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Sébastien Dallet : « Aujourd’hui, je peux m’endormir sans avoir bu »

Propos recueillis par Gad Messika

Révélé au RC Lens dans les années 1990, Sébastien Dallet a mené une carrière très honorable qui lui a notamment permis d'affronter la Lazio en Coupe d'Europe et d'avoir El-Hadji Diouf ou Blaise Matuidi comme coéquipiers. Et puis il y a eu la fête, l'alcool, la drogue douce, les divorces et les huissiers. À 49 ans, il raconte tout.

Sébastien Dallet : « Aujourd’hui, je peux m’endormir sans avoir bu »

Tu es né à Bourges dans les années 1970. Comment s’est passée ton enfance dans le Cher ?

C’était une enfance agréable, dans une cité. On avait hâte de terminer l’école pour se retrouver en bas de l’immeuble et taper un foot. Je suis issu d’une famille de footballeurs : mon père jouait en semi-pro, mes grands frères jouaient aussi. J’ai un souvenir inoubliable : les matchs interquartiers. C’était une boucherie… Une vraie furie, blindée de monde. Si tu gagnais, on te respectait pendant un an. On ne te vole plus ta bécane, mais on vole celle des autres. Moi, j’avais pas de bécane… Donc, j’y allais à pied et je repartais en bécane ! (Rires.)

À tes 16 ans, tu as le choix entre plusieurs centres de formation : Auxerre, Toulouse ou l’US Orléans. Pourquoi Orléans ? 

C’était le club le plus proche de Bourges. Mes parents sont divorcés depuis mes huit ans, donc, dans un premier temps, ça rassurait ma mère de me voir près d’elle. J’ai fait une semaine à Toulouse et une à Auxerre. Le TFC a dit qu’ils allaient rappeler, ils ne l’ont jamais fait. Pour l’AJA, Guy Roux m’a dit : « Je vais continuer à te suivre. »

Quel type de changement as-tu pu observer entre ta vie à Bourges et ta vie à Orléans ?

À Orléans, je ne fumais plus de pétard. (Rires.) En tout cas, je dealais plus de drogue sur Bourges. Mon grand frère, qui a deux ans de plus, faisait un peu de deal et il m’avait embarqué là-dedans. Du coup, une fois à Orléans, je me suis consacré uniquement au foot. Et c’est devenu ma vie, en fait. Je bascule en troisième, je n’ai même pas le brevet. On me disait : « Qu’est-ce que tu vas faire plus tard ? » Je répondais : « Je vais être pro. »

Tu aidais ton frère, mais c’était de la nécessité ou tu voulais suivre son exemple et te faire un peu de thune ?

Le blé, non, je m’en foutais à cette époque. C’est plus sous l’influence de mon grand frère. Très jeune, il s’est fait de mauvaises fréquentations. C’était un très bon joueur de foot, capitaine des cadets nationaux, mais borderline… Parfois, il me disait : « Viens, on va acheter un kilo de shit, on va le découper en barrettes et on va les vendre. » Il se faisait des thunes et parfois il m’achetait quelques fringues. Je n’en avais pas besoin car, même avec peu, nos parents nous élevaient correctement. Ils étaient ouvriers, ils ont galéré toute leur vie pour joindre les deux bouts. Personnellement, tant que j’avais un ballon, une paire de crampons et que je pouvais aller à l’entraînement, j’étais heureux.

Sur les terrains, tu fais tes premières apparitions en D2 en 1991, à 17 ans. Tu te souviens de ton premier match ? 

Le coach m’annonce que je suis dans le groupe pour un déplacement à Dunkerque. Orléans-Dunkerque en bus, je t’explique pas la longueur du trajet… Tu fumes dans le car, tu joues aux cartes. Les anciens m’ont amené à leur table et ils m’ont appris à jouer au tarot. Je suis devenu un pro ! Je suis remplaçant durant le match, on perd 1-0 et en deuxième mi-temps, le coach me fait entrer et il me dit : « Joue comme tu sais jouer ! » Je n’avais aucun stress. Je rentre, je fais un appel, on me met un ballon en profondeur, je vois le gardien qui sort, je le dribble, je marque. 1-1. On reprend le car et on rejoue au tarot.

Le club finit en liquidation judiciaire, et tu es contraint de partir. Quelles solutions se présentaient à toi ?

