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Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (690-681)

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

Quel est le meilleur joueur de l'histoire du championnat de France depuis sa création en 1932 jusqu'à 2022 ? Statistiques, palmarès, trajectoires personnelles, classe, dégaine, empreinte laissée : autant de critères qui nous ont permis d'établir notre classement très subjectif des mille joueurs les plus marquants de Division 1 et de Ligue 1. Le credo d'un feuilleton qui va durer précisément 100 jours.

890
Lucas Bernardi
889
Hamada Jambay
888
Nicolas Pallois
887
Michel Rio
886
Vladan Lukic
885
Marc-Vivien Foé
884
Johnny Ecker
883
Guillaume Hoarau
882
Jérôme Bonnissel
881
Matt Moussilou
880
Ilan
879
Patrick Regnault
878
Enzo Francescoli
877
Ibrahima Bakayoko
876
Zvonko Ivezić
875
Sammy Traoré
874
Youssouf Hadji
873
Jean-François Larios
872
Aleksandr Mostovoï
871
Jean-Pierre Tempet
870
Nicolas Savinaud
869
Bernard Bureau
868
Bruno Grougi
867
René Alpsteg
866
Cédric Barbosa
865
Louis Marcialis
864
Vicky Peretz
863
Olivier Echouafni
862
Bonaventure Kalou
861
Aljoša Asanović
860
Younès Belhanda
859
Cédric Hengbart
858
Bruno & Pascal Zaremba
857
Joël Henry
856
Jean-Alain Boumsong
855
Fred
854
Erwin Kostedde
853
Bernard Mendy
852
Brandão
851
Jacques Laposte
850
Téji Savanier
849
Patrick Delamontagne
848
Wahbi Khazri
847
Nordine Kourichi
846
Mevlüt Erding
845
Bruno Carotti
844
Fernando Cavenaghi
843
Alain Fiard
842
William Ayache
841
Javier Pastore
840
Alexei Smertin
839
Rémy Vercoutre
838
Pascal Despeyroux
837
Roger Mendy
836
Francis Méano
835
Philippe Redon
834
Yohan Demont
833
Luiz Gustavo
832
Curt Keller
831
Aziz Bouderbala
830
Anthony Lopes
829
Romain Danzé
828
Antoine Bonifaci
827
Benoît Tihy
826
Jérémy Ménez
825
Fodé Mansaré
824
André Ayew
823
Seth Adonkor
822
Nicolas Seube
821
Louis Floch
820
Andreas Köpke
819
Steve Marlet
818
Jürgen Klinsmann
817
François Denis
816
Pantxi Sirieix
815
Renato Civelli
814
Geoffrey Jourdren
813
Cédric Mionnet
812
Jacek Ziober
811
Ireneusz Jeleń
810
Sébastien Puygrenier
809
Thierry Bonalair
808
Taye Taiwo
807
Ludovic Obraniak
806
Cheick Diabaté
805
Danijel Ljuboja
804
Roger Jouve
803
Patrice Carteron
802
Adil Rami
801
Claude Breny
800
Olivier Kapo
799
Franck Beria
798
Marvin Martin
797
José Souto
796
Lucien Laurent
795
Achille Emana
794
Andy Delort
793
Louis Pinat
792
Camel Meriem
791
Viorel Moldovan
790
Jacek Bak
789
Max-Alain Gradel
788
Fabrice Fiorèse
787
Alim ben Mabrouk
786
Tony Sylva
785
Yoann Gouffran
784
Auguste Jordan
783
Habib Bamogo
782
Jean-Philippe Rohr
781
Marko Baša
780
Étienne Capoue
779
Laurent Batlles
778
Édouard Cissé
777
Francis Llacer
776
Ulrich Le Pen
775
Christophe Cocard
774
Jimmy Adjovi-Boco
773
Pius N'Diefi
772
Philippe Bergeroo
771
Patrick Cubaynes
770
Jorge Burruchaga
769
Mario Balotelli
768
Habib Beye
767
Carmelo Micciche
766
François Calderaro
765
Jean-Claude Darcheville
764
Kevin Gameiro
763
Titi Camara
762
Mahamadou Diarra
761
Raoul Diagne
760
Memphis Depay
759
Abdel Djaadaoui
758
Patrice Bozon
757
Paul Marchioni
756
Marcel Poblome
755
Moussa Sow
754
Mamadou Sakho
753
Jean-Pierre Tokoto
752
Stéphane Cassard
751
André Ascensio
750
Miralem Pjanić
749
Lorik Cana
748
Júlio César
747
Jean II Makoun
746
Jean-Louis Zanon
745
Peguy Luyindula
744
Seydou Keita
743
Paul Sauvage
742
Daniel Congré
741
Aimé Jacquet
740
Thomas Kahlenberg
739
Albert Batteux
738
Pierrick Hiard
737
Nabil Fekir
736
Thierry Goudet
735
Olivier Quint
734
Fernando d'Amico
733
Zoumana Camara
732
Ignace Kowalczyk
731
Emiliano Sala
730
Mathieu Debuchy
729
Stéphane Pédron
728
Bernard Pardo
727
Nicolas Penneteau
726
Roger Quenolle
725
Marcel Salva
724
Robert Mercier
723
Gérard Buscher
722
Marcelo Gallardo
721
Ryad Boudebouz
720
Toifilou Maoulida
719
Johan Elmander
718
Christian Bottollier
717
Fritz Keller
716
Baky Koné
715
Félix Pironti
714
Roger Boli
713
Ernest Vaast
712
Michel Bastos
711
Walter Kaiser
710
Pierre Bini
709
Cor van der Hart
708
Steve Savidan
707
Guy Huguet
706
Farès Bousdira
705
Jean-Claude Osman
704
Jean Luciano
703
Gérard Bernardet
702
Pierre Duhart
701
Benoît & Bruno Cheyrou
700
Stéphane Grichting
699
Henri Biancheri
698
Fernando Menegazzo
697
Jean-Marc Miton
696
Martin Djetou
695
Oumar Sène
694
Marcel Dib
693
Laurent Paganelli
692
Abderrahmane Ibrir
691
Edmilson
690
Kader Ferhaoui
689
Alfred Aston
688
Souleymane Camara
687
Gaël Givet
686
José Farías
685
Christophe Dugarry
684
Philippe Fargeon
683
Thierry Henry
682
Joseph Tellechéa
681
Cédric Carrasso
Kader Ferhaoui

