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- Ce qu'il faut retenir de la 12e journée
Week-end « fiscal » pour le PSG
Paris garde la tête de la Ligue 1 en jouant la théorie du complot, l'OM se fait rattraper à la maison par Nice (2-2), Lyon ne gagne pas à Sochaux (1-1) et Lille se paye Brest (1-0). Pourtant, les folies étaient ailleurs...
Moyen Lorient
Sept matchs sans victoire, 16 buts encaissés en 4 matchs, Lorient est en train de se fissurer de partout. Après la gifle reçue à Valenciennes (1-6), les Merlus se sont fait démâter à la maison par un Bordeaux efficace (4-0). Une telle baffe dans la gueule que Christian Gourcuff en a perdu son sang-froid naturel. « La question de savoir si on a la valeur de la Ligue 1 se pose. Il y a un engrenage qu’il faut absolument enrayer. C’est une question de valeur, de caractère, mais il ne faut pas se laisser emporter par cette situation. Peu de joueurs ont joué à leur niveau ce soir. » Un joueur qui a joué à son niveau, c’est le Girondin Jussiê. L’intermittent du spectacle bordelais était dans un bon jour : un but et deux passes décisives. Quand il est bouillant, le numéro 10 est un joyau et toute son équipe avec.
Paris, last action Herault
Quelle lecture donner au match du PSG à Montpellier ? Celle d’une équipe qui revient d’un déplacement chez l’actuel champion de France avec un point en ayant joué à dix pendant 80 minutes ou celle d’une équipe qui vient de prendre un point en deux matchs ? Un peu entre les deux. Il faut dire que les Parisiens ont chié dans leur assiette avant même l’entrée avec cette dégueulasserie de passe de Verratti pour Sakho qui enchaîne par un contrôle en bois et un tirage de maillot sur Charbonnier (qui ne s’est pas privé de tester la résistance de la liquette de son ancien collègue du Camp des Loges) et prend un rouge. On joue la dixième minute et le PSG est déjà en train de vaciller. Bizarrement, les Franciliens livreront un match plutôt correct, emmenés par un Ménez en mode papa mutant, un bon Lavezzi et un but tout en caresse de Maxwell. Mais Montpellier n’est pas champion de France pour rien. Sur la première erreur de Blaise Matuidi depuis 2008, Cabella mystifie l’axe parisien et perfore Sirigu du gauche. Un match nul qui n’arrange personne, mais qui laisse les Parisiens sur une meilleure note que samedi dernier. Cela étant dit, Paris recevra Rennes sans Zlatan et Sakho. Pis, Leonardo a utilisé l’expression « on est trop fiscal avec le PSG » et déplore un complot contre son club. Le monde part en sucette.
Foued Kadir, futur chômeur talentueux
Dans huit mois, Foued Kadir n’aura officiellement plus d’employeur (il est en fin de contrat en juin 2013). Histoire de se montrer, l’Algérien évolue actuellement sur une autre planète. Sur les deux derniers matchs, le milieu de terrain a enfilé trois buts et trois passes. À l’image de son équipe, qui joue sans doute le plus beau football de France actuellement, Kadir est sur un nuage. La meilleure attaque du championnat n’a fait qu’une bouchée de la pire défense (Bastia, 29 buts encaissés) et son milieu de terrain n’y est pas pour rien, en dépit d’un terrain de merde. A priori, le joueur devrait vite voir ses dirigeants pour évoquer son avenir. Bah tiens. En attendant, VA affiche une très belle cinquième place et a bien mérité de garder son petit surnom une semaine de plus : le FC Barcelone du Nord. Ouais, c’est bidon.
Les Verts ont un programme
« Montpellier a créé l’exploit la saison passée. Pourquoi pas nous ? On aurait pu baisser le pied après notre victoire à Paris (2-1). On ne l’a pas fait. On est conscients qu’on peut titiller les gros. Mais se qualifier pour une Coupe d’Europe, ce que nous n’avons pas réussi à faire la saison passée, serait déjà bien. » Aubameyang – encore buteur contre Troyes, son huitième de la saison – a balancé la patate chaude : Sainté a de l’ambition et vise, pourquoi pas, l’Hexagoal. En attendant, les ouailles de Christophe Galtier ont confirmé leur victoire du Parc des Princes et s’affichent au pied du podium après leur victoire contre l’ESTAC. Le collectif tient la route, le milieu est solidaire et efficace et Brandão pèse sur les défenses adverses avec intelligence. Jusqu’à quand ?
Nancy, pas de déclic mais des claques
« Je suis assis juste en face du couloir qui mène à la porte du vestiaire, donc j’ai été l’un des premiers à voir ces gars entrer. J’ai même pris un coup au visage, heureusement pas très grave. » À défaut d’avoir arrêté les tirs rennais, Guy-Roland Ndy Assembé a arrêté l’envahissement de son vestiaire par une poignée de supporters lorrains fortement mécontents de la nouvelle défaite des leurs. Une nouvelle fois battus (1-3), les Nancéiens n’en finissent plus de prendre l’eau en fin de classement. Et si, en plus, les supporters se mettent à vouloir casser du joueur, on ne donne pas cher de l’avenir du bilan de santé de ce bon vieux Jean Fernandez. Même Mavinga et M’Vila se sont relancés à Marcel-Picot. On ne parlera pas non plus du nouveau but d’extra-terrestre de Romain Alessandrini. Le mec en met un par semaine.
Par Mathieu Faure