Guy Roux me rappelle pour me dire : « Tu te souviens petit Dallet, je t’avais dit que j’allais te suivre, me voilà. Il est temps que tu viennes chez nous ! » J’ai répondu : « M. Guy Roux, non. Vous n’avez pas voulu me prendre, je ne viendrai pas cette année » et il m’a raccroché au nez. Le mec n’a pas voulu me prendre ? Eh bien c’est mort. Je ne suis pas rancunier, mais il ne faut pas me casser les couilles. Après, j’avais tous les clubs de France.

Quels étaient les autres clubs ?

Monaco ou Marseille, j’avais les deux. Marseille, j’ai toujours kiffé. Monaco, j’avais des potes en équipe de France espoirs qui y jouaient. Quand ils venaient dans les rendez-vous, j’entendais leur accent et je me disais : « Putain, ça doit être top d’être dans le Sud ! » Mon agent me dit : « Seb, j’te connais, le Sud, c’est pas pour toi. On est invités à voir un match, à Lens. » « J’te demande Marseille ou Monaco et tu m’envoies à Lens ? Il y a des pingouins là-bas ! » On va voir le match, et à la fin, je dis à mon agent : « Il est où mon contrat ? Je signe direct ! » Le stade, le public… La simplicité des gens, leur amour pour le maillot. Des gens comme moi, avec des parents ouvriers qui ont été à la mine.

Tu as bientôt 18 ans, tu signes au RC Lens. Tu te sens comment dans ta vie ? 

Il faut recommencer à zéro et prouver mes qualités pour intégrer les pros. J’avais signé en cours de saison, comme j’avais déjà joué en D2, je devais attendre la saison suivante. Avec la réserve, j’ai galéré jusqu’en 1992 pour qu’on me donne enfin ma chance. De temps en temps, Je m’entraînais avec les pros, je sentais que j’avais le niveau. L’entraîneur de l’époque (Arnaud Dos Santos, NDLR) ne voulait pas entendre parler de moi. Il pensait que j’étais un petit branleur, que je devais manger mon pain noir. Il m’a envoyé avec la réserve, puis les juniors… Je m’entraînais sur un terrain en sable. Ensuite, j’ai réintégré la réserve. Après quelques matchs, Patrice Bergues (coach du RCL entre 1992 et 1996, NDLR) m’a fait remonter avec les pros.

On sortait après les matchs à domicile, c’est là où j’ai bien connu la bière. Je ne buvais pas avant d’arriver à Lens.

Sébastien Dallet

L’année suivante, tu rejoins le groupe pleinement, tu joues de nombreux matchs…

J’étais moins le petit jeune, je commençais à être titulaire. C’est une saison qui a marqué les esprits. En 1991, le club était remonté en D1 et quatre ans après, on finit cinquièmes, avec une équipe de dingue. Roger Boli était en feu, il a fini comeilleur buteur du championnat. Moi, j’étais devenu le chouchou du public. Même quand j’étais remplaçant, au bout de cinq minutes de jeu, tout le stade me réclamait. Bon ou pas bon, le plus important, c’est de mouiller le maillot, de montrer que tu te défonces sur le terrain comme un pouilleux. On sortait après les matchs à domicile, c’est là que j’ai bien connu la bière. Je ne buvais pas avant d’arriver à Lens. Putain, faut les suivre à la bière dans le ch’nord ! (Rires.)

Après un prêt à Guingamp, tu reviens à Lens. Il s’est passé quoi durant cette saison en Bretagne ?

La saison 1994-1995, j’étais à l’armée. Je faisais le bataillon de Joinville. C’était une saison mitigée, même s’il y a eu de bons moments. À la fin de la saison, ils m’ont prêté à Guingamp où j’ai fait une année exceptionnelle. C’était la première année de Guingamp en D1, de toute l’histoire du club. Je fais une année de ouf, Guingamp veut m’acheter à la fin, mais Gervais Martel voulait que je rentre.

Dans quel état d’esprit tu reviens lors de cette saison 1996-1997 ? Le coach a changé, l’effectif aussi…

Cette année m’a fait mal… Slavo Muslin devient coach et il y a des recrues à mon poste. Là, je me dis que ça craint. J’avais montré que je pouvais être très bon, et en revenant à Lens, quelque chose s’est cassé. Je ne joue pas trop, l’équipe ne tournait pas bien… C’était une année galère. À huit journées de la fin, ils virent l’entraîneur et ils font revenir Roger Lemerre que j’avais connu à l’armée. Là-bas, ça ne s’était pas très bien passé… Roger est arrivé et a dit : « On est trop dans le vestiaire, donc huit d’entre vous iront en réserve. » Forcément, j’étais dedans. C’était mort, il fallait que je trouve un autre club.