#690 - Kader Ferhaoui

Kader Ferhaoui Montpellier (1987-1993 puis 1996-1998), Cannes (1993-1996), Saint-Étienne (1999-2000)

Saison 1987-1988. Le Montpellier Paillade Sport Club remonte tout juste de D2, mais ne s’embarrasse d’aucun complexe au moment de débouler dans l’élite, et quasiment chaque réception à la Mosson est l’occasion d’un festival offensif : succès 2-1 contre le futur champion monégasque, 4-1 face au PSG et à l’OGC Nice, 6-1 face au Matra Racing, 6-0 contre le Brest Armorique, 5-0 devant Sainté, 4-0 lors des réceptions du RC Lens et de l’OM… À l’arrivée, l’écurie de Loulou Nicollin s’assied sur la troisième marche du podium – meilleur résultat de l’histoire du club à l’époque – avec la plus belle attaque du championnat (68 caramels). Dans ses rangs : Júlio César, Jean-François Larios, Christian Pérez, Thierry Laurey, Roger Milla, Laurent Blanc… Et Kader Ferhaoui, formé au club. Acteur important de l’exercice précédent terminé en tête de l’antichambre, l’Algérien est tout autant précieux cette année-là sur son côté gauche et rayonnera sur la côte méditerranéenne pendant dix ans, entre la Paillade (où il soulève la Coupe de France en 1990 après un but en finale) et l’AS Cannes, avant un passage mémorable à l’AS Saint-Étienne qu’il aidera également à prendre l’ascenseur, brassard au bras et avec le trophée de meilleur joueur de deuxième division au bout. Le bilan est copieux : 349 apparitions au total avec Montpellier (quatrième joueur le plus capé du club héraultais), et 343 rencontres de D1 ici et là pour 30 banderilles dans l’élite. Aujourd’hui, c’est son rejeton Ryan qui a repris le flambeau et fait les beaux jours du Stade lavallois, en Ligue 2.

