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Quelle est la recette pour que Nice fasse tomber Benfica ?

Par Thomas Morlec
6 minutes

Quatrième de Ligue 1 l'année dernière, l'OGC Nice dispute ce mercredi son 3ᵉ tour préliminaire de la Ligue des champions face à un cador européen : le SL Benfica. Bien que le Gym présente des arguments, le club lisboète fait figure de favori dans cette confrontation, surtout quand on sait à quel point il aime croquer ses homologues français.

Quelle est la recette pour que Nice fasse tomber Benfica ?

Ouf, cette première manche de qualification en C1 se joue à la maison. Devant 27 000 supporters, l’OGC Nice ne devra donc pas rater son départ parce que c’est l’enfer qui l’attendra la semaine prochaine au Portugal. En effet, en 19 réceptions d’un club français en compétition européenne, Benfica n’a pas perdu le moindre match (13 victoires, 6 nuls). Véritable chat noir des formations tricolores, Toulouse et plus récemment Monaco peuvent en attester, le club lisboète se fera les griffes sur le 4ᵉ de la dernière saison de Ligue 1 dans cet Aiglonico pour continuer de croire en une qualification en C1. Si sur le papier, le duel semble déséquilibré, comment la bande à Franck Haise peut surprendre la formation portugaise ?

Mission zéro complexe

Quand il a appris l’identité de son adversaire, l’entraîneur du Gym, a dû avoir un sourire crispé au moment d’apprendre qu’il croiserait la route des copains du redoutable Pavlídis et de l’odieux Otamendi. « Contre Benfica, normalement, on n’existe pas, surtout sur un match aller-retour, a-t-il déclaré lors d’une interview à L’Équipe. La Coupe du monde des clubs qu’ils ont disputée, ce n’est pas un tournoi de sixte dans le sud du Portugal. Ils ont battu le Bayern (1-0, le 24 juin en phase de groupes) et ils ont perdu en prolongation contre Chelsea (1-4, en huitièmes de finale) […] Mais ce n’est pas parce qu’on ne doit pas exister qu’on n’existera pas. » Tout juste vainqueur de sa 10ᵉ Supercoupe du Portugal, en dominant par la plus petite des marges le Sporting, Benfica, orphelin d’Ángel Di María rentré au pays, va disputer une 23ᵉ saison consécutive une Coupe d’Europe, alors que le Gym, lui, n’a pas goûté à la C1 depuis 65 ans et reste sur une campagne de C3 désastreuse la saison dernière avec trois nuls et cinq défaites en huit matchs. Voilà comment mesurer la différence de poids entre ces deux écuries.

L’Europe est tout simplement dans l’ADN des Aigles. « C’est un club avec beaucoup d’histoire, même si en Ligue des champions, ils ont un peu plus de mal ces dernières années, c’est une équipe qui répond toujours présent sur les compétitions européennes », pose Vincent Sasso, 119 matchs dans le championnat portugais. Au Portugal, le club est sacré. Et ce n’est pas le défenseur de Dunkerque qui dira le contraire : « Benfica, c’est un club mythique, le plus grand club du pays, même si le Sporting est mieux en ce moment. Tout le temps que j’ai passé là-bas, j’ai senti que c’était une autre dimension, il faut vivre au Portugal pour la comprendre. » 

Nous, on a tendance à se dévaloriser, mais eux, ils connaissent notre valeur. Quand tu tires le quatrième du football français, ce n’est pas une sinécure.

