Dernier carré en vue à l’Euro féminin : l’Angleterre affrontera l’Italie pour une place en finale ce mardi, tandis que l’Espagne croisera le fer avec l’Allemagne mercredi. Avant que l’histoire ne s’écrive, retour sur les forces et faiblesses des quatre prétendants à la victoire finale.
Depuis le début du tournoi, les Anglaises soufflent le chaud et le froid, avec plusieurs sérieux trous d’air et des erreurs défensives grossières à signaler. Ce n’est que face à des Pays-Bas encore plus désorganisés (4-0) et contre le modeste Pays de Galles (6-1) qu’on a réellement vu l’équipe s’éclater. Ces performances sont finalement dans la lignée du contenu mi-figue mi-raisin offert depuis près de deux ans, dans la foulée de leur défaite en finale du Mondial face à l’Espagne.
Malgré tout, la sélection de Sarina Wiegman trouve les moyens de s’en sortir et mène sa barque. Face à la Suède, on a vu l’équipe se remobiliser complètement en seconde période. Les changements tactiques, avec les entrées de Chloe Kelly et Michelle Agyemang notamment, ont redonné de l’agressivité et du mordant offensif. En plus d’individualités de qualité présentes en nombre, cette Angleterre possède une certaine résilience – peut-être l’orgueil du champion en titre – ainsi qu’une expérience considérable : l’équipe a atteint ici les demi-finales d’une grande compétition pour la sixième fois consécutive.
L’Italie, la surprise du chef
Qui imaginait les Italiennes se faufiler jusque dans le dernier carré ? Bien que fortes d’une certaine histoire dans la compétition au siècle dernier (deux fois finalistes, en 1993 et 1997), les Azzurre n’avaient plus atteint les demi-finales de la compétition depuis 28 ans. Après une phase de poules bouclée avec quatre points sur neuf, la Squadra a créé l’exploit en battant les Norvégiennes en quarts de finale (1-2).
Impressionnantes de cohésion et de solidarité, les joueuses d’Andrea Soncin offrent un football vertical, laissant leurs adversaires venir les chercher haut pour mieux les piéger derrière. C’est justement cette discipline collective qui leur a permis de prendre le dessus sur une équipe davantage basée sur des individualités comme la Norvège. La capitaine Cristiana Girelli s’impose comme une des vraies stars du tournoi. La joueuse de la Juventus, constamment cherchée par les longs ballons transalpins et déjà buteuse face au Portugal en phase de groupes, a planté un doublé héroïque en quarts.
— UEFA Women's EURO 2025 (@WEURO2025) July 7, 2025
Plus limitées individuellement que les autres demi-finalistes, et surtout beaucoup moins expérimentées, les Italiennes devront d’abord resserrer les boulons derrière : face à des équipes techniquement supérieures, comme l’Espagne lors du troisième match de groupes (3-1), la charnière peut montrer des limites. Elles devront aussi éviter de tomber dans le piège de la satisfaction prématurée, ce syndrome de l’outsider ravi de son parcours, mais cueilli trop facilement à portée du rêve ultime.
L’Allemagne, à deux visages
Les Bleues peuvent avoir des regrets. Car cette Allemagne-là n’était pas une montagne infranchissable. Peu convaincante lors de la phase de groupes, où elle a notamment été balayée par la Suède – un cinglant 1-4, la plus lourde défaite du pays dans un Euro –, l’équipe de Christian Wück a su se sortir du piège français en resserrant les lignes et en s’en remettant à une gardienne en état de grâce.
Ann-Katrin Berger incarne justement à merveille le tournoi contrasté des Allemandes. Pointée du doigt après sa prestation catastrophique contre les Suédoises, la portière du Gotham FC a répondu avec sang-froid face aux Bleues en livrant une partition cinq étoiles. Offensivement, les éclairs viennent surtout des ailes : Klara Bühl à gauche et Jule Brand à droite. Cette dernière, tout juste recrutée par l’OL Lyonnes, compte déjà deux buts et deux assists depuis le début du tournoi. Précieuse contre la France, elle est en train de devenir la figure de proue que l’Allemagne se cherchait depuis plusieurs années.
Un an après le départ de Horst Hrubesch, chantre d’un football défensif, la Frauenteam peine encore à réussir sa mue vers le jeu ambitieux voulu par Christian Wück. Avec seulement 82 minutes passées en tête au tableau d’affichage sur l’ensemble de ses quatre rencontres – prolongation incluse –, l’Allemagne a toutefois su retrouver son agressivité et sa discipline tactique au bon moment. Une recette suffisante pour avancer dans une compétition où le pays n’a presque jamais failli dans son histoire.
L’Espagne, la marche royale
On s’y attendait : championne du monde en titre, l’Espagne avançait en grande favorite dans cet Euro qu’elle n’a encore jamais remporté. Et jusqu’ici, les chiffres donnent raison aux croupiers : quatre matchs, quatre victoires, seize buts inscrits, trois encaissés. Supérieures techniquement à toutes leurs adversaires, les joueuses de Montserrat Tomé confisquent le ballon (74,25% de possession en moyenne), imposent un pressing constant et assiègent sans relâche les surfaces adverses. En quarts de finale face à une Suisse regroupée, la Roja a su faire preuve de patience pour finalement faire sauter le verrou (2-0).
Reste une unique faiblesse déjà pointée du doigt avant le tournoi : la défense. Sur les longs ballons ou dans les duels aériens, les Espagnoles peuvent se montrer vulnérables, à l’image des deux buts concédés face à la Belgique en phase de groupes. Mais avec une attaque aussi prolifique, ce genre de détail est toujours moins gênant. Quand on marque toujours deux ou trois buts de plus que l’adversaire, on peut se permettre quelques trous dans la raquette.
En 2018, la touriste française Tiphaine Véron disparaissait au Japon alors qu’elle s’apprêtait à visiter les temples de Nikko. Depuis, sa famille se bat pour faire progresser une enquête délaissée par la police nippone. Enlèvement, séquestration, meurtre? Nous sommes partis sur ses traces.