Alfred Aston

#689 - Alfred Aston

Alfred Aston
Red Star (1932-1933, 1934-1938, 1940-1943, 1944-1946), RC Paris (1938-1940), Paris-Capitale (1943-1944), Stade français (1947-1948), Stade français-Red Star (1948), CA Paris (1948-1949)

Né d’un père anglais et d’une mère française, Alfred (dit « Fred » ) Aston est, pendant ses jeunes années, apprenti jockey à Chantilly. Ce n’est cependant pas dans les hippodromes qu’on le remarque plus tard, mais bien dans les stades de football. Débarqué à Paris pour travailler auprès de son oncle cordonnier, cet ailier droit virevoltant (1,65 mètre) tape dans l’œil du Red Star, avec lequel il participe au premier championnat professionnel de l’histoire et dont il portera le maillot à de nombreuses reprises par la suite. Le Feu follet, comme on le surnomme, prend un malin plaisir à déstabiliser les défenseurs adverses grâce à ses feintes et à régaler ses coéquipiers avec ses centres millimétrés. Il est tout simplement considéré comme l’un des meilleurs joueurs français des années 1930-1940, et le duo offensif qu’il forme avec André Simonyi fait le bonheur des supporters audoniens.

En plus de briller sur les terrains – ce qui, à l’époque, est peu rémunérateur -, Fred dirige une petite entreprise de fabrication d’articles en papier. Un accident de massicot lui coûte d’ailleurs la perte de deux doigts. Après avoir définitivement rangé ses crampons, l’homme aux 31 sélections en équipe de France ouvre un magasin d’articles de sport à Tours. Simplement baptisée « Fred Aston » , la boutique existe encore aujourd’hui. Elle est toujours tenue par des membres de sa famille.

La réaction de Valérie Aston, petite-fille de Fred Aston et cogérante du magasin éponyme : « Ça me touche beaucoup que l’on pense à lui pour ce classement parce que cette année, on fête les 70 ans du magasin qu’il a créé en 1952. J’ai travaillé avec lui, c’était ma petite étoile, une personne extraordinaire. Vous savez, c’est un monsieur qui est né dans la pauvreté, qui n’a jamais connu son papa. Pour nourrir sa famille, il rapportait à la maison ce qu’il pouvait récupérer auprès de ses patrons. Il n’a jamais oublié d’où il venait. Il connaissait tout le monde à Tours, il y a encore des gens qui m’en parlent. Ici, c’est une institution. Il ne nous parlait pas trop de ses années de footballeur, mais je sais qu’il s’y est beaucoup amusé ! »

Souleymane Camara

#688 - Souleymane Camara

Souleymane Camara Monaco (2001-2004 puis 2004-2005), Guingamp (2004), Nice (2005-2007), Montpellier (2009-2020)

Première titularisation en Ligue 1 le 22 décembre 2001, le jour de son anniversaire, contre Rennes. Bilan : un but, une passe décisive et un penalty obtenu. Souleymane Camara a pourtant entendu qu’il n’avait «  même pas le niveau d’un joueur de National  » à Nice. Le Sénégalais a magnifiquement donné tort à ses détracteurs par la suite en plantant pas moins de 62 buts dans l’élite, malgré un temps de jeu d’intermittent. « Sa tête est en acier, assurait Vitorino Hilton. Regarde son crâne, tu as vu toute la surface qu’il peut utiliser pour faire une tête ? » Neuf de ses réalisations sont inscrites en 2011-2012, une saison couronnée du titre pour Montpellier. Meilleur buteur de l’histoire du MHSC en Ligue 1, « Camaradona » a d’ailleurs fait trembler les filets du championnat lors de quinze saisons différentes. «  C’est un garçon capable de mettre des buts, mais surtout capable de travailler et de faire beaucoup d’efforts qui profitent à ses coéquipiers. En plus, intellectuellement, je le trouve nettement au-dessus de la moyenne  » , confiait Rolland Courbis, son premier coach dans l’Hérault. Parfaitement parfait.

Gaël Givet

#687 - Gaël Givet

Gaël Givet AS Monaco (2000-2007 puis 2016-2017), Olympique de Marseille (2007-2009), AC Arles-Avignon (2013-2014 puis 2014-2015), Évian-Thonon Gaillard (2014)

