- C3
- J7
- Elfsborg-Nice (1-0)
Nice, merci pour rien
Défait pour la cinquième fois en sept apparitions de Ligue Europa et éliminé avant même la dernière journée, le Gym réalise une campagne de C3 épouvantable, pour ne pas dire honteuse.

S’il vacille en coulisse, le football français se montre fringant sur la scène continentale, et les évènements de cette semaine en ont encore attesté. Vainqueur à Louis-II contre Aston Villa (1-0) en Ligue des champions, l’AS Monaco a sécurisé sa place au tour suivant, au moins en barrages. Même chose pour le LOSC et le Stade brestois, malgré leurs défaites respectives à Liverpool (2-1) et contre le Shakhtar (2-0). Longtemps dans la panade au classement de cette C1, le PSG a marqué les esprits, à domicile, avec sa victoire par ippon sur Manchester City (4-2), signant un deuxième succès de rang pour se replacer au-dessus de la ligne de flottaison (22e). Et en Ligue Europa, l’OL est revenu de Şükrü-Saracoğlu avec un bon point (0-0), se nichant à la cinquième place du tableau, avec un dernier match à bien négocier contre Ludogorets pour directement bondir jusqu’aux huitièmes. Au milieu de tout ça, on oublierait presque qu’une sixième formation de l’Hexagone est encore présente en Coupe d’Europe, quasiment dans l’anonymat. Il faut dire que l’OGC Nice, lancé dans cette C3 lui aussi, n’a pas vraiment fait en sorte qu’on s’intéresse à son aventure, depuis septembre.
Moins de points que Lens au coefficient UEFA
Claqué pour la cinquième fois en sept rencontres, jeudi en Suède contre l’IF Elfsborg (1-0), incapable d’accrocher le moindre succès, le Gym, 35e sur 36, est d’ores et déjà hors course et ne verra pas plus loin que son ultime rencontre de poule, dans une semaine à la maison contre les Norvégiens du FK Bodø/Glimt. La Lazio (4-1), Ferencváros (1-0), les Rangers (1-4) et l’Union saint-gilloise (2-1) lui sont passés dessus, et ses deux minuscules points grattés à domicile contre la Real Sociedad (1-1) et Twente (2-2) ne pèsent pas grand-chose, dans ce calendrier qui paraissait pourtant abordable. Une statistique illustre le malaise : le RC Lens, sorti de Ligue Conférence dès son entrée en lice et sa double opposition contre le Panathinaïkós en barrage (victoire 2-1 à Bollaert, défaite 2-0 en Grèce), a amassé plus de points que les Aiglons, cette saison au coefficient UEFA (2,5 contre 2).
On savait que nos probabilités de passer étaient très basses, mais ce qui m’intéressait, c’était de gagner le match. On en a eu les moyens, mais finalement on l’a perdu.
« On ne perd pas la qualification ce soir, même s’il y avait la place pour gagner, enfin, en Ligue Europa, soufflait Franck Haise après ce nouveau revers. On savait que nos probabilités de passer étaient très basses, mais ce qui m’intéressait, c’était de gagner le match. On en a eu les moyens, mais finalement on l’a perdu. » Cinquième de Ligue 1, Nice réussit souvent des coups, comme lors des réceptions de Sainté (8-0), Paris (1-1), Monaco (2-1), Lille (2-2) ou le fantôme du Stade rennais (3-2). Des adversaires qui, a priori, n’ont rien à envier à un club largué par le Celtic dans le championnat écossais (et à qui l’OL avait mis 4-1 à Ibrox Park), un autre troisième de la Pro League belge, le septième du royaume de Suède (qui n’avait plus joué de match officiel depuis un mois un demi) ou encore le dauphin de la Puskás Akadémia dans l’élite hongroise.
De manière générale moins à l’aise hors de ses bases, l’OGCN a réussi l’exploit de perdre ses dix derniers matchs de C3 disputés à l’extérieur, de 2017 à aujourd’hui (il disputait la C4, en 2022-2023). Probablement du jamais-vu dans l’histoire du football français. Haise ne fait pourtant pas tant tourner que ça les jeudis soir, même s’il lui arrive de dessiner des schémas expérimentaux qu’il n’ose pas en Ligue 1 (3-4-1-2, 4-3-1-2 ou 3-1-4-2). Fin novembre, après la branlée prise contre les Rangers, le technicien normand mettait ça sur le compte des pépins physiques de ses troupes : « Douze joueurs en moins et un treizième au bout d’un quart d’heure (Youssouf Ndayishimiye, qui était sorti sur blessure), c’est beaucoup trop pour nous, beaucoup trop pour mener deux compétitions. » Bonne nouvelle : à partir de février, il n’aura plus ce problème à gérer.
Par Jérémie Baron