Suspension et condamnation judiciaire
Il ne faut pas en vouloir aux amateurs du ballon rond de se poser ces questions au sujet d’Arda Turan. Car l’international turc, qui comptait profiter d’un prêt dans sa ville natale à un club qui joue le titre pour se relancer, n’a pas vraiment fait parler de lui sur le rectangle vert avec ses 2 petits buts en 39 rencontres. En revanche, l’ancien de l’Atlético en a profité pour alimenter les rubriques faits divers des journaux turcs. Il y a d’abord eu cette rencontre du 4 mai 2018 face à Sivasspor lors de laquelle Arda Turan pousse l’arbitre de touche, « coupable » de ne pas avoir voulu lui accorder un coup franc. Un pétage de plomb qui lui vaudra 16 matchs de suspension.
Et alors qu’il est en droit de revenir sur les terrains, l’ailier de 32 ans est impliqué dans l’agression du chanteur turc Berkay, à qui il pète le nez après avoir été insistant envers sa femme. Résultat de l’opération ? Une inculpation pour harcèlement sexuel et détention illégale d’arme qui mène à une condamnation de 2 ans et 8 mois de prison avec sursis. Et pour couronner le tout, le journal Hürriyet révèle que la justice du pays de l’immense Tarkan soupçonne Arda Turan de soutenir Fethullah Güllen, principal opposant politique du président turc Recep Erdoğan. Autant de raisons qui expliquent que le natif d’Istanbul décide de rentrer en Espagne. Au plus grand désarroi du FC Barcelone.
Et maintenant, on fait quoi ?
Pour comprendre la situation délicate du Barça, il faut regarder de plus près le contrat de celui qui avait été recruté 35 millions d’euros à l’Atlético durant l’été 2015. Une somme loin d’être astronomique à l’époque puisque l’ailier turc rayonnait chez les Colchoneros où il n’était pas loin d’être le maillon fort de l’équipe qui remporte la Liga et qui s’incline en finale de C1 en 2014. Trois ans après avoir été élu meilleure recrue de la Liga. Pour l’attirer dans ses filets, le Barça a donc dû sortir le chéquier au niveau des indemnités de transfert, mais aussi au niveau salarial avec pas moins de 8 millions d’euros annuels. Autant de zéros qui vont vite faire tache au vu des prestations tristounettes d’Arda Turan chez les Blaugrana, son triplé en Ligue des champions contre Mönchengladbach (4-0) en décembre 2016 étant son (seul ?) moment de gloire. Alors, quand İstanbul Başakşehir a proposé de le récupérer pendant 2 ans et 6 mois et de payer son salaire jusqu’à la fin de son contrat, le Barça n’a pas hésité longtemps.
Sauf que le revoilà en Catalogne avec son salaire à payer. Et son tempérament à neutraliser. Ne reste alors plus que trois solutions aux dirigeants du Barça. La première : tenter de le refourguer. Avec, pourquoi pas, une indemnité de transfert à la clé. Sauf que Noël est terminé. La seconde : utiliser ce retour comme un joker de plus pour Ernesto Valverde, qui doit notamment composer avec les blessures récurrentes d'Ousmane Dembélé. Après tout, Arda Turan n’a que 32 ans, une belle expérience et sait encore contrôler un ballon et faire une passe. Suffisant pour Lionel Messi. Sinon, le Barça peut aussi le laisser profiter de son argent et du soleil de la Catalogne pour respirer et tenter de retrouver le sourire et la raison. Il faut juste lui mettre un garde du corps sur le dos pour éviter qu’il n’alimente aussi les rubriques faits divers des journaux espagnols.

Par Steven Oliveira
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