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Les clés tactiques de la finale de Ligue des champions

Par Maxime Brigand et Matthias Ribeiro
18 minutes

Deux ans après sa défaite face à Chelsea, Manchester City est de retour en finale de Ligue des champions, où il va retrouver l'Inter de Simone Inzaghi. Et voilà où tout pourrait se jouer.

Les clés tactiques de la finale de Ligue des champions

  Manchester City

« Nous allons apprendre et nous reviendrons plus forts. » Chose promise, chose due : deux ans après la promesse du stade du Dragon, d’où il était reparti avec des blues dans les yeux et des bosses sur le crâne, Pep Guardiola, 52 ans, a tenu parole et est de retour au sommet du gâteau qu’est la Ligue des champions à bord de son Manchester City. L’Espagnol n’a pas navigué jusqu’à Istanbul n’importe comment, mais avec de nouvelles voiles et un nouveau moteur. On l’avait vu voguer sur Porto avec deux faux 9 (Foden, De Bruyne) et un latéral gauche venant densifier l’intérieur du jeu en phase de possession (Zinchenko), dans ce qui avait alors pris la forme d’un 3-4-3 losange assez similaire dans l’animation au 3-7-0 imaginé en finale de la Coupe du monde des clubs 2011 face à Santos lorsqu’il était au Barça. Guardiola va cette fois accoster en Turquie avec un buteur vandale, des ailiers plus créatifs et une troupe de défenseurs centraux. Le City de 2023 tient de ses prédécesseurs, mais a appris de ses revers et sait désormais contrôler un match sans avoir 60% de possession, sourire dans ses temps faibles, piquer de plusieurs manières, l’arrivée d’Erling Haaland ayant notamment permis l’ouverture de nouvelles routes et offert à De Bruyne un complice redoutable pour dévorer les grands espaces. « Je savais qu’Erling était capable de nous apporter sur les phases de transitions offensives, car il a un rythme imparable sur 30-40 mètres, mais Kevin, Jack Grealish ou Julian Alvarez sont aussi capables de le faire, se félicitait cette saison le pilote catalan. Désormais, on peut avaler une grande distance en quelques secondes, ce qui n’était pas vraiment le cas auparavant. »

L’arrivée du cannibale norvégien (52 buts marqués en 52 matchs disputés toutes compétitions confondues) n’est qu’un boulon de la saison du champion d’Angleterre, mais ce boulon raconte beaucoup d’un coach qui aura su bousculer ses plans pour récolter toute la sève de sa pointe. Ainsi, au retour du Mondial, Pep Guardiola a choisi de faire sauter João Cancelo de sa machine pour solidifier son animation et installer un 3-2-4-1 avec ballon, basculant en 4-4-2 (ou 4-2-4) sans ballon, d’abord avec le jeune Rico Lewis, plus à l’aise qu’Aké pour venir se hisser aux côtés de Rodri, puis, surtout, avec John Stones. Cet ajustement a vite été payant et s’explique avant tout par le fait que Guardiola reste, comme le rappelait justement Mikel Arteta fin 2022, « le coach le plus défensif du monde ». Au moment de basculer sur les bancs, le guide de City qualifiait même l’organisation défensive de « pierre angulaire » de son boulot, et chacune de ses évolutions tactiques au cours des dix dernières années a été dans ce sens. Bien sûr, demander à Stones, dont le coach a toujours vanté l’énorme personnalité, de jouer central avec Ruben Dias sans ballon et de venir constituer un double pivot avec Rodri a un intérêt majeur lors des phases de possession. Il suffit de revoir les deux matchs face au Real ou la finale de Cup entre City et Manchester United pour en avoir des preuves : le carré formé à l’intérieur par la paire Rodri-Stones et les idées multiples du duo Gündogan-De Bruyne a, à chaque fois, brouillé les repères adverses en créant une supériorité numérique dans toutes les zones du terrain.

