Comme l’année dernière à l’Euro, l’équipe de France a perdu ce jeudi soir une demi-finale contre l’Espagne (5-4), cette fois en Ligue des nations. Une défaite dans un match très spectaculaire, où les Bleus n’auront pas toujours eu tout faux dans les intentions, en revenant de très loin après un 4-0 à l’heure de jeu. Ce sera donc l’Allemagne pour la médaille en chocolat, dimanche.
Espagne 5-4 France
Buts : Williams (22e), Merino (25e), Yamal (54e SP, 67e) et Pedri (55e) pour la Roja // Mbappé (59e SP), Cherki (79e), Vivian CSC (84e) et Kolo Muani (90e+4) pour les Bleus
Ceux qui n’avaient pas trop envie d’allumer leur télé, ce jeudi soir, pour se poser devant l’Espagne et la France ont eu tort. Ils ont raté neuf buts, de la vie, du jeu et tout ce qui peut nous permettre de s’accrocher à une rencontre de Ligue des nations pour entretenir une boulimie de foot. Près d’un an après sa victoire à l’Euro, à 200 kilomètres plus à l’est, le voisin pyrénéen a rappelé aux Bleus qu’il était leur pire cauchemar dès qu’ils se retrouvaient en demi-finales (2 éliminations sur les 11 dernières demies, à chaque fois contre les Espagnols). Il n’y aura donc pas de prime time dimanche pour la bande de Didier Deschamps, qui se contentera de l’apéro et d’un match pour la médaille en chocolat face à l’Allemagne, toujours à la MHPArena, quand la Roja tentera de s’offrir un troisième titre en deux ans.
On s’est rapidement pris au jeu, cinq jours seulement après avoir vu le PSG ramener la Ligue des champions dans l’Hexagone, et le début de partie n’a pas encouragé à se saisir de la zappette pour les fidèles. Pendant que les deux zinzins de l’Amérique échangeaient les coups sur leur réseau social préféré, Français et Espagnols mettaient du rythme et de la vie dans cette demi-finale. Marc Cucurella a eu le droit aux sifflets d’un public allemand qui n’a pas oublié, Lamine Yamal a commencé à faire de la magie et les deux équipes ont choisi de se rendre les coups en préférant la verticalité à l’attentisme. Les Bleus ont même pris le contrôle du ballon et le quatuor offensif (Dembélé, Mbappé, Olise, Doué) a cherché des connexions. Sans trouver la faille, Mbappé trouvant Unai Simon sur son chemin après un beau boulot de son pote Dembouz (7e).
Pour l’Espagne, les buts viennent par deux
Un beau résumé de la première période française : des Tricolores trop gentils dans le dernier geste et un portier espagnol vigilant sur les quelques frappes dangereuses. Il a ainsi vu Theo Hernandez trouver son arête (12e), avant que Doué, Mbappé et Dembélé ne lui chauffent tour à tour les gants (17e, 31e, 37e, 45e). Comme l’an dernier, l’Espagne a allumé la lumière deux fois au même moment, c’est-à-dire entre la 20e et la 25e. Yamal, forcément, a appuyé en premier sur l’interrupteur pour trouver dans la surface Mikel Oyarzabal, qui s’est bien appuyé sur Ibrahima Konaté pour décaler Nico Williams, buteur en force (1-0, 22e). Rebelote dans la foulée, l’attaquant de la Real Sociedad s’amusant d’un une-deux avec Mikel Merino pour voir son partenaire planter le deuxième (2-0, 25e). Le scénario aurait pu être encore plus cruel si Dean Huijsen n’avait pas été signalé hors jeu sur le 3-0, mais ce n’était en fait que le début d’un sacré calvaire.
Il y a seulement eu le temps de voir Dembélé se montrer trop court sur un centre de Hernandez pour voir l’Espagne mettre en difficulté une défense tricolore beaucoup trop fébrile devant la complicité technique des champions d’Europe. Pour arrêter l’intenable Yamal, Adrien Rabiot a tout pris et provoqué un penalty, transformé en douceur par le joyau du Barça (3-0, 54e). Puisque les buts vont par deux pour la Roja, Pedri et Nico Williams ont fait joujou devant des Bleus apathiques, et l’autre pépite barcelonaise a laissé Mike Maignan sur les fesses (4-0, 55e). Des pertes de balle coupables au milieu, une défense à la rue, et la crainte de subir une défaite historique commençait à pointer le bout de son nez. Jusqu’à ce que Mbappé, particulièrement dans le dur ce soir, n’ait le droit lui aussi à son péno provoqué et marqué pour sauver les apparences (4-1, 59e). Sauf qu’après avoir vu Doué et Barcola passer à côté du 4-2, Yamal est allé chercher son doublé pour continuer à chauffer les archives d’Opta(5-1, 67e).
Un espoir nommé Cherki
Il était question de ne pas sombrer pour les Bleus et ce n’est pas du tout ce qui s’est passé. Mieux encore, l’équipe de Deschamps a cherché et trouvé les solutions pour revenir dans le coup et offrir un mince espoir aux derniers optimistes. Pour sa grande première sous la tunique bleue, Rayan Cherki a rappelé pourquoi il avait été convoqué en inscrivant un but splendide en levant son ballon pour l’envoyer du gauche au fond des filets de Simon (5-2, 79e). Le Gone sur le départ a ensuite combiné avec un autre ancien Gone, Malo Gusto, qui a centré fort pour pousser l’entrant Dani Vivian au but contre son camp (5-3, 84e).
79' CHERKI INCROYABLE !
Le Lyonnais se présente pour sa première en Bleu ! But pour la France qui réduit le score à 5-2 grâce à cette somptueuse réalisation !
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Alors, peut-être ? Peut-être, oui, Maignan parvenant enfin à faire un vrai arrêt (5 pions encaissés sur 8 tirs cadrés) et Cherki, encore lui, déposant un centre sur la tête de Randal Kolo Muani (5-4, 90e+4). Mbappé et les Bleus auraient aimé davantage de temps additionnel pour aller chercher une remontada historique, mais le dernier coup franc n’a rien donné et la Roja a soufflé un bon coup. Une chose à retenir : ne surtout pas croiser l’Espagne en demi-finales dans un an, à la Coupe du monde 2026.
Espagne (4-3-3) : Simón – Porro, Le Normand (Vivian, 77e), Huijsen, Cucurella – Zubimendi, Pedri (Ruiz, 64e), Merino (Gavi, 90e) – Yamal, Oyarzabal (Aghehowa, 77e), Williams (Olmo, 64e). Sélectionneur : Luis de la Fuente.