Dépassés physiquement, tactiquement et techniquement par Chelsea, les Parisiens échouent en finale du Mondial des clubs à s’offrir le grand chelem qu’ils étaient venus chercher (3-0). Auteur d’un doublé et d’une passe décisive, Cole Palmer est le grand artisan du sacre des Londoniens.
Chelsea 3-0 PSG
Buts : Palmer (22e, 30e), João Pedro (43e) pour Chelsea
Levi Colwill n’a que 22 ans et peut-être que ses mots, à l’orée de Chelsea-PSG, n’ont pas été assez écoutés ou lus. Alors, les revoici : « Le PSG une équipe incroyable, mais nous ne sommes pas l’Inter ou le Real Madrid. […] Le Real Madrid est très différent de nous. Ils ne pressent pas comme nous et ne jouent pas comme nous. Le PSG ne peut pas s’attendre à ce qu’on leur offre le même jeu. On va apporter des choses différentes. On est des joueurs différents. » Le défenseur anglais avait tout annoncé, et ses coéquipiers ont transformé les dessins en réalité augmentée : en l’espace de 45 minutes, Chelsea a marché sur Paris dans l’intensité, tactiquement aussi, et privé l’équipe de Luis Enrique d’une saison parfaite de bout en bout. C’était clairement le match de trop pour le Paris Saint-Germain, méconnaissable et incapable de rivaliser dans le jeu, là où il a dominé l’Europe en 2025, qui peut enfin partir en vacances avec deux enseignements : oui, son statut aux yeux du monde a changé. Et oui, l’an prochain, tout le monde voudra scalper la peau luisante du PSG.
Palmer d’or
À un an du Mondial aux US, sous le regard saoulé de Melania Trump et de son mari président Donald, le Metlife Stadium de New York affichait complet pour la finale de ce premier Mondial des clubs de la FIFA nouvelle formule. Lancée à l’américaine par un « Let’s Get Ready to Rumble » du légendaire Michael Buffer, cette finale annonce tout de suite une débâcle : celle d’un Paris Saint-Germain sans gaz, sans idées et qui affiche un visage presque inquiétant. En face, Chelsea a un plan et l’exécute à la perfection avec un pressing haut, calculé, impulsé par un tentaculaire Moisés Caicedo et sublimé par un Cole Palmer des grands soirs. L’Anglais n’est d’ailleurs pas loin, au bout d’à peine dix minutes de jeu, de faire rugir la partie du public acquise aux Blues, mais son enroulé termine dans le petit filet extérieur de Gianluigi Donnarumma.
L’alerte a le mérite de réveiller, un peu, Paris qui va faire passer un frisson énorme sur un centre de Fabián Ruiz que Désiré Doué préfère tenter de remiser au point de penalty plutôt que de conclure. Mais c’est à peu près tout. Le show Palmer peut alors commencer : le crack de Wythenshawe climatise Paris à la suite d’une boulette de Nuno Mendes exploitée par Malo Gusto (1-0, 22e) puis s’offre un doublé moins de dix minutes plus tard, toujours alerté côté droit, en solo et de sang-froid (2-0, 30e). Défensivement à la rue, Paris va même rentrer aux vestiaires la tête sous l’eau quand João Pedro est oublié par Vitinha et s’en va piquer son ballon au-dessus de Donnarumma (3-0, 43e) sur un service de Palmer. À la pause, l’affaire semble déjà entendue.
Le champion, c’est Chelsea !
L’attitude parisienne au début de la seconde période vient confirmer ce que tout le monde a vu dans le premier acte : Paris n’a pas les cannes pour recoller à son adversaire du jour et se mange même des « Olé » par le public avant l’heure de jeu. Robert Sánchez dégoûte même Ousmane Dembélé sur sa ligne ou dit non avec ses gants à une frappe flottante de Vitinha, énième illustration du top niveau affiché par les individualités londoniennes. Chelsea défend, gère et pique en contre via son entrant Liam Delap : l’Anglais oblige Donnarumma à une superbe horizontale sur un tir à l’entrée de la surface, puis à une sortie dans les pieds après une nouvelle bévue de Beraldo.
La fin de match n’est pas loin d’échapper aux Parisiens, piqués par l’attitude chambreuse de certains joueurs de Chelsea, et João Neves récolte même un rouge direct après avoir tiré les cheveux de Marc Cucurella, plus malin que lui. Jusqu’au bout de cet interminable calice, les Parisiens verront même Gonçalo Ramos louper un caviar de Bradley Barcola à deux mètres de la ligne. Paris termine donc son marathon par une défaite logique en finale de ce Mondial des clubs, une tache pour finir, mais qui ne ternit pas trop, malgré tout, l’année extraordinaire accomplie par la bande de Marquinhos.
Chelsea (4-2-3-1) : Sánchez – Gusto, Chalobah, Colwill, Cucurella – Caicedo, James (Dewsbury-Hall, 77e) – Neto (Nkunku, 78e), Fernandez (Santos, 61e), Palmer – João Pedro (Delap, 67e). Entraîneur : Enzo Maresca.
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