Comme depuis plusieurs semaines, face à Manchester United, on a donc revu Stones venir se hisser aux côtés de Rodri sur les phases de relance de City. Cela a rapidement perturbé le marquage individuel des trois milieux axiaux de Ten Hag, déjà occupés par De Bruyne, Gündoğan et Rodri. Ici, Walker va inviter la pression d’Eriksen avec Stones…

… ouvrant ensuite une porte à Walker pour toucher Rodri.

Même situation en fin de première période où, trouvé par Rúben Dias, Rodri va attirer Eriksen sur lui, alors que Fred et Casemiro sont toujours occupés par De Bruyne et Gündoğan…

… et va pouvoir ensuite trouver Stones entre les lignes mancuniennes.

Cette utilisation de Stones permet surtout de créer une supériorité numérique dans toutes les zones du terrain. On l’a vu dans le cœur du jeu, mais on le voit aussi sur les côtés où le 3-2-5 permet de créer un quatre contre trois sur les côtés, ce que ne permettait pas le 2-3-5 de la saison précédente. On le voit sur cette séquence, et ça a surtout été payant sur la situation du 1-0 face au Real…

… où Bernardo Silva, trouvé par Rodri le long de la ligne, va lancer Stones dans le demi-espace droit…

… avant de voir l’international anglais ressortir avec Walker et De Bruyne…

… et Bernardo Silva être retrouvé entre Modrić et Kroos.

Reste que, comme indiqué plus haut, l’ajustement est avant tout défensif, l’arrivée d’Haaland ayant poussé City à adopter un jeu plus direct sur certaines séquences et à assumer, de fait, un risque plus élevé de turnover. En positionnant John Stones un cran plus haut en phase offensive plutôt qu’un latéral depuis le début du mois de mars, Pep Guardiola s’assure ainsi d’avoir trois centraux (Walker, R. Dias, Akanji ou Aké), rodés à la gestion de duel en un contre un, à la gestion de la profondeur (City a, en partie, perdu ses deux dernières campagnes de C1 sur deux mauvais alignements défensifs – un de Zinchenko lors de la finale de 2021, un autre de Cancelo sur la pelouse du Bernabéu la saison dernière) et à la défense de surface, plus un quatrième (Stones) posé avec Rodri, une référence de l’anticipation et du contre-pressing. Il est souvent plus simple pour un central de formation que pour un latéral de faire l’ascenseur entre deux zones afin de reformer un 4-4-2 plus équilibré pour contrôler les espaces en défense placée que le 4-3-3 parfois déployé en début de saison (Brentford l’avait d’ailleurs fait exploser avant le Mondial). Les chiffres font même honneur à Manchester City. Quand Stones, qui tourne à 68% de duels défensifs remportés cette saison, a été utilisé dans ce double rôle, les Citizens n’ont été accrochés qu’une fois en Premier League – par Brighton (1-1) – et ont marqué 41 buts en 15 matchs toutes compétitions confondues pour 9 buts encaissés. Le nombre d’attaques directes concédées par match (un mouvement commencé dans le camp adverse et terminé par un ballon touché dans la surface de City) a, lui, été divisé par deux là où la vitesse des transitions adverses a également été ralentie, selon des chiffres récemment dégainés par The Athletic.

Exemple de séquence où Stones, ici calé aux côtés de Rodri, se montre précieux en transition défensive : Walker ressort avec Ortega qui va allonger sur Haaland…

… à la retombée, le Norvégien va perdre son duel aérien…

… Casemiro va être au deuxième ballon pour tenter de trouver Eriksen dans le dos de Rodri…

… mais Stones intervient et éteint tout de suite le mouvement adverse.

Autre situation face à Liverpool il y a plusieurs semaines, où Stones est de nouveau placé aux côtés de Rodri en phase de construction…

… mais trois secondes plus tard, City va perdre le ballon, laissant Jota en position d’enclencher une transition offensive pour Liverpool…

… mais Stones va revenir à toute allure et se replacer entre Ruben Dias et Akanji pour former une ligne de quatre et stopper Jota. Derrière, City installera son 4-4-2 en défense placée.

