- Serie A
- J36
- Roma-Juventus (3-1)
La Roma repousse la fête de la Juve
Battue 3-1 par la Roma, la Juventus devra attendre le week-end prochain pour fêter son titre de champion. Il faudra, pour ce, battre à domicile Crotone. La Roma, en tout cas, peut être fière de sa performance : elle n'a pas laissé la Juve célébrer le Scudetto au Stadio Olimpico.
AS Roma 3-1 Juventus
Buts : De Rossi (25e), El Shaarawy (56e), Nainggolan (65e) pour la Roma // Lemina (21e) pour la Juventus
Toute langue dehors, Nainggolan vient de crucifier Buffon. Une frappe puissante à mi-hauteur et à ras du poteau. Le but du K.O. dans un match qui pouvait délivrer le premier des trois trophées que la Juve a dans le viseur ces trois prochaines semaines. Il lui suffisait d’un point, ce sera fort probablement partie remise contre Crotone la semaine prochaine. D’un côté, une défaite indolore et même salutaire afin de conserver l’attention au maximum en vue de la finale de Coupe mercredi contre la Lazio. De l’autre, une victoire sans doute décisive pour rester devant le Napoli jusqu’au 28 mai (Chievo et Genoa encore au programme). Bref, tout le monde est content. Hormis les tifosi juventini.
Allegri dose les forces
À bien y regarder, c’est un record qui sied parfaitement à la réputation de la Roma, ambitieuse, mais rarement gagnante. En effet, en sept occasions, elle a fait office de sparring-partner lors du match du titre, les deux dernières fois lors des deux derniers Scudetti du Milan (2004 et 2011). L’idée était donc d’éviter de revivre cette situation embarrassante et de maintenir le Napoli à distance pour la course à cette précieuse seconde place au vu de l’allergie des formations italiennes aux barrages de la C1. Džeko indisponible, Spalletti choisit le 8 de Perotti plutôt que le vieux 10 en faux 9.
En face, Allegri en profite pour faire tourner, c’est du 4-5-1 avec les titularisations de Lemina, Sturaro, Lichtsteiner, Benatia et Asamoah. Ce dernier lance les débats et fait trembler le poteau, mais les deux équipes restent sur leurs positions lors des vingt premières minutes, les espaces sont restreints. Higuaín, plutôt esseulé, se charge d’animer le match avec des frappes de mule et surtout une intelligente remise pour Lemina qui ouvre le score. L’altruisme vrai. Un avantage qui ne dure que quatre minutes malgré deux parades consécutives de Buffon à la suite d’un corner, Manolas de la tête, De Rossi du pied et encore du pied, cette fois Gigi a épuisé son stock de miracles. La première manche se conclut finalement avec un total de 19 tentatives dont 9 cadrées, l’ouverture du score du Gabonais ayant décoincé tout le monde.
La tête à Cardiff
Le score de parité satisfait la Juve qui n’est pas du genre à avoir les yeux plus gros que le ventre. Les hommes d’Allegri passent automatiquement en mode gestion et sont donc totalement surpris par la frappe placée d’El Shaarawy, surtout Buffon qui accompagne le ballon en trottinant. Ça fait 2-1 pour la Roma. Alves, l’homme en forme, fait son entrée en jeu et assiste au 3-1 de Nainggolan. Le technicien toscan joue également sa carte Dybala afin d’inscrire deux pions en une petite demi-heure. Une tête plongeante de La Joya aurait mérité meilleur sort, tandis que Spalletti effectue légitimement des changements « conservateurs » (Grenier et J. Jesus pour Perotti et Nainggolan) et passe à cinq derrière.
La Juve, elle, finit pratiquement la rencontre à dix puisque Mandžukić prend un coup dans le dos après qu’Allegri a utilisé son dernier remplaçant (Marchisio pour Cuadrado). Cela ne l’empêche pas de poursuivre son forcing, mais ça ne débouche que sur une tête non cadrée de Bonucci ou plutôt dirigée vers Cardiff, là où son esprit et ceux de ses coéquipiers sont tournés depuis mardi soir. Luciano l’a compris et fait entrer Totti dans les arrêts de jeu pour le frisson. Ou comment conclure joliment une sympathique soirée de football.
Résultats et classement de Serie A Retrouvez toute l’actualité de la Serie APar Valentin Pauluzzi