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Lerager : « Copenhague méritait de passer en huitièmes »

Propos recueillis par Florian Porta

On l'avait quitté avec les Girondins de Bordeaux en 2019, il a fait un retour fracassant sur nos écrans cet automne. Du haut de ses 30 ans, Lukas Lerager, qui vient de catapulter le FC Copenhague en huitièmes de Ligue des champions, revient sur cette épopée, ses vacances et son passage en France.

Lerager : « Copenhague méritait de passer en huitièmes »

Que trouve-t-on au planning d’un joueur qui a deux mois de pause devant lui ?

Je viens de passer dix jours dans la région de Miami avec ma femme et mon fils. Nous sommes allés à Orlando, à Disneyland, au Magic Kingdom, puis nous sommes revenus à Miami pour quelques jours. C’était vraiment bien. Nous sommes ensuite rentrés à la maison, nous avons fait une pause pour Noël et il me reste maintenant dix jours de vacances. C’est bon pour le corps. Après tous les matchs que nous avons eus, ça fait du bien de se détendre maintenant. Ensuite, il nous restera un mois et demi avant le premier match contre Manchester City. Le plus important est que l’esprit soit prêt à travailler dur en janvier et au début du mois de février. Nous savons qu’un gros match nous attend le 13 février (date du match aller contre Manchester City, NDLR).

Cette longue pause augmente-t-elle ton envie de jouer ce match ?

Pour le premier match, je suis suspendu (il a pris un rouge lors du dernier match de poule contre Galatasaray, NDLR), je ne peux pas le jouer. Mais lorsque tu n’as pas joué de matchs qui comptent pendant près de trois mois, évidemment tu es affamé. Ce n’est pas la même chose de jouer un match amical que quand il y a des points ou une qualification au bout. C’est le plus important. Bien sûr, tout le travail effectué avant l’est aussi, mais c’est encore plus important lorsqu’arrivent la Superliga (la première division danoise, NDLR) et la Ligue des champions.

C’est la plus grande compétition du monde, alors marquer dans ces matchs et qualifier Copenhague pour le prochain tour, c’est vraiment incroyable.

Ton but contre Galatasaray envoie Copenhague en huitièmes, tu marques aussi contre le Bayern Munich et Manchester United. C’était toi le père Noël du club, cette année ?

C’est un sacré accomplissement, surtout pour un joueur de mon âge qui a découvert la Ligue des champions la saison passée et qui la joue ensuite deux années de suite. Quand tu as 29 puis 30 ans, c’est énorme. Je suis heureux d’avoir découvert la Ligue des champions parce que c’est vraiment spécial. C’est la plus grande compétition du monde pour les clubs, alors marquer dans ces matchs et qualifier Copenhague pour le prochain tour, c’est vraiment incroyable. Le club ne l’avait fait qu’une fois avant, mais c’est absolument énorme parce que c’est contre l’une des meilleures équipes du monde, le Bayern Munich, l’un des plus grands clubs, Manchester United, et l’une des plus grandes écuries de Turquie. Mais je pense que c’est plutôt mérité si tu regardes comment nous avons joué lors de cette phase de groupes. Nous avons essayé de jouer chaque partie pour la gagner et nous n’avons perdu (2-1 face au Bayern et 1-0 contre Manchester, NDLR) qu’à cause de petites erreurs de notre part.

Notre objectif était d’être encore européen après Noël.

Tu as tout de suite réalisé que vous veniez de marquer l’histoire du club avec cette qualification ?

Beaucoup de gens m’ont posé cette question et j’ai dit : « Bien sûr, c’est incroyable. » Mais je pense que j’avais aussi besoin de prendre du recul pour penser à l’exploit que nous avions accompli. Et là, tu prends enfin conscience des progrès et des accomplissements réalisés lors de cette phase de groupes.

Au début de la saison, tu t’imaginais qualifier Copenhague pour les huitièmes de la Ligue des champions ? C’était ton objectif et celui du club ?

Dès le départ, notre objectif était d’être encore européens après Noël. Je pense que l’objectif du club était de finir troisième, mais dès le premier match à Galatasaray, nous avons pu voir que nous pratiquions un bon football et que nous pouvions rivaliser avec les autres équipes, en particulier les Turcs. Ce match nous a permis de comprendre qu’en continuant à jouer comme ça, nous pourrions peut-être prendre la deuxième place. Et à la fin, honnêtement, c’était mérité que nous passions, je pense.

Comment as-tu réagi en voyant le tirage des huitièmes ?

C’est un tirage difficile. Nous devons affronter Manchester City une nouvelle fois après avoir déjà joué contre eux la saison dernière. Alors, évidemment, tu espères tomber contre une autre grosse équipe. C’est comme ça que se passe, le tirage au sort, on ne peut rien décider, juste attendre de voir quelle équipe on tirera. Il y a beaucoup de bonnes équipes en Ligue des champions, surtout en huitièmes, donc chaque équipe que vous pouvez affronter sera forte, mais Manchester City est vraiment une très bonne formation, et leur entraîneur est très intelligent en plus.

Tu as marqué trois buts en Ligue des champions cette saison, soit autant qu’en 68 parties avec Bordeaux, tu as changé quelque chose dans ton jeu ?

Pas particulièrement, je pense simplement que j’ai trouvé ma voie pour entrer davantage dans la surface et être plus dangereux. Surtout, notre entraîneur (Jacob Neestrup, NDLR) a été très bon pour identifier mes qualités et m’aider à être plus dangereux dans la surface. Peut-être que lorsque j’étais jeune, je ne pensais pas assez à marquer des buts, à aller dans la surface, à être un peu plus égoïste pour tenter ma chance depuis l’extérieur de la surface ou à faire une course supplémentaire sans penser à ce qu’il se passerait ensuite. C’est peut-être pour ça que je marque plus de buts maintenant qu’à cette période.