En septembre 1996, Lens affronte la Lazio en 32es de finale de Coupe de l’UEFA. Comment te prépares-tu pour cette double confrontation ? 

T’es en costard à l’aéroport, c’est le parfum de la Coupe d’Europe, la Lazio à l’Olimpico, je rentre tôt dans le match… C’était magique ! Je n’ai pas joué le premier match et lors du deuxième, je remplace Tony Vairelles, qui se fracture la cheville vers la 20e minute. J’ai essayé d’apporter le maximum à l’équipe. On avait perdu à domicile et lors du retour, il y a 1-1. En fin de match, Foé tire sur le poteau. On est éliminés, et là, tu te dis que tu vas ranger le costume. Terminé.

L’année suivante, tu signes à Sochaux. Comment se passe ton arrivée dans le Doubs ? 

J’avais une bonne image du club, mais le souci, c’est que Sochaux était en deuxième division. Je me souviens des conseils des anciens, à Lens : « Si tu peux rester en D1, reste ! Le jour où tu retombes en D2, ça va être très dur de remonter. » Sochaux venait de descendre en D2, et l’objectif était clair : la montée. J’ai accepté le contrat et je suis reçu d’une merveilleuse manière. À Sochaux, on retrouve cet état d’esprit ouvrier. Ce sont les gens des usines Peugeot. C’est un club populaire avec beaucoup de supporters. J’y ai passé trois années magnifiques.

Quels sont tes meilleurs souvenirs à Sochaux ? 

Avec la montée, on avait créé une bande de potes. L’année de D2 était magnifique, on a fait des jolies fêtes… Celle de la montée en D1, c’était du grand n’importe quoi. On jouait à l’extérieur contre Martigues, derrière, on est sortis en ville, puis on est rentrés à Sochaux… On a enchaîné deux jours de fête intense. On s’est dit qu’on allait se teindre les cheveux en gris. On a passé tout l’été comme ça, au début du championnat, on avait encore les cheveux déteints.

En 2000, tu signes à Créteil. Tu connaissais l’Île-de-France ? 

Créteil, il y avait un super projet. Quand mon agent m’appelle pour me dire que le club est intéressé, je lui dis : « Non, pas Créteil, t’es fou ! La région parisienne, laisse tomber… » J’ai regardé le contrat, j’ai signé direct ! Mes premiers pas à Créteil, je retombais dans le petit professionnalisme. Je ne connaissais pas Paris, mais j’ai vite connu la ville. Je gagnais un peu d’argent… Pendant un an et demi, je n’étais plus joueur. J’ai connu un divorce et là, c’est devenu du grand n’importe quoi… C’était Paris by night.

J’ai connu un divorce et là, c’est devenu du grand n’importe quoi… C’était Paris by night. (…) À l’époque, partout où je sortais, il y avait Ronaldinho. Partout.

Sébastien Dallet

C’est-à-dire ?

T’as de l’argent, donc tu t’éclates. J’étais presque tous les soirs dehors… Demande à Marco Verratti, il te dira comment c’est, Paris, la nuit ! (Rires.) À l’époque, partout où je sortais, il y avait Ronaldinho. Partout. J’avais ma clé pour accéder au VIP du Barrio Latino. J’allais au Queen, aux Bains Douches, La Cantine du Faubourg… J’en garde de bons souvenirs, car cette période a été très courte, sinon j’aurais arrêté le foot beaucoup plus tôt. Le fait de se retrouver seul, d’avoir un peu d’argent et d’être sur Paris, c’est compliqué… Ma vie extrasportive était plus riche que la sportive. Je fais ma dernière année à Créteil, c’est le bordel au club… J’avais connu Faruk Hadžibegić quand j’étais à Sochaux, on se voyait souvent à Paris. Il m’appelle un jour et me dit : « Troyes est dernier de Ligue 1, je pourrais reprendre le club l’année prochaine. Si je viens, tu viens ! »

Comment se sont passées vos retrouvailles à Troyes ? 

La première année a été compliquée, mais la deuxième a été exceptionnelle. Je devais avoir 30-31 ans, c’était une nouvelle jeunesse, je me suis éclaté pendant trois ans. On est remontés en Ligue 1. On était une bande très soudée, comme à Sochaux. On commence très mal le championnat, puis, sur la deuxième partie, on éclate tout le monde. On jouait sans se regarder, c’était la Playstation ! L’arrivée de Furlan a fait du bien. Il a une particularité : il sait parler aux joueurs, mais aussi aux hommes. C’était une rencontre magnifique qui m’a fait grandir énormément. Et puis il y a un jeune qui arrive dans l’équipe, il a 18 ans, il s’appelle Blaise Matuidi. J’étais le relais de Furlan dans l’équipe. Il me taxait mes clopes quand il n’en avait pas !