Face au Real, on avait également vu sur plusieurs séquences le rôle précieux de Stones dans le marquage préventif, comme ici sur Vinicius Junior.

Avec un taux de possession moyen de 60,3% et alors que l’Inter a accepté de vivre sans ballon dans la très grande majorité de ses sommets européens de la saison en étant très compacte en bloc médian/bas pour mieux cogner à la récupération, City devrait avoir le contrôle lors de cette finale. Si cette version des Citizens est la plus aboutie et la plus complète, elle va cependant se heurter à une proie dont la structure sans ballon – un 5-3-2 où les deux attaquants doivent avant tout fermer l’accès au double pivot adverse, où les deux centraux excentrés n’hésitent pas à sortir chasser haut et où Acerbi torture ses cibles – a peu de failles (on demande quand même à voir Dumfries et Dimarco sur de longues phases de défense placée face à Bernardo Silva et Jack Grealish) et devrait l’empêcher de générer autant de décalages que face aux blocs défensifs à quatre têtes rencontrés ces dernières semaines. Mi-avril, face à un Leicester organisé en 5-4-1, Guardiola avait répondu en optant avec une animation en 3-1-5-1 où John Stones était resté à droite de Ruben Dias et où Bernardo Silva et Mahrez occupaient les demi-espaces de part et d’autre de De Bruyne alors que Kyle Walker occupait le couloir droit et Jack Grealish le gauche ainsi :

City s’était alors imposé (3-1) en pliant le match en 25 minutes et en livrant une première période modèle. Face à un Chelsea (1-0) défendant en 5-2-3, fin mai, on avait également revu ce 3-1-5-1 dans une version très liquide avec Julián Álvarez en 9, soutenu par une ligne Palmer-Gomez-Foden-Lewis-Mahrez très mobile.

Pourrait-on revoir une animation similaire à Istanbul ? Possible, Guardiola ayant récemment lâché avec justesse ces mots après une victoire éclatante face à Arsenal (4-1) lors de laquelle il avait ajusté son animation – retour à une relance en 4+2 plutôt qu’en 3+2, utilisation du jeu long pour sauter le pressing adverse et s’appuyer sur la complémentarité du duo Haaland-De Bruyne – pour mieux faire voler en éclats les Gunners : « On me demande : “Comment voulez-vous jouer ?” Mais c’est plutôt : comment l’adversaire veut m’attaquer et comment veut-il défendre face à nous ? » Face à un Inter Milan ultravertical, à deux béliers offensifs, capable de se projeter à six flèches et qui ferme les zones axiales à triple tour (et non à double), ce 3-1-5-1 serait peut-être un peu cavalier. On devrait donc plutôt voir le 3-2-4-1 assurant aussi une supériorité numérique, mais plus sécurisant pour mordre à la perte vu lors des dernières semaines, où chaque élément occupe d’abord très bien un rôle où il peut faire ce qu’il sait faire le mieux (assurer l’équilibre et la mise en route des mouvements pour les uns, provoquer le déséquilibre et finir les mouvements pour les autres). Cette animation pourrait aussi permettre de piquer avec plus de force lors de phases de transitions où l’Inter peut se montrer très dangereusement ouverte à la perte, alors que Stones n’hésite souvent pas, de plus, à sortir pour apporter du surnombre dans le dernier tiers adverse sur les phases d’attaque placée. À moins d’une autre astuce ?

Une autre facette du jeu devra logiquement être à surveiller de près : les phases arrêtées, où City, en quête d’un triplé historique, a été, comme l’Inter d’Inzaghi, plutôt performant cette saison (14 buts marqués sur CPA en Premier League, 7 en C1), notamment sur coups francs indirects (Aké a marqué sur ce type de situation contre West Ham, Akanji face au Real, Stones contre Arsenal).

