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Marseille se fait gifler
À force d'enquiller les victoires, ça allait finir par tomber. L'OM a donc pris l'eau à Valenciennes (1-4). Un accident, puisque même Mandanda a fait sa bourde. À l'autre bout du pays, Lyon s'est fait piéger par Bordeaux et on a retrouvé Kevin Gameiro. Vous savez, l'ancien buteur.
Steve Mandanda, le gant dort
« La forteresse » , titrait L’Équipe de dimanche en parlant de la défense de l’OM. Dans la foulée, et sans aucune raison hormis celle de l’accident, les Olympiens ont sombré à Valenciennes (4-1). Dans ce marasme collectif, c’est toute l’arrière-garde marseillaise qui a pris l’eau. De Nkoulou à Fanni en passant par le capitaine, Steve Mandanda. Costaud depuis le début de saison, on se disait qu’avec le faible temps de jeu de Lloris à Tottenham, l’ancien Havrais pouvait de nouveau bousculer la hiérarchie des gardiens de but en équipe de France. Mais hier à Valenciennes, Mandanda a commis la boulette de la journée. En voulant relancer vite à la main, Mandanda s’affiche. Le ballon reste scotché à ses paluches et file directement dans les pieds de Kadir qui ajuste tranquillement un plat du pied dans le but vide. C’est moche, drôle et de la trempe d’Edel Apoula. Pour la première fois depuis longtemps, le portier a été ridicule. C’est rare. On va se dire que c’est un accident, tant l’impression de sérénité dégagée par l’OM depuis le début de saison semblait pérenne. À une semaine de la réception du PSG, pas question de tout remettre en cause. Sur son début de saison, l’OM est un solide leader.
Kevin Gameiro, le survivant
Kevin Gameiro. Deuxième meilleur buteur français en activité sur les cinq dernières saisons derrière Karim Benzema. Ça vous classe un bonhomme. Sauf au PSG où l’ancien Lorientais jouait les utilités depuis l’arrivée de Carlo Ancelotti. Avec la venue de Zlatan Ibrahimović, le temps de jeu du numéro 19 francilien allait fondre comme neige au soleil (quatre bouts de matchs en six journées, Ndlr). Dans un souci d’équilibre et de turnover, Ancelotti s’était décidé à aligner le Kev’ dans un 4-3-1-2 l’associant au Suédois en pointe. Zlatan aimante tout, Gameiro profite des espaces. Et ça a marché. En une mi-temps, Gameiro a frappé deux fois. Deux buts de renard. Collectifs. Le premier sur une caresse en profondeur de Pastore. Le second sur une action collective de toute beauté. Avec ses appels et sa finition, Gameiro a enfin sorti un match de bonhomme. De quoi étayer une concurrence offensive déjà très dense (Ménez, Lavezzi et Nene n’ont pas joué, Ndlr). Pas certain que la hiérarchie ait été bousculée, mais l’entraîneur transalpin a une nouvelle flèche pour son arc de compèt’. Certes, contre Sochaux, Paris a gagné en gestionnaire (une nouveauté à laquelle le football français va devoir s’habituer) avant deux déplacements compliqués à Porto, puis à Marseille. Mais Paris est toujours invaincu et vient d’enquiller une cinquième victoire de rang après Lille, Toulouse, Kiev, Bastia et donc Sochaux. Ça commence à ressembler à quelque chose.
Wissam Ben Yedder en mode FIFA Street
Prise de balle dans la surface, passement de jambes, crochet du droit, crochet du gauche pour une mise en orbite sur le pied droit, frappe but. Pendant ce temps-là, Matthieu Saunier, le défenseur troyen chargé de défendre sur Ben Yedder, s’est fracturé le bassin sur les dribbles du Toulousain. Oui, Ben Yedder vient du futsal. Et ça se voit. Contre Troyes, l’étincelle est venue de lui. Sur son dernier ballon, il a sorti un combo technique digne du street soccer. Véritable phénomène de ce début de saison (il a déjà planté autant de caramels que le meilleur buteur toulousain de l’an dernier, Ndlr), Ben Yedder est en train de s’imposer à la pointe de l’attaque du TéFéCé. Une bonne nouvelle après les échecs de Bulut ou Rivière. Sans faire de bruits, les ouailles d’Alain Casanova avancent petit à petit dans ce championnat de France. Ils sont sixièmes.
Rennes sort la tête de l’eau
Romain Alessandrini est gaucher. Si, si. En deux matchs, il vient de claquer deux bijoux du droit. Une Madjer aérienne en Coupe de la Ligue en milieu de semaine et une frappe de l’extérieur de la surface contre Lille. C’est le symbole de la révolte bretonne. Contre Lille, Rennes a d’abord laissé passer l’orage en laissant Benoît Costil et la malchance et/ou maladresse des attaquants lillois faire le boulot. À la reprise, Alessandrini et Féret ont enfoncé le clou et plongé Lille dans une spirale de plus en plus négative (le ménisque de Mavuba s’est même mis à couiner). Vilipendé par une partie de la presse, Frédéric Antonetti a fait le dos rond, assumé ses choix (M’Vila sur le banc, Danzé milieu droit) et s’est donné un peu d’air. Tout l’inverse de Lille qui se cherche toujours. On est en octobre, il s’agirait de vite se réveiller quand même, parce que Lille est déjà à onze points de la première place…
Bordeaux, le coup parfait
Un hold-up ? Ouais, si on veut. Un refus de jouer ? Moins déjà. Surtout quand le premier buteur est un latéral (Trémoulinas). En venant s’imposer à Gerland, contre un Lyon généreux, mais maladroit dans le dernier geste (gros match de Carrasso par ailleurs), les hommes de Francis Gillot ont confirmé leur très bon début de saison. Oui, Alexandre Lacazette a été privé d’un but par le corps arbitral : ce n’est ni le premier, ni le dernier. Il faut faire avec. Dans l’expression collective, les Bordelais avaient ce quelque chose en plus. Une part de chance aussi, c’est vrai. Mais cette victoire en terre lyonnaise est avant tout celle de la discipline, du respect des consignes et de l’opportunisme. Et quand Diabaté se transforme en tueur dans la surface, on ne dit rien. Et on respecte.
Par Mathieu Faure