- Coupe de la Ligue
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Important, mine de rien
On passe notre temps à dénigrer la Coupe de la Ligue mais l'histoire récente nous enseigne qu'il vaut mieux la gagner. Alors ce soir, il y aura un vrai match entre Marseille et Montpellier en finale de la coupe de bois.
A Marseille, tout va plus vite qu’ailleurs en France quand on cause foot. La démonstration devient même éclatante quand on compare avec une autre place forte du ballon rond hexagonale, Lyon. L’OL avait déroulé du bon football des années durant avant de prospérer sur la froideur ultra-réaliste. L’OM, lui, n’a pas attendu quatre ou cinq ans pour tomber jusqu’à la caricature dans la potion du cynisme, avec des productions minimalistes qui font souvent froid dans le dos. Dans le même ordre d’idées, les Gones s’étaient gavés six grosses années avant d’esquisser un déclin perceptible à l’œil nu, sous la férule d’Alain Perrin (mais un doublé à l’arrivée, hein). Chez les Phocéens, il n’a pas fallu attendre un an avant qu’une atmosphère de fin de règne ne baigne la Canebière. Pourtant, si Marseille est une terre de foot où tout va plus vite, c’est aussi le lieu des paradoxes. Car aussi suffocante que soit la saison des copains de Steve Mandanda, ils sont en position de faire un nouveau doublé Coupe de la Ligue-Championnat. Si ça c’est la crise, vive la crise !
Le mauvais exemple d’Arsenal
Tout à l’heure, l’OM va s’avancer sur la pelouse du Stade de France pour réaliser un truc qu’il n’a plus fait depuis 1992 : défendre victorieusement un trophée. Evidemment, s’il y avait une priorité à fixer, Didier Deschamps opterait sans hésiter pour l’Hexagoal, ce machin horrible censé récompensé le vainqueur du championnat. Mais le technicien marseillais connaît trop bien le fonctionnement de la compétition et de ses ressorts intimes pour ne pas savoir que la conquête d’une seconde couronne de champion passe peut-être par un coup de force ce soir en finale de Coupe de la Ligue. Car le fait est que depuis deux ans, la Coupe Frédéric Thiriez (admirable pour défendre envers et contre tout l’intérêt de cette compèt’ qui gonfle tout le monde) conduit vers le sacre national : Bordeaux en 2009 et Marseille en 2010. Mais si on a pu vérifier l’effet propulseur d’un succès dans cette coupe en bois, il faut peut-être en envisager quelques conséquences destructrices en cas d’échec. En Angleterre, Arsenal ne met plus un crampon devant l’autre depuis le désastre final face à Birmingham City en Carling Cup en février dernier. Un précédent à éviter donc. A deux différences notables cependant avec les Gunners. Contrairement aux Arsènaux, l’OM est une équipe de darons qui n’a plus la pression d’un temps infini sans le moindre titre. Secundo, contrairement à Birmingham, un authentique tocard, Montpellier est un vrai bon club, qui confirme cette saison son pétaradant retour dans l’élite l’an dernier. Et une victoire ce soir au Stade de France ne serait en fait qu’une demi-surprise et donc pas forcément traumatisante pour l’OM.
Ca va sentir les poils et les hormones
Le MHSC, un club malin par excellence. L’an passé, le club de Nicollin avait trouvé un savant mélange entre les (très bons) jeunes du club et des vieux routiers de L1 en fin de droits. Cette fois, les Héraultais ont dû composer avec les départs de leur meilleur buteur (Montano) et de leur meilleur passeur (Costa). Pas grave, Estrada, dans un autre registre que Costa, a débarqué avec succès et en pointe, Giroud venu de Tours pour deux petits million d’euros renvoie d’autant mieux, grâce à ses dix buts, l’OM à ses propres errements où Gignac, par exemple, ne facture « que » sept pions alors qu’il a coûté dix-huit patates. Car c’est un fait, ce Giroud qui fait beaucoup avec pas grand-chose illustre la nouvelle orientation technico-tactique de Montpellier où René Girard a davantage misé sur le béton réaliste que sur le panache. Un truc d’autant plus facile à inculquer que l’ancien sélectionneur des Espoirs reste un intimidateur de première et dans ce contexte, il ne faut pas s’attendre à Saint-Denis à une partie de badminton. Il va y avoir du contact et même plus si affinités. Lors du dernier match entre les deux équipes qui remonte tout juste à une semaine, Loïc Rémy et Abdelhamid El-Kaoutari avaient ouvert la boîte à mandales qui vaut trois matches de suspension à l’international français. Oui, ça va sentir les poils et les hormones dans l’arène dionysienne. Et pour une coupe dont tout le monde se branle, c’est déjà pas mal.
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