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Top 50 : les plus grandes sélections africaines de l’histoire (50 à 41)

Par la rédaction de So Foot
10 minutes

On a conté leurs nuits légendaires au coin du feu. Elles ont porté les espoirs et fait la fierté de leur peuple. Elles ont même stoppé des guerres quand elles ne les ont pas subies. Pas forcément sur les meilleures pelouses, mais toujours dans la plus grande ferveur. Elles, ce sont les générations dorées des sélections africaines, dont voici les 50 plus marquantes.

Top 50 : les plus grandes sélections africaines de l’histoire (50 à 41)

50/ Madagascar 2019

Madagascar se présente à sa première CAN avec son magnifique surnom : les Barea. Comprendre : pas des guépards, pas des fauves, plutôt des zébus. Calmes, robustes, increvables. Des qualités qui peuvent servir dans un tournoi où tout le monde court après quelque chose. Un sélectionneur français, Nicolas Dupuis promu héros national sans l’avoir demandé, l’ami des bêtes Jérémy Morel en renfort et le capitaine Faneva Andriatsima qui annonce que cette équipe n’a « pas de limites ». Sur le terrain, Madagascar avance à son rythme. Un nul contre la Guinée, une victoire contre le Burundi, et cette impression tenace qu’ils ne sont jamais vraiment pressés de perdre. En huitième, le Nigeria se présente sûr de lui, comme on entre dans un magasin qu’on pense vide. Mauvaise pioche. Les Super Eagles s’en vont aux tirs au but, battus par une équipe qui joue sans panique et sans costume, mais avec une organisation qui fait très mal aux certitudes. Le quart contre la Tunisie met fin à la balade. Retour à la normale, rideau. Mais Madagascar 2019 laisse une trace rare : celle d’une équipe venue rappeler que la CAN n’est pas un safari. Et que parfois, ce sont les animaux qu’on regarde de haut qui vous bloquent le passage. CM

49/ Maurice 1974

Laissons Florian en dehors de tout ça : Maurice n’a jamais été un grand pays de foot. En 1974, l’île de l’océan Indien a quand même réussi un truc que personne n’a refait depuis : se qualifier pour une CAN. Sous les ordres de Mamade Elahee, sélectionneur depuis 1960, les Elahee Boys sortent le Lesotho (0-0 ; 5-1) puis la Tanzanie aux tirs au but, à une époque où on ne calculait rien et où personne ne parlait de projet. En Égypte, retour à la réalité. Trois matchs, trois défaites, dernier du groupe, mais les Dodos ne repart pas totalement invisible. Dany Imbert, attaquant du Racing Club de Maurice, plante les deux seuls buts de l’histoire du pays en phase finale de CAN : un contre la Guinée, un autre contre le Zaïre, futur champion d’Afrique. À ce jour, aucun de ses compatriotes n’a fait mieux. Littéralement. Maurice 1974, ce n’est pas une épopée, c’est une parenthèse. Une belle, certes, mais refermée depuis cinquante ans. Deux buts, un surnom, et une ligne dans les livres. Pour une 49e place, c’est déjà pas mal. MH

48/ Mauritanie 2024

Avant la CAN 2023 – disputée en janvier 2024 -, la Mauritanie ne fait pas de promesses, elle lâche juste une phrase. Amir Abdou sort de conf’ et balance en direction des micros tendus : « Demandez à Djamel Belmadi de se préparer. » Sur le moment, ça fait sourire. Quelques jours plus tard, l’Algérie est dehors. Face aux Fennecs, les Mourabitounes font exactement ce que leur nom suggère : pas de blabla, pas de dentelle, une ligne bien droite et chacun à sa place. Victoire 1-0, première de leur histoire en phase finale de CAN, et qualification historique pour les huitièmes. Ce n’est pas beau, mais c’est carré. Amir Abdou, déjà passé par les Comores, connaît ce genre de coups. La suite est plus logique. Le Cap-Vert met fin à l’histoire dès les huitièmes. Rideau. La Mauritanie n’a pas révolutionné la CAN, elle a juste gagné un match qui compte. Et parfois, ça suffit.  Veni, vidi, vici et aussi vite repartie. MH

À la vie, à la Mauritanie.
À la vie, à la Mauritanie.