Tu redécouvres la Ligue 1 à 32 ans, comment est ta vie à ce moment-là ?

Je rencontre une nouvelle femme à Troyes, ce qui me permet de trouver un équilibre. Troyes a été une aventure extraordinaire. Quand tu descends quelques saisons, t’es vite catalogué comme joueur de D2. Mon seul et unique objectif, c’était de me prouver que j’étais un joueur de Ligue 1.

En 2005-2006, vous arrivez à vous maintenir, de justesse, en Ligue 1. Comment as-tu vécu cette saison ? 

Avec Sochaux, il y avait une ambiance de dingue, mais beaucoup trop de changements. Ça n’a pas pris. À Troyes, on a gardé l’effectif. C’était la même bande de potes et c’est comme ça qu’on y est arrivé. Finalement, on se maintient, on fait une fête où l’on finit debout sur les voitures de flics, à poil dans les fontaines du centre-ville… L’apogée. Du grand art.

Ta carrière s’arrête un peu brutalement la saison d’après. Que s’est-il passé ? 

La femme avec qui j’étais est alors gravement malade. J’ai passé cette année entre les terrains et l’hôpital. J’étais blessé la moitié de l’année. C’était très compliqué. Ma femme de l’époque s’en sort, mais le mal est fait, je n’ai pas pu aider l’équipe. On est derniers du championnat, c’est mort. Vu l’année que je venais de passer, je pensais que le club allait me faire resigner. Furlan s’en va, et Denis Troch arrive. J’étais le plus ancien, je connaissais le club et le groupe par cœur. Je voulais resigner un an, on ne m’a proposé que six mois. Je me suis arrêté là-dessus, c’était le bon choix.

Tu avais un plan après le football ? 

J’avais deux ans de chômage, ce qui m’a permis de continuer à passer mes diplômes. Ça me laissait, aussi, le temps de réfléchir sur mon entreprise. Je me suis lancé dans le foot indoor. Je restais dans le sport et j’apportais une nouveauté dans la commune, le département et je servais des bières ! (Rires.)

Récemment, tu as rencontré des difficultés financières…

Il s’est passé une chose simple : ma boîte s’est retrouvée en mauvaise santé financière. Au bout de huit ans, à travailler sept jours sur sept. Je n’avais plus d’argent pour réinvestir, alors tu serres les fesses, t’essaies d’avancer le plus possible, mais tu ne peux plus. Ma femme se barre, et ma boîte est liquidée. En un claquement de doigts, tu te retrouves divorcé, tu perds ta boîte et tu n’as plus d’argent. Tu fais face à tes difficultés financières. Je ne suis pas le premier, pas le dernier. Aujourd’hui, c’est simple : il y a trois huissiers à qui je dois rendre des comptes tous les mois. Je n’ai pas un rond de côté, plus rien. C’est plus facile d’en parler maintenant car, aujourd’hui, j’ai rebondi. J’ai retrouvé un boulot.

Comment se passe ton quotidien ? 

Je travaille ! J’ai balbutié dans l’immobilier, mais quand tu t’aperçois que tu tombes, t’essaies de te rattraper aux branches. Soit t’as le mental pour t’y agripper, soit tu n’as pas le mental, tu descends et tu ne remontes jamais… Ce n’est pas mon caractère, donc, j’ai testé plusieurs choses et maintenant, ça fait quatre mois que j’ai trouvé un boulot stable, qui me plaît beaucoup. Ça va me permettre de voir la lumière au bout du tunnel, ce qui était loin d’être gagné quatre mois auparavant.

Combien de temps a duré ce tunnel ?