Exemple de situation où City pourrait piquer l’Inter : sur phase arrêtée, l’Inter défend généralement avec l’un de ses attaquants (Dzeko ou Lukaku) et un autre joueur en zone près du premier poteau + un autre élément pour anticiper un corner joué à deux. Le reste de l’équipe défend en individuel.

Cette saison, on a souvent vu un attaquant adverse venir faire bloc dans cette zone, accompagné d’un autre tentant d’en profiter. Face à Sassuolo, on a vu une autre situation avec la course d’un attaquant pour faire sortir un défenseur de l’Inter, accompagnée d’autres courses visant à libérer les six mètres…

… et sur la déviation, Sassuolo n’est pas passé loin d’ouvrir le score.

City a marqué cette saison d’une façon similaire face à Leipzig, qui a d’abord défendu la situation de la même manière que l’Inter…

… a vu Haaland faire sortir un défenseur adverse (celui le gérant en individuel), puis Rodri et Akanji en faire sortir deux autres, libérant alors le deuxième poteau…

… et laissant Rúben Dias venir ouvrir le score.


Inter Milan

« Lors de ma lune de miel, à New York, en 2019, il y avait un jour une personne assise à la table à côté de nous. C’était lui. » Oui, il y a quatre ans, Pep Guardiola était aux premières loges de l’un des plus beaux moments de la vie de Simone Inzaghi. Samedi, c’est un autre pic que les deux hommes vont partager ensemble, même si le chemin emprunté par l’Inter cette saison a parfois été pentu et même quelquefois particulièrement glissant. Pourtant, le troisième de la dernière Serie A est bien là, tout en haut, 13 ans après sa victoire à Madrid face au Bayern. Et si la bande d’Inzaghi a réussi à gravir le col, c’est avant tout grâce au travail colossal de son chef, expert en écriture de scénario pour matchs couperets et dont le projet de jeu a toujours été clair : « Jouer vertical dès qu’il y a une récupération. Après, la hauteur de bloc dépend des adversaires, des moments de match. Parfois tu es haut, parfois moins… » Quoi qu’il en soit, avec ballon, l’Inter d’Inzaghi cherche à progresser rapidement sur le terrain. Héritage du passage d’Antonio Conte chez les Nerazzurri, les sorties de balle, chargées de propulser l’équipe, sont alors logiquement très soignées, mais si elles étaient assez mécaniques sous Conte, elles sont aujourd’hui plus variées. L’Inter de Conte était un défilé, celui d’Inzaghi est un ballet, où les déformations sont nombreuses : Bastoni, central gauche d’une défense à trois, peut ainsi se retrouver latéral gauche, Brozović, sentinelle sur le papier, peut glisser en défenseur central et Acerbi, central axial de base, vient, lui, assez régulièrement grimper d’un cran sur les phases de construction pour perturber les repères individuels adverses. Les mouvements sont permanents, les variantes sont infinies, et le tout est souvent exploité par le pied d’Onana, qui, au-delà d’être le gardien le plus décisif de cette Ligue des champions sur sa ligne, est celui qui a tenté et réussi le plus de passes depuis le début du tournoi.

Exemple de sortie de balle face à l’Atalanta (3-2) : l’Inter fait ici grimper Acerbi d’un cran, Bastoni reste dans l’axe aux côtés de D’Ambrosio, Dimarco reste dans son couloir, alors que Barella a décroché côté droit, laissant Dumfries grimper d’un cran.

Deux minutes plus tard, la première ligne est cette fois composée de D’Ambrosio et Brozović, tandis que Bastoni a basculé à gauche et que Barella a rejoint Acerbi au milieu.