47/ Cap-Vert 2025

Pendant longtemps, le Cap-Vert a nagé autour du football africain sans jamais mordre. En 2025, les Requins bleus passent un cap. Qualification pour la Coupe du monde 2026 en battant l’Eswatini 3-0 à Praia et un petit morceau d’histoire. Dans un stade national en ébullition, le Cap-Vert termine en tête de son groupe, devant le Cameroun, pourtant poids lourd continental. Archipel de dix îles, d’une surface de 4 033 km² avec un peu plus de 500 000 habitants, indépendant depuis 1975, le pays n’avait jamais dépassé les qualifications depuis sa première tentative pour le Mondial 2002. Mais cette montée en puissance ne sort pas de nulle part. Depuis 2013, le Cap-Vert est à toutes les CAN ou presque. À la dernière, ils terminent premiers d’un groupe très relevé devant l’Égypte, le Mozambique et le Ghana, avant (encore) de s’éteindre en quarts au tirs au but, leur kryptonite. Pas de star Ballon d’or, mais des joueurs qui savent ce qu’ils font (Ryan Mendes, Jovane Cabral, Stopira) et un collectif qui avance en silence, avant de se mesurer à l’Espagne, à l’Uruguay et l’Arabie saoudite. Cap-Vert 2025, ce n’est pas une révolution. C’est juste un requin qu’on a trop longtemps pris pour un poisson tropical. CM

46/ Guinée équatoriale 2021-2023

La Guinée équatoriale n’a jamais eu l’ambition de dominer l’Afrique. Elle s’est trouvé un rôle bien plus adapté : saboter les plans des autres. En 2021, le Nzalang Nacional, littéralement « l’équipe nationale », s’offre l’Algérie 1-0 et met fin à une série de 35 matchs sans défaite des Fennecs. Résultat : les champions d’Afrique sont sortis dès les poules, regards vides et excuses en conférence de presse. Au cœur de ce joyeux désordre, Iban Salvador, attaquant pénible, roublard, jamais impressionnant mais toujours dérangeant. Un emmerdeur certifié comme un parfait résumé d’une équipe qui vit très bien sans glamour. La Guinée équatoriale pousse même jusqu’aux quarts de finale, preuve que ce n’était pas juste un accident. Deux ans plus tard, la recette fonctionne encore. À la CAN 2023 (jouée en 2024), le Nzalang colle un 4-0 à la Côte d’Ivoire, pays hôte, public compris. Quatre buts, zéro discussion, et un tournoi local qui bascule en thérapie collective conclue par Émerse Faé. Derrière, pas de titre, pas de constance, mais une réputation bien installée. MH

45/ Botswana 2012

138e au classement FIFA, le Botswana est théoriquement la plus faible des équipes engagées dans cette CAN 2025. Le frisson d’un grand tournoi international, les Zèbres l’ont pourtant déjà connu une fois, en 2012. C’est peu dire que la qualification relève alors de l’exploit : entre une fédération embourbée dans les affaires depuis des années, un championnat peinant à se professionnaliser dans un pays pourtant amateur de ballon rond et les résultats globalement catastrophiques de l’équipe nationale, le Botswana est loin, très loin de compter sur la carte du football mondial. Et puis, voilà que les étoiles s’alignent en qualifications : battant la Tunisie à domicile et à l’extérieur, les Botswanais terminent en tête de leur groupe. Mieux, c’est même le tout premier pays à valider son ticket pour cette CAN 2012, faisant ainsi son entrée fracassante dans le concert des nations du football. Pourtant, sans doute intimidée de se retrouver subitement au milieu des géants sans avoir toqué à la porte, l’équipe entraînée par Stanley Tshosane ne va pas plus loin : une fois la compétition engagée, les Zèbres essuient trois défaites, dont une cinglante contre la Guinée (1-6). Tant pis, le Botswana avancera étape par étape pour se faire une place. Prochain chapitre cet hiver au Maroc ? CMF

44/ Angola 2006

Luanda, 18 mai 2006. Les embouteillages n’en finissent pas dans les rues de la capitale angolaise : 500 000 personnes ont tenu à saluer l’équipe nationale, qui s’apprête à décoller pour l’Allemagne et disputer la première Coupe du monde de son histoire. Il faut dire que pas grand monde ne l’avait vu venir : placée dans le groupe de qualifications du Nigeria de Jay-Jay Okocha, l’Angola est parvenue à se hisser en tête grâce à une victoire in extremis contre le Rwanda lors de la dernière journée. Une respiration dans ce pays dévasté par 27 longues années de guerre civile (de l’indépendance acquise en 1975 à 2002). « Cela a provoqué une très grande émotion. L’Angola a enfin découvert la fièvre du ballon rond », racontait le journaliste angolais Pedro Alfredo Ramalhoso à Courrier international en 2006. En Allemagne, les Angolais font bonne figure : après une courte défaite face à l’ancienne puissance coloniale portugaise (0-1), l’Angola arrache le nul contre le Mexique (0-0) et l’Iran (1-1). Pas suffisant pour se qualifier en huitièmes, mais l’essentiel est ailleurs. Le chanteur angolais Bonga, auteur d’un hymne qui a porté tout le pays cet été-là, revenait avec émotion sur ces délicieux jours de juin dans un entretien à So Foot en 2018 : « Au pays, la fête était grandiose. Les rues s’enflammaient, c’était fou ». CMF

