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On était à l’inauguration du nouveau stade de Rabat

Par Jérémie Baron avec Rayane Amarsy, à Rabat
5 minutes

Le nouveau stade Moulay-Abdellah de Rabat, sorti de terre pour héberger la prochaine Coupe d’Afrique des nations et faire entrer le football marocain dans une nouvelle ère, accueillait vendredi son premier match avec la réception du Niger. On y était.

On était à l’inauguration du nouveau stade de Rabat

Ils sont parfois effacés ou froissés, trop petits, trop grands, ils débordent sur une épaule, laissent le « 2 » et le « K » se dire bonjour d’un peu trop près. On les voit placardés au dos des maillots rouge carmin de la sélection ou – plus rare – des tuniques « panaché » trouvables dans tous les bons souks du pays. Que ce soit à Casablanca, Tanger, Agadir, Marrakech ou Rabat, les flocages « Hakimi » sont partout, au Maroc. Le changement de dimension du latéral parisien – nommé et ouvertement candidat au Ballon d’or 2025, dont le lauréat sera dévoilé dans deux semaines – observé depuis un an intervient au meilleur des moments pour le pays : dans trois mois, les 24 meilleures sélections d’Afrique y ont rendez-vous pour remettre en jeu le titre continental détenu par la Côte d’Ivoire.

Ce vendredi, les Lions de l’Atlas découvrent le nouveau stade Moulay-Abdellah, qu’ils ont l’obligation de vite apprivoiser : l’écrin de 68 500 sièges – à la louche – sera le théâtre du match d’ouverture (21 décembre), mais surtout de la finale (18 janvier) de la CAN, une marche sur laquelle le Maroc n’a plus posé le pied depuis 21 ans et la campagne de 2004, celle marquée par l’explosion du jeune Marouane Chamakh et la défaite contre la Tunisie (2-1), pays hôte cette année-là. Simple : la seule et unique fois que cette équipe a touché le trophée, c’était il y a près de 50 ans.

« Dima Maghrib ! » Sur le parvis, tous les supporters croisés annoncent évidemment un sacre début 2026. Sauf ce frondeur, qui flaire un échec à venir : « Demies ou quarts maximum. Regragui zéro ! », peste-t-il, encore traumatisé par la sortie en huitièmes de l’édition 2024 face à l’Afrique du Sud (2-0). Les choix tactiques douteux du sélectionneur sont néanmoins loin d’émousser les espoirs du peuple : « Contre le Sénégal ou le Nigeria, on aura du mal, mais on va le faire », analyse un gamin d’une dizaine d’années.

Et bientôt, le plus grand stade du monde ?

L’enceinte – inaugurée la veille par un coup de ciseau du prince héritier Moulay El Hassan – est ultramoderne et se veut, si l’on en croit la fédération, une lointaine cousine de l’Arena de Munich. En son cœur, c’est plutôt la grandiloquence du Qatar 2022 qui saute aux yeux. Évidemment loin d’être un hasard : après l’Afrique, le Maroc accueillera le monde entier, quatre ans plus tard, à l’occasion du Mondial coorganisé avec l’Espagne et le Portugal. Attention, le Moulay-Abdellah n’est qu’un avant-goût : « On va bientôt avoir le plus grand stade du monde à Casablanca, pour la Coupe du monde, il fera 110 000 places, garantit l’enjôleur Omar Khyari, homme multi-casquettes notamment conseiller du président de la FRMF. C’est le seul stade que le Maroc va construire dans l’optique du Mondial, tous les autres sont des rénovations (le Moulay-Abdellah a été quasiment entièrement détruit pour seulement conserver « la carcasse », NDLR). Je pense qu’on pourrait construire un stade de 150 000 places, on le remplirait aussi. » Les ambitions sont sans limite, ou presque. Ici, on espère encore griller les deux voisins et s’offrir, à « Casa », la dernière rencontre du Mondial 2026.

Gradins bondés et surexcités, tifos (modestes), kops en virages, spectacle son et lumière : sans savoir qu’il s’agit d’un Maroc-Niger de qualifs au Mondial 2026, on imaginerait un match d’une tout autre importance. Le stade est d’ailleurs déjà en train de sauter avant même qu’Ismael Saibari ne rentre le break et son deuxième but de la rencontre, à la 38e minute, face à des visiteurs réduits à dix depuis la 26e. Le score final (5-0) ne gâchera rien au storytelling du soir. D’autant que la sélection valide du même coup sa qualification en Coupe du monde, devenant le premier pays africain à le faire en vue de la prochaine édition : « C’est un pays qui est constamment en développement et qui passe des étapes magnifiques, déroule Sinan, influenceur franco-marocain invité et défrayé pour l’occasion, comme beaucoup de journalistes et créateurs de contenu ayant profité cette semaine d’une vaste opération de communication menée par la fédé. Le Maroc a marqué le monde avec le Mondial (2022), aujourd’hui il s’apprête à recevoir la CAN et on crée des stades de cette beauté. C’est une évolution qui nous rend extrêmement fiers, surtout quand je vois les Marocains vibrer dans ce stade. On va être comme des oufs pour la CAN. »

« La Fédération a beaucoup travaillé, se félicite Khyari. En matière d’infrastructures footballistiques, nous avions déjà le Complexe Mohammed VI (le Clairefontaine marocain, situé à Salé, NDLR), qui est un bijou. Là, on passe encore un autre niveau de modernisation d’infrastructures. Le stade fait 75 000 places et on a vendu 70 000 tickets en six heures. » On gonfle volontiers les chiffres, mais l’heure n’est de toute façon pas à la retenue. « De l’extérieur, on dirait les stades qu’on voit en Europe, c’est incroyable à vivre comme expérience, glisse de manière très posée un supporter de 16 ans quittant les lieux à quelques minutes du gong pour éviter le bordel d’après-match. J’ai fait plusieurs stades au Maroc et je n’ai jamais vu ça. » Ne reste donc qu’à confirmer avec un sacre continental. « La coupe revient à la maison Incha’Allah, sourit de son côté Youssef(1), plâtre au bras gauche, keffieh autour du cou et fez posé sur le crâne.Nous avons toutes les conditions pour gagner. Nous avons un bon coach, une bonne équipe, de bons stades comme vous le voyez, des stades de classe mondiale. C’est quelque chose de nouveau dans notre pays. Quel est le meilleur, celui-là ou le Parc des Princes ?  »

Le PSG avait envoyé un courrier à la FFF concernant la situation de Dembélé avant sa blessure

Par Jérémie Baron avec Rayane Amarsy, à Rabat

Photos : JB et Iconsport

(1) Le prénom à été modifié.

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