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Bleus : la meilleure défense, ce sera bien l’attaque

Par Clément Gavard
5 minutes

Pour la première fois depuis plus d’un demi-siècle, l’équipe de France a mangé cinq buts ce jeudi soir contre l’Espagne (5-4). Une défaite qui a mis en lumière des défaillances individuelles et collectives, mais aussi une évidence : à un an du Mondial, la cohabitation des talents de l’attaque reste le grand enjeu pour les Bleus et Didier Deschamps.

Bleus : la meilleure défense, ce sera bien l’attaque

Que retenir à la sortie d’une soirée de folie, au bout de laquelle l’équipe de France a fini dans les cordes, encore une fois, dans une demi-finale face à l’Espagne ? Les chanceux présents à Stuttgart, ce jeudi, en ont eu pour leur argent, et les 17 000 supporters bleu blanc rouge à avoir fait le déplacement en Allemagne auront vu plus de buts en une rencontre (9) que durant les six matchs des Bleus à l’Euro 2024 dans le même pays (7). Une défaite 5-4, ce n’est pas vraiment ce qui pourrait résumer l’ère Didier Deschamps, où l’équilibre a toujours été un credo, bien plus que la folie. La France n’avait jamais encaissé cinq buts sous ses ordres, il a même fallu remonter plus d’un demi-siècle dans les archives tricolores pour retrouver trace d’une telle perméabilité (un revers 5-0 en Angleterre, en 1969). En treize ans, la machine de DD n’avait même pris trois buts dans la musette qu’à six reprises : trois fois en amical en 2013 et 2015 (Brésil x2, Belgique), deux fois contre l’Argentine en Coupe du monde en 2018 et 2022 pour les deux matchs aux destins contrastés que l’on connaît, et une fois contre l’Italie en septembre dernier.

Un mélange de plaisir et de gêne dans la défaite

Voilà pour les livres d’histoire, mais il ne peut pas être question que du passé quand un Mondial se rapproche et que chaque match sera désormais une préparation, voire une projection sur ce que l’équipe de France sera capable de faire de l’autre côté de l’Atlantique, en 2026. Alors, que retenir ? Les vingt premières minutes convaincantes des Bleus qui auront eu le mérite de nous mettre dans le match ? La défense catastrophique, pas aidée par Mike Maignan et un milieu de terrain friable ? Les vingt dernières minutes et la première rayonnante de Rayan Cherki, un talent supplémentaire qui pourrait encore nous laisser penser que la France dispose du meilleur réservoir offensif de la planète ? Ce n’était « que » la Ligue des nations, mais c’était l’Euro un an plus tôt, et c’était toujours cette Espagne, pas tout le temps plus forte ce jeudi, mais terriblement réglée techniquement et beaucoup plus efficace à l’approche de la surface adverse (16 tirs, 8 cadrés pour la Roja ; 24 tirs, 9 cadrés pour les Bleus).

Cela faisait longtemps, au moins, que l’on n’était pas sorti d’une défaite de l’équipe de France avec une certaine sensation de plaisir, celle d’avoir passé un peu plus de 90 minutes devant un vrai match de foot. Après avoir vu neuf buts défiler devant nos yeux, il est difficile d’écrire qu’il y avait deux très belles équipes sur le terrain à Stuttgart, mais il est obligatoire de penser que de très beaux joueurs, du genre à vous réconcilier avec le sport roi, ont fait opérer leur magie. Au point qu’il est difficile de ne pas y penser et de se concentrer seulement sur les faillites individuelles et défensives chez les Bleus.

On a eu une maîtrise supérieure à cette équipe d’Espagne.

Didier Deschamps, apôtre du résultat

Il faut pourtant s’attarder un minimum sur ce qui n’a pas du tout marché : cette arrière-garde expérimentale, blessures obligent, un milieu trop souvent dépassé, un pressing et contre-pressing toujours aussi problématiques pour l’équipe de DD, et même une attaque trop tendre, trop stéréotypée, à l’image des nombreuses frappes faciles à appréhender par Unai Simón. Il y a même eu la crainte immense de vivre une déroute monumentale, quand la France était menée 4-0 à la 55e minute et que la gêne était palpable devant la facilité des champions d’Europe en titre à danser sur leurs adversaires.

Le grand enjeu de la cohabitation des talents

Cinq buts plus tard, dont quatre des Bleus qui auront presque donné raison à Grégoire Margotton et Bixente Lizarazu, qui martelaient que « ce n’était pas fini » à un quart d’heure du terme, Deschamps s’est découvert une passion pour la possession (57% pour l’EDF) et pour le jeu proposé par son équipe, lui qui a toujours placé le résultat au-dessus de tout le reste, comme seul juge. « Il n’y a pas tout à jeter, on a fait beaucoup de bonnes choses. On a eu une maîtrise supérieure à cette équipe d’Espagne, posait le sélectionneur au micro de TF1 quelques minutes après la défaite. Eux avaient tout le monde, et on leur a été supérieurs dans le jeu. »

La maîtrise n’est peut-être pas le bon terme, tant les Bleus ont eu deux périodes de très grand vide, mais il y a eu des combinaisons et du jeu rapide, notamment en début de partie, et des promesses, ou au moins une seule, celle que Cherki aura son mot à dire ces prochains mois et sans doute ses prochaines années. Le sélectionneur pourrait tout envoyer valser, revenir à son sacro-saint équilibre qui n’avait pas emmené l’équipe de France au bout l’été dernier et ne pas chercher à faire cohabiter les différents talents de la ligne offensive, mais ce serait trop bête. Ce 4-2-3-1 pourrait avoir de l’avenir et on aurait aimé le voir avec certains absents en défense (Dayot Upamecano, Jules Koundé, William Saliba), même si le milieu reste une énigme depuis la disparition forcée du formidable duo N’Golo Kanté-Paul Pogba.

« À chaud, je dirais qu’on a bien joué, on a eu des séquences de jeu qu’on n’a pas eues depuis un moment, assurait Kylian Mbappé, pas dans un grand soir, chez le diffuseurOn n’est pas constants sur 90 minutes, mais il y a eu du mieux. […]  Il n’y a pas que du négatif. On a les boules, c’est sûr. […] On a un long chemin jusqu’à la Coupe du monde, il faut tirer des leçons de chaque match qu’on joue. » Celles de ce jeudi seront qu’il faudra beaucoup mieux défendre pour aller chercher une troisième étoile en Amérique, mais aussi que le grand enjeu sera de trouver la bonne chorégraphie pour faire cohabiter les multiples talents devant (Dembélé, Olise, Doué, Mbappé, Cherki, etc.). En bon adepte des poncifs, Deschamps pourrait boucler son septennat avec celui-ci : la meilleure défense, ce pourrait être l’attaque.

Une leçon de foot-boulimie

Par Clément Gavard

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