
Les grands récits de Society: Luigi Mangione, un cauchemar américain

Les grands récits de Society: Luigi Mangione, un cauchemar américain

C’est l’histoire d’un élève modèle issu d’une famille modèle qui avait tout pour vivre le rêve américain, mais qui se retrouve aujourd’hui accusé du meurtre du PDG de la première compagnie d’assurances santé privée des États-Unis. Son procès commence ce lundi 1er décembre dans l'État de New York, il risque la peine capitale.

Les grands récits de Society: Luigi Mangione, un cauchemar américain
Articles en tendances

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

C'est une putain de bonne question !

Faut-il supprimer la VAR ?

Oui
Non
Fin Dans 2j
93
122

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • La revue de presse foot des différents médias, radio et presse française/européenne, du lundi au vendredi en 3 à 4h!