Qu’est-ce que tu retiens de ton aventure chez les Girondins ?

C’était un bon moment de ma carrière. Ma femme et moi étions vraiment heureux de vivre à Bordeaux, une ville extraordinaire, et la région autour l’est tout autant. À cette époque (2017-2019), le club était bien géré par le propriétaire, et tout était parfait. Nous avions une très bonne équipe, je me souviens juste avoir passé de très bons moments, même si c’était peut-être un peu trop court pour moi.

J’étais vraiment triste quand j’ai vu que Bordeaux descendait en Ligue 2.

Tu continues à les regarder jouer ?

Non, parce que c’est difficile. Je n’ai pas la chaîne qui diffuse les matchs, mais je suis encore les résultats et ce qui se passe au club aussi.

Justement, quand tu quittes le club, tu imagines les retrouver en Ligue 2 trois ans plus tard ?

Non, non, non. (Il le répète.) C’est un club trop grand pour descendre. Je pense que cela arrive souvent quand de nouveaux propriétaires arrivent et ne prennent pas les bonnes décisions. Changer le logo, par exemple, n’est pas quelque chose à faire. Les relations entre le nouveau président et les supporters n’étaient pas bonnes non plus, ce n’était pas la meilleure façon de démarrer cette aventure. J’étais vraiment triste quand j’ai vu que le club descendait en Ligue 2, ce n’est pas quelque chose que j’aurais imaginé en partant.

Et maintenant, tu aimerais retourner jouer là-bas ? Ou ailleurs en France ?

Je suis vraiment quelqu’un qui vit au jour le jour. Évidemment, j’ai des rêves aussi, mais je suis heureux d’avoir ce que j’ai à Copenhague. Je ne pense pas trop à ce qui va se passer, mais bien sûr j’aimerais visiter Bordeaux à nouveau, revenir dans la ville et assister à un match parce que j’aime vraiment la région. La ville est vraiment restée dans mon esprit et dans celui de ma femme, c’est un endroit vraiment spécial pour nous.

Comment est ton français ?

Je parle encore un peu, mais pas tant que ça. J’ai oublié pas mal de mots, mais si je prenais à nouveau des leçons, je pense que je pourrais le réapprendre en une petite année. Je n’ai quasiment pas parlé français depuis trois ans maintenant. J’ai oublié beaucoup de choses, mais « je parle un peu français » (il le dit en français, NDLR). Je le comprends mieux que je ne le parle en réalité.

J’ai dit non à Copenhague les deux ou trois premières fois qu’ils m’ont contacté.

Après Bordeaux, tu prends la direction de l’Italie et du Genoa, qui a aussi fini en deuxième division après ton départ, comment ça s’est passé ?

C’était vraiment spécial à l’époque. J’aimais vraiment le club, le stade, les fans et les environs, y vivre n’était pas un problème, mais il se passait tellement de choses dans le club. J’ai eu six entraîneurs en deux ans, quatre directeurs sportifs sur la même période, et de nouveaux coéquipiers arrivaient tous les six mois pendant les périodes de transferts. C’était vraiment chaotique, mais maintenant qu’ils ont de nouveaux propriétaires et, d’après ce que m’ont dit certaines personnes, le club est beaucoup mieux contrôlé et géré qu’avant.

Revenir ensuite à Copenhague, c’était aussi un moyen de jouer enfin pour un des meilleurs clubs du Danemark, chose que tu n’étais pas parvenu à faire avant de partir pour la Belgique à 23 ans ?

En fait, j’ai dit non à Copenhague les deux ou trois premières fois qu’ils m’ont contacté. Mais j’ai fini par sentir qu’ils voulaient vraiment me faire rentrer à la maison et j’en ai parlé avec ma femme. On s’est dit : « Ok allons-y. » C’était aussi pour être en mesure de jouer le titre, en gagner certains avec un peu de chance, et jouer la Ligue des champions ou au minimum l’Europe. Et, quand je jette un coup d’œil en arrière, c’était la bonne décision parce que j’ai vécu tellement de choses extraordinaires et que nous avons accompli beaucoup de choses au cours de ces trois dernières années. J’ai déjà plein de bons souvenirs et j’espère qu’il y en aura encore d’autres.

Avec du recul, tu regrettes d’avoir quitté le Danemark ?

Non, parce que c’était le bon choix d’aller à Zulte Waregem. J’avais 23 ans, et aucun club de Superliga ne m’avait vraiment fait part de son intérêt à l’époque. C’était un nouveau chapitre pour moi, et j’ai pu jouer plus librement là-bas. Nous avons fait une bonne saison, et après seulement six mois, Nice et Montpellier m’avaient contacté, donc c’était vraiment la bonne décision de quitter le Danemark.

En parlant du Danemark, ta dernière sélection remonte au 15 octobre 2019, tu te vois gratter une place pour aller à l’Euro ?

Bien sûr, j’ai toujours ce rêve de jouer à nouveau pour l’équipe nationale, mais ce n’est pas entre mes mains. J’ai fait de bonnes saisons, mais il y a tellement de bons joueurs au milieu de terrain, donc ça ne dépend pas que de moi. Je ne pense qu’à Copenhague, et si le sélectionneur fait appel à moi, c’est impossible de refuser de jouer pour le Danemark. Ce n’est pas moi qui décide, tout ce que je peux faire, c’est d’être bon sur le terrain.

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