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Ce qu’il faut retenir des matches amicaux des Bleus
Pogba et Varane au-dessus de la mêlée, Patrice Évra en grande forme et le retour réussi d'André-Pierre Gignac... À défaut de disposer d'un réel enjeu, les matchs amicaux des Bleus ont permis de tirer quelques enseignements. Entre confirmations et préparation.
Que Raphaël Varane peut déjà choisir qui jouera à côté de lui
À 21 ans, le défenseur du Real Madrid n’a déjà plus de concurrent dans l’axe de la défense. Écrasant de classe, Raphaël a livré deux prestations parfaites, se payant même le luxe de réduire Cristiano Ronaldo au silence. Techniquement plus fort, tactiquement plus intelligent, Varane ne cesse de griller les étapes et ses congénères de l’arrière-garde. À ses côtés, ni Mangala, léger à la relance, ni Mathieu, moins solide au duel, n’ont fait illusion un instant. Serein, il a même nourri les zappings Youtube à l’entraînement et récupéré le brassard de capitaine lors de la sortie de Matuidi hier soir. La force tranquille dans l’axe droit.
Que Pat Évra ne veut pas mourir
Peut-on encore décemment demander la tête de Pat ? À 33 ans, le latéral de la Juve ne souhaite pas lâcher la corde qui le rattache au bateau bleu. Mieux, il s’y accroche très fort. Impérial défensivement face au Portugal, le vioc a massacré la concurrence sur son rush rageur sur le second but. Lucas Digne ? Moins bon que Pat, de surcroît face à l’Arménie. Kurzawa ? Sa magnifique célébration face à la Suède devrait lui coüter quelques points dans l’opinion publique, mais également dans celle de DD. Sénateur face aux tendres loups, Pat peut donc encore voir venir. Et dire qu’à un tel rythme, il disputera l’Euro du haut de ses 35 printemps. Roulez jeunesse.
Que APG est affûté, même en Bleu
Une entrée et du dégât : Dédé a bien fait son boulot pour son retour en Bleu face à l’Arménie, plus d’an après sa dernière apparition avec le Coq. De tous les bons coups, tranchant, le Marseillais est ressorti de la pelouse avec un bilan comptable des plus flatteurs : un but et 1,5 passe décisive. Certes, celui-ci comporte un tir raté et un penalty. Mais rien que pour cette passe lumineuse en direction de Griezmann, Gigi mérite les applaudissements et peut désormais prétendre à un bon spot dans le groupe France. Le secret de sa réussite ? Une retraite salvatrice : « J’ai passé une partie de mes vacances en Tanzanie, et chaque jour, je jouais au foot avec des Tanzaniens, deux fois 45 minutes à 2600 mètres d’altitude. Il fallait donc être en forme. » Forcément.
Qu’on a failli assister à un but de Sagna
Oui, cela a failli se produire à la 3e minute du match face au Portugal. Décalé sur son côté droit, Bacary balance un tir tendu, croisé, qui à la surprise générale prend la direction du cadre. Pur, presque parfait. C’était sans compter sur la main solide de Rui Patrício, qui ne peut en revanche rien sur la reprise de Benzema dans la foulée. Il se passe des choses presque folles pendant les matchs amicaux.
En même temps, on avait vu ça, aussi…
Que Pogba est incroyable, même si on le savait déjà
Ce mardi, il a pu énerver par son arrogance en perdant deux ballons proches de sa surface, quelques minutes après son entrée. Mais le fait est que sans lui, le milieu Bleu ne se comporte pas de la même manière. Au dessus du lot face au Portugal, Paul a profité de son entrée face à l’Arménie pour se balader entre les jambes des différents –ian qui se présentaient face à sa crête. Aussi facile dans les 16 mètres adverses qu’une Anglaise lâchée dans une soirée Erasmus, le milieu de la Juve a ridiculisé son monde et rappelé que le futur des Bleus était lié à ses compas. Personne n’en doutait, mais les shoots de talent doivent s’apprécier sans modération.
Les adversaires de la France regrettent le système de ces « faux amicaux »
L’idée de base était déjà discutable. À l’usage, elle l’est encore plus. Pas tellement pour les Bleus, qui en tant qu’adversaire « blanc » de ce groupe I répètent leurs gammes pour préparer l’Euro, mais plus pour leurs adversaires, obligés de se farcir 90 minutes supplémentaires sans en retirer quelconque bénéfice. Fatigué, le Portugal a failli payer sa débauche d’énergie du Stade de France face au Danemark hier soir (0-1, but de CR7 à la 95e). Côté arménien, le sélectionneur Bernard Challandes exprimait avant la rencontre sa crainte de « carton » après avoir arraché de haute lutte un nul contre la Serbie (1-1). Dès lors, une question : pourquoi venir emmerder des équipes qui jouent leur qualification alors que pléthore d’autres sélections peuvent servir de sparring-partners ?
Par Raphaël Gaftarnik