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Ne réveillez pas un flic qui dort !
Consulter le site du Parisien ce matin réservait une belle surprise. Pas en ce qui concerne le rachat du PSG par les fameux Quataris ou encore l’éventuelle arrivée de tel ou tel joueur. Non, dans une brève interview, nous avons enfin pu découvrir le point de vue sur les supporters parisiens de Jean-Louis Fiamenghi, ancien du Raid et surtout nouveau directeur de cabinet du préfet de police de Paris après son récent transfert du service de protection des hautes personnalités (SPHP). Celui qui a commencé sa carrière sur les dossiers sensibles ( par exemple à la BRI dans l’équipe de Broussard à l’époque de Mesrine) ou « tombeur » du dirigeant nationaliste corse Charles Pieri, appartient sans conteste à la vieille école de la police nationale (celle des années 70, quand Gaston Defferre expliquait en 1981 à François Miterrand qui cherchait des policiers de confiance pour sa garde rapprochée, qu’un flic de gauche, cela n’existait alors pas).
Il se lance donc désormais sur le délicat sujet des tribunes parisiennes, le lendemain d’une réunion fantôme entre le président du club et des supporters (“Libertés pour les abonnés” et les ex-Lutece Falco n’étaient pas invités, ce qui réduit quand même considérablement les candidats potentiels au dialogue). Si la défense inconditionnelle du plan ne surprend personne, on a quand même droit à quelques perles. Et la palme revient à la merveilleuse saillie : « Un match sans fumigènes ni banderoles, c’est mieux » . La liberté d’expression ou simplement de manifester par un tifo son soutien à ses couleurs sont renvoyés inévitablement au domaine du trouble à l’ordre public. Mais davantage encore, le masque tombe, et comme il était déjà possible de le percevoir avec la Loppsi 2, les mesures adoptées cette saison au Parc des Princes se révèlent de moins en moins réservées au cas spécifique du PSG : « le plan a suscité des vocations à Marseille ou Montpellier par exemple. Nous tentons d’exporter ce modèle en province. Notre expérience a profité à certains. On ne va pas baisser la garde » .
Étrangement la situation lyonnaise n’est pas évoquée, mais les South Winner et la Butte Paillade peuvent commencer à compter leurs jours semble-t-il. Au passage, les Investisseurs peuvent être rassurés tout comme le comité pour l’organisation de l’euro 2016 qui nous laissera des jolis stades tous beaux, tout neuf, tous propres.
Nicolas Kssis-Martov