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Wayne’s World

Par Maxime Brigand
Wayne’s World

Buteur lundi soir face à Manchester City (1-1), Wayne Rooney a atteint la barre des 200 buts en Premier League. De quoi noircir un peu plus les premières lignes convaincantes de son retour à Everton, mais aussi titiller Gareth Southgate, qui pourrait le rappeler en sélection jeudi alors qu'Adam Lallana est déjà forfait.

La vie le prouve, souvent : avoir peur bouscule le raisonnement. Qui n’a jamais eu peur des mots d’un médecin une fois la consultation terminée ? Qui n’a jamais eu peur d’appuyer sur un interrupteur avec les mains encore mouillées ? Et qui n’a jamais eu peur des retrouvailles ? Personne, même quand on s’appelle Wayne Rooney. Lundi soir, difficile de dire quel moment précis a percuté la mémoire de Wazza. Peut-être est-ce cette soirée de janvier 2003 où, à dix-sept ans, il s’était avancé à la tribune du People’s Club Lounge de Goodison Park pour évoquer, aux côtés de David Moyes, la signature de son premier contrat professionnel. Logiquement, ce jour-là, Rooney n’était pas prêt à affronter ce monde, ces caméras et ces objectifs, alors il a bégayé comme un puceau devant sa première culotte. Tellement bégayé que David Moyes lui demandera de jeter son chewing-gum et lui conseillera de prendre un verre au lieu de s’envoyer sa bouteille d’eau comme un gamin peut le faire au bord d’un terrain. Peut-être a-t-il plutôt pensé à l’année galère qu’il vient de vivre du côté de Manchester United – « la plus difficile de ma carrière » – et à ces trophées soulevés « sans le cœur(…)Des moments où vous ne vous sentez pas légitime parce que vous n’avez pas joué. C’est compliqué à vivre, mais, en tant que capitaine, tu te dois de rester positif et de garder pour toi tes sentiments négatifs. »

Ou plutôt s’est-il repassé les sifflets qu’il a entendus pendant treize ans de la part des supporters d’un club pour lequel vibre son père, Thomas Wayne Rooney, et duquel il a même été la mascotte un soir de derby à Anfield. Certains lui prédisaient une petite « mort sportive » en revenant cet été à Everton, lui a assuré dès le premier jour de son retour que ce choix tombait plutôt dans le cadre de la logique. Comme ils l’avaient fait pour le retour de Duncan Ferguson en 2000, les supporters des Toffees ont d’abord regardé tout ça avec scepticisme avant de retomber dans le romantisme d’un deuxième chapitre qui a démarré parfaitement. Soit, par un but d’entrée face à Stoke le 12 août dernier après une ovation qui a fauché l’appréhension. Et, comme pour soigner définitivement son retour, Wayne Rooney a donc marqué à l’Etihad Stadium lundi soir, face à Manchester City (1-1), le 200e but de sa carrière en Premier League – seul Alan Shearer est encore devant –, les mains derrière les oreilles et devant les mêmes majeurs tendus que quatre ans auparavant, ceux de mecs qui adorent le détester. Drôle de destin.

Le pyjama et l’orchestre

Dire que les dernières semaines ont radicalement inversé la courbe de Wayne Rooney est un bel euphémisme. Il y a d’abord eu les nombreuses questions sur un avenir qui aurait pu se dessiner en Chine, aux États-Unis, en Angleterre ou ailleurs. Il y a aussi eu cette nouvelle veste de meilleur buteur de l’histoire de Manchester United enfilée en janvier dernier. Puis, comme chaque trentenaire, Rooney s’est demandé comment redonner un sens à sa vie et, rapidement, plaquer le présent est devenu une évidence. « Je veux continuer à jouer pour mon pays, s’est justifié Wazza une fois son retour à Everton acté, lors d’un entretien avec Gary Lineker. Vous ne pouvez pas être appelé pour ce que vous avez fait par le passé. Pour représenter son pays, il faut jouer. J’ai compris ça et c’est ce qu’il fallait que je retrouve : le jeu. Être sur le banc ne me ressemble pas. » Wayne Rooney est donc revenu cet été à Everton avec la Russie dans le viseur, mais aussi avec une pile de souvenirs : des années à se coucher avec un pyjama d’Everton à côté de ses fils, de longues discussions autour de l’histoire des Toffees avec son père, l’impression d’avoir une histoire à finir avec Goodison Park…

Pour les dirigeants d’Everton, faire revenir Rooney à la maison avait alors deux objectifs : faire grandir le club sur le plan marketing, l’international anglais restant une marque, et accompagner un groupe largement bousculé durant l’été. « C’est la raison principale de son arrivée, a confirmé Ronald Koeman. Wayne est un joueur intelligent et avec son expérience, il canalise l’équipe ; quand elle a besoin de souffler, il peut redescendre aider Idrissa Gueye ou Tom Davies ; quand on doit attaquer, il orchestre. On n’a pas recruté Wayne parce qu’il va marquer 25 buts par saison, mais avant tout pour sa mentalité et son expérience. » L’histoire est belle et prouve définitivement que si les fantômes existent, ils peuvent aussi gagner. Face à City, comme face à Stoke une semaine plus tôt, Rooney a guidé ses partenaires, a cavalé plus que les autres et a donc marqué. Assez pour voir Gareth Southgate souffler son nom jeudi au moment de lâcher sa liste pour les rencontres contre Malte et la Slovaquie ? Qui sait, rien ne peut arrêter un immortel.

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Par Maxime Brigand

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