Frédéric Antonetti, tombeur du Benfica en 1997

Nice n’a pourtant pas à rougir quand on voit son effectif. Malgré le départ de son homme fort Evann Guessand à Aston Villa, le Gym est une équipe cohérente, renforcée par les arrivées du gardien sénégalais Yehvann Diouf, de l’ailier suédois Isak Jansson ou encore du défenseur Juma Bah (prêté par Manchester City). De plus, l’adversaire du soir risque d’avoir bien moins de jus que les Niçois, comme l’a justement rappelé Franck Haise : « Quelle coupure ont-ils véritablement eue ? Sont-ils partis trois semaines à ne rien faire sur une plage ? Eux aussi jouent une qualification en Ligue des champions. Je ne pense pas que l’écart physique sera démesuré entre nous, mais ce qui est sûr, c’est que la préparation ne sera pas la même et que ça doit être un de nos points forts. »

Il n’y a donc aucune raison de faire un complexe d’infériorité pour Frédéric Antonetti, qui a déjà battu (à domicile) et éliminé Benfica avec Bastia en 1997« Le problème en Coupe d’Europe, il est souvent mental. Benfica est un grand nom, il faut le respecter et se méfier de leur roublardise, parce qu’ils ont bien plus d’expérience européenne, mais c’est sur le terrain que ça se passe, alerte l’actuel coordinateur sportif du SCB. Quand on les a éliminés en 1997, ils étaient largement favoris. C’était deux rencontres de haut niveau. J’avais une bonne équipe mais Nice a aussi tous les arguments pour leur poser des problèmes. Il faut se dire que c’est du 50/50, y croire et surtout ne pas être complexé. Ce ne sont pas des extraterrestres ! » Il faut aussi se mettre à la place des Portugais, qui auraient sûrement préféré hériter d’une autre équipe lors du tirage au sort. « Quand Benfica tombe contre un club français, il n’est pas rassuré, suppose Antonetti. Nous, on a tendance à se dévaloriser, mais eux, ils connaissent notre valeur. Quand tu tires le quatrième du football français, ce n’est pas une sinécure. »

« Défensivement, c’est une équipe qui a des failles »

Outre l’armoire à trophées gigantesque, l’une des recettes du succès du club lisboète est son style très offensif, même si, de facto, la formation libère beaucoup d’espaces et peut permettre aux adversaires de jouer en contre-attaque. « Défensivement, c’est une équipe qui a des failles, détaille Sasso. Ils sont tellement habitués à attaquer toujours en championnat que quand ils jouent une équipe supérieure, notamment en Europe, cela peut les gêner. » En revanche, quand on affronte le club portugais en match aller-retour, une autre difficulté, et pas des moindres, s’impose : le mythique Estádio da Luz. Une fournaise pouvant accueillir près de 70 000 spectateurs. Pour les visiteurs, cela peut devenir un cauchemar. « Je pense que c’est l’une des plus belles ambiances et l’un des plus beaux stades où j’ai pu évoluer, se remémore le défenseur de Dunkerque. Quand ils jouent à domicile, tu sens vraiment l’appui du public. Le plus important c’est de faire une bonne entame de match, parce que si tu encaisses d’emblée c’est le jeu. Ils poussent, tu as littéralement l’impression que le stade va exploser. »

En attendant, c’est dans l’ambiance feutrée de l’Allianz Riviera (à guichets fermés tout de même) et sans supporters lisboètes que Nice reçoit ce mercredi soir Benfica. Si la rencontre n’a pas emballé les diffuseurs TV, les hommes de Franck Haise devront jouer crânement leur chance pour espérer devenir le quatrième club français – après Bordeaux en Coupe des coupes lors de la saison 1986-87 et le sublime coup franc de Philippe Vercruysse, le SC Bastia lors de la Coupe UEFA en 1997-98 avec la tête de Pierre-Yves André et plus récemment l’Olympique de Marseille en quarts de finale de Ligue Europa 2023-2024 et le coup de casque de Faris Moumbagna et les tirs au but – à éliminer Benfica en coupe d’Europe. Maintenant, comme le martèle Antonetti, entraîneur de Nice de 2005 à 2009, « il ne faut pas être dans ses petits souliers mais jouer son jeu et tout simplement y croire ». Aux Aiglons désormais d’écrire leur histoire : on aura ensuite tout le temps de parler du bilan effrayant de José Mourinho contre les clubs français, en cas de qualification pour les barrages de Nice et de Fenerbahçe.

Franck Haise lucide sur l'élimination de Nice en Ligue des champions

Par Thomas Morlec

Tous propos recueillis par TM, sauf mentions.

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