- Finale C3
- Porto/Braga (1-0)
Porto Campeões
C'est leur saison. L'invincible Porto de Villas-Boas a remporté ce soir l'Europa League, en battant le Sporting Braga, grâce à un but de Falcao. Sans surprise.
Porto est sur le toit du monde. L’équipe d’Andre Villas-Boas, invaincue en championnat cette saison, s’adjuge la deuxième Europa League de l’histoire, et son quatrième trophée européen, après la C3 en 2003, et la C1 en 1987 et 2004. Face à Braga, dans cette finale 100% portugaise, Porto n’a eu besoin que d’un but. Celui de l’inévitable Falcao, qui conclut cette campagne européenne avec 17 pions dans sa besace. Nouveau record. Certes, Porto n’a pas été aussi virevoltant que face au Spartak Moscou ou à Villarreal, auxquels ils avaient passé cinq buts. Mais c’est bien là la qualité d’une finale. Être un match à part. Le champion du Portugal a été d’une solidité exemplaire, contrecarrant grâce à un blitz de son avant-centre colombien tous les pièges mis en place par l’équipe adverse. Braga n’a pas démérité, mais a presque eu peur de jouer crânement sa chance. Peur de l’ogre. Dommage, ils ont eu quelques rares occasions qui auraient pu changer le cours de cette finale et de l’histoire. Mais il était écrit que cette saison 2010-11 serait celle de Porto, en course pour un fabuleux triplé, comme à l’époque du Mou. Son héritier désigné, Andre Villas Boas, fait encore mieux : il devient, à 33 ans, l’entraîneur le plus jeune à n’avoir jamais remporté une compétition européenne. On a hâte de le voir, aux commandes de son incroyable armada blanche et bleue, l’an prochain en Ligue des Champions. A moins que lui – et la plupart de ses joyaux – ne cède aux sirènes des dollars cet été.
Falcao, l’arme fatale 17
L’entame de match n’est pas forcément conforme à celle que l’on attend. On s’imagine un Porto dominateur, puissant, voire monstrueux, face à un petit Braga tout timide. Pas du tout. Braga semble vouloir lutter à armes égales et, si l’équipe de Paciênca n’a pas la technicité de celle de Villas-Boas, elle en a au moins la fureur agonistique. La première tentative de la partie est d’ailleurs à mettre sur le compte des Rouges, avec une demi-volée trop écrasée de Custodio. En une année, Braga a bien eu le temps d’étudier le système de jeu de son invincible adversaire. Du coup, le match est plutôt crispé, et Porto ne réussit pas à trouver d’espace face à une défense ultra-regroupée. Hulk se créé tout seul une occasion, et devient la cible des joueurs de Braga. Le Brésilien se prend deux tacles assassins en cinq minutes, le second, de Silvio, ayant largement mérité un rouge direct. Mais le géant vert est solide, et continue à tenter des slaloms solitaires, malgré sa dégaine incroyable et son arrière-train bombé. Passé la 20ème minute, Braga comprend qu’il sera difficile d’aller inquiéter les Dragões sans se prendre un contre meurtrier, et hormis quelques incursions d’Alan (le frère jumeau d’Anderson de Manchester United), reste dans sa moitié de terrain. Porto prend peu à peu les mesures, mais Falcao semble, pour une fois, comme un poisson hors de l’eau. C’est à cela que l’on reconnaît les grands joueurs. A une minute de la mi-temps, Guarin crochète Paulo César et délivre une pépite de centre sur la tête du Colombien qui transforme son premier ballon exploitable en or. Son coup de tête est parfait. Le cuir se loge dans la lucarne. Le verrou de Braga explose. Et de 17 en Europa League pour Falcao, qui s’offre un bain de foule avec les supporters pour célébrer son but. Villas-Boas sourit. Il le tient, son scénario idéal.
Force tranquille
Dès le début de la seconde période, Paciênca change ses plans et fait rentrer Mossoro et Kakà. Et puis quoi encore, Schevchenko et Inzaghi? Pas le temps de blaguer : 30 secondes seulement après son entrée, Mossoro s’offre un duel face au portier Hilton, après avoir subtilisé le ballon à Rolando. Mais le gardien de handball repousse du pied et sauve les siens. Frisson. Mais ce sera bien là la seule véritable occasion exploitable des joueurs de Braga. La suite n’est qu’une administration magistrale des joueurs de Porto, qui semblent intouchables. Presque trop forts pour être atteints. Hulk en profite pour se faire plaisir. Hop le coup du sombrero, hop les passements de jambes, hop les roulettes derrière la jambe d’appui. Et surtout, hop la merveille de centre de l’extérieur du gauche pour la tête d’Alvaro Pereira, qui manque l’impact avec le cuir. Il reste une grosse demi-heure, mais tout le monde sait déjà que Porto ne lâchera pas son but d’avance. L’arbitre gracie toutefois Sapunaru, coupable d’une deuxième faute évidente après un premier jaune. Histoire que tout le monde puisse participer à la fête jusqu’au bout. Rien de plus à signaler, hormis une frappe du nouvel entrant, Belluschi, à deux doigts de tromper Artur et de doubler la mise. La fête est déjà dans les gradins, qui se colorent de bleu et de blanc. Le dernier assaut des joueurs de Braga est vain. Il est 22h37, l’arbitre envoie au paradis tout un peuple avec trois coups de sifflet libérateurs. Sept ans après la Ligue des Champions remportée par le Porto de Mourinho, les Azuis e Brancos sont à nouveau là-haut, tout en haut de l’Europe. Cumprimentos!
Par Eric Maggiori
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