Au moment de jeter un œil sur le palmarès de Gaël Givet, il n’y a qu’une Coupe de la Ligue au compteur, gagnée en 2003 avec l’AS Monaco. Mais parler de Givet, c’est avant tout une question d’émotions. En compagnie de Sébastien Squillaci, son compère en défense centrale sur le Rocher et aussi son acolyte en padel, le défenseur central a donné des sensations fortes à tout l’Hexagone avec une saison 2003-2004 gravée dans la mémoire des puristes : une finale de Ligue des champions perdue contre le FC Porto après avoir éliminé le Real Madrid et Chelsea, entre autres, mais également une décevante troisième place de Ligue 1 après avoir été leader pendant 25 journées. Givet, c’était l’affirmation d’un potentiel fort, mais pas assez constant pour s’imposer sur la durée à très haut niveau. Capitaine de l’ASM après le départ de Giuly, l’Arlésien de naissance a connu une régression sportive progressive. Mais que ce soit à l’OM ou à l’ACAA, l’international tricolore (12 sélections) a toujours gardé le principal à l’esprit : prendre du plaisir. Et surtout garder sa belle barbe à Évian, où il jouera le dernier match en L1 de sa carrière. «  On voulait me forcer à me raser parce qu’elle était trop longue, explique-t-il dans un entretien accordé au Parisien en 2015. À 33 ans, on ne pouvait pas me traiter ainsi. On me prenait pour un djihadiste, alors que je ne suis absolument pas converti à l’islam. (…) Quelle folie ! Peut-être que le coach Dupraz regrettait de m’avoir pris, mais me reprocher une barbe trop longue, c’était n’importe quoi. Je lui avais pourtant dit que je n’étais pas un mec à concessions.  » Ou comment mourir avec ses idées.

José Farías

#686 - José Farías

José Farías
RC Paris (1962-1963), Strasbourg (1963-1967), Red Star (1967-1970)

Sa photo apparaît dans les couloirs de la Bombonera, où il a joué au début de sa carrière, mais elle mériterait aussi une place dans un grand musée destiné à l’histoire du championnat de France. José Farías attend d’avoir 25 ans pour quitter son Argentine natale et rejoindre la France. Il lui faut cependant un peu de temps pour s’adapter à un nouveau continent, une nouvelle culture et un nouveau football, comme en témoigne sa première aventure mitigée au RC Paris. Tant pis pour la capitale, c’est à Strasbourg qu’il commence à s’épanouir et à régaler sur les pelouses hexagonales : 47 pions en trois saisons, un titre avec la Coupe de France et un formidable parcours européen au cours duquel il fait trembler les filets du Camp Nou. Avant de faire son retour à Paris, au Red Star, où il devient le premier joueur à effectuer une roulette en D1 française (prends ça, Zizou). « C’est dans notre nature. Nous, les Sud-Américains, sommes de grands amoureux du ballon rond, expliquera-t-il lui-même. Dès mon jeune âge, j’ai cherché à copier les vedettes. J’ai vu jouer Ruben Bravo quand j’étais gosse. L’avant-centre argentin Pontoni m’a apporté beaucoup car il avait des gestes techniques extraordinaires. Mais le plus frappant chez nous, c’est l’imagination, l’esprit inventif qui anime tous ceux qui tripotent une balle. Tenez, par exemple, mon fameux coup de la roulette comme vous l’appelez, je l’ai vu faire par un illustre inconnu sur un terrain vague. » Il fait ainsi le bonheur des amateurs de Bauer pendant trois saisons, avant d’y revenir deux ans plus tard dans le costume d’entraîneur. Un pédagogue, un vrai, qui aimait transmettre aux plus jeunes jusqu’à sa disparition en 2004. José Farías peut reposer en paix, sa roulette n’a pas fini d’être reproduite sur les rectangles verts.

Christophe Dugarry

#685 - Christophe Dugarry

Christophe Dugarry Bordeaux (1988-1996), Marseille (1998-2000), Bordeaux (2000-2002)

Christophe Dugarry l’a souvent répété sur les antennes de RMC, chez les jeunes, il n’était pas moins fort que Zinédine Zidane : « Plus fort, je ne sais pas ce que ça veut dire. Mais disons que j’étais aussi technique que lui et qu’il y avait beaucoup de choses que je savais faire qu’il ne savait pas faire et vice versa. Mais techniquement, on se tirait la bourre, sans aucun doute là-dessus. » Et si Duga a souvent été moqué pour ce genre de déclarations, Rolland Courbis, qui a eu les deux hommes sous ses ordres du côté des Girondins de Bordeaux, est allé dans le sens de l’attaquant : « Sur l’habileté technique, il y a photo. Quand tu voyais le duo Zizou-Duga jouer au tennis-ballon en doublette, ouf… c’était même assez impressionnant, l’adresse. C’était du très haut niveau. » Et la doublette ne régalait pas seulement au tennis-ballon à l’entraînement, mais aussi sur les terrains de Ligue 1. Mais même avec les passes du double Z, Dugarry n’a jamais réussi à atteindre la barre des 10 pions sur une saison en championnat (9 en 1995). Pour autant, celui qui n’avait pas la même hygiène de vie que son bro Zizou savait se rendre utile sur le terrain par sa technique, sa vista et sa qualité de passe. Que ce soit à ses débuts à Bordeaux, à l’OM ou à son retour chez les Girondins avec notamment un centre à l’aveugle pour Pauleta qui termine l’action d’un retourné acrobatique pour l’un des derniers matchs de Dugarry dans l’Hexagone. Et ça Zinédine ne l’a jamais fait.

Philippe Fargeon

#684 - Philippe Fargeon

Philippe Fargeon
Bordeaux (1986-1988), Toulon (1988-1989), Bordeaux (1990-1991)

Si Philippe Fargeon est officiellement né en juin 1964, en matière de football, l’homme a vu le jour le 5 décembre 1986, devant 13 962 spectateurs, au Parc Lescure. Ce soir-là, face à Lille, il dispute son premier match avec les Girondins. Et inscrit son premier but pour l’équipe de Claude Bez, à l’occasion d’une victoire 3-0. La France ne le sait pas encore, mais le Haut-Savoyard a décidé que l’année 1987 serait sa chose. Jusqu’au 5 décembre 1987 et un but face à Lens, il plantera 24 buts en 39 rencontres avec Bordeaux. Autant de buts qui permettront aux Bordelais de réaliser le doublé, en devançant l’OM de Tapie en championnat et en finale de Coupe de France, lors de laquelle Philou ouvre le score en battant Joseph-Antoine Bell d’une mythique tête plongeante. 24 buts qui lui permettront également de devenir international à 7 reprises, pour 2 pions inscrits. Et après cette folle année ? Pas grand-chose, malheureusement, en dehors d’une saison 1988-1989 à 8 buts avec le Servette. Pourtant, Philippe le savait : c’est en Fargeon qu’on devient fargeron.

La réaction de Philippe Fargeon : « Je suis 684e sur tous les joueurs qui ont évolué en Ligue 1 ? C’est bien ! Je suis content, fier. Tout gamin, je rêvais d’être footballeur professionnel, alors atteindre ce niveau et figurer dans ce classement, cela ne peut être qu’un honneur. On ne fait pas ce métier pour la gloire, on fait ça parce qu’on aime le foot et qu’on veut vivre de notre passion, alors si en plus des gens sont heureux lorsqu’ils nous voient jouer, c’est une double satisfaction. Si votre magnéto ne fonctionne pas, vous pouvez m’appeler une nouvelle fois, tellement je suis heureux. »

Thierry Henry

#683 - Thierry Henry

Thierry Henry Monaco (1994-1999)

La Ligue 1 n’a connu de Thierry Henry que la version junior, de 17 à 21 ans. L’attaquant n’est pas encore majeur qu’il claque un doublé au portier lensois Guillaume Warmuz pour débloquer son compteur. Les balbutiements d’une irrésistible ascension, qui prend véritablement forme à partir de l’exercice 1996-1997. Associé à Victor Ikpeba et Sonny Anderson, Titi boucle la saison avec neuf buts, huit passes dé, le trophée de meilleur espoir du championnat, mais surtout le titre de champion de France. Ça va vite. Très vite. « Il avait des qualités incroyables pour un jeune. Il était techniquement très fort pour un grand gaillard comme lui. Il était puissant, adroit devant le but, intelligent dans le jeu, altruiste, il allait vite, percutait et provoquait avec insouciance. Il était en avance sur son temps. Il était déjà l’attaquant moderne d’aujourd’hui » , louait Mickaël Madar dans L’Équipe. En 1999, le récent champion du monde quitte la Ligue 1 pour Turin. Avec vingt buts marqués, et la certitude que l’attend alors un avenir doré.

