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Le casse-tête d’Élie Baup
Pas franchement habitués à réussir sur la pelouse de Bordeaux, les joueurs de l’Olympique de Marseille vont devoir se passer des services d’André-Pierre Gignac, Loïc Rémy et Jordan Ayew. Un chamboulement offensif désastreux, qu’Élie Baup va devoir gérer comme il le peut.
Tous les joueurs de Football Manager ont connu ce calvaire une fois dans leur vie. À l’exception près que, eux, on ne leur mettait pas dans la figure pour la 1238e fois que « Oui, ce coup-ci, c’est le bon : Didier Drogba va revenir planter 73 buts en un mois à l’Olympique de Marseille » . Au vrai, ce 18 novembre 2012, Élie Baup est tellement dans la merde qu’il prendrait même des nouvelles de Mario Jardel. Privé d’André-Pierre Gignac blessé jusqu’à la fin de l’année, de Loïc Rémy, indisponible pour douze jours et transparent depuis des semaines, le coach à la casquette doit également se passer de Jordan Ayew, suspendu pour délit capillaire. Un manque béant d’attaquants qui n’est pas pour rassurer quand on sait que l’Olympique de Marseille, triste douzième attaque de Ligue 1, peine souvent par manque d’efficacité cette saison. En panne de but face à Nice la semaine dernière (2-2), les Marseillais, qui se sont faits reprendre deux fois de suite après avoir mené de deux buts, vont devoir bricoler à Bordeaux. L’avantage, c’est que s’ils ne marquent pas, ils ne se feront pas rejoindre.
Le regretté Brandão
Ce coquin d’Élie, sourire en coin sous le couvre-chef, a voulu garder le suspense en conférence de presse. C’est vrai que l’attente soulevée par l’annonce du groupe des 18 joueurs qui feront le déplacement à Chaban-Delmas est insoutenable. Sagement rangés derrière le sobriquet « attaquants » , on trouve les délicieux Florian Raspentino, Billel Omrani et Fabrice Apruzesse, à ne pas confondre avec abruzzese, succulent saucisson maigre italien des Abruzzes. On parle là d’un type qui a joué 22 minutes en Ligue 1, d’un minot qui n’a pas encore fait ses preuves et de l’ancien goleador des Jaune et Vert de Consolat, club marseillais évoluant en CFA. De belles histoires qui poussent le supporter phocéen à regretter un nom : celui de Brandão. Déjà auteur de trois buts cette saison avec Saint-Étienne, le Brésilien, certainement le joueur le plus insulté par les supporters de l’OM derrière leurs téléviseurs, n’en demeurait pas moins un dépanneur hors pair dans ce genre de situation. Parti libre chez les Verts, la Brandade laisse un trou d’1m89 dans l’attaque phocéenne. Un trou que Baup le bricoleur va tenter de boucher.
Baup le bricoleur
Le silence radio d’Élie Baup laisse la place aux interprétations. La plus probable serait que dans un dispositif similaire à celui employé depuis le début de la saison, André Ayew occupe la pointe de l’attaque. Pas si bête quand on sait que le Ghanéen est capable de claquer un triplé contre Nice et qu’il fait partie des rares joueurs de Ligue 1 à disposer d’un vrai jeu de tête. Habituellement utilisé sur le couloir gauche, Ayew devrait laisser sa place à Jérémy Morel. Plutôt bon depuis le début de la saison, l’ancien Lorientais avait été utilisé à ce poste la saison dernière par Didier Deschamps quand les temps étaient difficiles. Libéré d’une grosse partie de sa tâche défensive, Morel, qui devrait jouer devant Lucas Mendes, tentera d’apporter centres et grinta sur un côté que l’on sait pas forcément solide du côté de Bordeaux. De l’autre côté du terrain, Amalfitano aura le loisir de parler équipe de France avec Benoît Trémoulinas. Cela étant dit et quoi qu’il se passe en terme tactique, Bordelais comme Marseillais savent que Mathieu Valbuena, aligné en dix ce soir, est la clé de l’attaque phocéenne. De retour sur ses terres, où il a envie de briller, l’international français, en pleine bourre, est craint par ses adversaires. Ce onze compétitif aligné par Baup sera toutefois suppléé par un banc d’une tristesse rare. Suffisant pour mettre fin à 35 ans de disette ? Pas certain…
Par Swann Borsellino