Il a duré quatre ans. Quatre ans de galère. Avec le recul, c’est la vie, tout simplement. Pourtant, je suis heureux. Je vais avoir 50 ans et il y a beaucoup de gens qui auraient aimé les vivre à ma place. Pendant cette période, t’essaies de ne pas descendre trop bas, ce qui n’est pas évident. Tu t’accroches à des projets, à des gens qui t’aiment… Quand il se passe tout ça, le tri se fait automatiquement. J’ai de la chance, je suis très bien entouré, j’ai beaucoup d’amis. Ce sont des moments où t’essaies de te poser, d’échanger, de réfléchir. Ça fait deux ans que j’ai rencontré une nouvelle femme. Elle m’apporte beaucoup de soutien, d’écoute, d’échanges… Il fallait juste que je trouve un boulot. Je travaille dans la logistique, je m’occupe d’un entrepôt, on y stocke des marchandises. On m’a proposé ce boulot en me disant : « C’est peut-être pas un super boulot, désolé… ». J’ai répondu : « Je suis au chômage, il faut bien que je gagne de l’argent ! » Avec les huissiers, tous les jours, c’est le bordel. C’est ingérable.

Les huissiers m’ont pris ma voiture, donc maintenant, j’ai un vélo. Ils ne vont pas me prendre mon vélo, quand même…

Sébastien Dallet

Quand les huissiers commencent à faire le pressing, ça doit être dur de s’en débarrasser, non ?

Ça fait deux ans qu’ils sont là. Aujourd’hui, je me suis arrangé avec eux pour verser des sommes tous les mois. Est-ce qu’elles vont suffire ? Non. À un moment donné, ils vont vouloir aller plus loin, savoir combien je gagne et puis me dire : « Vous êtes capable de donner tant… » Ce n’est pas possible. Ils m’ont pris ma voiture, donc maintenant, j’ai un vélo. Ils ne vont pas me prendre mon vélo, quand même… J’ai le nombre de meubles qu’il faut pour qu’ils n’aient pas le droit d’y toucher. Ils valent cinq balles pièce. Une table, un canapé, une télé, deux chaises et un lit.

Tu t’es vu tomber ? 

Oui, dans les moments où tu as tellement de problèmes que tu ne sais pas par lequel commencer. À ce moment-là, tu perds en lucidité. Tu te dis : « Je suis bloqué de partout, comment je vais faire ? » C’est comme si tu étais encerclé. Alors tu fais ce qu’il ne faut pas faire : reprendre les addictions. Tu reprends la picole, les pétards… Ça te permet de t’endormir. Tout simplement.

Tu ne pouvais pas t’endormir sans boire ni fumer ? 

Non. Si je restais sobre, net, je ne pouvais pas. Impossible. Je n’étais pas un grand fumeur, mais au lieu de te servir un verre, tu te fais un petit pétard d’herbe, juste pour te mettre un coup et dormir. Parfois, tu te dis : « J’étais là-haut et maintenant, je suis tout en bas. » Malheureusement, je ne connais personne qui possède une machine à remonter le temps. J’étais bien conscient de la réalité, j’en rigole aujourd’hui et à l’époque, aussi. J’étais tout en haut, je vais connaître le bas et on va s’en sortir.

Quelle est la chose la plus compliquée à gérer de ton quotidien ?

Aujourd’hui, si ma copine n’existait pas, j’arrêterais de vivre le 15 du mois. Je meurs pendant quinze jours et puis je reviens, à chaque début de mois. Ça va prendre du temps, mais ça va le faire.

Tu trouves des pistes pour t’en sortir ?

La première solution, c’était de se reprendre en main. J’aime bien boire un verre, mais aujourd’hui, je peux m’endormir sans avoir bu. La deuxième solution, c’était de trouver un job stable. C’est fait. Après, je ne suis pas encore en CDI, mais j’ai franchi la première marche.

Aujourd’hui, qu’est-ce que tu vois quand tu te regardes dans le miroir ? 

J’ai une belle vie qui m’attend. Ce qui me fait vivre, aujourd’hui, ce sont mes enfants, ma copine et mes amis. J’ai deux enfants qui sont fiers de moi et je ne veux pas leur apporter l’image d’un SDF. J’ai apporté beaucoup de belles choses autour de moi, mais aussi des moins belles. Pour moi, un homme doit continuellement s’enrichir et s’améliorer. Je suis parti de bas, et humainement, l’objectif, c’est d’arriver le plus haut possible.

Dans cet article :
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Propos recueillis par Gad Messika

Pour les plus jeunes: Sébastien Dallet est un ancien ailier des années 90-2000. Il a joué à Lens, à Guingamp, à Sochaux, à Créteil et à Troyes. Il a disputé plus de 350 matchs en professionnel, et c'est typiquement ce qu'on appelait un "bon joueur de D1". On estime qu'il est devenu chauve à peu près au milieu de tout ça. Voilà, vous savez tout. Pour le reste, il y a YouTube.

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