Joseph Tellechéa

#682 - Joseph Tellechéa

Joseph Tellechéa Sochaux (1946-1961)

L’histoire liant Joseph Tellechéa à Sochaux, entre 1946 et 1961, restera, à jamais, gravée dans les mémoires doubistes. Champion de D2 dès sa première saison chez les pros, en 1946-1947, le rugueux milieu de terrain est en effet de ceux qui permettent aux Lionceaux de retrouver l’échelon supérieur. Un apéritif bien digéré, qui sera suivi de quatorze autres campagnes dans l’élite, pour 376 rencontres disputées (412 au total). Comble de cette romance, Tellechéa n’est même pas le joueur le plus capé de son club de toujours, devancé par l’illustre Albert Rust (454 apparitions).

Point d’orgue de cette vie en jaune et bleu, la finale de la Coupe de France perdue en deux matchs face au Havre, les 3 et 18 mai 1959 (2-2 puis 3-0), mais également le maintien de Sochaux en D1 une décennie durant, décrochant le top 5 à quatre reprises (meilleur performance : une deuxième place décrochée lors de la saison 1952-1953). Relégués au printemps 1960, les Sochaliens ont évidemment pu compter sur leur maître d’œuvre, resté chez lui pour s’offrir une ultime pige et ramener les siens vers les hautes sphères, dès l’année suivante. Joseph Tellechéa, homme de devoir et de dévotion, récompensé en fin de carrière par trois capes en Bleu. Le gain ultime ? Un but inscrit à l’immense Lev Yachine, le 21 octobre 1956, à Colombes, à l’occasion d’une victoire en amical contre l’URSS (2-1). Le Lion a mangé l’Ours.

Cédric Carrasso

#681 - Cédric Carrasso

Cédric Carrasso OM (2002-2008), Toulouse (2008-2009), Bordeaux (2009-2017)

« Carrasso, fais-nous la parade ! Fais-nous la parade ! » Les supporters marseillais reconnaîtront cette chanson entre mille. Celle qui a permis à leur minot de briller entre les poteaux et de s’affirmer comme le solide gardien aux épaules carrées que la Ligue 1 a ensuite pu découvrir. Pourtant, si le visage de Cédric Carrasso semble indissociable du football hexagonal des années 2000 et 2010, ses lignes de palmarès sonnent, elles, étrangement creux (une Coupe Intertoto remportée en 2007 à l’OM, un Trophée des champions en 2009 et une Coupe de France en 2013 à Bordeaux). Souvent associé, à tort, au sacre des Girondins de ce fameux printemps 2009, l’Avignonnais aura effectivement brillé par ses arrêts, plus que par ses trophées. Le style s’établit alors, fait de puissance et d’impact physique sur sa ligne, qui lui auront permis de prendre la relève à Marseille. 59 rencontres disputées dans l’élite, au Vélodrome (2002-2008), des gueulantes à tout-va, avant la cassure.

Le 22 août 2007, Carrasso se rompt le tendon d’Achille, à quelques jours du Classique face au Paris Saint-Germain, offrant alors une chance définitive au frêle Steve Mandanda. Poussé vers la sortie, il rebondit cependant non loin de là, à Toulouse, où, en une seule campagne (2008-2009), il rattrape le temps perdu, disputant 43 rencontres et s’ouvrant les portes de l’équipe de France. Le retour aux affaires est entamé, mais l’intéressé décide pourtant de quitter le navire. Direction le rival bordelais : « Je pense que les Toulousains n’ont pas compris pourquoi je partais aux Girondins, avouait-il dans nos colonnes en 2016. Ce que je peux comprendre aussi d’ailleurs. Déjà, il y a la concurrence Bordeaux-Toulouse, qui est, quoi qu’on en dise, assez tenace. Ensuite, je signe à Toulouse pour un contrat de quatre ans. Et si, après ma première saison toulousaine, un an après ma blessure, ce n’est pas Bordeaux, la Ligue des champions, et tout ce qui peut s’ensuivre – genre l’équipe de France -… je ne serais pas parti. Le timing a fait que… j’ai saisi l’opportunité Bordeaux, car elle était plutôt logique dans ma progression de carrière. » Un timing qui lui offrira ses plus belles heures de footballeur, huit saisons durant (256 rencontres de L1, entre 2009 et 2017), découvrant la régularité au plus haut niveau ou encore la Ligue des champions et ses quarts de finale au printemps 2010. Élément discret, Cédric Carrasso aura notamment transmis son expérience à son petit frère Johann, qui a suivi ses pas en entamant une carrière professionnelle. Souvent touché, jamais coulé, toujours debout.

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

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