Enfin, au quart de jeu, le schéma est plus classique. Barella occupe la largeur pour faire grimper Dumfries, tandis que Bastoni fait de même à l’opposé avec Dimarco. Les centraux D’Ambrosio et Acerbi peuvent compter sur Onana pour apporter une supériorité numérique et utiliser son pied.

Les mouvements incessants des premiers relanceurs offrent plusieurs portes de sortie à des joueurs qui n’hésitent pas ensuite à prolonger leur effort et à se retrouver dans des positions pourtant inhabituelles. Il n’est ainsi pas rare de voir les centraux de l’Inter grimper afin de profiter du jeu dos au but de Lukaku ou Dzeko. Courageux avec le ballon et doté d’un pied létal, Alessandro Bastoni est d’ailleurs le joueur qui a réussi le plus de centres (11) dans la surface de réparation cette saison en Ligue des champions.

Touché dos au but, Lukaku remise ici sur Brozović, qui envoie Acerbi dans la profondeur.

Cette fois, sur la pelouse du Torino, l’Inter a joué long, Lukaku manque sa prise de balle, mais le ballon trouve preneur dans les pieds de Bastoni qui a attaqué l’espace dans le dos de son attaquant.

Longtemps éloigné des terrains pour cause de multiples blessures, Romelu Lukaku n’a dans un premier temps pas été capable de retrouver le niveau qui était le sien lors du titre glané par l’Inter en 2021. Pleinement remis sur pied depuis mars, le Belge enchaîne désormais les minutes et les pions. S’il semble comme tout attaquant avant tout obsédé par le but, le buteur de l’Inter est aussi une pierre centrale de l’approche avec ballon de Simone Inzaghi. Véritable checkpoint d’une équipe qui souhaite remonter le terrain à toute allure, Lukaku est la marche qui permet à ses coéquipiers de monter grâce à son jeu dos au but. Un apport précieux qu’il doit à son gabarit et à sa capacité à s’enrouler autour de ses gardes ainsi qu’à sa complémentarité avec l’écosystème qui l’entoure. Ses milieux ont un volume colossal et peuvent autant attaquer l’espace dans son dos que batailler pour les seconds ballons avant de potentiellement attaquer la surface ou de décocher une frappe lointaine, secteur dans lequel l’Inter est particulièrement fournie. Le club milanais est d’ailleurs celui qui a le plus tiré en Serie A cette saison. De son côté, Lautaro Martinez est un phénomène ultracomplet qui excelle lorsqu’il jouit d’une certaine liberté.

Ici, Lukaku est touché dos au jeu, collé au défenseur adverse et remise vers Martinez en retrait. L’Argentin changera ensuite le jeu à l’opposé, en une touche, vers Dimarco.

De nouveau ciblé par le jeu direct, le Belge profite cette fois de plusieurs courses, toujours avec l’option Lautaro disponible en retrait…

… mais parvient cette fois à se retourner avant de privilégier l’appel de Brozović. Au bout de la superbe passe de Lukaku, l’Inter inscrira son troisième but du jour.

Cette fois, Lautaro est la première cible. L’Argentin va alors se retourner sur sa prise de balle…

… et servir ensuite les courses de ses partenaires.

Si cette Inter dispose d’un onze de départ relativement stable, une interrogation persiste avant la finale. Qui de Romelu Lukaku ou Edin Dzeko sera aligné aux côtés de Lautaro Martinez ? Le premier a été titulaire et décisif lors des cinq derniers matchs de Serie A quand le second a disputé la finale de la Coupe d’Italie face à la Fiorentina et a démarré l’intégralité des doubles confrontations en Ligue des champions. Avec ce choix pourrait se jouer une partie de la rencontre intériste car, même s’ils possèdent un profil similaire dans les très grandes lignes, Dzeko et Lukaku n’affichent pas les mêmes attitudes à la pointe de l’attaque. Le Belge a le plus souvent l’habitude d’aimanter ses vis-à-vis pour jouer en retrait et se projeter rapidement ensuite quand le Bosnien est un joueur plus fuyant, capable de décrocher pour se rendre disponible, de se retourner sur une prise de balle ou de jouer en une touche vers l’avant, en plus d’être à l’aise dans les petits espaces. Une décision qui aura fatalement une incidence sur la façon de défendre de Ruben Dias et John Stones, mais qui ne posera pas de problème à Lautaro Martinez, exemple d’adaptation et d’intelligence.