43/ Libye 1982

« Maintenant, bande de stupides, je vous laisse avec votre jeu stupide » : telle est la conclusion du discours de Mouammar Kadhafi, tenu avant le 1er match de « sa » CAN 1982. Paradoxal ? Pas tant que ça. Au pouvoir depuis 1969 et son coup d’État, le leader de la Libye consolide depuis le culte autour de sa personne, par tous les moyens. Quitte à instrumentaliser un sport qu’il méprise. S’il a fait des pieds et des mains pour obtenir l’organisation de la compète, c’est notamment pour faire passer un message anti-américain au monde entier, alors que les États-Unis de Reagan viennent d’interdire l’importation du pétrole libyen pour boycotter son régime. Pour preuve, Kadhafi nomme une enceinte construite pour l’occasion « Stade du 11-Juin », référence à la date de départ des troupes américaines des bases militaires de Libye. Et le foot dans tout ça ? Visiblement, les joueurs libyens convertissent merveilleusement bien la colossale pression du sosie de Roland Romeyer sur leurs épaules, puisqu’ils se hissent jusqu’en finale du tournoi. Malheureusement perdue aux tirs au but contre le Ghana. Pas dit que Kadhafi y ait assisté depuis le kop. VM

42/ Cameroun 2017

Faire mieux avec du moins moins bon. Six défaites pour autant de matchs de poules sur les Mondiaux 2010 et 2014, 2 CAN manquées en 2012 et 2013, une dernière place dans le tournoi 2015…  Sur cette première moitié des années 2010, le Cameroun n’est plus que l’ombre de lui-même. Et à quelques encablures de la CAN 2017 au Gabon, les emmerdes recommencent lorsque plusieurs joueurs, notamment Choupo-Moting, refusent la sélection pour se concentrer sur leur club. Scandale local, tandis que la liste de Hugo Broos ne fait rêver personne au pays : l’effectif est majoritairement composé de joueurs évoluant dans des clubs européens mineurs ou en Afrique, alors que le lorientais Moukandjo mènera une attaque autrefois composée d’Eto’o ou Milla… No offense Benji. Bon an mal an, ces Lions domptables sur le papier s’extirpent difficilement des poules, avant de créer l’exploit en sortant le favori sénégalais aux tirs au but en quarts, puis le Ghana en demies avec un pion libérateur de Bassogog, évoluant alors au Aalborg, futur 8e du championnat danois. Le miracle camerounais se prolonge en finaleun but à la 88e d’Aboubakar (jusqu’alors muet dans la compète) terrasse l’Égypte de Salah. Comme quoi. VM

41/ Bénin 2019

  « Gagner un match de la CAN pour le Bénin, ce serait entrer dans l’histoire, ce serait exceptionnel » : alors que le Bénin s’apprête à disputer la quatrième CAN de son histoire en ce début d’été 2019, les ambitions du milieu auxerrois Jordan Adéoti sont modestes, à hauteur d’un pays qui n’est jamais sorti des poules. Et si les Écureuils ne gagnent toujours pas la moindre rencontre dans cette édition égyptienne, ils inscrivent tout de même leur nom en grand dans l’histoire. Placés dans un groupe compliqué aux côtés du Ghana et du Cameroun, les hommes de Michel Dussuyer se dépatouillent et arrachent trois nuls : grâce à l’élargissement du tournoi à 24 équipes, cela suffit pour se qualifier au tour suivant. En huitièmes se dresse alors un Maroc en pleine bourre, fort de trois succès en poules. Pourtant, face à la solidité défensive des Béninois, les Lions de l’Atlas galèrent. À 1-1 dans le temps additionnel, Hakim Ziyech a la qualif au bout du pied, mais son penalty s’écrase sur le poteau. Trop tard, le Bénin résiste et finit par terrasser son adversaire aux tirs au but. En quarts face au Sénégal, Michel Dussuyer pose encore les parpaings avec un 4-1-4-1 bien bourin, mais son équipe ne parvient pas à réitérer l’exploit : la bande de Sadio Mané l’emporte 1-0 au bout de l’ennui. Pas grave, le Bénin vient d’écrire la plus belle page de son histoire footballistique. Trois ans après l’épopée, la fédé annonce même que l’équipe nationale change de surnom : les Écureuils se feront désormais appeler les Guépards. Attention à ne pas prendre la grosse tête quand même. CMF

La suite mardi à 12h à Sofoot.com

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Par la rédaction de So Foot

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