S’abonner au mag

ACTU MERCATO

Donnarumma-PSG : dommage, ils avaient fini par s’aimer

Par Julien Faure
5 minutes

Parti changer d’air et surtout trouver du temps de jeu outre-Manche à Manchester City, Gianluigi Donnarumma a refermé le chapitre de son aventure parisienne. Dans la précipitation, l’incompréhension, à l’image de quatre années tumultueuses et finalement passionnelles.

Donnarumma-PSG : dommage, ils avaient fini par s’aimer

Marco Verratti, Ángel Di María, Edinson Cavani, Neymar, Kylian Mbappé… et maintenant lui. La liste des stars du PSG parties en catimini de la capitale, dans des circonstances différentes mais jamais dans la simplicité, s’est allongée cet été avec le départ de Gianluigi Donnarumma. On savait son transfert inéluctable depuis la mi-août, on savait même qu’il se ferait certainement du côté de Manchester City, où Pep Guardiola a flairé le bon coup, mais c’est désormais officiel : Donnarumma n’est plus un joueur du Paris Saint-Germain, mais bien le nouveau gardien des Skyblues.

Putain, quatre ans…

Débarqué dans la capitale à l’été 2021 libre de tout contrat en provenance de l’AC Milan, déjà dans une situation de mise à l’écart du titulaire (remember Keylor Navas), Donnarumma file à l’anglaise, quatre ans plus tard. Quatre ans d’une relation longtemps en clair-obscur, à base de je t’aime moi non plus, de « je fais une boulette contre Toulouse, mais me rattrape contre le Barça » puis de « je fais une boulette contre le Real, mais je me rattrape contre Nice ». Une relation jamais totalement lisse, entachée par les bourdes de l’Italien, ses hésitations au pied ou dans le jeu aérien, et magnifiée par des performances et des arrêts parfois largement au-dessus de la moyenne.

Mais ces quatre ans, aussi tumultueux soient-ils, aussi clivants, puisque Donnarumma avait droit à de fervents soutiens, mais aussi à de bruyants détracteurs, avaient fini par se transformer en une idylle que peu voulaient voir se terminer. Une campagne de Ligue des champions titanesque, notamment à l’heure des matchs couperets, où son imposante carrure a parfois autant compté qu’un but, avait fini de sceller la relation entre la capitale et son gardien. Quand il regardera sur sa cheminée, au niveau des bûches parisiennes, il pourra d’ailleurs y voir deux trophées de meilleur gardien de l’Hexagone (2022 et 2024), celui de meilleur portier de la saison en Ligue des champions (2024-2025), bientôt celui du trophée Yachine (réponse fin septembre), mais surtout quatre Ligues 1 et une Ligue des champions pour ne pas être exhaustif.

Depuis des mois déjà, la question de sa prolongation était un sujet crispant en interne. Peser le pour, le contre, répondre aux exigences salariales de Donnarumma ou non, chercher un gardien qui réponde aux attentes de Luis Enrique… comme Lucas Chevalier, meilleur gardien de Ligue 1 en 2025. Son clan et Paris se sont livrés à une inutile bataille médiatique, puisque l’on se doutait bien que le seul maître de cette décision s’appelait Enrique.

À l’heure de découvrir l’intransigeante Premier League, Donnarumma et les Parisiens pourront tout de même se retourner vers quatre ans qui auront marqué à vie, au propre comme au figuré, la carrière du gardien. Des nuits d’Anfield, de Villa Park, de l’Emirates, à celles du milieu de semaine au Parc des Princes, qui avait pris pour habitude de chanter à sa gloire, comme il l’a fait une dernière fois face à Angers, jusqu’aux soirées anodines d’un déplacement à l’Allianz Riviera ou à Auguste-Delaune, où, dans l’ombre d’un large succès parisien, on oubliait rapidement que certaines parades décisives avaient sauvé le PSG d’un faux pas malvenu plus tôt dans la rencontre.

Tout s’est bien fini, et pourtant

En remportant la Ligue des champions pour la première fois de son histoire en mai dernier, Paris n’a pas tiré un trait sur son passé récent, ses échecs, ses déceptions ni même ses torts. Il a en revanche mis un peu de crème partout, accepté ses erreurs et surtout choisi de voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Avec Donnarumma, c’est tout Paris qui avait choisi d’en faire de même. Oubliées les erreurs, les boulettes et les approximations, ne restaient que six derniers mois fabuleux, comme une injonction générale au grand pardon pour l’Italien.

Il avait débarqué à Paris auréolé d’un titre de champion d’Europe avec l’Italie qui portait son sceau, il quitte la capitale dans les mêmes conditions, mais les habits et le statut ont changé. Incontestablement parmi les meilleurs du monde à son poste, il vise de nouveaux horizons, en club (conquérir la Premier League) comme en sélection (le Mondial 2026 en ligne de mire). Celui de son passage au PSG s’est couché, derrière un soleil sans nuage, que même le timide souvenir d’un dernier match raté ne saurait assombrir. Le PSG ne se trompe d’ailleurs pas à l’heure de le remercier « très sincèrement », presque comme s’il s’excusait de devoir lui indiquer la sortie. Les messages pour lui rendre hommage ont même fusé sur le compte officiel du club, à mille lieues des au revoir feutrés à Marco Asensio et Carlos Soler de la veille. Pour sûr que l’intéressé aura droit à son titre de « PSG Legend », mais celui-ci au moins ne sera pas galvaudé.

À l’heure de trancher dans le vif, Paris a choisi de suivre son coach, sans doute l’élément qui symbolise le plus le titre en Ligue des champions la saison dernière. La doublure de l’Italien, Lucas Chevalier, ardemment souhaité par le technicien espagnol, a déjà fait taire quelques sceptiques, encore plus depuis sa double parade sur penalty face à Toulouse, mais l’ombre de Gigio planera encore plusieurs mois au-dessus du portier français. Parce que c’était Donnarumma, parce qu’avec Paris, ils avaient réussi à s’aimer. Finalement, le cœur a ses raisons que la raison ne peut pas comprendre, mais Luis Enrique a aussi des raisons que l’amour ne peut pas balayer. Elles sont tactiques plus que sentimentales, mais c’est aussi ce qu’on lui demande. Ainsi va le football, celui-là même qui nous offrira peut-être des retrouvailles chargées d’émotions au printemps.

Officiel : Donnarumma défendra les cages de Manchester City

Par Julien Faure

À lire aussi
Les grands récits de Society: L'évaporée de Nikko
  • Enquête
Les grands récits de Society: L'évaporée de Nikko

Les grands récits de Society: L'évaporée de Nikko

En 2018, la touriste française Tiphaine Véron disparaissait au Japon alors qu’elle s’apprêtait à visiter les temples de Nikko. Depuis, sa famille se bat pour faire progresser une enquête délaissée par la police nippone. Enlèvement, séquestration, meurtre? Nous sommes partis sur ses traces.

Les grands récits de Society: L'évaporée de Nikko
Articles en tendances

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

C'est une putain de bonne question !

Le mercato va-t-il vous manquer ?

Oui
Non
Fin Dans 3j
95
25

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • La revue de presse foot des différents médias, radio et presse française/européenne, du lundi au vendredi en 3 à 4h!
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine