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Vincent Sierro : « Cette saison nous a fait grandir »

Propos recueillis par Tom Binet

Appelé dans une première liste de 38 noms, Vincent Sierro espère avoir la chance de défendre les couleurs de la Suisse. Surtout au vu de sa belle saison avec Toulouse, où il a guidé les Violets au cours d’une seconde partie de saison réussie. Et une belle fin ce dimanche au Stadium face à Brest ?

08 Vincent SIERRO (tfc) during the Ligue 1 Uber Eats match between Lorient and Toulouse at Stade du Moustoir on April 28, 2024 in Lorient, France. (Photo by Dave Winter/FEP/Icon Sport)   - Photo by Icon Sport
08 Vincent SIERRO (tfc) during the Ligue 1 Uber Eats match between Lorient and Toulouse at Stade du Moustoir on April 28, 2024 in Lorient, France. (Photo by Dave Winter/FEP/Icon Sport) - Photo by Icon Sport

Vous venez de signer une victoire de prestige à Paris, dans la lignée d’une deuxième partie de saison réussie. Comment avez-vous vécu cette victoire dans un contexte particulier ?

C’était un match spécial, mais surtout pour Paris. On était très fiers de pouvoir gagner à Paris, je pense que ça illustre la bonne dynamique dans laquelle on est et cette confiance dans notre jeu, le fait de savoir défendre dans notre système, jouer haut, garder le ballon. C’est un peu le reflet de cette progression. L’évolution de l’équipe entre la première et cette 33e journée est grande, chaque joueur est devenu plus mature.

Dans l’ensemble, aucune équipe ne nous a surpassés cette saison. Même contre les grandes équipes, c’est pour ça que j’ai toujours gardé confiance.

Depuis janvier, tu t’es mis à marquer et on te sent à l’aise dans ton nouveau rôle. Comment expliques-tu cette réussite sur le plan personnel ?

J’étais comme l’équipe, au début j’avais un peu de peine à me trouver, et à partir de mi-octobre, ça a commencé à aller mieux. J’ai aussi dû m’habituer à mon nouveau rôle de capitaine. On faisait souvent de bonnes performances, mais pas sur 90 minutes et on était punis à cause de ça. On est toujours restés solidaires, ce qui nous a permis en seconde partie de saison de prendre cette confiance. Je pense que j’ai bien contribué à la progression de l’équipe, donc je suis assez content de ma saison. Dans l’ensemble, aucune équipe ne nous a surpassés cette saison, à se dire « wow on est complètement au travers ». Même contre les grandes équipes, c’est pour ça que j’ai toujours gardé confiance.

Toi qui t’intéresses beaucoup à l’aspect tactique, quelle importance a eu le changement de système opéré en janvier ?

On est une équipe qui aime bien presser vers l’avant, et je pense qu’avec ce système, on s’est sentis très confortables là-dedans. Avec ce système à trois défenseurs centraux et deux 6, on arrive vraiment à bien garder le ballon, avoir toujours des combinaisons et attirer l’adversaire pour jouer dans son dos. C’est un système qui correspond bien aux qualités des joueurs.

Quelle relation entretiens-tu avec Carles Martinez Novell et que t’a-t-il apporté concrètement ?

Il est très fort tactiquement. La saison dernière, comme assistant, il s’occupait de développer le jeu de l’équipe et en particulier des milieux de terrain. Il faisait beaucoup de vidéo avec moi, et on s’est rapidement rendu compte qu’on a un peu les mêmes idées du foot. Il parle toujours de cette « pocket » (poche d’espace libre dans le dos du milieu adversaire, NDLR), de toujours attirer l’adversaire. Et dès le moment où un joueur adversaire vient, de jouer dans son dos pour trouver la « pocket ». C’est à ça qu’on est constamment en train de penser, nous, les milieux, en permanence en train de se regarder pour réussir à trouver cette personne entre les lignes.

Tu es arrivé en janvier 2023 alors que le trio Spierings-Van den Boomen-Dejaegere était toujours en place au milieu. Quelle relation avais-tu avec eux ?

Je savais que ce milieu était en place, l’idée était de venir dès janvier pour les concurrencer bien sûr, en sachant qu’ils étaient devant moi, mais qu’il y avait de bonnes chances qu’un d’eux parte. Avec leur départ, c’est un nouveau rôle pour moi avec plus de responsabilités. Je m’entendais très bien avec eux, ils m’ont bien accueilli. J’ai appris d’eux en les regardant, ils s’entendaient très bien. Ils ont joué pendant deux ou trois ans ensemble, ils avaient ces automatismes et jouaient presque à l’aveugle. C’est ce qu’on est en train de construire aujourd’hui.

Le premier match européen à l’Union saint-gilloise, on sentait qu’il n’y avait pas encore cette confiance, cette normalité de jouer l’Europe, mais plus on jouait, mieux on se sentait.

Vincent Sierro

Dès tes premiers mois à Toulouse, tu as remporté la Coupe de France. Quel souvenir gardes-tu de la finale et aviez-vous conscience du moment historique dont il s’agissait pour le club et ses supporters ?

La dernière victoire de Toulouse remontait à 66 ans. Tu entends ces chiffres, tu sens l’engouement dans les semaines précédentes, donc bien sûr que tu t’en rends compte, à chaque fois que tu vas en ville, etc. L’ambiance était incroyable, l’arrivée au stade avec tout le peuple toulousain qui nous attendait, quand on est allé découvrir la pelouse il y avait déjà énormément de monde… Après, le déroulement du match était incroyable, les buts qui s’enchaînaient, c’était comme irréel. C’était vraiment une soirée inoubliable.

