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Ryan Babel is Red

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Ryan Babel is Red

Comme la plupart des joueurs de Liverpool, Ryan Babel n'est pas un titulaire indiscutable dan les onze concoctés par Rafael Benitez. Le Hollandais, vainqueur de l'Euro Espoirs 2007, a néanmoins déjà inscrit sept buts sous son nouveau maillot en championnat et Ligue des Champions – plutôt honorable pour une première saison. Pour le magazine anglais World Soccer, il évoque l'Ajax Amsterdam, les bains de glaces à Anfield Road, et sa nana.

Vous sentez-vous bien à Liverpool ? Naturellement, ma famille, mes amis et ma ville, Amsterdam, me manquent mais ce n’est pas comme si j’avais le mal du pays. Ma nouvelle vie est trop bonne, trop excitante jusque-là pour ça ! Depuis le moment où j’ai atterri à l’aéroport John Lennon en juillet dernier avec ma copine, mes parents et mes agents, et que j’ai vu un chauffeur avec mon nom sur une pancarte, j’ai ressenti quelque chose de spécial. Après avoir parlé avec Rafael Benitez dans le complexe d’entraînement, j’ai su que j’avais fait le bon choix.

Qu’est-ce qu’il vous a dit ? Qu’il m’avait recruté car il avait besoin de plus de joueurs dans l’équipe capables de dribbler l’adversaire. Et que j’avais le temps de me familiariser avec le championnat anglais. Ce qui était vraiment important pour moi, puisque je franchissais là un grand pas. Bien sûr, mon statut d’espoir a suscité de grosses attentes à Liverpool, mais dorénavant on me voit comme un diamant brut qui a besoin d’être taillé et poli.

Tout semble se passer le plus naturellement du monde pour vous… J’essaye de rester calme. Les gens pensent que je suis insensible et que rien ne m’atteint mais c’est exactement l’inverse. Après que Van Basten m’eut sélectionné pour le Mondial 2006, on m’a demandé si j’avais sauté de joie. Ce n’était pas le cas donc j’ai dit non. J’étais heureux à l’intérieur, mais je ne le montrais pas.

Avez-vous été surpris de la vitesse du transfert ? Je n’ai jamais pensé à un seul moment devoir quitter l’Ajax pour poursuivre mon développement. Il y a deux ans, Liverpool s’intéressait à moi, mais je n’ai pas ressenti de bons feelings. Je ne savais rien d’eux, et le club ne m’a pas inspiré. Ce n’était que de l’ignorance de ma part. La saison dernière, c’était différent car Liverpool atteignait la finale de Champions League pour la deuxième fois en trois ans. Mon agent m’a dit qu’ils avaient déjà pris Fernando Torres et ça a rendu les choses plus intéressantes. Avec ma petite amie Lindsay, on en a discuté intensivement pendant une semaine. Nous vivions tous les deux chez nos parents, et voulions vivre ensemble, et le transfert nous faisait passer ce cap gigantesque. Nous avons décidé de le faire, et Benitez a insisté pour que je l’appelle personnellement une fois mon choix fait. Mon agent m’a passé son numéro, et après quatre tentatives, il a décroché. On a eu une bonne, ouverte, conversation. Il m’a parlé honnêtement de son système de rotation, mais de la façon dont il parlait de moi, j’ai senti qu’il me connaissait déjà très bien. Il était très informé.

Quelle a été l’importance de votre famille ? Les opinions de mon père et de ma mère sont très importantes pour moi. Dès que j’ai rencontré mon agent à 14 ans, nous nous sommes fixé des objectifs. Tous les deux mois, nous nous revoyions pour écrire quels étaient les nouveaux buts à atteindre. Une sorte de contrat de performances pour me dire où je devais arriver. Tout est sauvegardé sur le PC de mes parents !

Peu de jeunes ont une approche si sérieuse, non ? Après mon premier match avec l’Ajax, j’ai réalisé que j’allais devoir composer avec plusieurs problèmes. A cette époque, je sortais avec mes potes après les entraînements, le soir, la nuit. Au début je dissimulais ma fatigue, puis quelques mois après j’ai commencé à ressentir un manque d’énergie. C’est pourquoi mes performances étaient irrégulières. Mon entourage a été très clair et m’a dit que je devais dormir plus, sortir moins, manger mieux – un petit déjeuner équilibré et pas des tonnes de pain tard le soir après un gros repas ! Parfois je me demandais si je devais vraiment écouter toutes ces conneries encore ? Mon père est très critique, et si on parle de dix choses, et que huit d’entre elles se passent bien, alors il va se focaliser à fond sur les deux autres. On a eu beaucoup de discussions conflictuelles pendant des années, mais au final c’était pour que j’accepte de vivre pour mon métier. Je me suis éclaté la dernière saison à l’Ajax grâce à ce travail en amont et à une vie plus sobre.

Et continuez-vous aujourd’hui à Liverpool ? Yeah, j’apprends tellement, et de nouveau, je vois à quel point les petits détails font la différence. Après les matchs, on doit prendre des bains de glace pendant cinq minutes. Si tu as des crampes, ou de l’acide lactique, ça peut endommager les muscles, mais appliquer de l’eau froide répare tout ça immédiatement. Pendant la pré-saison, je devais faire ça après chaque entraînement…c’était tellement froid, c’était horrible. Au début, je ne pouvais rester que trente secondes, ou alors j’y allais avec mon jogging et mes chaussettes, ou bien j’essayais discrètement d’y échapper. Même pendant l’entraînement, je pensais à cette eau gelée. Mais je m’y suis habitué, et c’est certainement pour ça que je me sens mieux le jour suivant.

Êtes-vous satisfait de votre progression cette saison ? Je suis raisonnablement content, mais bien sûr, je voudrais jouer plus, c’est normal. Quelques fois j’ai été vraiment déçu, mais Benitez a ses raisons. Il fait toujours tourner, je le savais avant et j’ai accepté le système. On est mis au parfum de qui va jouer ou non seulement une heure avant le match. A l’entraînement tu ne sais pas quelle sera l’équipe, et tu dois te familiariser avec tous les changements. Les gens trouvent peut-être ça bizarre mais Benitez est un bon coach et un homme fin. C’est compréhensible que je ne joue pas 90 minutes. Physiquement, je ne suis pas encore au point pour tenir tout un match, avec le tempo de fou imposé en Premier League. Même contre un plus petit club, c’est dur pour moi.

Interview par Gordon McKerrow dans World Soccer.

Traduction : Pierre Maturana

Pardon d’avoir douté, Rayan Cherki

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