Sur cette situation, Dzeko est la cible du jeu direct de l’Inter, mais occupe cette fois une position plus reculée que Lautaro Martinez, ici fixateur…

… après un contrôle exceptionnel, le buteur peut s’emmener le ballon de la tête et attaquer l’espace grâce à un appel extérieur de l’Argentin.

Ici, Dzeko décroche côté ballon pour offrir une solution à Dumfries…

… avant de lancer avec beaucoup de justesse son piston le long de la ligne.

Ces derniers mois, quatre mots sont très régulièrement sortis de la bouche de Simone Inzaghi : « Bien couvrir le terrain. » Des mots qu’il a de nouveau prononcés cette semaine avant d’affronter City et qui traduisent parfaitement une partie de son approche défensive. En n’hésitant pas à déporter Bastoni et Darmian au large et Barella très haut, l’Italien réclame un quadrillage optimal, quitte à faire voyager certaines individualités loin de leurs positions initiales. La recette est très efficace et permet de s’adapter à plusieurs systèmes, mais comporte aussi fatalement son lot de failles, notamment côté droit. Même si Matteo Darmian est impérial dans son rôle de défenseur central droit pour couvrir Nicolo Barella et Denzel Dumfries, certains espaces peuvent s’ouvrir étant donné la distance que doit parfois parcourir le milieu italien pour venir refermer son couloir. Une déformation structurelle qui permet de mettre beaucoup de densité côté ballon avec le relayeur, voire le milieu défensif – ce qui sera pour sûr un atout face à City –, mais qui ouvre aussi certaines possibilités à l’adversaire le temps que l’Inter déforme son 5-3-2. Giorgio Scalvini, défenseur central gauche droitier de l’Atalanta, avait d’ailleurs profité de quelques opportunités face à l’Inter dans le domaine. Un profil qui fait naturellement écho à Manuel Akanji, défenseur gauche droitier des Citizens

L’Inter met en place son 5-3-2 défensif. Scalvini se place sur la largeur comme latéral pour offrir une solution à son partenaire et inviter Barella à sortir…

… le milieu nerazzurri peut gêner, mais n’est pas assez proche pour fermer. Le central adverse peut alors contrôler, se retourner et servir l’appel en profondeur dans le dos de D’Ambrosio.

Une organisation qui ne pardonne pas la moindre incompréhension. Ici, Lukaku anticipe une passe en retrait, ce qui oblige Brozović à sortir plus haut. Gagliardini est lui aussi sorti très haut côté droit et ne peut donc pas fermer l’intérieur, ce qui ouvre la porte vers Samuele Ricci, seul dans l’axe.

Une opportunité que pourrait parfaitement exploiter Manuel Akanji grâce à ses pieds et son orientation naturelle. Ici, le pressing de United lui ouvre la porte vers Erling Haaland (hors champ), alors il l’emprunte.

Rebelote vers Kevin De Bruyne quelques minutes plus tard.

Vainqueur à sept reprises sur les huit finales qu’il a eu à disputer dans sa carrière de coach, Simone Inzaghi ne manque pas d’arguments pour contester la couronne à Guardiola. Après le match face à l’Atalanta fin mai, il louait la générosité des siens : « Ces gars font ressortir des énergies que je ne pensais même pas qu’ils avaient. » Si la dernière marche s’annonce particulièrement haute, l’Inter pourrait une fois de plus surprendre son monde.

Manchester City et l’Inter se tiennent en respect

Par Maxime Brigand et Matthias Ribeiro

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