Cette victoire vous a permis de jouer l’Europe cette saison. Est-ce que ce parcours a permis de faire progresser la jeune équipe que vous êtes ?

Ça nous a fait grandir et surtout prendre conscience de nos qualités. Si en championnat on n’arrivait pas forcément à faire des performances sur 90 minutes, on l’a fait en Europe. Les victoires contre Liverpool ou LASK et les deux performances contre Benfica ont été parmi nos meilleurs matchs de la saison. Le premier match à l’Union saint-gilloise, on sentait qu’il n’y avait pas encore cette confiance, cette normalité de jouer l’Europe, mais plus on jouait, mieux on se sentait.

 

À titre personnel, tu es l’un des rares joueurs de l’effectif qui avaient déjà connu des campagnes européennes, notamment en Ligue des champions avec les Young Boys (avec au passage une victoire contre Manchester United). Quel a été ton rôle dans cet apprentissage ?

J’ai essayé de beaucoup parler à l’équipe à chaque match, y compris sur la manière d’aborder le troisième match de la semaine le dimanche, dans lequel il faut plus jouer avec la tête parce que tu es moins bien physiquement. Avec les Young Boys, on avait notamment perdu en faisant un bon match à Villarreal. C’était magnifique de jouer sur la plus grande scène européenne et pouvoir voir de grands champions comme Cristiano Ronaldo ou Bruno Fernandes, que j’avais trouvé impressionnant. Tu voyais que techniquement, tout était plus précis.

Le grand moment de votre saison, c’est la victoire contre Liverpool

C’était peut-être la plus belle victoire de la saison. Le faire au Stadium dans une ambiance complètement folle, c’étaient des émotions vraiment folles. Le match était plein de rebondissements, très spectaculaire, on a eu beaucoup d’occasions. C’était un moment très particulier pour tout le monde, je garderai ça en mémoire.

À quel moment avez-vous commencé à croire en la victoire ?

Au match aller on perd 5-1, mais on avait fait un bon match. On n’avait pas été ultradominés, simplement pas été assez tranchants et ils nous avaient punis. Ça m’avait donné l’espoir qu’on pouvait faire quelque chose au retour. On souffre un peu les 5-10 premières minutes, ils ont une transversale, et à partir de là, on commence à appliquer notre plan de jeu qui était de sortir de leur gros pressing pour trouver la « pocket » opposée. On a réussi à avoir des situations de trois contre trois, trois contre deux, et là, le public a commencé à s’enflammer encore plus. Tu te rends compte que les occasions sont là, et une fois qu’on a mis le premier but, on a confiance dans le fait qu’on va le faire. En plus, la fin est incroyable avec la VAR qui annule le but de Liverpool (rires), c’étaient des émotions folles.

Tu as grandi dans une famille passionnée de foot avec deux grands frères qui ont également joué en jeunes au FC Sion. Qu’est-ce que cela t’a apporté dans ta progression en tant que jeune joueur ?

C’était cool, on parlait tout le temps de foot, on jouait tout le temps ensemble. On est toujours très proches, on discute après mes matchs, ils ont un avis assez critique. Quand tu es le plus petit, tu dois te battre encore plus. L’aîné était gardien, et avec mon autre frère, on faisait des un-contre-un, on appelait ça des « matchs anglais ». Tu es obligé de te surpasser en sachant que tes frères ne vont pas te faire de cadeau, c’était un univers assez compétitif. On rigolait toujours ensemble, même si moi, j’avais toujours de la peine à perdre. Je dirais que je gagnais le plus souvent, mais peut-être qu’eux ne répondraient pas la même chose. (Rires.)

Les Français nous chambraient en nous faisant comprendre que nous, les petits Suisses, on ne pourrait jamais battre la France. Donc avec le déroulement du match, c’était fou…

Tu as été appelé avec la Suisse pour la première fois en mars, à quelques mois de l’Euro. Qu’as-tu ressenti au moment de ta première sélection ?

C’était beaucoup de fierté de pouvoir représenter mon pays, j’ai travaillé dur pour ça. J’avais été proche plusieurs fois. Quand tu es sélectionné, tu repenses à tous ces moments difficiles et à tout le travail fourni. J’ai pu faire un bon match et montrer mes qualités, donc c’est sûr que l’objectif, c’est l’Euro, aider mon pays, et ce serait un des plus grands moments de ma carrière et un rêve de pouvoir jouer une grande compétition avec mon pays.

 

En France, quand on pense à la Suisse et l’Euro, on a forcément le souvenir du huitième de finale de 2021. Comment avais-tu vécu ce match ?

Aucun Suisse ne va oublier ce match. Si déjà vous, les Français, vous ne l’oubliez pas, alors c’est sûr que chez nous, personne ne va l’oublier. (Rires.) J’étais en stage de préparation avec les Young Boys, on avait regardé la rencontre avec toute l’équipe. C’était drôle parce qu’il y avait deux Français. La Suisse mène, tout va bien, puis la France remonte pour être à 3-1, et bien sûr qu’ils nous chambraient en nous faisant comprendre que nous, les petits Suisses, on ne pourrait jamais battre la France. Donc avec le déroulement du match, c’était fou… C’était un grand événement. La sélection a de grands joueurs, elle a montré au cours des dernières années qu’il y avait beaucoup de qualités dans l’équipe, et c’était une grande fierté pour n’importe quel Suisse de pouvoir battre la France.

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