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PSG : la peur du quatre à la suite
Avec trois défaites en trois rencontres de Ligue des champions, le Paris Saint-Germain reste coincé en queue de peloton aux côtés de Sankt Pölten et de la Roma qui n’ont toujours pas engrangé le moindre point. La crise commence à couver et pourrait bien s’aggraver en cas de nouvelle contre-performance face au Bayern ce jeudi soir.
Silence, ça coule. Si les Parisiens sont encore sur leur nuage plusieurs mois après avoir remporté leur première Ligue des champions, les Parisiennes sont plutôt en train de creuser. Après une année blanche en C1, conséquence d’une piteuse élimination en barrage face à la Juventus, le cru 2025-2026 commence déjà à tourner au vinaigre pour les protégées de Paulo César. La quatrième journée d’UWCL pointe déjà le bout de son crampon, et les Parisiennes occupent une triste 16e place, accompagnée d’un bilan comptable terrible de zéro point. Seuls Sankt Pölten et la Roma font pour l’instant pire avec un goal-average plus inquiétant.
Après qu’elles ont été giflées à Wolfsburg (4-0), impuissantes face au Real Madrid à domicile (1-2) et cadenassées à Old Trafford face à Manchester United (2-1), la réception du Bayern Munich qui reste sur deux succès de prestige dans la compétition face à la Juventus (2-1) et Arsenal, champion d’Europe en titre (3-2), sonne déjà comme le match de la dernière chance pour continuer l’aventure européenne.
Une équipe en reconstruction
Si tout va pour le moment pour le mieux en championnat, à l’exception de l’humiliation face au rival lyonnais (6-1), le PSG paye ses erreurs de mercato et de stratégie en Ligue des champions. L’inquiétude ne semble pourtant pas encore avoir gagné les rangs parisiens. « Le résultat est frustrant, car on a fait un bon match, je ne peux pas négliger cela, expliquait Paulo César. On s’est créé beaucoup plus d’occasions que l’adversaire, malheureusement, on n’a pas concrétisé. Il nous a manqué un peu plus d’expérience. […] On est au Paris Saint-Germain, on ne peut pas être satisfait de ce qu’on a fait jusqu’à maintenant en C1. Il ne faut pas baisser les bras. Il ne faut pas qu’on ne parle que de résultat et des choses négatifs. Il faut voir le positif, il faut de la patience. On est en reconstruction. »
La reconstruction, le nouveau terme préféré du côté du club de la capitale. Une réalité, également, après la perte de plusieurs joueuses cadres, à l’instar de Marie-Antoinette Katoto, Korbin Shrader, autrice d’un début de saison tonitruant sous les couleurs d’OL Lyonnes, et de Grace Geyoro, symbole de la formation parisienne et joueuse majeure du onze de départ, partie à London City en fin de mercato. Contre les arrivées d’Olga Carmona, championne du monde et vice-championne d’Europe en titre avec l’Espagne, ainsi que de Rasheedat Ajibade, vainqueur de la CAN avec le Nigeria, accompagnées de plusieurs jeunes joueuses.
Une stratégie discutable
Si l’arrivée de QSI à la tête du Paris Saint-Germain a fini par porter ses fruits pour la section masculine, la comparaison est intenable du côté des féminines. Malgré l’essor parisien depuis 2012 et la professionnalisation du club, les joueuses de la capitale n’ont réussi qu’une seule fois à priver Lyon du championnat, lors de la saison 2020-2021, soit trop peu pour représenter un véritable challenger à l’hégémonie lyonnaise. Le constat n’est pas reluisant non plus du côté de la Ligue des champions, malgré les deux finales jouées et perdues contre le FFC Francfort en 2015 et l’OL en 2017.
Seule la Coupe de France sauve le palmarès parisien, avec quatre titres obtenus en 2010, 2018, 2022 et 2024. Pire encore, les résultats parisiens régressent d’année en année. L’écart avec Lyon semble impossible à réduire, même pour le deuxième budget du championnat. En Ligue des champions, alors que le PSG était pourtant considéré comme un cador européen, les épopées sont désormais de lointains souvenirs, malgré la demi-finale de la saison 2023-2024 perdue face aux Fenottes.
Les mots de Paulo César à la veille d'affronter le Bayern Munich. 💬🔴🔵#PSGFCB I #UWCL pic.twitter.com/D1ry3tb5uh
— PSG Féminines (@PSG_Feminines) November 19, 2025
La stratégie du club est également souvent remise en question. Depuis plusieurs saisons, le PSG est devenu le vivier privilégié de Lyon, qui parvient à attirer lors de chaque mercato estival les meilleurs éléments parisiens. À ce jour, l’OL Lyonnes compte dans son effectif six joueuses qui ont porté la tunique parisienne. Le départ de Jocelyn Prêcheur, très apprécié par le vestiaire, vers London City à l’issue de la saison 2023-2024 après que le club n’a jamais réussi à s’entendre avec son entraîneur sur divers points, notamment sur des prolongations de joueuses, a marqué le début de la déchéance.
Après le fiasco Fabrice Abriel et l’image passablement écornée de l’institution parisienne par de nombreux clashs avec le vestiaire et les mises à l’écart temporaires de Grace Geyoro et Sakina Karchaoui, la nomination de Paulo César ne remplit pour l’instant pas les objectifs sportifs auxquels doit prétendre le PSG. La vie au-dessus des nuages, ce n’est pas pour tout de suite.
Le PSG reste bloqué à zéro pointPar Léna Bernard





























